vendredi 31 mai 2013

Chronique : deafheaven - Sunbather


Il est des albums qui nous font plonger dans nos souvenirs, nos regrets, et nos peines. D'autres qui font jaillir des éclats de joie enfouis sous un brouillard de noirceur. Et certains réussissent à faire resurgir cet ensemble dans un même bloc émotionnel aussi compact que fragile, prêt à exploser à tout moment, nous étourdissant, nous écrasant, pour nous laisser les yeux rivés sur les décombres de la nébuleuse qui aura ravagé notre intra-monde. Laissant le soleil froid de l'aube briller sur les cendres de notre univers mental. Nous laissant danser sur nos ruines. C'est précisément un édifice de la sorte que deafheaven a bâti, le nommant Sunbather.

Originaire de San Francisco, le groupe a totalement retourné le public aussi bien hardcore que metal avec son premier EP, Roads To Judah, faisant suite à une démo déjà impressionnante. Le groupe y proposait une explosion sonique folle, emmenant le cascadian black metal dans les contrées les plus lointaines, pour nous permettre de vivre une odyssée aussi épique qu'onirique, à travers 4 titres impitoyables de force, de grandeur et de puissance. L'âme innocente ou plus pécheresse qui se risqua à l'écoute de ce tourment sonore, en ressortait bouleversée, sonnée, choquée. L'expérience sera dédoublée d'intensité lorsque l'âme perdue se risquera à participer à un live du groupe. J'en suis un témoin privilégié. Après avoir conquis les scènes européennes, et avoir réconcilié le black metal avec la scène hardcore, le groupe a décidé de revenir avec un premier album, bien loin de la noirceur démentielle ou nous enterrait l'EP, mais toujours aussi "jusqu'au-boutiste".

Le voyage commence dès que l'on jette un œil à l'artwork, ces couleurs douces et relaxantes, rappelant l'aube. Ce soleil frais dont je parlais tout à l'heure, nous plongeant parfaitement dans l'ambiance de l'album, qui commence sur les chapeaux de roue avec le titre "Dream House". La première chose que l'on remarque, c'est ce sentiment de joie qui découle des premières notes de guitares. Oui, deafheaven n'est plus si nihiliste que ça. Une cascade de joie, qui devient torrent, à l'explosion d'un premier blast beat. Pas de doutes, on a toujours affaire à du grand deafheaven, la même grâce, la même puissance de feu. Même si en cette place de sérénité paradoxale, c'est plutôt la rosée matinale qui prédomine. Celle que l'on se prend à imaginer sous ces arpèges hypnotisants, ces déchirures sonores impitoyables et étourdissants. Plus l'on avance dans le morceau, plus il s'adoucit. Au milieu du morceaux, une douce accalmie nous amène tendrement vers l'ultime explosion du morceau. Ultime déclamation d'un chanteur tout simplement ailleurs. Au sommet de son art et des émotions. De ce rêve sonore, il en résulte pour lui un constat, et deux questions :

- "I"m dying."
- "It is blissful ?"
- "It's like a dream ?"
- "I want to dream"

D'ultimes vœux formulés et hurlés du plus profond d'une âme en plein tourment, perdue dans ce tourbillon sonore. Un cri perçant, troublant, émouvant. Infatigable. Une muraille qui s'érige, inébranlable, un édifice sur lequel se brisera les vagues de joie. La mer se retire un instant, le temps de nous laisser refaire surface pour un instant. L'eau fait maintenant place au vent. Une douce brise de printemps qui vient nous caresser le visage, au milieu de nos souvenirs. C'est ce qu'évoque le titre "Irresistible", un titre qui porte vraiment bien son nom, aussi beau que surprenant (ce morceau est la preuve qu'on peut jouer du black metal et aimer l'emo, haha !). Ferme les yeux, laisse-toi envoûter par ces quelques notes chaleureuses, cette douce berceuse que viendra rejoindre un jeu de piano sobre, simple, qui se meurt doucement. Te voilà endormi, apaisé, les paupières lourdes. Les premiers airs de "Sunbather" seront l'éveil de ce petit instant de sommeil. Te voilà prêt à rêver une nouvelle fois. Le brouillard shoegaze recouvre maintenant dans son entièreté l'univers BM de la musique du groupe, déjà magnifiée par cet élan de lumière nouveau. Les flots sont encore tranquilles... Au bout de trois minutes d'hypnose, l’irrésistible refait surface : ces doux arpèges emo, perdus quelque part dans ces paysages humides. La sérénité dans l'agitation. Puis l'explosion. Un blast beat épique, gracieux. Les flots se déchaînent à nouveau, l'hypnose devient démence. Ce cri plaintif et invincible tient bon, résiste, et insiste. Le ciel devient un peu plus sombre désormais. Les arpèges se font plus noirs, l'eau devient acide. Une progression qui m'évoque l'univers musical de Roads To Judah, qui m'évoquait une lutte pour la beauté, une batailles dans les enfers, pour en tirer une once d'espoir, pour survivre dans le noirceur. Alors que nous étions jusque la dans la sérénité, les nuages sont venus brouiller les pistes, rendre notre chemin obscur. Mais jamais l'on arrête l'espoir. 6mn45 : Précisément ici, la lutte devient sanglante. Dernière sommation d'une guitare lancinante, étourdissante et distordue à l'extrême, et l'explosion ultime. Jamais nous ne tomberons. La lumière reprend ses droits, l'hypnose est à comble, le soleil plus brillant que jamais. Même si le titre suivant, "Please Remember", se veut plus complexe et bruitiste. La froideur des machines, d'une boucle passée à l'envers, d'un spoken word grave, froid comme la neige... Alors qui de mieux que Neige (Alcest, Peste Noire, Amesoeurs, Lantlôs, Mortifera...) en personne pour déclamer ces quelques mots ? C'est après ces quelques paroles que le morceau sombre dans un bourdonnement hypnotisant, accompagné de cette boucle sans fin, et d'un bruit assourdissant d'on ne sait quelle machine, avant que le tout ne laisse place à une belle mélodie mélancolique, adoucissant un peu le climat glacial planant jusque la sur ce titre. Une douceur qui devient trouble, sur les premiers accords de "Vertigo". On sent bien que le tout s'agite, s'accélère, et qu'une certaine anxiété s'installe, sous couvert d'une beauté mystique. Avant que le tout ne s'effondre dans des abysses shoegaze ravageuses, nauséeuses. C'est dans ce paroxysme d'étourdissement que je leva la tête vers ma fenêtre, en rédigeant cette chronique, la tête lourde, les yeux faibles, le moral ailleurs. Et que je voyais un ciel teinté de rose et d'orange, ou couraient des nuages gris et pluvieux, reflétant parfaitement ce passage aussi frissonnant que déboussolant. Pendant ce temps, un solo de guitare gracieux et grave vient sublimer cette atmosphère lancinante et tendre à la fois. Que de contrastes dans cet album. De cette descente au fond des abysses en résulte un violent assaut d'une cascade de guitares et d'un nouvel ouragan rythmique, accompagnés de hurlements plus malsains que sur les autres morceaux, pour un nouveau combat épique livré dans une noirceur certaine. Le côté "cascadian" de la musique de deafheaven n'a pas disparu , loin s'en faut ! Mais le final se voudra beaucoup plus serein et posé, dans la droite lignée des instants post-rock emo-ish que le groupe sait placer avec parcimonie, rejoint par un cri plus torturé. C'est ainsi que l'on avance vers "Windows". Un morceau qui se voudra l'espace de quatre minutes la fenêtre d'un quotidien morose, banal, ennuyeux, mortel. En témoigne ces samples d'instants de tous les jours, de klaxons,   de signatures, et d'une prière vaine. Et cette nouvelle boucle bourdonnante, mais dans une fourbe tranquillité, soutenue par quelques notes de piano très graves, très lourdes. Un plongeon dans notre fatalité, ou plutôt dans notre banalité. Avant que ne surgisse le dernier éclat de lumière qui transcendera nos cœurs, "The Pecan Tree". Un coup d'éclair dans le ciel grisâtre de la morosité ambiante, comme pour nous proposer un nouvel échappatoire, laissant l'impact ravager nos cerveaux en un roulement shoegaze/post-punk embrumant et étourdissant. L'orage reprend ensuite à nouveaux, laissant éclater les averses de guitares, reflétant la lumière des éclairs surgissant ça et là. Pour lentement se calmer, laisser les éléments se calmer, puis ne plus laisser s'exprimer qu'une douce brise. Un piano calme et réconfortant, des accords attendrissants, avant l'ultime explosion post-rock, d'ultimes supplications d'un chanteur usé, ayant hurlé jusqu'au bout de ses forces. L'ultime éclat de beauté de l'album. Que dis-je, d'un catharsis.

Conclusion : Qu'il est difficile de trouver les mots pour résumer un album aussi épique et éblouissant que ce Sunbather... Cet album m'a bluffé, on en ressort presque essoufflé. Essoufflé après cette quête homérique, menant vers une joie de vivre toute paradoxale au marasme audible, au milieu des doux arpèges et des notes de pianos, et des étourdissements shoegaze. Cet album m'aura également totalement hypnotisé. J'en ai eu le tournis, et les larmes aux yeux (on aura inévitablement des souvenirs, du vécu, des rencontres... Qui reviendront à l'esprit à l'écoute de cet album). Un incroyable condensé de sérénité habite cette oeuvre pourtant explosive, extrême, éthérée. Ou comment pousser la sensation d'euphorie à son extrême. Rêver à s'en étourdir. Se sentir vivant, plus vivant que jamais. Éprouvant et surprenant. Après la bataille épique menée dans la noirceur sur Roads To Judah, nous voici désormais confronté à la plus belle des batailles : La lutte pour la lumière.

Tracklist :
01. Dream House
02. Irresistible
03. Sunbather
04. Please Remember
05. Vertigo
06. Windows
07. The Pecan Tree

Jimmy Eat World : le clip du titre "I Will Steal You Back"


Le clip du titre "I Will Steal You Back" du groupe Jimmy Eat World a été posté en ligne, et c'est essentiellement des extraits de tournée. Ce titre sera présent sur l'album "Damage", qui sortira le 11 Juin. C'est à visionner/écouter juste en-dessous !



jeudi 30 mai 2013

Chronique : Branson Hollis - The Unexpected Way Of Things



C'était en 2010. Je découvrais le post-hardcore "véritable" et Branson Hollis sur le magazine Rock One (R.I.P).  Ils y parlaient alors d'un petit groupe français jouant une musique envoûtante et énergique, les comparant à Thrice et Sparta. Je m'étais donc empressé d'acheter l'EP Diving Suits Drying, et je me souviens avoir pris une branlée. Mes petites esgourdes d'ado de 17 ans avait été renversées par l'EP, la démo "DYAD", et une prestation sublime et intense au Batofar donnée la même année par un groupe qui allait alors devenir l'un de mes groupes de post-hardcore favoris, et je n'ai pas honte d'avouer que ça l'est encore aujourd'hui. Et surtout après avoir écouté ce premier album, The Unexpected Way Of Things que j'attendais de pied ferme... Enregistré dans leurs conditions rêvées, c'est-à-dire au Glow In The Dark Studio avec Matt Goldman et Matt McClellan, le groupe y a laissé exploser toute sa fureur et sa passion, proposant un album digne de leurs influences et leur amour pour la musique, qu'il a pris le temps de construire, pour notre plus grand bonheur et le leur.

En effet, le groupe est de l'école Underoath, Norma Jean, ou Thrice. Cela se reconnaît aisément depuis ses débuts et sur l'ensemble de ce premier album, qui commence avec l'impressionnant "Ten Thousand Oaks". Ce titre nous dévoile d'entrée de jeu le panel de voix toutes plus puissantes les une que les autres, que ce soit le chant scandé, hurlé, braillé, et clair. Oscillant entre un punk-hardcore virulent et des envolées post-hardcore, ce titre rappelle curieusement "House Of Wolves" de Bring Me The Horizon, à la différence qu'aucune modification n'a été posée sur les voix (non mais sérieusement, la voix qu'Oli Sykes nous propose sur Sempiternal ne peut pas être dénuée de modifications, au vu de sa capacité de chant absolument catastrophique en live, de plus cela s'entend facilement sur disque...) et que l'on parle ici d'une musique 2000 fois plus sincère. On notera le passage presque "french screamo" à la Amanda Woodward en plein milieu du morceau au niveau de l'instru, l'ultra-win pour gagner ma confiance en ce disque et son potentiel. Les refrains nous propulsent d'emblée dans la stratosphère, avec ces doubles voix et ces arpèges soutenant des mélodies survitaminées, enjouées et planantes. + 1 point de love. Le titre suivant, "Wolf Speaker" (tiens tiens, quand on parlait du loup), reste sur la même lignée, toujours avec des voix surpuissantes, frissonnantes, et une instru aussi bien saccadée qu'atmosphérique. On y ressent déjà un travail de fond énorme. Ce que j'aime également chez Branson Hollis, c'est lorsqu'il joue des morceaux plus doux, progressifs, et faits pour rêver. C'est le cas du titre suivant, "This Is A Slow Ride". Une montée tranquille vers les cieux étoilés, un morceau magnifique, qui fait la part belle au chant doux et envoutant de Nicolas (que je considére assez souvent comme une version emo du chant clair de Chester Bennington, qui ne le nions pas, est assez spectaculaire). La beauté de ce morceau entre à son paroxysme à 2:12, avec un chant mi braillé/mi clair accompagné par des hurlements frissonnants, la soudaine apparitions des violons, d'un chant clair plus beau que jamais, et d'une mélodie de guitare irresistible, aussi gracieuse que mélancolique. Un morceau qui passe très souvent dans mes oreilles en repeat, me collant la chair de poule et les larmes aux yeux à maintes reprises... Instant fleur bleue du jour !

Nous voilà maintenant introduit comme il se doit dans l'univers de l'album. "Albina Press" reprend les éléments des trois titres décrits jusque-là, proposant également un refrain assez Deftonien. Il se termine en beauté à partir de 2:40 avec son échappée lointaine et le chant en retrait à la Devil Sold His Soul, ainsi que la boucle saccadée finale accompagnée d'un xylophone (celui utilisé pour le titre "David De La Hoz" de The Chariot, s'il vous plaît !), une boucle qui se meurt lentement en se laissant envahir par un larsen. Avec "The Nearer & Farther", on pensera inévitablement à Thrice période The Artist In The Ambulance. Dans ce morceau,  il y a également un petit quelque chose de The Chariot, dans ces répétitions de coups de guitares chaotiques assénés à l'auditeur, ces cris aigus et notamment cette phrase à 2mn05 hurlée avec un flow proche de Josh Scogin : "Maybe the risk and excitement of making a point". Le groupe n'oublie pas d'y être toujours aussi délicat avec l'oreille de l'auditeur, proposant toujours quelques escapades spatiales. Une délicatesse qui s'exprime entièrement sur "The Good & Gone". Un morceau qui fait la part belle au chant de Nicolas. Instrumentalement, on dirait un peu le titre "Visions Of Chandra", ou Nicolas nous proposait déjà de rêver. Il nous délivre ici une prestation grandiose, ou il se laisse complètement aller, allant le plus loin possible, aussi loin que vous irez en vous laissant envoûter encore une fois par cette nouvelle "soundscape". Le morceau suivant, "Maunder's Tale" est le plus tubesque et catchy de l'album, et ce n'est d'ailleurs pas anodin si il a servi de teaser à l'album. Et comme on dit dans le ghetto : "Les vrais reconnaissent les vrais, t'as vu" : Cory Brandam de Norma Jean est venu y poser quelques lignes de chant, de sa voix puissante et agressive, reflétant bien le contenu de ce morceau qui me semble le plus proche de ce que le groupe jouait sur son EP, rien qu'avec ses nombreux choeurs. Du Thrice, on en retrouve clairement sur "Singularity", un morceau assez mystique et brumeux, et encore une fois envoûtant, tout comme sur "T.Gondii". Et alors là, voilà qu'apparaît la suprise du chef : "Funston Ave." Ou le génie d'incorporer un titre electro/chillout sur un album post-hardcore, chanté par Nicolas et Robin, ce dernier officiant d'ailleurs dans la musique électronique sous le nom de Fear Club (je vous recommande ses prods, d'ailleurs). Sombre, introspectif, mystérieux, bourdonnant, il se veut aussi envoûtant que le reste que l'album, notamment avec ce chant toujours aussi beau, doux et puissant à la fois, qui accompagne le morceau. La lumineuse interlude post-rock 'Stanislava" qui s'en suit nous emmène en douceur vers le titre final, "Zemlya Sannikova". Un dernier bloc émotionnel, fort en puissance et en harmonies vocales infatigables.

Conclusion : C'est un album réussi qu'a produit Branson Hollis, livrant un opus percutant, tout en puissance et en atmosphères, mélangeant savament violence et douceur, morceaux catchy et autres plus complexes ou progressifs. La production est tout simplement PARFAITE (en même temps, avec Matt Goldman et Matt McClellan derrière les manettes, ça n'est pas étonnant), je vous assure que c'est un bonheur d'écouter cet album au casque (du clan Marshall, en ce qui me concerne), rien qu'au niveau des guitares. Mais il se révèle réellement après plusieurs écoutes attentives, car à la première écoute il peut paraître un peu répétitif. Plus agressif que Diving Suits Drying, mais conservant son côté doux et atmosphérique, Branson Hollis a ici trouvé son style, et pondu un premier album tout simplement beau. En tout cas, le fan de la première heure que je suis est conquis est heureux ! ;)

Tracklist :
1. Ten Thousand Oaks
2. Wolf Speaker
3. This Is A Slow Ride
4. Albina Press
5. The Nearer & Farther
6. The Good & Gone
7. Maunder's Tale
8. Singularity
9. T. Gondii
10. Funston Ave.
11. Stanislava
12. Zemlya Sannikova



mardi 28 mai 2013

Listener : nouveau morceau en ligne, "Eyes To The Ground For Change"


Un nouveau titre de listener, nommé "Eyes To The Ground For Change" vient d'être posté en ligne. Il sera présent sur l'album Time Is A Machine, qui sortira le 18 Juin. Toutes les infos sur la sortie de cet album sont disponibles sur le site officiel du groupe. Vous pouvez écouter/télécharger le morceau juste en-dessous !


lundi 27 mai 2013

Live report : Mon Autre Groupe + Bien À Toi + Man Is Not A Bird + Aphrodite's Baby @ Paris, Le Klub, 26/05/2013




C'était une affiche très sympathique qui était proposée au Klub en ce jour de la fête des mères. Alors après avoir témoigné son amour à sa môman, il fallait être présent pour cette affiche 100% française également pleine d'amour. Était présents les post-rockeurs positifs de Man Is Not A Bird, les plus sombres Bien À Toi, Aphrodite's Baby et son hardcore chaotique rock'n'rollesque, et Mon Autre Groupe et son hardcore punk rapide, cathartique et agressif.

Aphrodite's Baby :

C'est donc Aphrodite's Baby qui a ouvert le bal ce soir. Ce fût pour moi une découverte, ne connaissant pas le groupe jusque là. Leur musique est donc un concentré de chaos et de rock'n'roll, quelque part entre Every Time I Die et The Dillinger Escape Plan. Les rythmes incessamment changeants et le petit brin de folie des musiciens m'ont bien plu. Même si c'était un peu timide, le groupe nous a délivré un set carré et efficace. Une bonne découverte !

Man Is Not A Bird :

Ce fut ensuite au tour de Man Is Not A Bird et son post-rock émotionnel d'entrer en scène, un groupe que je vois en live pour la seconde fois. Les parisiens nous délivreront un set énergique et planant. Leur prestation fut accompagnée d'une vidéo-projection représentant divers univers (nature, espace, kaléidoscopie...), nous permettant de nous plonger un peu plus dans leur univers. Malgré quelques problèmes de guitare (un an après les mêmes problèmes dans la même salle, une vraie malédiction pour le groupe !), le groupe a réussi à convaincre l'auditoire, jouant les morceaux de leur EP Restlessness, le morceau présent sur le split avec les lavallois de Puzzle, ainsi que quelques nouveaux titres que j'ai hâte de retrouver sur un nouveau disque, toujours aussi entraînants que oniriques. Notons également l'apparition de Monsieur Sourire dans le groupe, en la personne du batteur ! En effet ce monsieur est toujours aussi heureux derrière ses fûts, notamment lors des montées d'adrénalines. Une bonne humeur de l'ensemble du groupe qui a été réellement communicative et nous a encore plus amené à se laisser envoûter par l'atmosphère de la musique du quartet.

Bien À Toi :

C'est maintenant Bien À Toi qui prend place, un groupe visiblement très attendu au vu des réactions du public. Et surtout de la partie féminine d'ailleurs, ce qui fût assez rigolo. J'avais hâte de découvrir le groupe en live, et je n'ai pas été déçu, loin de là. Le groupe a reproduit les atmosphères de leurs morceaux à la perfection, alternant douceur et violence. Le groupe nous a également fait découvrir deux morceaux, "Cette Maudite Vérité", et "Confinée". Des titres qui alternent toujours entre post-punk, math-rock et séismes sonores saccadés. Un set puissant, toujours aussi rempli de bonne humeur et de passion que le groupe précédent, et qui met encore plus en valeur le contenu de leurs titres déjà très bons en studio. Un groupe à découvrir en live !

Mon Autre Groupe :

Enfin, ce fut au tour de Mon Autre Groupe de clôturer la soirée, au milieu d'une foule malheureusement un peu moins compacte que pour les groupes précédents. Et ce ne fut pas bien long, le groupe nous ayant expédié en moins d'une demi heure une décharge impitoyable d'un punk hardcore fou furieux enragé et engagé, repris en chœur par quelques fans présents dans la foule. L'énergie et la force que le groupe nous assène sur disque était ici décuplée, pour notre plus grand bonheur, a part celui de nos cervicales. Et accessoirement, ce fut pour un certain honneur pour moi de voir Till (second chanteur/guitariste du groupe) jouer ce soir, ce monsieur ayant accompagné mon adolescence avec ses Betteraves, et sa fameuse Guerilla Poubelle, que je suis d'ailleurs toujours...


En résumé, c'était du love, de la passion et du rêve, rien de mieux pour passer une bonne soirée, avec des petits groupes qui nous jouent une musique vraie, venue du cœur, passionnés par ce qu'ils font. A des années-lumières du carnaval pour ados Brokencyde + Millionaires qui se tenait plus loin dans la capitale ;) Merci à tous les groupes présents ce soir !

Guillaume.

jeudi 23 mai 2013

Chronique : Canvas - Pride & Joy




Un an plus tôt sortait le tout premier EP des Anglais du groupe Canvas, nommé Take Heart, un mélange séduisant entre le post-hardcore et l'ambiant, mêlant scream et chant clair à la manière d'un The Elijah. Il faut dire que le scream de Jack est très similaire à celui de Dan. 

Cette année le groupe revient avec deux nouveaux titres portant les noms de "Pride" et "Joy" mais aussi avec un tout nouveau son, beaucoup plus sombre que dans Take Heart. Ici on est dans un registre beaucoup plus hardcore mais avec tout de même une petite touche d'ambiant. Fini le chant clair aussi, ce qui n'est pas plus mal vu la tournure qu'a pris le groupe. Les deux titres s'écoutent d'une traite tant la transition entre ces deux-là ne se remarque même pas et tant les morceaux ont été crée de sorte qu'ils ne forment qu'un seul ensemble, l'ambiance sombre et lourde qu'ils apportent donne beaucoup plus de puissance au scream de Jack, les passages ambiants même s'ils sont pas très présents, se marient très bien avec les passages plus violents notamment dans le très bon "Joy", qui en plus contient en guest Charlie Holmes des groupes Heart in Hand et Try Me/Love Me

Conclusion :
Même si j'ai beaucoup apprécié leur EP, je trouvais que le groupe ne savait pas vraiment où se situer. Ce changement lui donne enfin une vraie identité, et une certaine maturité à leur son. Canvas nous envoie un hardcore teinté d'ambiant en pleine face avec maîtrise, il ne manque plus qu'à espérer qu'ils continuent dans cette voie !

Néhémie.

lundi 20 mai 2013

Dead Sailors : des infos sur le prochain EP


Nos emos vannetais de Dead Sailors ont dévoilé le titre de leur prochain EP dont je vous parlais il y a quelques jours. Il se nommera donc "Iluvia". Vous pourrez bientôt voir un clip illustrant le morceau "Breath", qui sera présent sur cet EP. Je ne manquerais pas de le partager sur le Dico ! :)

vendredi 17 mai 2013

Découverte du soir : The Sky Above and Earth Below


Une bien belle découverte ce soir ! En effet, en me promenant sur Bandcamp, j'ai découvert le groupe The Sky Above and Earth Below. Officiant dans un screamo teinté d'emo 90's et de hardcore mélodique, le trio venu de Portland, Oregon, a sorti son premier album hier, nommé "Parting Ways". Je suis agréablement surpris par cette découverte, et je vous encourage à tendre l'oreille à ce très bon album ! En écoute ci-dessous ;)


jeudi 16 mai 2013

Have Mercy : l'album "The Earth Pushed Back" en streaming intégral


Vous pouvez dès à présent écouter ici le premier album très attendu de Have Mercy (emo grizzly), nommé The Earth Pushed Back. Sortie le 21 mai via Topshelf Records !

mercredi 15 mai 2013

The World Is A Beautiful Place & I Am No Longer Afraid To Die : nouveau titre en écoute, "Picture Of A Tree That Doesn't Look Okay"


Nouveau titre pour le groupe emo/post-rock américain The World Is A Beautiful Place & I Am No Longer Afraid To Die (prononcez-le dix fois rapidement) ! Nommé "Picture Of A Tree That Doesn't Look Okay", ce très beau morceau aussi émotionnellement chargé et puissant, que planant avec ses violons et ses arpèges ensoleillés, sera présent sur l'album "Whenever, If Ever", qui sortira le 18 Juin via Topshelf Records. La micro-rédaction du dico de l'emo a hâte d'écouter cet album ! C'est à écouter ci-dessous !


Branson Hollis : nouveau titre en écoute, "This Is A Slow Ride"


Un nouveau morceau du groupe post-hardcore français Branson Hollis vient d'être posté en ligne. Nommé "This Is A Slow Ride", il sera présent sur l'album "The Unexpected Way Of Things", qui sortira le 20 Mai prochain. Le fan de la première heure que je suis est heureux de la qualité de ce titre... Ce nouveau titre est en écoute ci-dessous !



Defeater : une date de sortie pour le nouvel album


Le groupe de hardcore mélodique Defeater a annoncé un nom et une date pour le prochain album. Il se nommera Letters Home, et il sortira le 16 Juin. Et une sortie cool en plus pour Juin !

Fake Asian Rolex : un clip pour le titre "Toboggan"



À défaut d'avoir trouvé une photo des membres de Fake Asian Rolex, voilà directement leur clip posté hier pour le titre "Toboggan", présent sur l'EP 74K34514NR013X. Si vous n'aimez pas les enfants, c'est pour vous !

mardi 14 mai 2013

Dead Sailors : un nouvel EP et du live


Ça se bouscule chez les Vannetais de Dead Sailors ! En effet, le groupe emo/post-rock breton est entré en studio il y a quelques jours pour enregistrer son nouvel EP, pour l'instant sans date de sortie annoncée. Il succédera au précédent EP éponyme que j'avais chroniqué dans ces pages. Je vous avais promis une interview du groupe à la suite de la sortie de leur premier effort, mais elle n'a malheureusement jamais pu aboutir. Elle sera finalement publiée à l'occasion de la sortie du second, je lève la main et dis "je le jure" ! En attendant, voici ci-dessous un petit teaser live des bretons, filmé par Mathieu Ezan, publié il y a peu de temps. Un groupe qu'il me tarde de découvrir sur scène !


Chronique : Cortez - Phoebus


Dans la mythologie grecque, Phoebus est le roi du soleil personnifié. C'est sans doute ce soleil qui éclate dans cette noirceur oppressante qui recouvre l'artwork de cet album, un artwork qui reflète bien la couleur de la teneur de cet opus interprété par Cortez. Il m'a fallu du temps avant d'apprivoiser ce disque. A l'image des artistes qui m'ont le plus marqué à ce jour. Concrètement, j'avais d'abord trouvé que ce fut un océan de bruit linéaire sans grande forme. Oui oui, c'est comme ça que je jugeais entres autres Converge, Envy, et Orchid avant d'en tomber amoureux... Mais comme avec les artistes susnommés, quelque chose me forçait à ré-écouter encore et encore le disque, cette éruption de puissance sonore et émotionnelle m'a passionné et fasciné, j'ai vraiment voulu persévérer, et j'ai bien fait. 8 ans après la bombe nucléaire que fut Initial, cet album sans concessions aux teintes apocalyptiques bourré de spontanéité et de rage qui fut grand bruit dans la scène hardcore chaotique, le trio suisse nous revient donc avec ce nouvel album qu'il aura donc pris le temps de construire. Et cette fois-ci, après un changement de guitariste en cours de route, il a décidé d'interpréter le chaos d'une autre manière...

Et cela commence de manière assourdissante, avec un long larsen introduisant le titre "Temps-mort". Un titre contradictoire, tant le titre monte crescendo pour ne plus s'arrêter. Une explosion de rage, de fureur, de puissance et de tension. Un mur de guitare qui vrombit sous les coups incessants d'une batterie métronomique, et un ensemble qui martèle en boucle notre pauvre esprit impuissant face à ce flot déchaîné de lave en fusion, la même fusion qui jaillit du Soleil. Et la, un larsen. Le même qui a lancé le morceau finira ici ce premier titre, aussi fort émotionnellement qu'instrumentalement. Nous voilà ainsi lancé vers "Transhumance", un titre clairement orienté hardcore/noise. On retrouve la dose de furie présente sur l'album Initial, mais en misant plus sur la lourdeur et les atmosphères que la rapidité. Ici, il est encore moins question de lumière quand la batterie toujours aussi frénétique frappe incessamment les recoins de nos oreilles et notre esprit, et fait écho à cet édifice de dissonances convergiennes dévastatrices, et à ce cri grave, hanté, écorché, hurlant du tréfonds des abysses. La déferlante sonore se poursuit ensuite sur "Au-delà des flots". La lourdeur et la tension étouffante qui caractérise l'album se retrouve ici de manière plus directe, plus brutale encore, quelque part dans ces nouvelles dissonances, et cette boucle répétitive achevant le morceau, aussi hypnotisante que troublante. D'un bourdonnement lointain, le titre "Arrogants que nous sommes" pointe le bout de son nez, avant que les guitares incisives et mélancoliques ne se mettent à gronder, jusqu'à une nouvelle déferlante de noirceur et de plaquages au sol que l'on relie facilement au genre "noise", mais qui reste cependant très personnel. Certainement lié à ce contraste entre atmosphères planantes et déchirements sonores. Un contraste plus que jamais présente sur la piste suivante, nommée "Un lendemain sans chaîne". Un enchaînement entre riffs saccadés et percutants, et atmosphères post-hardcore étourdissantes, enivrantes,  pleines de grâce et de douleur, une douleur qui se ressent dans la tension intarissable qui règne sur ce disque, et dans ce chant qui jamais ne s'effondre, un hurlement profond qui jamais ne faiblit, pour toujours mieux nous interpeller et nous donner envie de faire quelque chose pour répondre à son message, à ses révoltes et ses peines. Continuons avec "L'autre estime"... Là, le groupe me fait plaisir et fait appel à ma nostalgie des riffs hardcore 90's ! Ceux qui caractérisent le screamo, et d'autres qu'on avait l'habitude d'entendre sur le fameux "frenchcore"  (marrant sachant qu'on parle d'un groupe suisse) qui a dicté l'adolescence de beaucoup d'entre nous. Bon, loin de la l'idée de rapprocher Cortez de Eths, haha ! Un titre surprenant de par sa durée, mais c'est ce qui le rend plus extrême et urgent encore que le reste de cet album. Son successeur, nommé "Sulfure", porte très bien son nom. Une éruption de soufre, un flot de rage en fusion, ne faisant plus qu'un avec ces atmosphères tendues et toujours plus sombres, qui explosent après ces fameuses boucles étourdissantes. De cette nouvelle explosion en résulte des ravages que semblent mettre en chanson "Nos souvenirs errants". Tu te prends à t'imaginer des souvenirs plus ou moins sombres sur cet océan hypnotique de guitares vrombissantes, et tu laisses les frissons t'envahir quand les guitares s'envolent sur la fin du morceau. Un nouveau voyage mental qui laisse place à une "Idylle" représentant encore une fois le désordre, la décadence et la crasse. à travers ces riffs tranchants et toujours aussi planants que lancinants, ce cri imperturbable et la frénésie d'un impressionnant batteur qui jamais ne s'arrête depuis le début de l'album, dans un jeu massif et varié qui reflète et complète à merveille l'univers musical du trio suisse. L'album se termine la ou il avait commencé, dans une montée crescendo écrasante et fascinante, laissant s'exprimer une dernière fois un batteur qui martèle encore et toujours son instrument, au jusqu'au boutisme qui en devient réellement touchant, à l'image de ces ultimes explosions noisecore dévastatrices, et de cette ultime boucle aussi perturbante qu'entêtante, relevée par le batteur qui nous assène une frappe éternellement métronomique et explosive... Et dans une lente saturation de la bande sonore, le morceau se meurt. Un ultime son aigu, et le silence. Un silence de mort, comme si les suisses nous avaient achevé sans que l'on ne s'en rende compte. C'est con, mais après mon écoute de cet opus, je suis resté quelques minutes devant mon ordinateur à me demander ce qu'il venait de se passer, avec un étourdissement certain.

Conclusion : Un disque étonnant, éblouissant de rage et de beauté obscure, pour un groupe que beaucoup de fans de hardcore attendaient de pied ferme, eux-même pris de court par ce changement stylistique entrepris par Cortez. Distillant un chaos sonore finalement aussi intense que sur "Initial", mais avec une certaine sagesse, le groupe a ici trouvé son parfait équilibre. Quelque part entre post-hardcore, noise, sludge et hardcore pur et dur, "Phoebus" nous prend de haut pour nous enfoncer plus bas que terre. Cela faisait longtemps que je n'ai pas eu une telle révélation après une première écoute difficile. Mais c'est ça, la magie des grands disques. C'est de se révéler après plusieurs écoutes, c'est de dévoiler sa beauté enfouie à celui qui voudrait bien s'obstiner à la découvrir. Un retour réussi pour un album qui restera surement dans les annales du genres. Y SONT LA, AIE AIE AIE DLLLLLLLLAAAAAA, 91 LES PYRAMIIIIDES  ! Cortex, Cortez... Pardon, j'ai pas pu m'en empêcher.

Tracklist :

1. Temps-mort
2. Transhumance
3. Au delà des flots
4. Arrogants que nous sommes
5. Un lendemain sans chaîne...
6. L'autre estime
7. Sulfure
8. Nos souvenirs errants
9. Idylle
10. Borrelia



Chronique : The Dirty Pleasure Promotion - At The Beginning Of An Eventful Story



Si je vous dit Béthune, les connaisseurs me répondront à coup sur General Lee. Mais la scène hardcore de Béthune aujourd'hui, c'est aussi un petit groupe nommé The Dirty Pleasure Promotion. On peut se demander si l'on aura affaire à du post-hardcore ici aussi ? Eh bien oui toujours, mais avec un soupçon de chaos supplémentaire, et avec des morceaux plus courts que la moyenne, la ou le groupe se démarque, pour pouvoir mieux en découdre. Post-mathcore ? C'est en tout cas la ou semble nous emmener l'EP A Beginning Of An Eventful Story.

Le premier morceau, "Nobody Gets Out Alive" annonce la couleur, avec ces premiers accords très axés mathcore, avant que le tout ne vire dans une ambiance post-hardcore/sludge lourde et atmosphérique à la fois, à la Cult Of Luna/Neurosis. Ça marche bien, et on ne sombre pas dans un éternel rip-off des deux groupes que je viens de citer grâce à ce coté déstructuré, plus "technique". J'ai aussi eu un petit crush pour le cri écorché, j'y retrouve autant d'intensité que dans un chant screamo, dans le ton et la force. Le tout semble parfait pour voyager dans ces terres arides, remplie d'une modernité froide et rouillée, comme le laisse imaginer l'artwork, représentant une ville laissée à la proie de la guerre, laissée à l'abandon, vue d'un désert lointain par une population désemparée. Une guerre comme il semble il y en avoir dans ces assauts rythmiques, dans ces excès de lourdeur, dans cette puissance de feu qui jaillit de cet opus. Le morceau suivant, "Skeptical Sheep" démarre toujours sur un ton mathcore, bien groovy et briseur de crâne, avant que ne revienne le brouillard sludge/postcore. On y découvre des couplets chantés en choeur, d'un air ténébreux, fantomatique, ainsi qu'un chant mi-clair mi-braillé, à l'image des collègues franciliens de Memories Of A Dead Man. C'est cette variété, cet univers, et cette force dans le chant qui fait qu'on adhèrera facilement si l'on est fan de postmachin exigeant. Sur les trois autres morceaux, le meme schéma se répète. On notera dans cet ensemble un petit côté rock'n'roll comme sur "Only Time Will Tell", qui nous amènerait presque à rapprocher le tout à Every Time I Die. Même les kids amateurs de metal moderne (pour ne pas utiliser ce terme fourre-tout et réducteur que l'on nomme "djent"...) y trouveront leurs comptes avec les riffs saccadés et propres qui parsèment les cinq morceaux de cet EP. Je pense notamment au titre "Smoke Screen" à titre d'exemple, qui évoque des relents de Textures. Cet opus se termine avec l'écrasant titre "The Ebola March" qui commence avec un spoken word ténébreux, avant que la furie mathcore ne nous explose en pleine tronche.

Conclusion : C'est un premier EP tout en contrastes, en puissance et en violence que nous propose The Dirty Pleasure Promotion, essayant de créer son propre son. On se laisse facilement convaincre après plusieurs écoutes, et j'ai personnellement beaucoup aimé ce mélange post/sludge/matchore rock'n'rollesque. Je regrette simplement une homogénéité un peu trop présente sur cet EP, ou chaque morceau semble user du meme plan (départ mathcore/couplets post-core/final épique chant en choeur + chant braillé). Suis-je peut-être un peu trop tatillon ? Je ne sais pas, car je suis persuadé que le groupe peut pousser les extrêmes encore plus loin, tenter par exemple des morceaux à la fois encore plus déchaînés et plus lourds, en les différenciant chacun davantage, ou tenter d'intégrer des riffs surprenants qui bondiraient d'un coup sans que l'on ne s'y attende... C'est la ou il semble aller avec ce premier EP prometteur, le potentiel est évident, et je les encourage à foncer dans le tas. Amateurs de complexité musicale et d'échappées sinueuses, ne passez pas à côté !

Tracklist :

1. Nobody Gets Out Alive
2. Skeptical Sheep
3. Only Time Will Tell
4. Smoke Screen
5. The Ebola March


Count Your Lucky Stars : toutes les sorties du label en téléchargement gratuit pendant une semaine !


Le label emo Count Your Lucky Stars offre pendant toute cette semaine ses releases en téléchargement à prix libre ! Vous pourrez donc ainsi vous procurez gratuitement (ou non) la plupart des albums/splits/EP de Empire! Empire! (I Was A Lonely Estate), Football, etc., Dowsing, Joie De Vivre, Annabel... Surtout profitez-en, vous pouvez ainsi être sur de faire de très belles découvertes emo ! C'est ici que ça se passe !

dimanche 12 mai 2013

Man Is Not A Bird : nouveau morceau en écoute, "Sounds Of Spring"


Les parisiens de Man Is Not A Bird (math-rock/post-rock) ont posté un nouveau morceau, nommé "Sounds Of Spring". Il est issu de leur split avec Puzzle (post-rock, Laval) sorti il y a quelques jours, et disponible ici. Il suit la logique de l'EP "Restlessness", proposant un son aussi bien puissant et chargé en émotions qu'ensoleillé. Et n'ayez pas peur en arrivant à 1:18, le groupe ne s'est pas mis au djent ;) En écoute pour vous ici-même !



Aussitôt Mort : changement de nom et de batteur


Le groupe de post-hardcore français Aussitôt Mort change de nom, devenant désormais Mort Mort Mort. Un nouveau batteur vient désormais s'ajouter au line-up, l'ancien officiant désormais chez Burning Bright.

samedi 11 mai 2013

The Saddest Landscape : nouveau morceau en ligne, "Coffins Like Ours"


Une nouvelle chanson du groupe de screamo américain The Saddest Landscape a été postée en ligne. Nommée "Coffins Like Ours", elle sera présente sur l'EP Exit Wounded qui sortira le 11 Juin via Topshelf Records. C'est à écouter ci-dessous !


lundi 6 mai 2013

Chronique : Their / They're / There - S/T EP



En consultant la page Facebook d'Owen récemment, j'ai vu qu'il parlait du Record Store Day et d'un EP vinyle de Their / They're / There. Mais qu'est-ce donc que ce groupe que je ne connais pas ? Mystère. Un peu plus tard, hop ! Into It. Over It. en parle aussi ! Bon, je me lance, je cherche des infos, puis l'artwork me rend curieux. Et la, ABSOLUE RÉVÉLATION, MINDFUCK HERCULÉEN, TRIPLE FISTFUCKING : le line-up est encore plus béton armé que le bunker de L'Elysée. Evan Weiss (Into It. Over It.) est à la basse et au chant, Matthew Frank (Loose Lips Sink Ships) est à la guitare, et... MONSIEUR LE PATRON. Mike Kinsella à la batterie ! Ah vous voulez son CV les jeunes ? Oh, juste American Football, Cap'N'Jazz, Joan Of Arc, Owls, et Owen. Derrière ce line-up fantastique pouvait se cacher un rip-off du groupe de l'un ou de l'autre, certes. Mais non, Mike et sa nouvelle bande ont décidé de produire six pièces supplémentaires qui viendront poser d'un grand coup de slip-on dans la mèche leur empreinte dans l'histoire de la musique emo. Mesdames, mesdemoiselles et messieurs, laissez moi vous raconter l'histoire d'un EP grandiose.

Cela commence avec "Their / They're / Therapy", qui commence d'un air joyeux et entraînant. On restera dans le même esprit durant tout le morceau, mais quelque chose en plus va venir noircir cette atmosphère. Cette cassure au milieu du morceau lancée par quelques notes dissonantes et une basse lourde, un passage typé post-hardcore pourrait-on dire. D'autant plus que le chant enjoué y devient un spoken word plus grave, avant que tout ne s'éclaircisse à nouveau. Un sacré bon morceau qui en dit déja long sur ce qui nous attend ensuite, et sur le niveau de suprématie auquel on accède avec ce line-up. Le titre suivant, "Concession Speech Writer", démarre également dans un déluge de soleil, et restera lumineux et posé. Des couplets tranquilles presque pop, mêlé à un irrésistible math-rock et des chœurs auxquels on participe volontiers chez soi ou au boulot. Allez, fini la rigolade et place à "Fit Your Life Into A Grid" qui se veut déjà un peu plus dur et percutant, avec des influences emo plus marquées et ce tempo toujours mathy mais plus lent. On ressent le côté plus fragile notamment avec un couplet explosif au chant scandé qui intervient à 1mn06. On est toujours bercé par ce chant tranquille mais envoûtant, qui ne vieillit décidément jamais au fur et à mesure que les années passent. Le morceau se finit en beauté et en apothéose, toutes guitares et voix claires dehors. Mais sérieusement, quelle branlée ce titre. Le suivant, Apocalypse (Not Right) Now revient un peu sur la lancée du premier morceau. On est toujours la, à vouloir danser sur le rythme incessamment entraînant et les petits sifflements qui interviennent au milieu du morceau, à se laisser percuter par les passages plus lourds et dissonants, et chopper des frissons sur ce chant en double voix. Le prochain titre, "572 Cuthbert Blvd", assez court, accueille cette voix-ci une guitare acoustique. Histoire d'appuyer davantage le côté intimiste de la musique du groupe. Quand on se penche vraiment dessus, le chant a quelque chose de théâtral je trouve, avec cet effet de "recul" qu'elle semble avoir. Une petite interlude pourrait-on dire, toujours autant imprégné de math-rock. Avant que ne reprenne (et se termine) les festivités avec "End And End", un morceau qui accueille dès la première minute une rythmique de basse qui se veut clairement plus punk, alors que l'ensemble du morceau reste dans la lignée des prédécesseurs. Et hop, nouveau changement de rythme au milieu du morceau ! À croire que le groupe se spécialise dedans. La basse se fait plus discrète, place aux guitares mathy, et aux harmonies de voix, puis à une batterie qui prendra de plus en plus le dessus, jusqu'à ce qu'elle n'achève le morceau. D'ailleurs, chapeau à Mike pour sa frappe infatigable, qui suit sans broncher le rythme complexe et exigeant que demande le son enjoué du combo, et qui s'adapte également à merveille aux ralentissements de tempo.

Conclusion : Cet EP est une leçon d'emo donnée involontairement (et une fois de plus) par sir Kinsella, accompagné par des musiciens au top de leur forme. Aucune faiblesse, rien n'est à jeter, tout passé et tout est également vachement efficace et entraînant, oscillant avec brio entre mélancolie et joie. On regrettera juste la durée de l'EP, beaucoup trop court à mon goût, à chaque écoute je relance au moins 3 fois le bordel pour me rassasier. Mais clairement, cet EP est un coup de génie, et j'espère que le groupe va concrétiser le talent observé ici sur un album, en prenant le soin d'allonger légèrement les compositions. Prenez American Football et Tawny Peaks, mixez le tout, et voilà le missile emo longue portée de cette année, et certainement des années à venir. Une des meilleures découvertes random que j'ai pu faire depuis longtemps.

Tracklist :

1) Their / They're / Therapy
2) Concession Speech Writer
3) Fit Your Life Into A Grid
4) Apocalypse (Not Right) Now
5) 572 Cuthbert Blvd
6) End And End

vendredi 3 mai 2013

Chronique : Bien À Toi - La Faiblesse


Je me rappelle de Diriger, Séduire, Convaincre, premier effort des parisiens de Bien À Toi (que j'avais chroniqué avec un plaisir certain), de ce voyage math-rock sombre et instrumental, teinté d'un screamo lointain. J'avais tendance à penser que c'était une sorte d'emo muet. Je me rappelle bien de ce fascinant moment de réflexion et d'évasion,. Je l'écoute toujours fréquemment, cet opus. Il est désormais temps de passer à la suite. Viens cher(e) ami(e), assieds-toi. Pose-toi tranquillement. Essaie de faire redescendre un instant toute cette pression que t'impose la vie moderne, et pense un peu à toi. Relâche le poids de cette enclume, et laisse-toi t'envoler. Sois le nouvel exorcisé de tes faiblesses, puisque cet EP est l'illustration de celles qui nous blessent comme de celles qui nous soulagent. La Faiblesse. Comme pour se définir être l'outil onirique qui se voudrait la faiblesse de l'humain dans le combat qu'est la vie, et finalement sa réponse au quotidien assassin.

Le voyage commence en un mot : "Désolé". Ce titre en est une certaine définition. Courte et claire. Une lourdeur intense et violente croisée à une mélancolie pesante. L'expression sonore parfaite pour correspondre à ce terme, ce sentiment si dur à exprimer, et à faire comprendre. Une question me vient alors :. Être désolé, est-ce donc une faiblesse ? Tout dépend de la raison. Le titre suivant se nomme justement "La Faiblesse". De laquelle s'agit-il ? D'une faiblesse intérieure, que l'on retrouve doucement sous ces airs post-rock sombres et introspectifs, aussi graves que le ressenti que l'on peut avoir sur le monde qui nous entoure à l'écoute de ce titre, aussi grave que ce son de basse saturé, écrasant. L'enclume de la société qui viendrait poser son véto ? Profiter de la faiblesse absolue qu'est notre hypnose lors de cette montée d'adrénaline menant à ce cri perçant et torturé ? Ce même hurlement de douleur que sur le titre "Pour les autres" présent sur l'EP précédent. Un hurlement perceptible auquel on essaie toujours de répondre, en vain. Elle est sans doute la, LA faiblesse. Laisser parler la souffrance sans agir, sans chercher à aller plus loin. À l'image du débat sur le clip du titre "College Boy" d'Indochine, survenu au moment de la sortie de l'EP de Bien À Toi, qui montre une souffrance quotidienne passée sous silence, de la meilleure manière qu'il soit. Et si l'on se recentrait sur notre échappée musicale ? Car il reste un morceau à découvrir. Un morceau dont l'intitulé se présente en japonais (le point godwin pour toucher les vieux fans refoulés de culture japonaise comme moi) : "解体". Lorsque l'on traduit ce titre, cela donne "démontage". Un démontage cervical dès les premières notes lourdes et violentes, revenant à ce que l'on entendait sur le premier titre. Des assauts noirs, écrasants, grinçants, des bourdonnements, comme des coups de poings en plein cœur à chaque fois, et un étourdissant ressenti de mélancolie, de souvenirs... Bien À Toi se met au doom/drone ? Non, car il embellit ensuite son propos avec une douce envolée post-punk, mystérieuse mais apaisante, pour adoucir le parcours. Car finalement c'est ça l'esprit musical de cet EP. Un contraste saisissant entre violence et douceur. Un mélange sans barrière... Et sur cet ultime morceau, on se surprend à avoir une envie de bouger la tête, avec ces accords de basse entraînants, et ces guitares qui sonnent comme une douce brise d'une nuit de printemps. Parce que Bien À Toi, ce n'est pas seulement la noirceur hivernale, le blanc de la neige et la monochromie qui ressort de l'univers général du groupe. C'est également une note de réconfort. Une faiblesse ?

Encore une fois, Bien À Toi étonne, fascine et fait rêver. Après un premier EP troublant et prenant, le groupe parisien répète la recette en accentuant à la fois les passages violents et les passages plus doux. Quelque part entre une lourdeur étourdissante et mélancolique me rappelant Jesu, un post-punk enivrant, des envolées math-rock, et quelque part noyé dans tout ceci un cri de rage et de douleur évoquant le screamo comme on l'aime, cet EP est avant tout un nouveau morceau d'évasion, à écouter d'une traite après le précédent EP du groupe, Diriger, Séduire, Convaincre pour prolonger le voyage, la thérapie mentale. Un rêve tranquille, aux chemins usés et abîmés, mais lumineux.


Joie De Vivre : reprise de "Palisade" de Mineral en live


En consultant mon fil d'actualité Facebook aujourd'hui, je suis tombé sur une vidéo amateur prise lors d'un concert de Joie De Vivre datant de 2012. Cette vidéo y montre le groupe jouant une reprise du titre "Palisade" de Mineral, l'un des groupes cultes de l'emo 90's. J'ai décidé de vous partager ce grand moment d'emo ;) ! C'est à voir et à écouter juste en-dessous, et c'est à se demander quand auront-nous droit à de tels concerts en France...


jeudi 2 mai 2013

The Saddest Landscape : un nouvel EP pour Juin


Le groupe screamo américain The Saddest Landscape vient d'annoncer via le site internet de Topshelf Records qu'il allait sortir un EP 5 titres le 11 Juin prochain. Il sera nommé Exit Wounded, et a été enregistré l'hiver dernier. Il sera disponible en vinyle et en digital. Décidément, ce 11 Juin s'annonce relativement épique au niveau musical !

Sed Non Satiata : nouveau morceau en ligne, "Extrospection"


Les (cultes) français de Sed Non Satiata ont posté en ligne "Extrospection", morceau d'ouverture de l'album "Mappō" prévu pour Juin. Le titre présenté ici nous montre que le groupe semble définitivement s'être tourné du côté post-hardcore de la force, en gardant une puissance et une virulence caractéristique de leurs origines screamo. C'est à écouter juste ici !

mercredi 1 mai 2013

deafheaven : nouveau titre en streaming, "Dream House"


Le duo deafheaven a vu l'un des titres de "Sunbather", album prévu pour le 11 Juin, mis en ligne par les confrères de NPR Music. Nous pouvons donc découvrir ce soir "Dream House", un titre très atmosphérique, laissant parler davantage les influences post-rock et shoegaze du groupe, aux côtés d'un black metal toujours aussi puissant et percutant. C'est magique, et ça s'écoute ici.