vendredi 9 décembre 2011

Count Your Lucky Stars.

Mais qu'est-ce donc encore que ceci, me direz-vous ? Eh bien c'est un petit label (je cite : "The little label with a lot of love! <3") qui produit pas mal de merveilles emo-indie qui dérivent parfois screamo. Je vous donne des noms, et pas n'importe lesquels : Empire! Empire! (I Was A Lonely Estate), Perfect Future, Merchant Ships, Joie De Vivre, Football etc., Moving Moutains, Dowsing, Castevet, Into It. Over It., Emo Side Project...

Si vous voulez découvrir le tout, c'est ici : http://www.cylsrecords.com/ , vous aurez des liens pour écouter les compos de ces artistes pleins d'honnêteté et de talent, jouant une musique pleine d'émotions, vraie, atmosphérique.

Guillaume D. pour vous servir :)

dimanche 27 novembre 2011

L'emo et les femmes.

Une question viendra toujours à un moment ou à un autre de l'exploration de la scène emo pour les débutant-e-s : "existe-t'il des groupes emo où figurent des femmes dans le line-up ?". Bien évidemment, ça existe, et heureusement ! D'autres sites Internet l'expliqueront bien mieux que moi, et je l'ai déjà rappelé dans mes articles racontant l'histoire du mouvement, mais il est important de souligner que les scènes emo et hardcore sont très concernés par les droits des femmes, le féminisme, et j'en passe. Les groupes avec des personnes femme trans font également partie du lot ;) . 

Evidemment, la France a aussi (eu) son lot de groupes contenant des femmes dans leur line-up, je pense notamment à Anomie, La Crève, ou Jarod. Enfin, on peut citer pour le reste du monde, Jejune, Football etc., Analena, Slingshot Dakota, The World Is A Beautiful Place & I Am No Longer Afraid To Die, Tawny Peaks, Empire! Empire! (I Was A Lonely Estate), Fellow Project, Battle Of Wolf 359, Lord Snow, Cerce, Recreant, Mahria, Lord Snow, Suffix, Ikiru, Circle Takes The Square, Heart On My Sleeve, The Hope And The Failure, Tiger Magic...

Beaucoup de groupes qui démontrent que la scène emo combat les clichés sexistes qui polluent les courants punk et metal. Avez-vous déjà remarqué le manque criant de femmes dans le line-up de la plupart des festivals rock, metal et punks ?




Samantha, de Battle Of Wolf 359.

mardi 22 novembre 2011

Mises à jour à venir...

Suite à la publication, le Lundi 21/11/11, d'un post sur mon blog sur AlternativNews , et de conseils avisés de Sylvain L. de la rédaction du site français n°1 de l'actu de la scène alternative/emo/punk/hardcore (ca sent la pub refoulée ^^), mon petit blog va être mis à jour, avec quelques infos supplémentaires sur la galaxie emo. Je modifierais mes articles petit à petit, c'est une question de jours, y'en a qui bossent quand même ;)

Je mettrais en ligne des topics pour parler de la nouvelle scène, de groupes qui me tiennent à coeur... Et puis évidemment, vos suggestions sont les bienvenues :D

Bonne visite sur mon blog, et merci aux lecteurs de passer du temps ici :)
Guillaume.

dimanche 20 novembre 2011

Foire aux questions

1) LA question: L'emo est-il un mode de pensée, un style vestimentaire, une philosophie ?

Aucun des trois. L'emo est simplement un genre musical où se retrouve en lui-même beaucoup de genres musicaux dérivés du rock alternatif et du punk, voire du metal dans son évolution la plus récente, en englobant avec lui les idéaux politiques et philosophiques du punk hardcore, sans plus ! Le seul attribut vestimentaire qu'on peut plus ou moins rapprocher à l'emo, c'est les origines punk du genre, Ian McKaye (chanteur du groupe MINOR THREAT et l'un des pères fondateurs du mouvement) dit lui-même dans le livre "American Hardcore : A Tribal History" de Steven Blush qu'il portait des chaînes, des bandanas et s'habillait en noir comme la plupart des hardcore kids et des punks à cette époque. Mais cela n'est en rien un signe identitaire de l'emo, car il n'en existe pas ! À savoir que le terme "emo" en tant que style musical est lui-même rejeté par ses créateurs... Rien n'oblige un passionné de musique emo à être triste, se maquiller, ou à se déguiser en punk ou en gothique, ce sont des préjugés esthètes et discriminants venus de l'évolution mainstream du genre, on peut très bien n'avoir absolument aucun look en particulier, des cheveux à ras, être la personne la plus heureuse du monde, et être un-e mordu-e d'emo !

Même si l'emo et le screamo traitent de sujets philosophiques et politiques qui reviennent assez souvent en soi et sont quasi-majoritairement orientés vers l'extrême-gauche, ce n'est pas pour autant que ces styles musicaux deviennent sectaires et que ces scènes sont vouées à devenir un clan, il s'agit plutôt de proposer l'alternative, pour la mettre en pratique. Les groupes d'emo ne parlent pas toujours de politique, mais l'écrasante majorité se retrouvent dans cette orientation politique, la revendique au travers des lieux où ils jouent, des causes qu'ils soutiennent... Et oui, naturellement, les racistes, sexistes, transphobes, homophobes... N'y sont pas les bienvenu-e-s ;) ! 

2) Emo, emocore, skramz, screamo, post-hardcore, metalcore, deathcore... J'y comprends rien, ça fait mal au crâne !

Eh bien tu comprendras bien vite : Du hardcore est né l'emo, de l'emo est né le screamo, du hardcore et du metal est né le metalcore. Au fur et à mesure, le metalcore s'est divisé en deux : La première moitié restant dans les bases absolues du style, que représentent par exemple EARTH CRISIS, UNBROKEN ou CONVERGE, la seconde moitié s'étant émancipée vers des contrées death metal voire nu-metal, également nourrie de la définition absolument erronée du post-hardcore que les grands médias donnent en citant des groupes comme ATTACK! ATTACK! ou ASKING ALEXANDRIA. Par contre, dans chacune des deux dérivations, on y retrouve pas mal de formations s'essayant au jazz et au prog. Le deathcore est une branche qui exacerbe et rend beaucoup plus sombre, violent voire malsain le metalcore "deuxième division", en faisant davantage ressortir les influences death metal, le tout dans un univers souvent chaotique et écrasant, nourrie de technicité dans les riffs de guitare.

Le post-hardcore est frère de l'emo : le groupe RITES OF SPRING est par exemple une origine commune aux deux. Les deux genres se rejoignent très souvent musicalement parlant, bien que le post-hardcore soit dans son ensemble plus lourd et/ou plus saccadé, mais les deux cherchent tout aussi loin musicalement, avec les mêmes racines, les mêmes courants de pensées, globalement les mêmes idéaux. Tout ces amas de genres musicaux sont facilement liés l'un à l'autres car ils sont à peu près tous des origines identiques. Quand à l'emocore et le skramz, il s'agit juste de deux termes parmi tant d'autres nés dans la fanbase punk pour qualifier de nos jours l'emo ou le screamo ;)

3) Existe-t'il des groupes emo, screamo, et post-hardcore en France ?

Bien sûr, et il faut savoir que la scène screamo hexagonale a beaucoup compté pour la genèse et l'évolution du style à travers le monde. La fameuse "French way of screamo" !

▶ 100% emo / screamo : Amanda Woodward, Carther Matha, Daïtro, Mihai Edrisch, Belle Epoque, Baron Noir, Sed Non Satiata, Anomie, Weep, Undone, Peu Etre, Alcatraz, Ananda, 2138, Jasemine, Rachel, Finger Print, Ivich, Shatter The Myth, Petit Printemps, L'Invention de Morel, Hebb, Whatswrong, La Crève, Jarod, Après La Chute, Aleska, The Flying Worker, Short Supply, Erevan, Waiting For Better Days, Vanilla, Last Tango Theatre, Castle Ruins, Madame De Montespan, Bâton Rouge, 12XU, Laïka, Gantz, Gameness, L'Homme Puma, The Third Memory, Bökanövsky, Rijeka, A.S.T.R.O, The Solexine Chapter, Cathedraal, Tobaïas, ATELO/phobia, EUX, Ravin, Virasay, Furrowed, Noyade, Alta Marea, Potence, Monte Ida, The Famous NTM, Farewell, Jeanne, Krokodil, À La Dérive, Another Five Minutes, I Was A Cosmonaut Hero, Solitone, Les 2 Minutes De La Haine, More Dangerous Than A Thousand Rioters, Sugartown Cabaret, Mort! Mort! Mort! / Aussitôt Mort, Dead Sailors, Souvenirs, Rejoice, R.A.V.I, Child Meadow, Les Mauvais Jours, Discorde, Burning Bright, Death Mercedes, Who Needs Maps?, Geraniüm, Le Dead Projet, Rotten Tofu Adventures, Woodson, Birdie Steptoe, IRE, Chaviré, Kiss The Bottle, Myra Lee, Sport, Cycle To, Slice Of Life, Like Wires, Cold Heart Days, Circles, Uwaga, Mannequin, The Apollo Program, Hyacinth, Aghast, Farewell, Taciturn, Mothra, Canine, Grand Terminal, Chasing Paperboy, Birds In Row, PAST, Brume Retina, Un Automne De Plus, Yarostan, Entzauberung, Gros Enfant Mort, Constante, Contre-Feux...

▶ Influencé par le screamo - emo / proche de la scène : Fall Of Messiah (leur deuxième disque sonne comme un mélange entre du La Dispute et Meet Me In St. Louis), Metronome Charisma, Year Of No Light (avant Nord, c'était du post-hardcore / post-metal), Revok (avec des membres de Belle Epoque et Gameness, quelque part entre sludge, noise post-hardcore et screamo), As We Draw, Céleste (la suite black metal de Mihai Edrisch, le premier album était très concrètement un blackened Mihai Edrisch), I Am A Curse, The Rodeo Idiot Engine, Avion, I Pilot Daemon, Time To Burn, Gazers, The Prestige, General Lee, Drawbacks, Nine Eleven, Ghost Trap, Ingrina...

4) C'est disponible en quelle langue, tout ça ?

Personnellement, j'en connais en russe, coréen, anglais, français, japonais, italien, suédois, tchèque, allemand, polonais, espagnol, turc... Du screamo, il y en a partout dans le monde ! Pas mal de groupes s'essaient d'ailleurs à plusieurs langues dans leur discographie.

5) Existe-t'il des festivals où jouent des groupes interprétant ces genres musicaux ?

Oui, un peu partout dans le monde. Le plus réputé est le Fluff Fest, en République Tchèque, qui est le plus gros rassemblement européen hardcore, emo et crust. Je peux également citer le Cry Me A River Fest, le Miss The Stars Festival et le New Noise Festival, tous trois allemands. Après, il y a une multitude de festivals plus ou moins grands du genre, à vous de chercher lesquels ensuite, c'est pas comme si il n'y en avait que deux... En France, pas mal de petites salles, de petits bars, de squats, accueillent ces styles musicaux, mais pas de salles connues. Paris, Lyon, Metz, Laval et Caen sont les villes qui reviennent le plus souvent lorsque l'on tente de trouver un centre nerveux à la scène en France. 


6) Je suis un-e mordu-e de l'emo véritable, je déteste la scène "emo mainstream", mais il me semble que je m'habille façon "emo mainstream" : slims, Vans Era, coupes caractéristiques, ou autres ressemblances... Je risque de me faire rire au nez par les puristes...

La, deux choix s'offrent à vous. Soit on est réaliste et on se rend compte que les trois-quarts des fans de n'importe laquelle des dérivations de l'emo (autant les fans que les artistes) se rejoignent sur au moins un point vestimentaire, donc on assume sa personnalité et on explique (ou pas, les gens n'ont pas besoin de juger tes choix vestimentaires au final) qu'on aime simplement ce look pour telles ou telles raisons qui vous regarde, soit on est borné et on en fout plein sur la gueule de ceux qui aiment simplement se fringuer ainsi sans en abuser comme ceux que les Internets appellent "kikoolols" le font si bien, donc on juge sans connaître la personne, donc on est con-ne.

Il est fatalement évident qu'à partir du moment ou l'on arbore volontairement ne serait-ce qu'un élément de style vestimentaire qui revient souvent dans la scène emo (vêtements sombres et près du corps en règle générale, manches et jeans retroussés... Vous avez qu'à regarder sur scène et autour de vous dans le public au prochain concert, vous verrez la même chose que moi), c'est un peu une "preuve" de la sympathie de chacun pour le mouvement "emo". Une personne qui se fringuera en s'inspirant de ce qu'elle voit dans les concerts emo se sapera ainsi parce qu'elle aime ça, parce que ça la marque, parce que c'est son mouvement, qu'elle se sent bien dedans, point. C'est peut être un peu du communautarisme en soi, mais je vous défie de citer un seul mouvement qui n'a pas de marques d'identification vestimentaire.

7) C'est quoi le positionnement de l'emo par rapport aux différences de chacun ?

L'emo, c'est du punk. Et en principe, le punk, c'est : aucune discrimination tolérable, peu importe la couleur de peau, l'origine, le niveau de vie, l'orientation/l'identité sexuelle. Nous sommes tou-te-s égaux en droit, nous nous devons le respect, l'entraide, la sympathie, l'honnêteté. C'est également l'intolérance absolue du sexisme : l'emo est un mouvement où les femmes sont au même rang que les hommes (c'est incroyable de devoir écrire ce genre de choses au 21ème siècle), où leur liberté d'action et d'expression est absolue, et où le sujet de la défense du droit des femmes revient régulièrement. Autrement dit, ce milieu ne t'intéressera pas si tu as des idéaux du côté droit de la balance politique, que tu es machiste, raciste, homophobe, transphobe, et nous conchions tes opinions.

Les origines : La crise d'identité, et la "renaissance".

Nous voilà au début des années 2000. L'emo s'est fait une place au sein de la scène punk et rock alternatif mainstream, le screamo est bel et bien présent tout autant que la scène emo underground bien que beaucoup jugent alors ces deux mouvements éteints, alors qu'il n'en est rien : sa discrétion fait sa force, et en tant que mouvement punk, l'emo dans son essence propre n'est pas voué à devenir un mouvement de grande ampleur... À ces éléments viennent se mêler l'apogée d'Internet, et le boom de nouvelles cultures alternatives venues du Japon et des USA profitant de la révolution informatique pour se répandre à travers le monde. Tout ceci va se mélanger, dans une suite "fatale" mais logique, à la popularisation de l'emo au grand public, bien en dehors du militantisme et aussi de l'élitisme punk.

Si il y a un groupe qui pourrait être considéré comme originaire de la troisième vague tel que ce grand public la connait, je pense qu'il s'agit de MY CHEMICAL ROMANCE. Leur premier album (produit par Geoff Rickly, chanteur de THURSDAY) laissait entendre quelques sonorités propres à la scène emo underground : un chant qui alternait entre spoken words et hurlements, des doubles voix parfois hurlées elles aussi, le tout sur un ensemble assez saccadé, mélodique mais acerbe, aux relents horror punk et metal cependant, il est vrai... Mais hey, avant eux, INK & DAGGER ou ANTIOCH ARROW se sont illustrés dans le post-hardcore avec le même registre d'influences ! C'était pas de l'emo pur et dur certes, mais il y en avait des éléments, et leur côté théâtral et "vampiresque" n'était pas nouveau dans la scène emo, comme dit plus haut. Mais ils avaient d'autres ambitions que de jouer dans des caves et partager continuellement des affiches avec AMERICAN NIGHTMARE dans des petites salles (et c'est sacrément dommage car je paierais des sommes indécentes pour assister à un concert réunissant les 2 groupes dans les mêmes conditions aujourd'hui), on sait tou-te-s l'ascension colossale du groupe et leur énorme influence sur toute une génération de kids !

MY CHEMICAL ROMANCE est profondément influencé par le stadium rock de QUEEN, autant que par les MISFITS ou THE CURE, tout en ayant également BLACK FLAG ou LIFETIME parmi leurs autres grosses influences  Et ils voulaient que leur musique soit un véritable théâtre, autant à écouter à qu'à voir. Leur esthétique scénique reprenait beaucoup de codes vestimentaires qui apparaissaient sur les Myspace des emokids de l'époque, ce qui a forcément eu un impact sur leur fanbase et les groupes qui allaient être inspirés par MY CHEMICAL ROMANCE par la suite.

Cela explique grosso modo pourquoi c'est cette image de l'emo qui s'affichera en grande partie sur MySpace ou d'autres précurseurs des réseaux sociaux d'aujourd'hui (Skyblog pour n'en citer qu'un), semblant signer pour certain-e-s, souvent par mauvaise foi ou alors par bêtise d'ailleurs, l'arrêt de mort de l'emo qui continuait pourtant à briller dans l'ombre. Plein d'autres groupes auront plus ou moins le même idéal que MY CHEMICAL ROMANCE, devenus aujourd'hui le porte-drapeau de l'emo tel qu'il est perçu aujourd'hui dans la pensée globale, souvent décrit comme une mode vestimentaire ou bien un mode de vie, le tout exposé en trophée sur une suite de documentaires affligeants diffusés sur Canal + et M6, instrumentalisant une majeure partie des kids ayant figurés sur ces docus, illustrant accidentellement d'autre part une partie problématique de cette époque, inhérente au facteur Internet : un sexisme violent. Les femmes devaient correspondre à des standards très précis pour exister dans ces milieux...

Être emo aujourd'hui, pour la conscience générale, ça renvoie à beaucoup de préjugés violents, psychophobes, à ce sexisme violent dont je faisais état, et de préjugés vieux comme le monde. Les kids ayant fait partie de la mouvance scene, sont parfois né-e-s bien après le Revolution Summer, bien après FUGAZI. Les personnes qui suivent cette vision biaisée de l'emo sont généralement soumises à ce qui est le plus visible sur Internet et dans le milieu rock en général, à ce que veulent vendre les majors aux objectifs plus financiers que musicaux, préférant évidemment mettre en avant ce qui est le plus rentable et ce qui marchera le plus chez une catégorie de population cherchant à exister dans une société impitoyable, que ce soit dans la vie de tout les jours ou bien leurs propres microcosmes. Pour satisfaire leur besoin de singularité et d'épanouissement, on leur donne ainsi à bouffer une vision totalement biaisée du punk, il est alors très important d'expliquer à ces personnes qui sont ces charognards, au lieu de les blâmer, et de leur conseiller d'écouter tel ou untel : ce n'est pas nécessairement leur faute si ils vous diront que FALL OUT BOY est emo et qu'ils ne connaissent pas FOUR HUNDRED YEARS, rappelez-vous que la culture underground n'est pas à la portée de tou-te-s, et que l'on y accède pas par la grande porte. C'est à nous de les guider et de leur montrer ce qui est "réellement emo", ce n'est pas du tout OK de se foutre de leur gueule sur Internet car on pense être supérieur-e, arrête-toi là et transmets ton savoir intelligemment, au lieu de causer du tort à toi et tes camarades. D'ailleurs, fait rigolo, la plupart des membres de FALL OUT BOY viennent de la scène vegan straight edge hardcore, et leur batteur y contribue toujours avec RACETRAITOR et SECT ! Pete Wentz a même joué dans un groupe de screamo avec des membres de RISE AGAINST et PELICAN : YELLOW ROAD PRIEST. Un split avec MILEMARKER existe, et c'est du screamo fin 90's somme toute classique mais sympa.

Derrière tout ces dénigrements, ces contradictions, il restera encore et toujours une scène underground, qui se maintient et se renouvelle perpétuellement. Non, l'emo n'a jamais été mort, comme j'ai pu le lire quelquefois sur Internet, l'emo n'a jamais disparu. Il a juste été évidemment noyé sous le tsunami du "mainstream". Quelque part, c'est tant mieux, cela a toujours préservé le style et son authenticité. Serait-ce logique qu'un groupe comme RITES OF SPRING soit signé chez Universal et jouent dans des stades ?

J'en vois beaucoup parler de "revival" depuis que j'ai commencé à écouter du trve emo, pendant mes premières années de lycée. Les années 2010 ont été marquées par ce phénomène, alors qu'à mes yeux, il s’agissait tout simplement d'une mise en lumière un peu plus importante qu'auparavant sur une scène riche, qui se nourrissait d'elle-même, favorisée par les réseaux sociaux et les smartphones, un bouche-à-oreille par conséquent beaucoup plus aisé que dans les années 90... Sacrifiant par ailleurs des coutumes comme le tape-trading et les mixtapes physiques au passage, ça a aussi eu cet effet négatif. J'ai même pas connu tout ça ! On ne peut pas parler de "revival" alors qu'il n'y a jamais eu de fin à cette scène.

Aujourd'hui, il est très facile d'accéder à l'ensemble de ce qui constitue la musique emo, tant pour ses origines que la scène actuelle : vous pouvez commander des disques, des zines, lire des chroniques d'albums, des interviews, des live-reports... Sur des dizaines et des dizaines de sites internets spécialisés. Pour suivre l'actualité de la scène, je vous conseille notamment de suivre des sites et/ou pages Facebook tels que Washed Up Emo, (We Built The World And) Miss The StarsIDIOTEQ.com ou Open Mind / Saturated Brain. À partir de ces sites, vous trouverez tout les liens nécessaires pour écouter la musique des groupes dont parlent ces sites, et découvrir tout ce qui tourne autour de ces groupes, de liens en liens. Soyez tout simplement curieux-euses :) ! Et pour découvrir en profondeur la scène emo à partir de ses origines, je vous conseille fortement de fouiller le site Fourfa.com, une véritable encyclopédie du mouvement tenue par Andy Radin, qui fût le bassiste de FUNERAL DINER de 2000 à 2002. En France, AlternativNews ou Metalorgie relaient assez régulièrement l'actualité de la scène emo et screamo internationale, sans porter attention à son niveau de popularité. Et des blogs et forums tels que WarmzineEmo France ou EmoJoliCoeur, vous permettront également de ne rien rater de l'actualité et des origines de l'emo, de la scène locale, et de ce qui s'y passe autour... Et sont des archives éternelles de tant de chouettes affiches de concerts, 
de débats interminables, de ce qu'est devenu-e untel-le de tel groupe, etc...


       

Les origines : La deuxième vague, le screamo, la popularisation.

Ce que l'on pourrait qualifier de "seconde vague" de l'emo, c'est à la fois son explosion sous diverses formes dès le début des années 90, et sa popularisation ensuite dans des sphères bien plus larges que celle du punk hardcore DIY.  Il y a bien sûr eu FUGAZI, UNWOUND et DRIVE LIKE JEHU, qui ont mis tout le monde d'accord et qui furent des influences majeures depuis leur genèse jusqu'à aujourd'hui. Certains groupes allaient faire prospérer l'emo sous diverses formes du punk et du hardcore, parfois sous l'influence de groupes plus proches du noise-rock comme SHELLAC, JUNE OF 44, THE JESUS LIZARD ou SLINT, quand d'autres allaient délibérément sortir du DIY, pour proposer une musique bien plus "mainstream-compatible". Parfois, certains flirtaient même avec des influences plus metal, ou youth crew... Une liste non-exhaustive de groupes qui allaient chacun apporter leur patte à l'édifice, plus ou moins au même moment : NATIVE NOD, MEREL, HOOVER, CURRENT, INDIAN SUMMER, EVERGREEN, NAVIO FORGE, STILL LIFE, SHOTMAKER, POLICY OF THREE, CLIKATAT IKATOWI, MAXIMILIAM COLBY, SLEEPYTIME TRIO, NONELEFTSTANDING, EMBASSY, ORDINATION OF AARON, FOUR HUNDRED YEARS, FRAIL, LINCOLN, JULIA, BREAKWATER..

Ce premier échantillon de groupes a donné une certaine ligne directrice à ce que devenait l'emo : des morceaux plus longs, des structures plus complexes, des voix plus criées (voire même parlées) que scandées même si le style de chant originel de l'emo restait de rigueur, mais des idéaux politiques et DIY toujours aussi forts. En parallèle, d'autres groupes ont choisi de pousser l'emo encore un peu plus dans ses retranchements, en jouant plus vite, plus fort, plus intense encore, parfois mettant complètement de côté l'aspect mélodique originel de l'emo, jouant surtout sur son facteur cathartique, quitte à sonner plus chaotique, plus dissonant. Quelques noms importants à retenir de cette frange "radicale" de l'emo : HEROIN, ANTIOCH ARROW, MOHINDER, HONEYWELL, PORTRAITS OF PAST, ASSFACTOR 4, ANGEL HAIR, SWING KIDS, JOHN HENRY WEST, PALATKA, ICONOCLAST, MEREL...

L'emo apparaîtra dans l'univers mainstream, ou en tout cas brassera un public plus large, grâce aux influences plus pop-punk et indie qu'ont apporté SUNNY DAY REAL ESTATESAMIAMCAP'N'JAZZ ou JAWBREAKER, dans leur interprétation de l'emo. Naturellement, d'autres groupes ont suivi la démarche, chacun marquant cet aspect plus "accessible" et "indie" de l'emo, parmi eux TEXAS IS THE REASON, AMERICAN FOOTBALL, MINERAL, THE GET UP KIDS, SUNNY DAY REAL ESTATE, BRAID, THE PROMISE RING, CHRISTIE FRONT DRIVE, BOYS LIFE... Certains de ces groupes sont à l'origine de ce que certain-e-s kids et chroniqueurs-euses appellent "midwest emo", principalement ceux ayant des influences math-rock.

Un autre groupe ayant durablement marqué les esprits durant l'émergence de la seconde vague emo fût JIMMY EAT WORLD, et il se trouve que ce sera finalement le premier groupe à vraiment faire décoller une scène emo que l'on pourrait qualifier de mainstream. Leur punk rock d'abord très simple et spontané, devenu ensuite plus lent et introspectif mais toujours débordant d'émotions retranscrites à vif dans l'instrumentation comme dans le chant, directement inspiré de groupes comme SUNNY DAY REAL ESTATE ou FUGAZI, a fait le tour du monde et a fait naître de nombreux petits frères, subjugués par les superbes albums que sont Static Prevails et surtout Clarity, ce dernier ayant eu un impact décisif sur la seconde vague emo, au même titre que l'album Pinkerton de WEEZER, un groupe pourtant étranger à la scène emo en soi mais dont le contexte musical et lyrical a touché beaucoup d'emokids, au même titre que les groupes indie de la fin des 80's / début 90's tels que DINOSAUR JR, PAVEMENT ou SUPERCHUNK ont pu également influencer l'évolution du post-hardcore. Les petits frères de JIMMY EAT WORLD, ce sont des groupes comme SAVES THE DAY, TAKING BACK SUNDAY, ou DASHBOARD CONFESSIONAL, qui populariseront encore davantage la tournure musicale que prenait alors l'emo dans ce sillage. Tout ce beau monde sera de plus en plus reconnu dans la presse musicale et diffusé sur plusieurs émissions de radios à thématiques emo ou juste de rock généralistes... Pour influencer toujours plus de groupes, et ce même jusqu'à la branche "extrême" de l'emo. Pour exemple, THURSDAY, également l'un des groupes phares de la seconde vague, intègre des éléments musicaux très proches de ceux de TAKING BACK SUNDAY dans son post-hardcore torturé et dissonant. Son leader Geoff Rickly aura (et est) toujours été intègre au mouvement emo originel et au hardcore, mais la popularité du groupe lui a souvent joué des tours, notamment lorsqu'il a proposé au groupe français DAÏTRO de tourner avec eux, mais s'est alors retrouvé face à une vision très forte du DIY et du militantisme inhérent à la scène screamo, dont THURSDAY était techniquement éloignée... Les lyonnais ont refusé, dans un esprit de cohérence avec leur éthique. C'est dommage dans un sens, mais c'est propre !

Et voilà, du milieu à la fin des 90's, l'emo connaît une nouvelle jeunesse, porté par de nouveaux piliers, parfois adulé du public mainstream, et également plus vivant que jamais du côté underground de la force. Mais au final, quid du "screamo" ? Eh bien c'est un terme trouvé sûrement un peu au hasard pour caractériser la frange "radicale" de l'emo, celle qu'empruntaient et développaient les groupes comme HEROIN ou INDIAN SUMMER. Son message est autant concerné par les souffrances émotionnelles que la place et la situation des humain-e-s dans la société. Le screamo a cependant vécu lui aussi sa propre évolution, avec des caractéristiques musicales qui le sépare un peu de l'emo hardcore du début des années 90. De manière générale, la plupart des groupes issus de chez Ebullition Records et Gravity Records ont été une pierre angulaire de la scène screamo, tout comme Dischord Records l'a été pour le punk hardcore et le post-hardcore. On peut citer pêle-mêle, entre les 90's et les 2000's parmi les groupes-clés : ORCHID, PORTRAITS OF PAST, HEROIN, INDIAN SUMMER, POLICY OF 3, JEROME'S DREAM, PG.99, FUNERAL DINER, CITY OF CATERPILLAR, SAETIA, ENVY...

Ainsi, de nos jours, le screamo est autant influencé par les scènes dont elle tirait son inspiration à l'origine, que par le post-rock (énormément de groupes de screamo sont influencés par le post-rock aujourd'hui), le sludge, le shoegaze, le grindcore... Parmi les références actuelles du style, on peut nommer LOMA PRIETA, THE SADDEST LANDSCAPE, SUIS LA LUNE, DAÏTRO, RAEIN ou encore LA QUIETE. D'un point de vue éthique, philosophique, politique... Rien n'a réellement changé, et le combat pour préserver ces fondamentaux est permanent, même si les contradictions sont souvent dures à effacer. Il est cependant toujours compliqué d'assister à des concerts screamo, de les organiser, tant les lieux de vie dédiés à la culture punk sont de plus en plus durs à créer et à conserver aujourd'hui.

mardi 15 novembre 2011

Envy, ou l'équivalent du Big Bang pour le screamo.

Envy... Mais qu'est-ce que ce groupe ? Eh bien il était une fois quelques jeunes japonais dont le rêve était de sortir un disque et de faire des concerts afin de voyager un peu. À ce moment-là, ils ne savaient pas encore que leur musique allait renouveler un genre : le screamo, et les propulser au devant de la scène hardcore. Envy, c'est d'abord 3 amis lycéens, Tetsuya, Nakagawa et Nobu qui décident en 1992 de se lancer dans l'aventure de la création d'un groupe. En 1995, leurs espoirs prennent racine, il faut trouver un nom. C'est le mot "envy" qui figurait en haut d'une page du dictionnaire prise au hasard. A la base, c'était tout simplement du hardcore virulent, mélodique mais frontal et grinçant. Mais au fil du temps, les garçons y ajoutèrent leurs envies et leurs idées, des passages plus mélodieux et plus violents encore s'installent, et Tetsuya Fukagawa, le chanteur et claviériste, commence à installer du spoken word, puis quelques passages chantés. Ce puzzle progressif, entre post-rock de mieux en mieux maîtrisé qui se fraye un chemin et screamo de plus en plus intense et personnifié, se terminera par une pièce maîtresse, ô combien importante dans l'histoire du screamo, une oeuvre d'art, un bijou musical, majestueux, merveilleux. Unique.

All The Footprints You've Ever Left And The Fear Excepting Ahead, sorti en 2001.

Voilà, le screamo est chamboulé, comme si cet album redéfinissait à lui seul les bases. Comme si Envy s'était approprié le genre. Une oeuvre qui aura bouleversé presque chaque personne ayant découvert cet album, et encore aujourd'hui, 10 ans après. Un chant désespéré d'un homme torturé qui voudrait se faire entendre par le monde entier comme si il devait mourir demain, hurlé du plus profond du cœur et de l'âme. Et derrière, une musique que l'on peut réellement définir comme épique, saccadée, un déchirement sonore, des avalanches rythmiques, une batterie furieuse, déchaînée, comme semble l'être la haine envers ce monde de chacun des membres de ce groupe, une pluie de guitares poussées à bout, anthologiques, destructrices. Oui, épiques... Et au milieu de tout ça, des cordes majestueuses, des mélodies magistrales, des atmosphères merveilleuses, un rêve sonore, une envolée magnifique au doux son de la voix claire de Tetsuya-sama, ou de ses spoken words... Les paroles de cet album parlent des chutes inéluctables, des choix laissés à l’abandon, de l’obsédante réalité de la douleur, de l’angoisse qui ne meurt jamais et de la solitude face à l’effondrement.

Cet album sera un électrochoc pour la scène screamo, une sorte de second Big Bang après la genèse du genre initiée par Heroin. Beaucoup s'essaieront ensuite à ce mélange entre screamo et post-rock, certains y arriveront avec succès, proposant des disques immenses de beauté et de talent. Déjà avant All The Footprints [...], certains groupes très talentueux s'essayaient au mélange screamo/post-rock comme Funeral Diner, City Of Caterpillar... Mais pour être francs jamais personne n'a su, et ne saura sans doute mieux créer cette alchimie que sur cet album qu'à crée le groupe du Soleil-Levant.

Aujourd'hui, plusieurs EP et albums ont suivi All The Footprints [...], Envy a trouvé son équilibre, son idéal musical. Recitation, sorti en 2010, a d'abord surpris, puis séduit, et enfin mis à terre la plupart de leurs auditeurs. La parfaite alchimie entre un post-rock qui a certes pris le dessus sur l'ensemble de leurs influences, mais plus maîtrisé que jamais, onirique, aux guitares complémentaires, saupoudré de leur screamo légendaire. Envy sera considéré comme le lancement de la seconde vague screamo, qui aura emporté dans ses flots sauvages le post-rock, liant à jamais les deux genres.

Même ceux qui, actuellement, jouent du screamo et seulement du screamo vous le diront. Même si évidemment, pour eux, il existe d'autres légendes qui la aussi ont eu un impact fort sur la scène, comme Orchid ou Ampere, qui jouent un screamo très rapide, très chaotique, saturé à l'extrême, qui écrase l'auditeur sous des tonnes de haine, de désespoir, de vérité et de désillusions. On parle alors d'emoviolence, pour cataloguer ces groupes, et ce depuis que le groupe In/Humanity s'est volontairement qualifié le premier d'emoviolence, pour identifier sa musique. Même si ceci est assez discutable, ça reste du screamo, point...


Envy, lors de leur concert le 21/10/2011 à La Maroquinerie, à Paris


samedi 12 novembre 2011

Les origines : La première vague, la genèse.

Alors, le mouvement emo, d'où c'est que ça part ? Eh bien il trouve ses origines dans la scène hardcore de Washington D.C, du milieu à la fin des années 80. À cette époque, MINOR THREAT, des jeunes punks du coin, bouleversent les codes du genre en règle générale, notamment via leur fameux morceau "Straight Edge", lançant accidentellement un mouvement et une scène straight-edge, toujours d'actualité aujourd'hui (la personne rédigeant ces lignes se revendique d'ailleurs du SxE ;) !)... Le leader de ce groupe, Ian McKaye, s'est investi à la suite du split de MINOR THREAT dans un nouveau projet, EMBRACE, qui allait devenir l'un des groupes posant les bases de la musique emo. Une autre personne, Guy Picciotto, apparaît alors sur le devant de la scène avec un groupe qui jouera également gros dans une redéfinition profonde du punk durant l'été 1985, qui fut nommé "The Revolution Summer" : le groupe RITES OF SPRING.






EMBRACE
et RITES OF SPRING offrent alors une approche quelque peu nouvelle du hardcore : cathartique, plutôt expérimentale, avec des ambiances plus ou moins atmosphériques ou progressives, voire dissonantes, avec un parti pris politique loin des idéaux nihilistes du punk en général. Et comme le hasard fait bien les choses, Guy Picciotto et Ian McKaye sont devenus potes. Bref, ces deux approches touchèrent un large public dans le milieu, et cette musique était alors inclassable (tant mieux diront certain-e-s) ! Alors la légende veut que d'après certains membres de RITES OF SPRING, certains fans aient crée le terme "emo" pour caractériser la musique de ce groupe si particulier. Une autre légende raconte que le terme "emocore" fut utilisée comme une insulte contre EMBRACE, lors d'un concert, en 1985, au même titre que les anti straight-edge qui n'hésitaient pas à se rendre aux concerts de MINOR THREAT pour insulter et moquer les musiciens, et surtout Ian (iels se donnaient d'ailleurs un nom, les bent edge...). Enfin, le magazine "Thrasher" a également utilisé le terme "emocore" pour classifier la musique d'EMBRACE, plus positivement ici, même si Ian McKaye trouva cette appellation ridicule. 

Et voilà, tout commence ici. Mais "The Revolution Summer", c'est quoi exactement ? On peut résumer grossièrement ainsi : c'est plusieurs groupes qui se sont en quelque sorte donné le mot pour redéfinir le message du punk, rejetant l'idéologie auto-destructrice de ce dernier. Parmi ces groupes, on relèvera notamment GRAY MATTER, DAG NASTY, ONE LAST WISH, IGNITION, et bien sûr EMBRACE et RITES OF SPRING. Ce "Revolution Summer" est ainsi lié au mouvement "straight edge" naissant également à cette époque, qui suit la ligne directrice de vie que raconte Ian McKaye dans les paroles du morceau du même nom : ne pas fumer, ne pas boire, et ne pas avoir de relations sexuelles irréfléchies, pour garder une certaine lucidité d'esprit et sur le monde. Un mode de vie qui n'avait aucune vocation à établir des codes de conduite, mais qui sonnait simplement comme une revendication personnelle d'un homme ayant trouvé le juste équilibre pour vivre mieux. Mais hey, c'est ainsi qu'est né une scène aux convictions formidables ! (NDLR : chaque personne vit sa vie sexuelle comme elle l'entend, et la vie sexuelle n'est en aucun cas un vecteur de breaker son edge. Mais évidemment : prenez soin de vous, pratiquez le sexe toujours avec le consentement, protégez-vous, etc etc !)

De plus en plus de groupes s'inspireront de la musique de RITES OF SPRING et EMBRACE aux quatre coins des Etats-Unis, notamment THE HATED, RAIN et MOSS ICON, faisant naître une scène néanmoins fragile : chacun de ces groupes se disloquent aussi vite qu'ils se créent. Surtout que Ian McKaye et Guy Picciotto ont décidé pendant ce temps de se rejoindre dans un projet qui fera partie des grands noms du rock alternatif en général et pas seulement sur la scène post-hardcore, sœur de l'emo : FUGAZI. Certain-e-s auraient pu penser que l'emo s'arrêterait là, disparaissant au fur et à mesure que les groupes se séparaient mais en réalité, personne ne comptait le laisser mourir, et cela aurait été sous-estimer la scène...

RITES OF SPRING.


Mais existait-il alors, à l'époque, des disques qui ont été "précurseurs" du son emo ? Plus ou moins : c'est très souvent HÜSKER DÜ qui ressort, avec son album culte Zen Arcade, qui fût l'un des premiers disques à faire sortir le punk hardcore de son certain conservatisme sonore de ce temps, pour le nourrir de mélodies plu entraînantes, de rythmiques plus complexes... FAITH, le groupe qui figure sur le mythique split avec VOID, fût évidemment très important dans la genèse de ce son, notamment via l'EP Subject To Change : il y a beaucoup de similitudes entre leur son et celui que développait RITES OF SPRING et EMBRACE ensuite... Sans trop de surprises, sachant que des membres de FAITH composaient ces groupes !

Le terme "post-hardcore" que l'on voit pour catégoriser beaucoup de styles musicaux différents, qui n'ont pas grand-chose à voir ensemble au final, fût également utilisé à la base pour parler de cette scène de Washington D.C, et de toutes les autres scènes qui en ont découlé. Les évolutions et singularités entre emo et post-hardcore se sont creusées petit à petit, mais chaque étiquette a la même origine.


Présentation

Bonjour ! Ou bonsoir ?

Je me présente, Guillaume, jeune homme passionné par le mouvement "emo", vivant en banlieue parisienne. J'ai crée ce blog dans le but d'expliquer au plus grand nombre et de manière la plus crédible possible le mouvement "emo", à une époque ou il est innondé de clichés stylistiques et musicaux immondes... Enfin bref, je vous souhaite une bonne lecture, et j'espère que mes articles vous paraîtront crédibles ! :)