mercredi 6 mai 2015

Nai Harvest est enfin lui-même avec Hairball.



Nai Harvest, on les connait notamment grâce à leur premier LP Whatever, l'un des meilleurs disques d'emo/indie (ou de cet horrible terme "twinkle"...) de ces 10 dernières années, et l'un des disques qui a fait émerger le label Dog Knights Productions. S'en est suivi Hold Open My Head, ou le duo anglais était carrément tombé dans tout ce délire shoegaze/grunge à la mode dans l'emo jeu. Sauf que c'était trop facile : Nai Harvest te la met à l'envers sur le nouveau full-length, Hairball, et t'emmène là où tu les attendais pas du tout, loin de ce que toute leur scène est en train de faire actuellement : vers un truc mieux produit, plus travaillé, plus assumé, proposant du garage punk et du pop punk.

Le problème est simple, la solution l'a été également : À quoi ça sert aujourd'hui de faire du Nirvana, du American Football ou du Swervedriver, quand tout le monde le fait ? Ça devient lassant, pas original, et d'ailleurs souvent mal fait. Puis les précédentes releases du groupe, c'était assez juvénile finalement, c'était surtout cathartique, comme souvent dans l'emo. C'était super bien, soyons d'accord, mais y'avait pas réellement de schéma précis de morceaux, c'était "YOLO". Les mecs se sont sûrement dit "et si on faisait un truc un peu plus carré mais toujours aussi bruyant ?". Bingo : que tu le veuilles ou non, tu vas écouter Hairball en repeat cet été, et je t'explique pourquoi : tout simplement parce que Nai Harvest n'a jamais été autant lui-même que sur ce disque, et c'est quand même sacrément bien que Topshelf Records ait accepté que le groupe entre dans son roster et retourne sa veste d'un point de vue musical. C'est vrai, l'univers de ce nouveau disque correspond plus à ce que Broken World Media sort en ce moment. Mais enfin bref, on s'en fout. Hairball, c'est un disque entraînant, frais, catchy au possible, c'est fun, mais fuzzy as fuck. Peut-être un peu trop, disent certains dans mon entourage. Car c'est jusqu'au chant de Ben que l’on retrouve de la distorsion, et c'est vrai qu'à la longue, ça peut fatiguer, là ou dans le passé, le duo jouait de contrastes entre instants de douceur et rythmes enjoués et dissonants. On aimera ou on détestera… Personnellement, en tant que fan de Sore Eyelids chez qui le fuzz est également présent partout, je ne peux qu'acquiescer. Les garçons ont également choisi de simplifier leur son, pour le rendre plus facile d'écoute, plus facile à retenir. C'est ainsi que des chansons extrêmement dépouillées dans leur structure et dans les paroles, comme "Sick Of My Heart", restent en tête pour ne plus jamais en sortir.

Dans le joyeux monde du journalisme musical, y'en a certains qui ont eu le génie (ou le désespoir d'une déficience culturelle qui les poussent au crime ?) de comparer certains plans du LP aux Foo Fighters, à Green Day, à Blink 182. C'est pas parce que y'a des "ouh-ouh" que ça veut dire que les mecs ont saigné American Idiot, et c'est pas parce que les guitares sont crunchy et puissantes que ça doit forcément se rapprocher des Foo, c'est deux styles foncièrement différents, de mon opinion... Il s'agit juste d'un pop punk décomplexé, libéré des tendances, qui flirte même avec la britpop, mais qui garde tout de même son background emo dans l'aspect mélodique ainsi que dans la sensibilité du chant et des paroles, et qui ajoute à cette formule l'insolence et le côté crado du garage punk. Plus question de grunge ou de math-rock ici, juste du sing-along et une sacrée dose de soleil, de quoi te préparer à la session 2015 de l'été. Cette évolution est d’ailleurs flagrante lorsque l'on écoute la nouvelle version de "Buttercups", beaucoup moins sombre et lo-fi que la version originale. Et puis, ce ton joyeux que l’on entend du début à la fin du disque, il existe finalement depuis les débuts du duo, leur changement de cap musical met encore davantage en valeur cette caractéristique... Mais c'est vrai qu'au final, le son que le duo commençait à développer avec Hold Open My Head va me manquer.

Bisous.






English translation :

We know Nai Harvest especially since their first LP Whatever, one of the best indie/emo/this-horrible-"twinkle"-term stuff of the last 10 years, and one of the LP who have made emerge the UK label Dog Knights Productions. It was followed by the EP Hold Open My Head where the english duo has totally fell into all this shoegaze/grunge hype who totally swallow the emo game. But it was too easy : now Nai Harvest put you upside down with the new full-length, Hairball, and brings you somewhere you've never wait them : to a better produced, better assumed sound, offering garage punk and pop punk.

The problem is simple, the solution is also simple : what's the point to make the same sound as Nirvana, American Football and Swervedriver, when everyone does it? It becomes boring, no longer original, and often poorly done. And the previous releases of the band was pretty juvenile, it was mostly cathartic like it's often the case in emo. Let us agree, it was super good, but there was not really precise scheme of songs, it was "YOLO". The guys have surely said to each other "hey, what would it be like if we make a more square sound, but always so noisy?" Bingo : Whether you like it or not, you will listen to Hairball in repeat this summer, and I'll explain you why : simply because Nai Harvest has never been so himself that on this record, and it's damn good to know that Topshelf Records accepts the fact that the band enters this label and return his jacket in a musical point of view. Hairball is fresh, catchy, fun, but also fuzzy as fuck. A bit too much, as some of my friends and Facebook people said, because there's distortion even in Ben's voice, and it's true that over time this can be tiring, when in the past the duo used to play contrasts with sweet moments and mathy rythms and riffs. We can only adore it, or hate it... Personally, as a fan of Sore Eyelids where there's also fuzz in every single element, I can't say anything. And this is how very stripped songs in their structure as in the words, like "Sick Of My Heart", stay in head for never get out.

In the happy world of the music journalism, some people have had the genius (or the despair of a cultural deficiency that lead to crime?) to compare some plans of the LP to Foo Fighters, Green Day, Blink 182... Please folks, it's not because there's some "ooh-ooh" that it means that the guys have constantly listened to American Idiot, and it's not because the guitars are crunchy and powerful that it's forced to be close to the Foo, it's both totally different styles, in my opinion... This is just a uninhibited pop punk, free from trends, who even flirts with britpop, but still keeps an emo background in the melodical aspect as well as the sensibility of the singing and lyrics, and who adds to the formula the insolence and the dirty side of garage punk. No more grungy or twinkly stuff here, just sing-along and a great dose of sun, perfect to prepare you for the 2015 session of the summer. This evolution is obvious when we listen to the new version of "Buttercups", way less foggy and lo-fi than the original version. And this joyful tone we can hear from beginning to the end of the LP, it always exists in the discography of Nai Harvest, this change of musical side can only highlight this characteristic... But it's true that the sound that the duo began to develop on Hold Open My Head will miss me.

XOXO.

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