mardi 22 juillet 2014

Mineral : tournée en Europe sauf à Paris, comme d'hab.


Bah ouais, je sais, y'a de quoi avoir le seum. Mineral, l'une des légendes de la scène emo, va faire quelques dates en Europe entre Janvier et Février 2015, en passant par l'Italie, l'Allemagne, l'Angleterre... Mais en évitant la France. Mais bon, c'est pas comme si on était pas habitué, hein ? Bref. D'une, si y'a encore moyen de les faire venir à Paris, sérieusement, pensez-y, bookers et bookeuses qui tomberaient sur ce post. Ramenez-les nous, et vous deviendrez le dieu des emokids français. Ensuite, je suis preneur d'un covoiturage pour aller à la date de Berlin ou de Cologne si jamais il n'y a vraiment aucune chance que le groupe passe en France, mon adresse e-mail est sur la droite. 

Avec cette annonce de tournée, le groupe a également annoncé la sortie d'une version deluxe remasterisée de leurs deux albums The Power Of Failing et EndSerenating au format vinyle le 20 Octobre prochain, ainsi que la sortie d'un double CD compilant également ces deux albums, qui comprendra également des chansons jamais sorties enregistrées durant les diverses sessions d'enregistrement des Texans. Pour voir les dates de concerts (et éventuellement pleurer un bon coup pour vous dire que vous les louperez alors qu'ils passeront en Europe), ça se passe dans la vidéo juste en-dessous.


lundi 21 juillet 2014

Wet Petals, la rencontre de Deafheaven, d'un clown et d'un emokid.


C'est un Dimanche tôt le matin, en allant au boulot. Un orage vient de passer, il fait frais, le ciel est tout blanc, les feuilles et les pétales de fleurs sont encore humides. Une atmosphère idéale pour écouter Wet Petals. J'ai découvert ce groupe grâce à l'un des labels qui distribuent leur premier EP éponyme, Driftwood Records, qui a publié sur sa page Tumblr le clip d'un des titres présents sur cet opus : "Metamorphic Moon". J'ai été d'emblée captivé par l'univers de ce morceau : du screamo intense, caractérisé par des riffs dreamy, et un cri très haut perché, un ensemble qui m'a évoqué dans un premier temps Deafheaven, mais en une version plus raw et plus punk, moins noyée sous un océan de shoegaze. Certains les rapprochent de Suis La Lune, ce qui est véridique, rien que par leur facilité à lancer une intro toute joyeuse et enchaîner avec un couplet skramz éthéré (comme sur "Cellophane Swan"). Les gars manient d'ailleurs avec perfection les règles du twinkle game en postant des photos quelque peu bizarres et connotées sur leur page Facebook, et en donnant des noms absolument "what the fuck" à leurs chansons, faisant ainsi une belle concurrence à Panucci's Pizza (quel putain d'excellent groupe, d'ailleurs...)

Leurs paroles sont généralement inspirées par la nature, on y retrouve beaucoup de fois les fleurs. FLOWERVIOLENCE KVLT, BEAU NAVIRE REPRÉSENTE ! "Each breath of memory; cold dead flowers floating in a stream" ("Metamorphic Moon"). Et en plus ils pensent à ton porte-feuille, si t'as pas de sous pour offrir un bouquet de fleurs à ta moitié, offre-lui une chanson de ce groupe, ça ne fanera pas et c'est presque tout aussi beau. Enfin, à condition qu'il/qu'elle aime le screamo et les textes larmoyants. Même si la couleur principale tend vers le noir, on penche vers l'aube, vers l'orange chaleureux d'un soleil levant, le bleu violacé des ciels naissants de matinée.

Ça illustre assez bien le type de musique que je voudrais jouer lorsque j'aurais un groupe (si vous avez un groupe, que vous chercher un chanteur et que vous souhaitez mélanger screamo et shoegaze, écrivez-moi un mail de suite). C'est un super bon début pour ces quatre garçons, qui ont tout le potentiel pour impressionner la screamosphère à l'avenir, chose qui à mon avis est déjà possible avec ces 7 titres aussi prenants que violents, produits avec les moyens du bord, sincères, et originaux. La preuve, ça passe en boucle dans mes oreilles depuis quelques jours. C'est disponible soit en digital, soit au format cassette, et je n'ai pas entendu parler de pressage en vinyle pour le moment. Ça se savoure juste en-dessous.

"In a soundless meadow,
buried in snow,
I carry your flower,
into the void."

Bisous.




English translation:

It's a Sunday early morning, going to work. A storm has passed, the temperature is cool, the sky is white, leaves and flower petals are still damp. An ideal atmosphere for listening Wet Petals. I've discovered this band through one of the labels that distribute their first self-titled EP, Driftwood Records, which released on her Tumblr page the videoclip of one song of their first S/T : "Metamorphic Moon". I was immediately captivated by the universe of this piece: an intense screamo, characterized by dreamy riffs, and a high perched cry, a whole thing that has immediately reminds me Deafheaven, but in a more raw punk version, less drowned in an ocean of shoegaze. Some people will probably compare them to Suis La Lune, which is a bit true, just by their ability to launch a joyfully intro and continue with an ethereal skramz verse (as in "Cellophane Swan"). The guys also handle with perfection the rules of the twinkle game by posting pictures somewhat bizarre and connoted on their Facebook page, and by giving absolutely "what the fuck" names to their songs, making a beautiful competition with Panucci's Pizza (what a fucking great band, by the way...).

Their lyrics are usually inspired by nature, we find many times the flowers in them. FLOWERVIOLENCE KVLT, BEAU NAVIRE REPRESENT! "Each breath of memory; cold dead flowers floating in a stream" ("Metamorphic Moon"). And hey, they're nice guys, they think to your wallet: if you haven't money to offer a bouquet of flowers to your half, offer him/her a song of this band, it will not fade and it's almost just as nice. Provided that he/she loves screamo and watery texts. Although the main color tends toward the dark, we lean towards the dawn, the warm orange of a rising sun, the purplish blue skies of a nascent morning.

It illustrates quite well the type of music I would play when I'll have a band (if you have a band, if you look for a singer and want to mix screamo and shoegaze, write me an email now). It's a great great start for these four boys, who have the potential to impress the screamosphere in the future, something which in my opinion is already possible with these 7 titles as addictive as violent, produced with the means at hand, sincere and original. The proof is that it will pass on repeat in my ears for several days. It is available either in digital or in cassette format, and I haven't heard about a vinyl pressing at the moment. You can listen to it above.

"In a soundless meadow,
buried in snow,
I carry your flower,
into the void."

XOXO.

The Tidal Sleep : le nouvel album "Vorstellungskraft" en streaming


Les allemands de The Tidal Sleep viennent de poster leur nouvel et second album Vorstellungskraft en ligne, et autant vous le dire tout de suite, il file des frissons. Si vous aimez Pianos Become The Teeth, vous allez sans aucun doute accrocher au screamo/post-rock à fleur de peau des cinq garçons, qui est ici plus abouti et travaillé que sur leur premier album éponyme qui était déjà pas mal, pour un résultat surpuissant et enivrant. Et je pense que cet effet se décuplera encore et encore au fil des écoutes. Si vous aimez le cri au bord des larmes du chanteur, vous ne serez pas déçu sur le nouvel opus ! Ça s'écoute par ici, que dis-je, ça se déguste, et les lyrics sont par ici. Bon voyage !

jeudi 17 juillet 2014

Ma Catharsis Et La Mort (screamo avec les "A" qui s'écrivent à l'envers, Porto Rico)


Cette découverte, je la dois à l'une de mes lectrices fidèles doublée d'une personne à qui je tiens tout spécialement (emo time). Il s'agit d'un groupe originaire de Porto Rico. Ça peut paraître étonnant, mais il y a une scène hardcore prolifique en Amérique du Sud ! Ce groupe est donc nommé Ma Catharsis Et La Mort. C'est un nom que je vois tourner sur les blogs depuis plus d'an, mais je ne m'étais jamais donné la peine d'écouter attentivement leurs chansons. Bien mal m'en a pris ! Puis d'abord ils sont rigolos, car sur leurs artworks, les A sont renversés, ça donne un côté "trve skramz". C'est vrai ce que je raconte, jugez par vous-même. Puis sachant que le français est une langue très prisée dans le screamo, leur nom leur donne une street cred' inégalable.

En dehors de ça, Ma Catharsis Et La Mort c'est jusqu'à aujourd'hui une démo, un EP 8 titres nommé Extended Pain, et un tout récent split avec les excellents Kitsch. C'est du screamo de cave comme on l'aime (de quoi, le screamo ou les caves ? Dans les caves de mon quartier, y'a plein de drogue et de gens qui veulent taper des gens... Cool, non ?). C'est incisif, spontané, saccadé... Et cathartique, tiens tiens. On oscille entre des explosions rythmiques acharnées, et des moments d'accalmies lancinants. La production est pas la meilleure du monde sur Extended Pain, c'est vrai, mais c'est qui donne souvent du charme à ce genre de musique. Elle est bien plus élaborée sur le split ! Bref, ce groupe, c'est la violence lacrymale, aussi chaotique que mélodique, c'est quelques plans originaux qui leur donne une personnalité, et ça va vous changer du cliché du porto-ricain avec le cigare à la bouche.

Allez, je vous laisse ici de quoi écouter les deux dernières releases du groupe, sachant que la démo est introuvable. Kiffez bien les copains, j'espère que vous allez autant aimer que moi.

PS : Merci encore Luna pour la découverte !

I'm drowning myself in this kind of hell for wanting more from you. 
In spite of this situation, the solution is ending everything.




mardi 15 juillet 2014

Découverte : More Dangerous Than A Thousand Rioters (punk hardcore/screamo/révolte, Strasbourg)



J'aime beaucoup les surprises, spécialement quand il s'agit de musique. Une bonne m'est tombé dessus il y a quelques semaines, grâce à un petit blog copain que je soutiens chez qui vous pouvez lire une interview du groupe dont il est question ici : Ça tourne à l'orage. A savoir qu'au moment ou j'écris ça, une présentatrice météo a dit synchro : "ça tourne à l'orage". Bon, on s'en fout, on est là pour causer de More Dangerous Than A Thousand Rioters. Par contre, j'aime beaucoup moins les noms à rallonge. Ce groupe, c'est une furieuse envie d'en découdre avec l'oppression, la société, les préjugés, le malheur, et les injustices, comme le raconte le titre "1961, October 17th" présent sur l'EP History Isn't An Endless Circle, qui raconte qu'ils n'oublient pas la terrible répression orchestrée par les autorités françaises qu'ont subi les manifestants d'origine algérienne qui se sont révoltés pacifiquement dans les rues parisiennes en ce jour, luttant pour obtenir l'indépendance de leur pays à l'époque de la colonisation, une répression sanglante que le pouvoir français a reconnu beaucoup trop tard, ce qui explique encore aujourd'hui pourquoi pas mal d'algériens vivant ici refusent d'adhérer au mode de vie français... Passons. C'est fou comme je m'égare moi ! Tout ces sujets sont abordés par les strasbourgeois de la manière la plus frontale possible, quand il est de plus en plus dur de se faire entendre aujourd'hui.

Du premier EP au S/T sorti en Juin dernier, les petits gars ont eu le luxe de faire masteriser leur disque par Jack Shirley, à l'Atomic Garden Studio (on lui doit notamment la production des derniers disques de Deafheaven, State Faults et de son groupe Comadre, entre autres). Et c'est notamment avec leur nouvel album que je les ai découvert. Un disque produit et mixé par Amaury Sauvé. Si avec tout ça, vous trouvez que la prod est naze, c'est soit que vous êtes sourds, soit que vous bossez chez Pitchfork, bisous et tendresse. Sur ce disque, la tension et la colère arrivent à leur paroxysme, chargé d'un élan mélodique et mélancolique plus important que le précédent opus, jusqu'à céder sur deux points de rupture, deux titres ainsi nommés, chantés en français, ou ça transpire le ras-le-bol. Tu sens que les gars sont prêts à en découdre, à cracher leur dégoût, prêts à l'assaut, les poings serrés, la gueule grande ouverte, les drapeaux autant en feu que les cordes vocales, des mecs qui veulent que le bonheur en France aille plus loin que des feux d'artifice (j'écris cette chronique un lendemain de fête nationale). Je pense que prendre Amanda Woodward comme référence pour parler d'eux n'est pas un luxe pour le coup. Les rimes sont assassines, le flow raclé du fond de la gorge. Les textes de ces deux morceaux pourraient d'ailleurs hyper bien sonner dans une version rap... Non ?

"Il est temps d'aller croiser le fer ailleurs, et quitte à y perdre des plumes, et pas qu'un peu : ça m'fait pas peur, OK ?
J'ai les nerfs, mais c'est la guerre, instinct grégaire.
Saurais-je assurer la force nécessaire pour renverser la situation ?"

Et d'ailleurs, le second point de rupture, corrosif, incisif, se termine en apothéose, sur un gros passage 2-step qui laissera à coup sûr éclater la colère, la frustration, de tout un public, d'un groupe qui délivre un catharsis.
More Dangerous Than A Thousand Rioters, c'est du Refused infusé au screamo, ça rappelle également Verse. C'est un hardcore punk qui résonne comme un mégaphone au service d'orateurs lucides sur la situation mondiale, sur notre décadence. Un témoignage important, et un disque déroutant. A ne pas surtout pas manquer, ni laisser de côté comme nos libertés acquises et trop peu protégées. Bravo les gars, ne lâchez rien.


lundi 14 juillet 2014

Live report : OTB Fest, 27/28/29 Juin 2014 @ Paris, La Flèche D'Or/La Cantine De Belleville


Après une première édition en 2013 qui m'a laissé de beaux souvenirs et qui s'est tenue sur une soirée, réunissant Anteater, MNMNTS, Le Dead Projet, General Lee et Céleste, l'OTB Fest est revenu en 2014 sous une forme bien supérieure. Cette année, le festival s'est tenu sur trois jours, avec une affiche qui faisait rêver ! Mais malheureusement, une malédiction s'est abattue sur lui, avec des annulations en cascade, pour diverses raisons. Birds In Row, Rotting Out, Yussuf Jerusalem, Death Mercedes, Hangman's Chair, FJØRT... Sans compter trois autres très gros noms de leur scène qui ont annulé avant l'annonce du line-up. Cela a pesé lourd sur le moral de beaucoup de personnes qui pour certains se rendaient au festival exprès pour voir les groupes qui n'ont pas pu jouer, sur la gestion du festival, et sur l'équilibre financier d'Old Town Bicyclette. Mais l'OTB Fest 2014 a malgré tout été une réussite, lui qui a été maintenu jusqu'au bout, avec courage.

Première soirée (27 Juin) :

Le premier jour, c'était une affiche orientée vers l'épilepsie et la violence qui était proposée. Left In Ruins a ouvert les festivités. Et ce fût pour moi l'une des grosses découvertes de ce festival ! Quelque part entre punk hardcore, powerviolence et grunge, leur son est sans concession et joué avec une passion débordante, notamment par le chanteur Olly. Leur dernier LP Ghost était représenté ce soir. Le frontman jouait au plus près d'un petit public (pour le moment), grimpant sur les colonnes métalliques de la Flèche D'Or, se roulant par terre, passant à la limite de s'étouffer avec le câble de son micro. Je pense que la plupart des personnes présentes ce soir découvraient le groupe pendant ce concert, et c'est dommage dans le sens ou ça n'a pas bougé comme le groupe l'aurait mérité. J'en ai discuté avec Olly, et il m'a expliqué pas mal de choses intéressantes à ce propos. Vous pourrez lire tout ça, et plein d'autres choses, lors de mon interview de ce monsieur bilingue que je vous posterais dans les jours à venir. Un set totalement punk et inattendu ! 

C'est The Rodeo Idiot Engine qui les a succédé. C'était pas aussi anarchique que les Italiens, mais c'était hypnotique, comme à leur habitude. Ce groupe, c'est une avalanche de rythmiques extra-terrestres, une violence presque gênante, et des jeux de lumière tout aussi violents et épileptiques (à l'image de Céleste), en accord avec la musique du groupe, qui n'a pas failli à sa réputation. Un sans faute musicalement, même si le public était très timide. certains commençaient à vouloir faire bouger l'assemblée, mais sans grand succès malheureusement. Une prestation à laquelle ressemblait pas mal celle des suivants, Plebeain Grandstand. Mais la, il s'agissait plutôt d'une violence froide. La brume remplaçait les lumières. Les atmosphères malsaines remplaçaient les avalanches de déconstruction rythmiques. En effet, avec leur nouvel album Lowgazers, les toulousains sont passés d'un hardcore chaotique blackisé au genre inverse, un black metal influencé par le hardcore chaotique. C'était massif, envoûtant, finement joué, mais je m'attendais à une atmosphère plus "mystique" encore, ça aurait pu être cool d'avoir un jeu de scène plus en raccord avec leur univers, rien qu'en passant par le décor, comme savent le faire des groupes du terroir jouant également dans le registre dépression comme Cathedraal ou Bien À Toi (bon, dans des genres différents, il est vrai). 

En tout cas, il y en d'autres qui savent mêler leur jeu de scène et leur musique en France, et ils sont monté sur scène après Plebeian Grandstand, j'ai nommé General Lee ! Les garçons ont défendu leur sludge/post-hardcore avec une folie certaine, allant de pair avec l'élan de violence et de férocité que le groupe de Béthune a pris avec l'album Raiders Of The Evil Eye. Le frontman se roulait par terre, venait pogoter avec les quelques personnes qui osaient bouger, les autres musiciens n'ont également pas hésité à descendre venir jouer au plus près des plus motivés à en découdre, quitte à aller embêter les plus timides. Mais ce fût toujours bon enfant, toujours fraternel. Pas comme avec le dernier groupe de la soirée, Providence... Un groupe parisien bien connu du beatdown hardcore, avec lequel j'ai bien du mal, et qui contrastait totalement avec la soirée. D'ailleurs, on voyait bien que le public a bien changé pour eux. L'ambiance est soudainement devenue beaucoup plus pesante, des disputes ont commencé à se lever... Rien à faire, c'est vraiment pas ce que j'aime voir et entendre. Mais ils ont reçu un bon accueil de la part de leurs fans, et les mecs ont donné ce qu'ils savent faire de mieux, un beatdown frontal, violent, qui sent le ghetto et les pieds-bouche. La définition de la violence qui sera proposée le lendemain était bien meilleure...

Deuxième soirée (28 Juin) :

C'est à la Cantine de Belleville que s'est déroulée la deuxième soirée de l'OTB Fest. Elle n'a pas pu se tenir à La Flèche D'Or, pour des problèmes de logistiques. Ces problèmes ont forcé l'asso à annuler la venue de Hangman's Chair et FJØRT pour maintenir la soirée et pouvoir jouer dans cette salle... Mais il faut dire que cette petite salle était adéquate aux styles musicaux représentés ce soir : crust, hardcore chaotique, black metal, screamo... Un line-up qui promettait de faire couler des litres de bière et de sueur ! C'est Gazers qui a ouvert le match de boxe, euh pardon, la soirée. Et justement, comme je pense vous l'avoir déjà dit dans mes précédents live reports des parisiens, je préfère les voir dans ce genre de salles, ou les spectateurs sont au plus proche de la scène, ou on se fait limite gueuler dessus. Ils n'ont pas dérogé à leur réputation, les gaziers. C'était "un set crust" comme me le disait Adrien (basse), massif, prenant, spontané, alternant entre quelques morceaux du nouvel EP qui arrive bientôt, et d'autres issus du premier disque The Decline. Une bonne mise en bouche pour chauffer la salle et les préparer au groupe suivant, leurs copains de The Prestige, qui ont joué un set tout simplement à l'image de Gazers, avec cependant un public plus réceptif : les pogos commençaient timidement à fuser, quelques moments de sing-along ont pu se faire entendre sur la fin, et notamment sur l'éprouvant et oppressant titre "Backward". Ce coup-ci, on aura pas eu le droit à "Burn Down Vegas", un de leurs gros hits. J'avais pourtant milité avec une amie pour qu'ils la jouent, haha ! 

La bagarre a vraiment eu lieu lorsque Hierophant a débarqué et a délivré son crust/hardcore diabolique. Le groupe de crust/black, plus timide sur scène il est vrai, a déchaîné la foule, se laissant désormais complètement aller au son furieux et ténébreux des garçons. Un défouloir formé par un groupe au taquet qui a plutôt bien fait son effet dans cette petite cave, bien qu'il est vrai que leur son ne ressortait pas excellemment bien, quelque peu étouffé. Faute de temps, et parce que ma banlieue se situe à une heure en train de Paris, je n'ai pas pu assister au set de The Secret. Mais les témoignages des guerriers présents dans le public ont été clairs : Hierophant n'était qu'un feu de paille (et pourtant, je trouve que ça bastonnait sévère...), quand The Secret fût l'éruption totale, l'explosion thermique, la Cantine est devenue un ring, au rythme du black metal/hardcore furieux et noir au possible des Italiens, qui étaient contents de jouer devant un public autant motivé à en découdre qu'eux, ce fût un moment intense pour les deux partis. Je suis tellement déçu de ne pas avoir pu participer à cette boucherie :'(... Mais bon, au moins, j'ai pu rentrer à temps pour une bonne nuit de sommeil et récupérer comme il faut pour la dernière soirée, aux horizons musicaux bien différents, fini le hardcore !

Troisième soirée (29 Juin) :

Quand les hardcore kids avaient encore assez de force pour aller se la donner au concert de Nails, les irréductibles de l'OTB Fest et les amateurs d'ouverture musicale sont venus se nourrir de garage, de post-punk et d'électro ce soir. Et ça a commencé avec Hyperstation, toujours un peu sage sur scène par rapport à leur musique entre electro-pop et post-punk, mais très cool quand même à voir. Le guitariste de la formation a fait quelques escapades au milieu d'un public pas encore trop important lors de cette prestation. On a eu le droit à un nouveau morceau au ton carrément aérien sur le refrain, qui rafraîchit encore un peu plus leur musique. J'ai hâte d'en entendre plus de la part de ce groupe ! Je pense d'ailleurs qu'il a le potentiel pour buzzer vachement plus qu'actuellement... Peut-être avec le prochain disque ? 

Il y en a un en tout cas qui a crée un gros buzz autour de lui et qui était présent ce soir : Jessica93, LA surprise du soir, pour remplacer Yussuf Jerusalem ! Alors, il ne fallait pas s'attendre à beaucoup de chaleur et de sourire de la part de Geoffroy Laporte, l'homme qui se cache derrière ce pseudo façon Skyblog, c'est pas son truc, mais on a eu du sombre, du glauque, du froid, et c'est ça que j'aime avec son projet, qui transpire la moisissure urbaine, la dépression, la banlieue maussade, la "crasse pourrissienne", cet enchevêtrement de post-punk, de noise, de cold-wave, de shoegaze, de l'héritage de ses premiers amours grunge. Il jonglait entre sa basse, sa guitare, son micro et sa boîte à rythmes, nous matraquant avec ses boucles musicales qui cognaient fort dans nos têtes, finissant dans un déluge de guitares assourdissant.

S'en est suivi La Secte Du Futur, une totale découverte pour moi ce soir. En soi, c'était pas mal, le garage rock burné à la réverb' old school sur la voix, j'achète ! Mais je les sentais pas totalement en confiance sur scène, ça semblait jamais prêt. Leur son aurait mérité vachement plus de peps de la part des musiciens ! Dans le registre découverte, il y a également eu Peter Kernel, la GROSSE découverte de ce soir, j'ai totalement accroché à leur indie/post-punk fou et explosif (pas mal de riffs pourraient d'ailleurs vous faire penser à de l'emo !) mais également très doux par moments. Je les découvrais ce soir, et ça a été le coup de foudre. La complicité entre le chanteur/guitariste et la bassiste/chanteuse était touchante, et ils nous ont bien fait marrer à se rejeter la faute sur leurs erreurs, à se faire le kamehameha, et autres pitreries ! Vraiment, une excellente surprise, et un groupe que je vous recommande chaudement. Et pour finir l'OTB Fest en beauté, quoi de mieux que de le faire sur le ton de la fête ! Et c'est Kap Bambino qui s'en est chargé. Ce duo, c'est tout simplement l'art de rendre punk l'electro. Une electro fun mais endiablée, qui castagne, saccadée, brutale, avec une chanteuse... Pardon, une extra-terrestre bougeant dans tout les sens, qui a slammé à plusieurs reprises, qui a viré un photographe et levé le doigt à un autre. Une boule de nerfs qui a explosé en mille morceaux, transmettant sa folie à un public déchaîné ! Finalement, on était pas très loin de l'ambiance crust de la veille, héhé ;) !

Et c'est avec plein de musique dans la tête, et de la sueur plein le corps, que ce festival se termine. Une édition 2014 qui a été pleine de surprises, de chaos, de bagarre, d'évasions, et même de bonnes rencontres, malgré les grosses galères qu'aura vécu Old Town Bicyclette avec les annulations en cascades, ce qui aura eu un gros impact financier... L'asso a d'ailleurs lancé une campagne sur Ulule pour l'aider à renflouer ce gros handicap, qui a amputé une partie de leur programmation de fin d'année, et qui menace jusqu'à son existence même. Si vous souhaitez aider ces trois personnes dévoués à nous faire vivre des lives toujours plus intenses, votre scène, et une bonne partie de l'avenir de la scène hardcore/screamo/alternative à Paris, c'est le moment ou jamais. Avec En veux-tu? en v'là!, c'est l'une des rares assos à autant se bouger pour faire vivre leur milieu sur la capitale. Je les en remercie personnellement pour ceci. Si la santé financière leur permet, il y aura une nouvelle édition de l'OTB Fest en 2015. En espérant qu'elle ne soit pas autant maudite que cette année, mais qu'elle soit aussi réussie dans le cœur des personnes qui auront hoché la tête, chanté, hurlé, pogoté, et j'en passe, durant ces trois jours. Allez, rendez-vous bientôt pour le prochain concert OTB, et à l'année prochaine pour un festival qui je l'espère sera encore plus fou !

Un grand merci à Adrien, Flo, et Laure, pour tout ce qu'ils font, pour ce fest, pour les concerts de l'asso, pour tout encore une fois.

samedi 12 juillet 2014

Découverte : Oak (hardcore sombre/chaos/screamo, Suède)


La Suède, encore et toujours. La terre sainte du screamo ? Y'a moyen de se poser la question... Je viens en effet de découvrir Oak, un groupe issu du terroir de Suis La Lune, qui officie dans un hardcore sombre et virulent, ponctué de screamo, de chaos, et de riffs pesants façon sludge. Il vient de sortir un LP éponyme via (We Built The World And) Miss The Stars, et il tabasse sévèrement. 9 brûlots, puis un final instrumental qui commence dans la lourdeur, continue dans le mystère et finit dans la douceur. J'ai pas encore entendu ça ailleurs, j'ai l'impression. Ce que propose Oak semble être assez unique en soi, en plus d'être très intense, et ça rend la rouste plus forte encore, à l'écoute de leur son. Une musique brutale, qui va à l'essentiel, sans se parer d'artifices postmachin, qui joue sur la colère, la tristesse viscérale, l'instinctif. C'est par ailleurs assez mathcore par moments, comme sur "Chapter II: Ash"... Il y a fort à parier que ce petit groupe risque de faire parler de lui sur leur scène. Je vous laisse écouter ce rouleau-compresseur ci-dessous, et éviter de tout casser chez vous, ce serait dommage de vous blesser.

"I used to have nightmares, 
Now they are gone. 
No dream is worse 
Than waking up."


vendredi 11 juillet 2014

Les news emo de la semaine.


Si ça se trouve, vous êtes comme moi, à la ramasse sur l'actualité. Enfin, j'ai écouté les sons dont je vais vous parler à leur sortie, mais comme pas mal de fois, il me faut plusieurs jours pour en parler... Pas bien. Bon, je commence avec Tiny Moving Parts. Je vous avais annoncé il y a quelques temps que le trio emo/math-rock surpuissant allait sortir en Septembre son nouvel album très attendu nommé Pleasant Living. On peut désormais écouter un extrait de cet album ! Ça s'écoute ci-dessous, et ça dépayse définitivement pas de leur génialissime LP This Couch Is Long & Full Of Friendship.





Et ensuite, c'est Empire! Empire! (I Was A Lonely Estate) qui a présenté un extrait de son prochain LP You Will Eventually Be Forgotten dont voici les détails ici. Ça s'appelle "If It's Bad News, I Can Wait", et ça reste aussi dans la lignée de ce que l'on connait bien des amoureux du Michigan. Cette chanson raconte une histoire, celle de potes qui partent en vacances ensemble et la fin précipitée et tragique de cette évasion pour l'un d'entre eux. Les lyrics de la chanson ont été mises en ligne ici !




lundi 7 juillet 2014

United Nations : The Next Four Years en streaming.



Il a quasi-pile un mois, je vous parlais de la sortie du nouvel album du très mystérieux groupe United Nations. Eh bien cet album est désormais en écoute chez Pitchfork ! Nommé The Next Four Years, ce disque montre que le groupe persiste dans sa ligne directrice mais évolue, en donnant plus de force encore à ses compos, mais sans passer à chaque fois par la rapidité et la violence. Je vous rassure, les assauts emoviolence sont encore la. Le cri de Geoff Rickly devenu surpuissant joue beaucoup dans ce regain de puissance, ainsi que la frappe impressionnante de David Haik, batteur de Pianos Become The Teeth. Un album impressionnant, qui reste en soi aussi punk que pouvait l'être le premier et... Le groupe en général en fait. Je vous laisse dévorer ce disque comme j'ai pu le faire en suivant ce lien (ça peut arriver que l'album ne se lance pas tout de suite en ouvrant le lien, faites quelques actualisations et ça devrait le faire). Sûrement l'un des meilleurs albums screamo de 2014...

mardi 1 juillet 2014

Elände : le nouvel EP en ligne.


En Septembre 2013, je vous faisais découvrir Elände (via cet article). Un quintet screamo/post-rock lillois très prometteur, qui nous emmenait loin avec leur son que j'avais alors qualifié de tourmenté, progressif et dépressif. Eh bien il semble que le groupe veuille faire évoluer cette recette. Sur les deux morceaux du nouvel EP Patience, des riffs un peu plus légers, mais également plus saccadés et directs, ainsi que du tapping, se font une place dans la tristesse ambiante, on s'éloigne un peu d'un Sed Non Satiata qu'on retrouvait facilement au début. Les guitares sont ici plus puissantes, chose que j'avais pointé du doigt sur les deux premiers titres. Leur univers évolue donc, se diversifie, se consolide, et on a affaire encore une fois à de très beaux morceaux, originaux et hyper bien construits. Sur "Patience Part II", Maxime (chant, et également auteur du superbe artwork) nous balance d'ailleurs un rythme de chant très rapide et assez particulier sur quelques phrases. Il n'a d'ailleurs rien perdu quand à son scream et à sa plume, c'est toujours aussi poétique, perçant et plaintif. Allez, je vous laisse découvrir cet EP, qui je l'espère fera cette fois-ci parler davantage d'Elände, encore injustement trop confidentiel à mon goût...


Ravin : deux nouveaux morceaux en ligne.


Du nouveau chez Ravin, content je suis ! Le groupe screamo de Perpignan, dont certains savent déjà mon amour avec ma chronique "true emo" de leur premier disque que j'ai publié à la dernière Saint Valentin, a enregistré 2 titres il y a peu de temps, des titres qui figureront sur un split avec Eora, Elephant Opinions et Hýaena, en écoute dès aujourd'hui, mais qui sortira en physique plus tard dans l'année. Les garçons ont perdu leur chanteur en cours de route (tristesse), et c'est désormais Simon et Richard qui s'occupent essentiellement du scream. 

Et surprise, ça chanté désormais en français ! Bon, c'est pas facile de piger les lyrics pour le moment dans ce catharsis musical, je suis d'accord, j'attends de pouvoir les lire. Et il faut dire que ces morceaux sonnent plus "raw", la production est moins claire si vous préférez. Mais ça donne du charme. Et on y respire un peu plus, des mélodies légères côtoient leur screamo éthéré et frontal. Je vous laisse découvrir ces deux morceaux, et ceux des autres groupes présents sur le split en suivant ce lien !