lundi 28 décembre 2015

Le top 20(15) du dictionnaire de l'emo.



Si il y a bien quelque chose qui a été cool en 2015, c'est son nombre de sorties musicales de qualité. Beaucoup de belles découvertes, quelques claques, des déceptions plutôt rares. Cette année, mon top est plutôt varié, et il est à l'image des trucs qui marchent en ce moment sur la scène alternative : le retour du son des années 90 en règle générale. Tôt à mon adolescence, j'étais déjà sensible au grunge, alors de voir qu'en 2015 on peut en ré-écouter sans passer pour un mec kitsch, c'est cool. Par contre, cela va de soi que le post-grunge est toujours interdit et passible de peines de prison. Comme pas mal d'entre nous, je n'ai pas résisté au Nonstop Feeling de Turnstile (excellent groupe en live malgré un chant clair ignoble) qui, je l'avoue, m'a poussé à refaire ma culture hardcore cette année, et j'ai eu le cœur en mille morceaux en écoutant les disques de la triforce du screamo : Suis La Lune, Raein et The Saddest Landscape, chacun ayant sorti des disques au top de leur univers sonore. Puis les découvertes qui frôlent le divin, tels pinkshinyultrablast (qui est très sérieusement devenu l'un de mes groupes préférés) ou Beach Slang, ou encore les saveurs du terroir qu'ont été les nouveaux Bien À Toi, Chaviré, et Ravin, entre autres. Et je me suis surpris en ces tout derniers jours de 2015 à ENFIN apprécier Peripheral Vision de Turnover, un disque qui fait l'unanimité absolue aux USA. Cet album a été pour moi extrêmement dur à aborder, alors qu'il est pourtant très frais et délicat. C'est peut-être justement ce côté pop lisse qui m'a refroidi, puis j'ai eu l'impression d'une trop grande similarité entre les morceaux. Mais il passe de mieux en mieux le filou.

Mon top montre ce que j'ai le plus écouté cette année, alors qu'en réalité il y a beaucoup plus de disques que ça que j'ai aimé à part égale. N'hésite pas à partager des coups de cœur et tes déceptions dans les commentaires, qu'on se fasse une troisième mi-temps du championnat 2015 de la musique tous ensemble.


(clique dessus pour zoomer sur l'image, évite de t'abîmer les yeux)


Mais hey, il y a également plein d'autres groupes qui auraient mérités une place dans ce top, mais je ne pouvais pas les classer, forcément. Les vainqueurs restent les vainqueurs. Mais comme "L'IMPORTANT C'EST PAS LA VICTOIRE, MAIS LE COMBAT !", on va quand même célébrer le peloton, parce que le grand manitou du musique jeu, qui sait, il est peut-être là-dedans, parmi les suiveurs ?


(tu peux toujours zoomer, je t'assure que la cécité c'est pas cool)

Et en plus, tu sais quoi ? Au moment de boucler le second top, j'ai oublié de caler le génial nouveau disque de The Saddest Landscape (tu remarqueras que je t'en parles plus haut comme si j'avais la certitude de l'avoir calé dans le top), le S/T de l'excellent supergroupe screamo Ephemera, le split Raein/Ampere, et l'incroyable Rainmaker/ØJNE... Faites comme si ils y étaient, surtout.

Et pour 2016, qu'est-ce qu'il faudra surveiller ? Eh bien pour ma part, je serais attentif à l'actualité de tout les grands noms que sont Thrice, Glassjaw, Brand New et Crime In Stereo qui ont tous annoncé plus ou moins officiellement un nouveau disque. Dans une grande variété de style (finalement à l'image de mes tops ?), et parmi ce qui a d'ores et déjà été annoncé sur les internets ou par le bouche-à-oreille, on surveillera aussi les nouveaux Nothing, Plebeian Grandstand, mes méga chouchous de pinkshinyultrablast, Grand Terminal, Power Trip, Turnstile, le split Suis La Lune / Shirokuma, Simmer, I Love Your Lifestyle, Touché Amoré, Neurosis, Basement, Deftones, Slowdive, Man Is Not A Bird, Leatherneck, Rain, Pipedream, Youth Funeral... Ah bah ouais, ça fait déjà beaucoup.


Bisous, et bonnes fêtes de fin d'année.
Take care, soyez responsables, et soyez et avec ceux que vous aimez.

lundi 14 décembre 2015

les trucs cools à écouter avant de boucler ton top 2015.



HS: J'ai galéré pour faire ce montage, ayant utilisé l'outil rudimentaire qu'est Photofiltre, a.k.a le Photoshop du pauvre, alors on respecte. 

Je suis désolé les petits loups. Désolé de ne pas vous avoir submergé plus tôt de toutes ces sorties chacune plus cool les unes que les autres avant cet abyssal flot de tristesse qui s'est abattu sur nos vies ces derniers jours. Mais la flemme et autres humeurs d'emokid m'ont envahi, puis je n'avais pas du tout le cœur à écrire ces dernières semaines, après les tragiques attentats parisiens, et la déferlante de haine, d'amalgames et de pseudo-patriotisme qui a suivi sur les réseaux sociaux. Tout ça m'a un peu vidé l'âme. Mais la musique est plus forte que tout, pas vrai ? C'est elle-même qui a été visée, après tout, en dehors des considérations politiques et religieuses des mécréants d'Allah qui ont frappé nos frères et sœurs. Alors suce toi Daesh, niquez-vous les politiques, branlez-vous ailleurs que sur nos internets les moralisateurs et les opportunistes, remballez vos drapeaux, et nan Gérome, cette fois-ci la musique n'est pas "un voyage comme un autre", voici pour vous et pour réchauffer nos cœurs le meilleur de la musique perverse et idolâtre de ces derniers mois, mettez-vous tout ça à fond avec un petit cierge et un verre/mug de votre boisson préférée, ça c'est un bel hommage à rendre, na.

The Saddest Landscape, Foxing, Envy, The World Is A Beautiful Place & I Am No Longer Afraid To Die, Beach Slang, Birds In Row... Voilà pour vous ma p'tite dame (bah ouais, j'ai jamais entendu un commercant dire "mon p'tit m'sieur", c'est con...) le peloton gagnant de cette fin d'année, représentant dans l'ensemble tout ce qui se fait de mieux dans l'emo et le screamo en 2015. Oui bon, Birds In Row n'est pas si screamo que ça, mais c'est tellement blindé d'émotions et de tripes que c'est difficile de pas les lier à cette scène. Alors justement, on va commencer par les deux disques des français, car oui, il y en a deux : un split avec leurs potes de WAITC sorti chez Throatruiner Records, et un EP, Personal War, quand à lui sorti chez Deathwish Inc. Et les deux galettes montrent deux univers : la première, celle du split, est plus chaotique et sombre, presque étouffante. La seconde, celle de l'EP, est bien plus directe. Plus mélodique, plus clair, lyricalement plus concret aussi, ce disque porte très bien son nom, puisque il raconte la guerre que beaucoup de monde, et le groupe lui-même, livre contre soi, contre l'ennui, contre la vie en général. Cet EP est un appel à vivre, au combat, au courage, servi par une instrumentation toujours virulente et sensible... Un peu trop disaient certains, à l'écoute de "Weary". Mais je trouve que ce parti-pris de laisser davantage d'espace au chant, c'est une bonne chose. "JUST DON'T FORGET WHO YOU ARE : A SON, A FRIEND, A HEART, A BRAIN !!"


  

L'hymne à la vie dans la souffrance, c'est justement l'une des spécialités de The Saddest Landscape, qui avec Darkness Forgives nous sert peut-être leur disque le plus cohérent. Réalisé sans prétention, avec la passion et la rage qui les caractérisent, le groupe dévoile une facette légèrement plus hardcore de leur musique. Sûrement pas un hasard si c'est Jay Maas (Defeater) qui est aux commandes de ce LP porté plus que jamais vers le sing-along. Mais je vous rassure, on retrouve toujours les instrumentaux saccadés, torturés et dissonants qui ont fait d'eux l'un des groupes légendaires du screamo des années 2000. À écouter lorsque la vie veut te bouffer, et que tu veux la croquer en retour, les crocs acérés, le poing fermé. "I DON'T WANNA FEEL ALONE ANYMORE!!"





On peut aussi avoir la même chose en plus punk et catchy : messieurs dames, voici enfin le premier album tant attendu de Beach Slang, The Things We Do To Find People Who Feel Like Us. Ce groupe, c'est avant tout une plume, des riffs, une voix : James Alex.  Et c'est le spleen le plus cool de l'année. C'est aussi dansant que c'est fuzzy (pas autant que le dernier Superheaven mais ça gronde déjà pas mal), les paroles sont peut-être un peu simplistes voire adolescentes, elles ne sont pas du tout straight-edge, mais c'est du sing-along assuré de A à Z tellement c'est universel, que ça correspond toujours à au moins un moment que l'on a vécu dans nos vies d'emokids ou de punks aguerris. Aucun titre n'est à jeter, c'est du soleil, c'est du fun, du rock'n'roll, c'est des feels, c'est BON. Ô toi, le fan de Hot Water Music, de Jawbreaker, de The Gaslight Anthem, je t'apporte ta nouvelle muse. Puis merde, parce que c'est plus vrai que jamais : "WE ARE YOUNG AND ALIIIIIVE !" (bon, normalement sur le prochain paragraphe je ne devrais plus citer de lyrics en caps lock).





Allez, maintenant, place à deux chefs-d'œuvres absolus, qui écrasent à plate couture le potentiel titre d'album of the year que semblait remporter (à ma grande incompréhension) Peripheral Vision de Turnover, a.k.a les éternels sous-Title Fight. Sérieusement, je m'ennuie en l'écoutant, et je l'ai essayé avec toute la volonté du monde, mais j'ai juste l'impression d'entendre une version pas du tout inspirée du magnifique Reverie Lagoon de Seahaven... Bref, deux albums plutôt similaires, mais l'un plus triste que l'autre. Je commencerais par le fabuleux Dealer de Foxing. Un disque délicat, adulte, grave, très personnel, avec des orchestrations très proches du post-rock... Le spectre des dernières compositions de This Will Destroy You n'est pas loin. La musique des américains atteint un point de sensibilité et de mélancolie extrême, touchant à des thèmes très intimes et abstraits à la fois, alors que The Albatross faisait déjà pas mal pleurer avec ses histoires d'amour déçus. L'album de l'année, dans l'emo jeu, il est peut-être là... Même si Harmlessness de TWIABP est tout aussi incroyable, mais bien plus rythmé et direct. Ce groupe, c'est un peu le Self Defense Family de l'emo, au niveau du line-up et du nombre de releases, mais en moins pénible du point de vue vocal (ouais, j'ai jamais réussi à accrocher au chant de Patrick Kindlon, à part quand il chante chez Drug Church...). Et je me souviens qu'ils avaient été critiqués par certains fans du fait d'avoir été signés chez Epitaph Records. Mais allez vous faire foutre les rageux, ce disque est grand, aussi grand que votre seum, et au moment ou je rédige cet article, je re-découvre cet album et l'écoute en boucle. Avoir un background punk et avoir du talent ne doit pas vous condamner à être signé toute votre vie sur un label DIY qui tient dans une chambre de 10m² mal rangée et peu hygiénique, ça s'appelle avoir de l'ambition et savoir saisir les opportunités qui vous permettront de tourner plus facilement et de mieux faire distribuer sa musique, tant au niveau des supports que de la distribution en elle-même, je le conçois. Sur Harmlessness aussi, le post-rock n'est pas loin dans les progressions, les tremolos-pickings, la construction des morceaux, tout autant que l'indie rock ou l'emo. Mais lyricalement c'est moins abstrait que le nouveau Foxing : du storytelling sur fond de leçons de vie, et un tube ultime, "January 10th, 2014", qui est d'après moi le tout meilleur morceau du groupe à ce jour, relatant l'histoire de Diana The Hunter. Un album plein d'énergie, de vitalité, d'(en)vie, et de beauté. Puis juste, "You Can't Live There Forever". Ce son, pour toujours.






Et enfin, il fallait que je finisse sur l'absolu. Le disque-clé de l'équilibre spatio-temporel. Le Sylvain Durif et le PacificSound3003 de l'industrie musicale (en termes de grandeur cosmique j'entends, car en termes de stabilité mentale, c'est tout autre chose). Mesdames et messieurs, voici le nouvel album des maîtres du jeu, envy : Atheist's Cornea. Y'a 10 ans, tout l'internet punk aurait pété un câble en ayant été tenu informé de ce fait. Aujourd'hui, j'ai l'impression que beaucoup de monde est passé outre, ou s'en est juste foutu. Et c'est fortement dommage, tant ce nouvel opus mérite son heure de gloire. Il faut dire que la promotion de ce disque a été quasi-inexistante ou au mieux très confidentielle : souvenez-vous de ce morceau sans nom diffusé sur un obscur site japonais quelque part entre websérie et art abstrait... Eh bien il s'appelle "Two Isolated Souls", il évoque la grande époque de All The Footprints [...], et il est présent sur ce nouvel album. J'ai écrit une chronique-fleuve de ce LP que je n'ai pas pensé à poster sur ce blog, alors qu'elle est prête depuis des semaines...  Je la mettrais en ligne avant 2037, si tout se passe bien. Bon, objectivement, Atheist's Cornea n'est malheureusement pas si extraordinaire que prévu (et ça me fait extrêmement mal de l'admettre) car il se veut bien trop propret et gâche un peu les intentions de la bande, mais hormis ce caprice, c'est une nouvelle pièce musicale de grande qualité que nous offrent les japonais, quelque part entre leurs racines screamo et expérimentales, et leurs idéaux post-rock et indie. Une synthèse de toutes leurs époques, leur genèse quasi-youth crew en moins, pour un disque qui sonne finalement très atypique. Mais ouais, il manque de cette spontanéité, de cette fougue, qui faisait de leurs premières œuvres d'incroyables morceaux de vie, d'urgence, de fabuleux témoignages d'une époque, d'existences meurtries, sacrifiées pour la musique.




Bisous.

dimanche 18 octobre 2015

Loma Prieta tire de meilleurs selfies que les tiens avec Self Portrait.



Cet album me fait chier. Non pas parce qu'il est nul, mais parce que j'arrive pas à trouver les mots pour commencer ma chronique, alors je t'écris le truc tel qu'il me vient en tête au moment où j'ai enfin l'inspiration pour décrire le nouveau disque de Loma Prieta. En vrai, cet album est vraiment cool. Il représente une suite logique entre IV, un catharsis d'hommes en pleine recherche mentale et musicale, et leur split avec Raein où l'on atteignait les cimes de la violence et de la dissonance. Plus les années avançaient, plus leur musique se noyait dans la saturation, la distorsion. On se demandait alors à quel point nos oreilles allaient siffler avec la prochaine release, et à quoi ressemblerait Loma en 2015, sur le néanmoins très attendu Self Portrait. Alors cet album, un selfie flou d'un groupe qui se serait finalement mis au noisecore, ou un portrait plus clair, à la hauteur de la carrière du groupe ? Il s'avère que c'est tout simplement une sorte de synthèse de ce que les californiens jouent et écoutent depuis 10 ans de carrière. Au final, comme d'habitude avec eux, c'est un disque plus ou moins mélodique mais complexe.

Ouais, ça n'a jamais été fastoche d'écouter un disque de ce groupe, à part avec Last City ou le son en général est très clair, et où la richesse musicale, l'inventivité et la décharge émotionnelle de ce disque en font encore aujourd'hui un indispensable. Mais sinon, aux premières écoutes, pour le commun des punks, c'est soit trop noisy pour apprécier les mélodies, soit trop chaotique en règle générale. Un bon nombre de personnes lâchent ainsi l'affaire, je pense notamment aux kids qui ont l'habitude de les voir en première partie des groupes de la Wave (Pianos Become The Teeth, Touché Amoré...), mais ces mecs n'en ont rien à foutre et jouent ce qui leur plaît. Ils ne sont pas chez Deathwish Inc. pour rien ! Et ce groupe a toujours su trouver son public. Self Portrait, c'est donc un disque où le groupe se confie, où il est lui-même, toujours aussi sensible et passionné, mais sait se faire violence et désordre. Il s'amuse à délivrer des mélodies salvatrices ("Love", "Nostalgia" et ses chœurs d'outro qui surprennent), à brouiller les pistes (l'excellente "More Perfect"),  et n'hésite pas à basculer dans une espèce de garage punk dissonant et cradingue comme sur "Merciless". Du chant clair refait même son apparition (sur Last City, il y avait déjà un couplet chanté sur le morceau éponyme), mais cette fois-ci de manière concrète, donnant avec les refrains catchy et les phases les plus éthérées de ce LP un côté quelque peu rayonnant, quelque chose d'inédit depuis Last City, encore lui. Loma Prieta n'a donc pas sombré dans une noirceur aveugle, mais a su se diversifier, s'ouvrir un peu plus, et porter encore moins d'intérêt aux "codes" du screamo.

Concrètement, en termes de ressenti émotionnel et de musicalité pure, IV était plus accrocheur et plus direct. Peut-être vous souvenez-vous de l'imparable single "Fly By Night" ou de l'incroyable duo "Uniform" / "Uselessness" ? Les refrains et la certaine légèreté qui apparaissent sur Self Portrait doivent en principe combler ce manque, mais on s'était habitué à ce côté plus frontal du précédent disque, qui en faisait le LP le plus brut de la bande. Le groupe avait peut-être besoin de cette "légèreté" dans leur son pour aller plus loin, pour donner de la personnalité à ce nouvel LP qui ainsi se rapproche pas mal de Raein... Le split était-il un teasing inconscient de ce que la bande nous préparait ?

Nul ne sait de quoi est fait l'avenir et c'est d'autant plus vrai avec un disque de Loma Prieta. Singulier dans son ensemble, difficilement comparable à ce qui se joue actuellement sur la scène screamo, aussi captivant que complexe, rien n'est reprochable à ce disque pour les amateurs de punk hardcore original, abrasif et cinglant. Peut-être un peu trop de saturations et d'abstractions encore une fois pour rendre le tout réellement mémorable, et les hymnes à la vie et au désespoir de IV manquent cruellement, mais il y existe tout de même des instants d'intensité exaltants ("Satellite" est un final grandiose), qui peuvent en eux-mêmes suffir à donner envie à l'auditeur de revenir explorer ces nappes sonores clair-obscures...

Sur IV, Brian Kanagaki (guitare/chant) hurlait : "This torn portrait was out of focus"... Et si Self Portrait était finalement une réponse à l'album précédent, à ce titre fataliste et grave qui y figurait, au climat qui régnait dans l'esprit des musiciens ?

Bisous.





English translation :

This album pisses me off. Not because it's boring, but because I have troubles to find the words to begin my review, so I'm writing stuff as it comes to mind when I finally had inspiration to describe the new album of Loma Prieta. In truth, this album is really cool. It represents a logical following between IV, a catharsis of men in full mental and musical research, and the 7" split with Raein where they've reached the peaks of violence and dissonance. As the years progressed, the more their music drowning in saturation and distortion. Then we asked ourselves how our ears were whistling with the next release, and what Loma would looks like in 2015 with the highly anticipated Self Portrait. So, this album, a blur selfie of a band that would finally put to noisecore or a clearer picture, at the height of the band's career? It turns out that it's just a kind of synthesis of what Californians play and listen for 10-year career. In the end, as usual with them, it's a more or less complex but melodic-drived record.

Yeah, it was never easy to listen to an LP of that band, except with Last City where the sound in general is very clear, and where the musical richness, inventiveness and emotional discharge of this continue to impress. But otherwise, at the first listening for the common of punks, a Loma Prieta record is too noisy to enjoy the melodies or too chaotic in general. A good number of people and unleash the case, I think especially to kids who used to see them in first part of bands of the Wave like Pianos Become The Teeth, Touché Amoré, but these guys don't give a fuck about it and play what they like. They are not in Deathwish Inc. for nothing! And  this band has always found its audience. Self Portrait is an album where the boys confides to us, where the band is himself one more time, always sensitive and passionate, but knows how to make violence and disorder. He likes to deliver life-saving songs ("Love", "Nostalgia" and its surprising delicate voices on the outro), to confuse the issues (the excellent "More Perfect"), and doesn't hesitate to switch to a kind of crappy and dissonant garage punk like in "Merciless". The clear voice even reappeared (on Last City, there was already a verse sung on the eponym track), but this time it's more concrete, giving with the catchy choruses and the most ethereal phases of the LP something radiant, and pretty new since Last City. So Loma Prieta has not sunk in blind darkness, but has diversified his sound, open up a little more, and brought even less interest in screamo "codes".

Concretely, in terms of emotional feeling and pure musicality, IV was more catchy and more direct. Perhaps you remember the skramz-hit "Fly By Night" or the incredible duo "Uniform" / "uselessness"? Choruses and lightness that appearing on Self Portrait must fill this gap in principle, but we got used to this more frontal side of the previous disc, making it the most gross LP of the band... OK, I lost myself in my very own opinions haha, but I'm pretty sure that most of you have loved IV much as I love it... The band may need this "lightness" in their sound to go further, to give personality to this new LP which strongly remind Raein stuff... Maybe the split 7" was an unconscious teasing of what the band prepared us?

No one knows what the future is made and this is especially true with a Loma Prieta record. Singular as a whole, hardly comparable to what is currently playing on the screamo scene (yeah, except Raein), as captivating as complex, nothing reproachable in this LP for lovers of original, abrasive and scathing hardcore punk. Maybe a little too much saturation and abstractions again to make everything really memorable, and hymns to life and despair of IV sorely lacking, but there are still moments of exhilarating intensity ("Satellite" is a GREAT and epic final), which can in themselves be enough to give the listener the envy to come back and explore again these clear-obscure soundscapes...

On IV, Brian Kanagaki (guitars/vocals) screamed : "This torn portrait was out of focus"... And if this album was ultimately a response to the previous album, this fatalistic and severe track that appeared in this record, the climate that prevailed in the minds of musicians?

XOXO.

jeudi 15 octobre 2015

Hightower ne rit pas avec le diable, mais plutôt de son bad-buzz.



Putain, cette photo est parfaite. Je voulais faire un montage qui consistait à mélanger une photo promo du groupe et une autre image d'une photo d'un crew random de banlieue parisienne, puis j'ai trouvé ceci sur leur webstore. Moi quand je vois cette photo, un couplet me vient en tête : "Comme une balle sortie du canon scié, bâtard tu nous vois pas venir, combien rêvent-ils de me voir mort sur scène ? Dis moi, combien veulent me finir ? "Tous les punks sont dead depuis le dernier Jawbreaker, venu découper des têtes eh ouais j'y mets le fire, car ici c'est 7-5 Paname Nord, tu sais d'où vient les ti-peu qui remontent le score"PARIS. MOST. HATED. XVBARBAR x Hightower fraté, qui peut tester !...

... Bon OK, j'explique ce mash-up dégueulasse (et le remix conséquent que les vrais sauront reconnaître, et Dear You est génial btw) : l'un de mes frères est fan du trap-de-quartier jeu parisien, du coup quand je dors chez maman je découvre avec lui qui sont les protagonistes de la scène en dehors de Kaaris et de Lacrim, et qui en sont la relève, du côté plus underground des cités HLM. Ainsi, armé de mes connaissances, de temps à perdre et de ma connerie, j'ai décidé de lier pop-punk et trap dans cette review parce que je suis tout simplement un peu barré, et que les deux parties partagent potentiellement le même taux de canailleries et de commentaires négatifs à leur égard. Et l'un des barbares vend peut-être de l'herbe à l'un des punxs qui sait ? (vous l'aurez compris, le straight-edge level sera quand à lui absolument nul sur cet écrit).

J'avais prévu de chroniquer ce disque lors de sa sortie. Puis finalement, comme pas mal d'autres reviews, c'est passé à la trappe... Jusqu'à ce que je reçoive un mail de Jérémie me proposant de chroniquer l'album dont il est question ici, ça m'a remotivé à écrire. Ainsi, voici l'histoire du vilain petit canard 2k15 du punk parisien, qui contrairement à ce que peut laisser croire la photo n'est pas un groupe de beatdown allemand. Il était une fois lors du dernier concert de Into It Over It à Paris, en 2013, un groupe local qui devait ouvrir pour le groupe d'Evan Weiss, un truc dont je ne savais rien et dont je ne trouvais aucun morceau sur le web. C'était vendu comme du pop-punk/indie qualité, alors j'ai attendu de découvrir ça en live, puis j'ai entendu/lu des histoires assez chelou les concernant ce même soir où ils n'ont finalement pas joué, pour des histoires à base de menaces physiques à leur encontre.

Plus tard, je les ai enfin vu en première partie de Nai Harvest, qui jouait avec Turnover quand c'était pas encore du pop-rock chorusé soporifique. Ils n'avaient pas encore sorti de disques, mais avaient déjà du merch. J'avais franchement bien aimé leur musique, mais détesté leur attitude froide et trop assurée. Et puis une succession de trucs pas cool se sont accumulés dans mon newsfeed Facebook à leur propos : une interview sur Noisey ou ils descendent la scène punk française (j'ai moi-même été contre certaines de leurs idées), un report hilarant que je ne citerais pas de leur first part pour Rise Of The Northstar ou le public et le chroniqueur n'avaient strictement rien compris au délire des parisiens et visiblement au punk en lui-même, et une histoire qui a pris des proportions absurdes ou une organisatrice anglaise et le groupe se renvoyaient la balle sur la conception du féminisme de chacun (honnêtement, après avoir scrupuleusement lu les deux pavés, je n'ai finalement rien compris au débat et il est beaucoup trop flou pour en tirer une quelconque conclusion plausible)... En gros, aujourd'hui, Hightower est devenu pour certains le successeur de Kickback dans la capitale au niveau de la mentalité, faisant ainsi concurrence avec Cowards, ces derniers n'étant pas spécialement fans de Hightower, soit-dit en passant. C'est peut-être un peu abusé, non ? Les mecs de Hightower n'en sont pas encore à lancer des doigts d'honneur et des chaises à son public, ni à écouter du black metal de couleur bleu marine. (Est-ce que Nadine Morano est une variante de bleu ?)

Mais savez-vous que derrière ces faits salaces se cachent Sure. Fine. Whatever., un premier album qui, que tu le veuilles ou non, est plutôt cool ? Je l'ai écouté avant l'histoire du "why hardcore sucks", et je l'ai trouvé bien efficace. Pour le composer et le défendre, les mecs n'ont pas perdu de temps et s'en sont donnés les moyens : gros son, grosse prod, gros rendu, gros trajets. Les mecs ont bougé en Californie se faire enregistrer ni plus ni moins que par Steve Evetts, le mec qui a produit une impressionnante liste de groupes : The Cure, Sepultura, Snapcase, Glassjaw, The Dillinger Escape Plan, Kid Dynamite, et un de leurs groupes préférés, Lifetime, qui a produit ce disque. Pour défendre cette galette, les parisiens tournent déjà pas mal en Europe, tout en continuant de faire des dates de hardcore pas sympa dans les caves de la capitale genre Merauder, où en ouvrant pour Turnstile à la Mécanique Ondulatoire (où j'espère qu'ils ne joueront plus jamais, aussi cool que soit ce groupe). Alors, Hightower, du negative pop-punk ? C'est sûr qu'ils doivent moins facilement partager leurs pizzas que ceux qui écoutent Man Overboard sachant qu'on a quand même un ex-Providence aux fûts, mais ce premier album n'est pas pour autant moins ensoleillé et catchy qu'un bon Hello Bastards ! C'est motivant, c'est heartfelt, ça braille sec, y'a même quelques plans légèrement "moulinade", tout ce qu'il faut pour faire son sport sous le soleil ou pour chiller avec tes potes. Dès le premier morceau, "Aqua Tiger", tu es mis en condition avec les éléments cités plus haut, un face à face avec un tube pop-punk/mélo hardcore à la bien, quelque part entre le soleil du Groezrock (parce que c'est aussi bien produit d'une headline de ce fest t'as vu) et la sueur des caves parisiennes. Ça ressemble par moment à du Gnarwolves en moins "rien à foutre", à du Title Fight jusqu'à l'album Shed (rien que "1076" te le prouvera)... En se plongeant dans les paroles de l'album, on se rend compte que tout n'est pas si sunny que ça dans ce disque, en témoigne le texte de "Under A Funeral Moon", qui contraste avec l'ambiance générale du disque et du morceau-même : "If there was a light in the morning, maybe someday it could mean something more, sleep is a chain I deal with, troubles I have are not meant to be wrong. Silence is all that's left to meeeeeee!" *insère un sing-along ici*. Le moment ultime de l'album s'appelle "Cobblepot", 1mn45 straight to your face avec des riffs qui restent en tête, ça va droit à l'essentiel, c'est BON. "I'm waiting for the cold to go, ten years of a threatening sky, reminds me of a place I know, warm tears slowly fall to the ground!"

Alors je revois venir certaines personnes me dire "ouais mais les mecs se la pètent vachement pour pas grand chose parce qu'au final ça ressemble à plein de trucs". Bah... Le pop-punk en règle générale n'est pas super original hein, gringo. Il suffit juste de savoir bien le faire ou non pour que ça sorte du lot. Eux savent le faire à l'américaine, avec de l'arrogance et du culot certes, ça énerve pas mal de monde mais ça doit bien les faire marrer au final. Peut-être un peu comme XVBARBAR au final (bientôt le split 7" dans les bacs les frères, vendu sous le manteau à clicli et à la Méca). Ils auraient pu faire comme tout le monde depuis deux ans et rentrer dans la street cred' du moment en faisant du grunge et du shoegaze mais non, ils préfèrent distiller du fun pour de vrai. why so serious ? Quoi qu'il en soit, ils ont bien digéré leurs influences, ils jouent leur musique pour s'éclater sans se prendre la tête et la vider des soucis quotidiens, partager le micro avec les kids qui le voudront bien, et c'est l'essentiel. Un peu trop calibrée à mon goût mais ça se laisse apprécier tout seul, surtout quand tu sais pas quoi mettre en soirée et que tu veux pas saouler tes potes avec ta série de groupes de screamo suédois déprimant que tu t'écoutes passionnément en boucle depuis une semaine (genre moi au moment où je finalise cette chronique). N'écoutez pas ce groupe si c'est pour chercher une leçon de morale, Hightower n'est pas Orchid, sauf pour cette phrase : dance tonight, revolution tomorrow.

De toute façon, rien que parce que ce groupe fait porter son merch à une femme-furet, il devient par conséquent plus cool que le tien.


Bisous.


vendredi 18 septembre 2015

Birds in Row va te coller une double mandale.


Comment est-ce que ça va être possible d'établir un top 10 concret en 2015 ? Sérieusement, c'est pas du jeu. Le monde de la musique alternative tire en rafales depuis le début de l'année de gros calibres sans s’arrêter, comment tu veux survivre ? J'en sais rien, et Birds in Row a rejoint les rangs de la milice armée : le groupe va sortir son nouvel EP Personal War le 30 Octobre chez Deathwish Inc. sans avoir prévenu personne ni en demandant leur avis, et en proposant même à ses potes de les aider. Ça te pose un problème ?




Après avoir écouté ceci, t'en auras probablement plus aucun. Les lavallois continuent de déverser leur hardcore mélo/chaos passionné et passionnant, grinçant et dégoulinant de partout, pour notre plus grand plaisir. "Weary", illustré par un clip de toute beauté illustrant au mieux le titre de l'album et très probablement son contenu lyrical, fait partie des 7 titres de Personal War, dont voici la tracklist ci-dessous :

01. Intro 
02. Torches 
03. O'Dear 
04. Weary 
05. Worried 
06. Snakes 
07. Marathon

Mais hey, le groupe ne s’arrête pas la : son objectif pour ses prochaines sorties, y compris Personal War, est d'aider leurs potes de la scène lavalloise à se faire connaitre, et de remercier les labels qui ont aidé le groupe dans son ascension. C'est ainsi que le 30 Octobre également sortira 3 autres nouveaux morceaux sur un split avec les gaziers oubliés de l'emoviolence français WAITC (ou plutôt We Are In The Country). Autant pour le hardcore torturé de Birds In Row que le screamo violent et chaotique de WAITC, ce split vaut le détour. Pas grand chose à rajouter de plus, la messe est dite. T'es prêt ? Moi non plus. RIP.



Bisous.






English translation :

How is it going to be possible to establish a concrete top 10 in 2015? Seriously, this isn't fair. The world of alternative music pulls in bursts since the beginning of the year lots of big calibers without stopping, how you can survive? I don't know, and Birds in Row has joined the ranks of armed militia : the band will release their new EP Personal War on October 30 at Deathwish Inc. without informing anyone or asking their opinion and even providing his friends to help them. You have a problem with that?

After listening to "Weary" (you can listen to the song above), you will not have any problems. The Laval boys continue to dump their melodic & chaotic hardcore, passionate and exciting, creaking and dripping everywhere, for our greatest pleasure. "Weary", illustrated by a beautiful videoclip who describes at best the title of the EP and probably its lyrical content, is one of 7 songs of Personal War, and here's the tracklist :

01. Intro 
02. Torches 
03. O'Dear 
04. Weary 
05. Worried 
06. Snakes 
07. Marathon

But hey, the band doesn't stop here: the goal for its upcoming titles, including Personal War, is to help their friends in the Laval scene to make themselves known, and thank them labels that helped the group for its ascent. Thus October 30 will also release three other new tracks on a split with the French forgotten emoviolence band WAITC (or rather, We Are In The Country). For the tortured hardcore of Birds In Row and the violent and chaotic screamo of WAITC, this split is worth seeing. Not much to add, the die is cast. You're ready ? Me neither. RIP.

XOXO.

mardi 1 septembre 2015

Hey les emokids : on est tous complètement passés à côté de Erevan.



C'est un nom que je n'ai jamais vu circuler ou que ce soit dans le milieu emo/screamo français, et même après avoir retourné les internets plusieurs fois, même Soulseek. La genèse de cette découverte est simple : lorsque je cherche sur l'internet français quelque chose qui semble ne pas exister dans cette scène, je me tourne toujours vers l'internet russe, car la vérité est sans appel : les russes connaissent mieux la scène screamo française que le public français lui-même. Les innombrables et très obscurs sites internet russes et les comptes VK crées en l'honneur du screamo français en sont la preuve... Et c'est donc sur un blog russe, psychoviolence, qui malheureusement n'est plus tenu à jour depuis l'an dernier, que j'ai trouvé le groupe que je déterre aujourd'hui du cimetière des groupes oubliés de notre scène.

Erevan a vu le jour en 1999, à St-Etienne. Jusqu'en 2006, les garçons écumeront les scènes françaises, ouvriront notamment pour The Sainte Catherines et Engine Down, recueillant les faveurs d'un des mecs de Belle Epoque sur une vieille interview, le tout dans une totale indifférence. Alors que putain, ces mecs ont juste réussi la parfaite fusion entre l'emo/indie US façon Mineral ou Sunny Day Real Estate, et le screamo à la française façon Belle Epoque... Mais moi, j'en ai décidé autrement, et j'ai décidé de redonner une seconde vie à ce groupe, qui mérite son quart d'heure de gloire.

Voici ainsi pour vous messieurs dames Mémorial, un album 12 titres de 51 minutes où les garçons y expriment des sentiments à fleur de peau, sur une musique sincère, chaleureuse et parfois corrosive. L'album porte ainsi bien son nom : un journal intime recueillant les douleurs de vie des stéphanois, chanté de manière aussi crue et désabusée que Chris Simpson. Mais il est aussi question de remise en cause de notre société, de nos dirigeants, de nos idéaux. Il y a même une grosse punchline lancée tout droit sur leur scène musicale sur le titre "Dans les loges" : "Dans les loges, on voit toutes les ficelles (et c'est assez moche à voir). Dans les loges, seuls ceux-celles qui savent ne s'attachent pas aux détails. C'est le rôle de ma vie". Et c'est toujours d'actualité aujourd'hui... Tout le monde pensait qu'il n'y avait jamais eu d'emo à proprement parler en France à leur période, mais hey, t'as oublié Second Rate, Dead¨Pop Club et RAVI, les versions françaises de Hot Water Music et de Samiam. Et donc désormais, tu sais également qu'Erevan existait, et peut-être que tu me remercieras pour ça. Le genre de trucs qui se chantait en sing-along en live, ou dans sa chambre. Mais c'est jamais sorti en LP, seulement sur CD, un disque devenu introuvable aujourd'hui. Durant cette heure de sensibilité et de catharsis, vous naviguerez dans un univers sonore mélancolique, partagé entre guitares cristallines, saccades post-hardcore, plans instrumentaux, et même quelques aspirations post-rock... On me dit dans l'oreillette que Juno n'était pas loin dans l'esprit des messieurs.

Je n'ai absolument aucune idée de ce que sont devenus les membres de ce groupe après Mémorial, et j'espère qu'ils tomberont sur cette petite review pour voir que ce qu'ils ont composé marqueront toujours les esprits avec le temps, et pour me dire ce qu'ils font de leur vie actuellement, et si elle est plus radieuse qu'elle ne semblait l'être en 2003. Ils auront finalement disparus en même temps que 90% de la fameuse "french way of emo". De simples étoiles parmi tant d'autres... Que je vous permets d'observer ci-dessous. Tout les textes du groupe sont disponibles en suivant le lien que j'ai glissé dans la description de la vidéo.

Bisous.





English translation :

That's a name I've never seen circulating in the French emo/screamo scene, even after searching for months in the internets, even on Soulseek. The genesis of this discovery is simple: when I search in the French internet something that seems to doesn't exist in the french scene, I turn back to the Russian internet, because the truth is clear: Russian people is more familiar with the French screamo scene than the French public itself, I mean, what the fuck? Anyway, the countless and very obscure Russian websites and VK accounts created for the glory of French skramz are the proofs... And it's in a Russian blog, psychoviolence, who still unfortunately not updated since the last year, that I've found the band that.

Erevan is born in 1999, in Saint-Etienne. Until 2006, these guys played several shows across France, opening for The Sainte Catherines or Engine Down, collecting favors from one of the dudes from the parisian screamo band Belle Epoque on an old interview, the whole in a criminal undifference. But I've decided to change this, and to give a second chance to this band.

Here's for you Mémorial, a 12-track album for 51 minutes where the guys express touchy feelings, on a sincere, warm and sometimes corrosive atmosphere. The album well worth its name: a diary collecting the life pains of the dudes, with the same kind of singing that Chris Simpson. But it is also about questioning of our society, our leaders, our ideals. There is even a big punchline launched straight on their music scene on the track "Dans les loges": "Dans les loges, on voit toutes les ficelles (et c'est assez moche à voir). Dans les loges, seuls ceux-celles qui savent ne s'attachent pas aux détails. C'est le rôle de ma vie". And it's still relevant today... Everyone thought that there's no proper emo bands in France during the active years of Erevan, but hey, you forgot Second Rate, Dead Pop Club and RAVI, french versions of Hot Water Music and Samiam. And now, you know that Erevan existed, and maybe you're gonna thank myself for that. This is the kind of stuff that we sang sing-along during shows, or alone in our rooms. Mémorial was never released on LP, only on CD, which is impossible to find even on Discogs... Well, during this hour of sensibility and catharsis, you will navigate in a melancholic musical universe, shared between crystalline guitars, post-hardcore jerks, instrumental parts, and even some post-rock aspirations... Someone told me in the headset that Juno was not far in the minds of the dudes during the composition.

I have absolutely no idea what happened to the members of this band after Mémorial, and I hope they will see this little review to see that what they have composed will again mark the minds with time, and to tell me what they are doing with their lives now, and if it's brighter than it appeared to be in 2003. they have finally disappeared at the same time that 90% of the famous "French way of emo." De simples étoiles parmi tant d'autres... Which I allow you to watch above. All the lyrics of the band are available by following the link I slipped into the description of the video.

XOXO.

jeudi 6 août 2015

Le screamo français a l'intention de plomber le reste de ton été.

Avec Chaviré, il était déjà démontré au début de cette année que le screamo français n'était pas mort, et que c'est par la jeunesse actuelle qu'il semblait renaître de ces cendres. Cet été, trois autres disques, autant interprétés par des papas du milieu que d'autres jeunes déterminés à en découdre, viennent raviver davantage cette flamme. Ainsi, voici ces albums/EP à ne pas louper, pour rendre votre été un peu plus sombre, histoire de vous protéger d'une chaleur devenue un peu trop écrasante ces derniers temps.


ANOTHER FIVE MINUTES - Half Empty





Après nous avoir livré un S/T très convaincant, plein de promesses, dont je vous avouerais avoir multiplié les écoutes, les Strasbourgeois de Another Five Minutes reviennent avec l'EP Half Empty nous livrer leur hardcore mélodique frontal et catchy teinté de skramz désabusé. Ça marche toujours aussi bien que le S/T, c'est toujours aussi sombre lyricalement, autrement dit un catharsis de qualité idéal à écouter les nuits d'été. Avec plus de spoken words ceci dit, un exercice risqué à un moment ou ce type de déclamation devient malheureusement fatiguant à entendre dans le hardcore, tant ce dernier est utilisé à tort et à travers. Mais ici, ça me semble justement utilisé et placé, pas trop maniéré (dieu merci on évite de tomber dans le La Dispute-like). C'est également moins véloce que les titres du single Love Like You've Never Been Hurt, mais ça n'affecte en rien la puissance de la décharge émotionnelle qui nourrit leurs titres. Les garçons avancent tranquillement, se font plaisir, et ça s'entend. Touchant, plaisant et revigorant.


POTENCE - Demo










L'air de rien, sans que personne ne se soit douté de quoi que ce soit auparavant, l'ex-frontman de Daïtro revient cette année, et il est pas content. Accompagné de mecs de Geraniüm et de Black Code, il nous délivre avec ses comparses un crust mélodique très librement inspiré du screamo. Ça s'appelle Potence, et comme le dit David, rédacteur de l'excellent blog Open Mind / Saturated Brain, "il faut s'imaginer Daïtro, mais énervé, violent et urgent". C'est un peu ça. Et ça défonce ! Pense Ekkaia, His Hero Is Gone... C'est violent, direct et frontal, et en même temps à fleur de peau. Ça commence à faire le buzz dans la screamosphère mondiale, et il y a fort à parier que ce n'est qu'un début... Un petit revival du screamo gras et borderline français façon Bökanövsky ? Espérons... Ils sont actuellement en train de composer des morceaux pour leur premier LP, j'ai déjà hâte de pouvoir écouter ça !


RAVIN - II





Vous savez à quel point j'aime ce groupe, si vous me suivez régulièrement. Grâce à eux, j'ai gagné deux LP de Secret Smoker (emo/post-hardcore US de grande classe) car j'ai fait découvrir ce groupe au frontman, et il a tellement aimé qu'il a tenu à me remercier avec ces deux disques et un petit mot trop gentil. Ravin, c'est un screamo underground très peu, TROP peu connu de notre scène, issu de Perpignan. J'avais chroniqué leur démo sortie l'an dernier le jour de la Saint-Valentin. Cette fois-ci, ça sort en été, et c'est encore plus lacrymal et violent. Ils sonnent comme encore moins de monde en France: pensez Eros + Massacre, We Came Out Like Tigers, Loma Prieta, puis les classiques français comme Mihai Edrisch ou The Third Memory... Vous obtenez un screamo lorgnant vers l'emoviolence, franc et sans compromis, plus brut et sauvage que leurs précédents morceaux. Et le bonus qui fait plaisir: tout est désormais chanté en français. Une plume fataliste et poétique, allant de pair avec des paysages sonores troubles, parfois carrément chaotiques. On a toujours affaire à quelque chose de précieux et d'éphémère filant dans nos oreilles à toute vitesse, telle une étoile filante, paraissant cependant blafarde de par le ton général du disque... Je ne pense pas que ce disque sortira des tréfonds des internets et des bacs des petites distros qui prennent soin de distribuer le disque, mais je ne saurais trop vous conseiller de tendre l'oreille à ce second effort si vous aimez le screamo brut et audacieux, celui-ci prouvant ainsi que le screamo français n'est pas mort, que c'était trop tôt pour lui de disparaître. Merci encore, messieurs.

"Quitte à reculer, reculons ensemble. Il y a tant de choses que nous avons choisies de conjuguer au passé et de regretter au conditionnel."

PS : à l'heure ou j'écris ces lignes, les lyrics des morceaux de l'album II telles qu'elles apparaissent sur la page Bandcamp du groupe sont dans le désordre. En espérant que ces messieurs s'en rendent compte ! ;)



CYCLAMEN - N.O.I.R.E.





En totale surprise, les manceaux de Cyclamen ont mis en ligne ces jours-ci leur deuxième disque, nommé N.O.I.R.E., un disque qui a vu le jour après bien des difficultés d'enregistrement, et qui a finalement été masterisé par le groupe avec un vieux lecteur à bandes. Derrière ce titre quelconque qui pourrait sembler quelque peu cliché se cache en fait un sens plus profond : "Nos Ornements Intègrent Rarement l'Elegance". Cet album, au-delà d'un simple brûlot screamo/hardcore qui sort de l'ordinaire lorgnant quelquefois vers le post-rock, est un essai plus ou moins complexe axé sur l'évolution de chacun, les choix que l'on fait, nos façons de vivre et de se comporter. "Écraser l'autre, dominer, c'est malsain, c'est un trait violent de l'être humain. Et je ne peux même pas m'excuser, dire pardon, car quand on est con, on est con." ("Parfois la vie...")

Il semble également que N.O.I.R.E. est une synthèse de ce que représente le milieu musical du groupe aujourd'hui, ses fardeaux, ses défauts, mais aussi ses plus beaux éclats de rage et de bravoure musicale, là ou s'épanouissent les trois garçons et pour laquelle ils bouffent des centaines de kilomètres dès que possible. Le côté sombre de cette synthèse semble s'exprimer sur le titre éponyme, le plus court de l'album. "Mais doit-on pour autant réduire la pensée à cette fragrance d'obscurité ? Pour beaucoup, l'ornement a cette portée. Noirs, nos ornements intègrent rarement l'élégance de la totalité de cette pensée. J'en arrive à me questionner sur mes idéaux". Ce texte soulève une vérité terrible, et rappelle qu'on ne doit pas avoir à se questionner si c'est pour vouloir dénoncer les injustices et les défauts de nos sociétés à cause de notre apparence, et également de ne pas avoir à se soucier du paraître pour être, dans le courant punk. Avec des morceaux instrumentaux où des nappes de violon viennent s'ajouter aux compos ("Le poids de l'envol"), ou carrément s'imposant comme pièce centrale ("Ils nous voient"), avec l'agressif "Nos pannes éphémères" où l'on tombe carrément sur une grosse mosh-part grasse et piquante, l'intriguant final "Les regards vides" au texte parfait, N.O.I.R.E. fait preuve d'une richesse phénoménale, et c'est ici le côté brillant de leur musique. D'autant plus que la résignation n'est pas maître-mot sur cet opus, quelques lignes appellent à tenir bon, à se faire confiance. C'est juste vraiment putain de dommage que la production ne suive pas... Après, c'est vrai, ça a son charme. Mais la richesse dont je parlais tout à l'heure, ça veut dire beaucoup de rythmes, de riffs, d'effets, et une musique un tant soit peu technique, ça mérite une meilleure mise en valeur. C'est pas leur faute et c'est d'autant plus triste. Après tout ce que je t'ai conseillé plus haut, si tu penses encore que le screamo français est mort, cet album blindé de courage, de persévérance et de vécu, te prouvera le contraire, et te montrera qu'il est encore plein d'idées et de messages, d'autant plus que Cyclamen, c'est du 100% DIY. Et gros big-up à la cover de "Weekend At The Fire Academy" d'Orchid que je te laisse trouver en écoutant l'album.




English translation:

With Chaviré, it was already shown earlier this year that the french screamo was not dead, and that it's by today's youth that seemed to rise from the ashes. This summer, three other records, as interpreted by the dads of the scene that other determined young people, are just came for rekindle the flame. So, here's the albums / EP not to miss, making your summer darker, to protect you from overwhelming heat.

After delivered us a very convincing S/T EP full of promises, which I confess I've listen to it a lot of times, The guys from Strasbourg, Another Five Minutes, return with the EP Half Empty we deliver their direct and catchy melodic hardcore tinted with disillusioned skramz à la Loma Prieta. It works just as well as the S/T, it's still dark lyrically, and it's a quality catharsis, perfect to listen in the summer nights. With more spoken words than before, a risky exercise at some point this type of declamation unfortunately becomes tiresome to hear in hardcore these days. But here, it seems to me it's precisely used and placed, not too mannered (thanks god we avoid falling into the La Dispute-like). It's also less swift than songs of the single Love Like You've Never Been Hurt, but it doesn't affect the power of the emotional discharge that feeds their titles. The boys quietly progressing, are making fun together, and you can hear it. Touching, pleasant and invigorating.

Without that nobody is doubting anything, the former frontman of Daïtro is back this year, and he's not happy. Accompanied by guys from Geraniüm and Black Code, they deliver us with his cronies melodic crust very loosely influenced by screamo. It's called Potence, and as David, editor of the excellent blog "Open Mind / Saturated Brain", said on his review of the band: "think along the sames lines as Daïtro but angry, urgent, violent". He's right. And it rips! Think of bands like Ekkaia, His Hero Is Gone... It's violent, direct, frontal, also full of sensibility. It's getting the buzz in the screamosphère, and it's a safe bet that this is just the beginning ... A small revival of the sludgy and borderline french way of screamo launched by bands like Bökanövsky? Hopefully! They actually writing songs for a new LP, I'm stoked about it!

You know how much I love RAVIN, if you follow me regularly. Thanks to them, I won two LPs from Secret Smoker (very good emo/post-hardcore from USA!) because I did listen this band to the frontman, and he liked it so much he thanked me with those two LPs and a very nice note. RAVIN is a little underground screamo band, TOO little known in our scene, from Perpignan. I reviewed their demo who was released last year on the Valentine's day. This time, it comes out in the summer, and it's even more violent and teary. Now they sound like even less people in France, think Eros + Massacre, We Came Out Like Tigers, Loma Prieta and french classics like Mihai Edrisch or The Third Memory... You get screamo peeping into emoviolence, frank and uncompromising, more raw and wild as the previous songs. And the bonus that gives pleasure: everything is now sung in french. Fatalistic and poetic lyrics, coupled with disordered soundscapes, sometimes downright chaotic. We always deal with something precious and ephemeral go away at full speed in our ears, like a shooting star, however, appearing pale by the overall tone of the record... I don't think this record will come out from the depths of internets and small distros that take care of distributing the record, but I would strongly advise you lend a ear to this second effort if you like raw and audacious screamo, this proving that french screamo is not dead. It was too early for him to disappear. Thanks again, boys.

"Quitte à reculer, reculons ensemble. Il y a tant de choses que nous avons choisies de conjuguer au passé et de regretter au conditionnel."

PS: at the moment where I write these lines, the lyrics of the songs on the album II, as they appear on the page Bandcamp of the band, are in the mess. Hope these gentlemen realize it! ;)

In total surprise, the guys from Le Mans, Cyclamen, have released these days their second album, named N.O.I.R.E., a record that was born after many difficulties of recording, which was finally mastered by the band with an old tape drive. Behind that title that could sound somewhat cliché actually hides a deeper meaning: "Our Decorations Rarely Integrate Elegance". This album beyond a simple rant screamo / hardcore unusual sometimes peeping towards post-rock, is a more or less complex test focused on the evolution of each, the choices we make our ways of living and behaving. "Écraser l'autre, dominer, c'est malsain, c'est un trait violent de l'être humain. Et je ne peux même pas m'excuser, dire pardon, car quand on est con, on est con." ("Parfois la vie...")

It also seems that N.O.I.R.E. is a synthesis of what is the musical milieu of the group today, its burdens, its flaws, but also its most beautiful bursts of rage and musical bravura, there or bloom the three boys and which they eat up hundreds kilometers as soon as possible. The dark side of this synthesis seems to be explained on the title track, the shortest of the album. "Mais doit-on pour autant réduire la pensée à cette fragrance d'obscurité ? Pour beaucoup, l'ornement a cette portée. Noirs, nos ornements intègrent rarement l'élégance de la totalité de cette pensée. J'en arrive à me questionner sur mes idéaux". This text raises a terrible truth, and recalls that you shouldn't have to question ourself if you want to report the injustices and defects of our societies because of our appearance, and also to not have to worry about the look,in the punk movement. With instrumentals where violin sheets are added to the compositions ("Le poids de l'envol"), or downright itself as center piece ("Ils nous voient") with the aggressive "Nos pannes éphémères" where one falls squarely on a big greasy and spicy mosh-part, and with the intriguing end "Les regards vides" with a perfect text, N.O.I.R.E. demonstrated a phenomenal wealth, and this is the bright side of their music. Especially since the resignation is not watchword on this album, a few lines call to hold on, to trust ourselves. It's just really damn shame that the production doesn't follow ... After that, it's true, it has its charm. But the wealth of which I spoke just now, that means many rhythms, riffs, effects, and music a little bit technical, it deserves a better development. It's not their fault and that's all the more sad. After all that I advised you earlier, if you still think that the French screamo died, this album shielded of courage, perseverance and experience, will prove you wrong and show you that it is still full of ideas and messages, especially as Cyclamen is 100% DIY. And a big-up for the cover of Orchid's "Weekend At The Fire Academy" which I let you find while listening to the album.

Prépare tes gencives : le split Raein / Ampere est en ligne.


En 2015, les groupes de screamo se sont visiblement donné le mot pour tous nous foutre un grand coup de pied retourné dans la mâchoire. Et c'est pas ce split qui va briser la chaîne. Mesdames et messieurs, voici votre nouveau bourreau : un split 8" où se confrontent Raein, figure emblématique du hardcore italien dont le morceau "Tigersuit" est le tube interplanétaire du screamo mondial, et Ampere, l'enfant direct d'Orchid né des riffs de Will Killingsworth, qui collectionnent les splits avec des groupes de renom et dont les morceaux ne dépassent quasiment jamais les deux minutes. Ce dernier dévoile tout simplement les deux groupes au meilleur de leur forme, alors qu'ils n'ont plus rien à prouver, si ce n'est donner l'envie, encore une fois, de tout casser en pleurant pour Ampere, ou d'hurler à l'unisson dans une sorte d'euphorie collective que seule Raein peut créer.

Le disque sort le 7 Août, il s'écoute ci-dessous, se pré-commande par ici, et tu peux éventuellement renforcer tes murs ou demander aux gens à côté de toi de s'écarter, au préalable. 2015 est vraiment un millésime grand cru pour le skramz. Putain de merde.

Bisous.




English translation:

It seems that in 2015, screamo bands have clearly planned to inflict us a back kick in the jaw. And this split will not break the chain. Ladies and gentlemen, here is your new executioner: a 8" split who confront Raein, the emblematic figure of the Italian hardcore whose song "Tigersuit" is the absolute interplanetary hit of the screamo scene, and Ampere, direct child from Orchid born from riff ofs Will Killingsworth, who collect split records with renowned groups, and whose songs almost never exceed 2 minutes. This simply reveals the two bands at their best when they have nothing to prove, otherwise to give the desire, once again, to break everything around you while crying with Ampere, or yelling in unison in a kind of collective euphoria that only Raein can create.

This record will come out on August 7, it can be listened above, you can pre-order it by following this link, and I advise you to consolidate your walls or ask people next to you to move far away from you to prevent damages, beforehand. 2015 is really a great vintage year for the skramz game. Holy fuck peeps.

XOXO.

vendredi 24 juillet 2015

Loma Prieta revient en Octobre avec "Self Portrait".



Présentement, on dirait un groupe d'indie-rock anglais formés de hipsters prétentieux aux goûts vestimentaires parfois douteux. Mais non, il s'agit bien de Loma Prieta, l'un des meilleurs groupes de screamo de ces dix dernières années, et il s'apprête à sortir un nouvel album. 3 ans après l'énorme (et inaudible en live) IV et le split avec Raein paru en 2013, le trio sortira le 2 Octobre prochain son cinquième album, Self Portrait. On a eu le droit à un petit descriptif de l'album sur la page Facebook du label de la bande, Deathwish Inc., et ça met quelque peu l'eau à la bouche :

"Self Portrait is the latest album from Loma Prieta; a ten-song masterwork recorded by Jack Shirley at The Atomic Garden Recording Studio (Deafheaven, Whirr, etc.). Opener "Love" layers unorthodox melodies amid a tangle of pensive, despondent vocals. These humanly complex qualities loudly bleed into every aspect of the album. Driven by feedback-drenched guitar work "Black Square", "Roadside Cross", "Net Gain", and "More Perfect" veer from one post-everything sub genre to the next, leading to the beautifully skewed "Nostalgia", a song that creeps from the haze with dark harmonic leanings. "Never Remember", "Merciless", and "Rings" venture down a similar crash and bang path before closer "Satellite" takes flight. An emotional epic that delves deep into introspection before finding total sonic obliteration."

Je fais confiance à vos notions d'anglais, au pire Google Traduction vous filera un coup de main. En attendant cet album, le groupe nous fait plaisir : l'un des titres du nouvel album, "Love", est d'ores et déjà disponible sur un 7" qui contient également un titre qui n'a pas été retenu pour l'album, mais qui a été composé pour celui-ci, avec le même producteur : "Trilogy 0 (Debris)". Cet EP reste dans la même lignée que l'album IV, mais cependant chaque titre est différent. "Love" fait dans la mélodie, dans un screamo plus léger qu'à l'accoutumée, alors que "Trilogy 0 (Debris)" reste dans un élan plus chaotique, bien qu'en délivrant des mélodies tout aussi éthérées et lacrymales, presque plus que jamais. Il y a même quelques parties de chant clair ! C'est vraiment chouette, ça se commande par ici, et ces deux titres s'écoutent ci-dessous, où vous trouverez l'artwork et la tracklist de Self Portrait, dont les pré-commandes seront lancées bientôt. Et petit bonus, vous trouverez également les dates de la tournée européenne du groupe. Une seule date est prévue en France, le 19 Août avec Touché Amoré et Newmoon. Soyez au rendez-vous !






1. Love
2. Black Square
3. Roadside Cross
4. Net Gain
5. More Perfect
6. Nostalgia
7. Never Remember
8. Merciless
9. Rings
10. Satellite



vendredi 17 juillet 2015

PASTEL t'en fera voir de toutes les couleurs avec "L'Acchiappanuvole".


Je parle d'en voir de toutes les couleurs, et voilà une photo en noir et blanc... COMPLOT. Mais non, ce n'est pas une musique uniquement sombre et désabusée que vous découvrirez avec PASTEL ! Ce duo nous provient d'Italie, et est actif depuis 2013. Après un split avec Merridew où figure le titre "Laminal", qui m'avait fait comprendre que le groupe avait un quelque chose de plus que les autres groupes n'ont pas, les italiens reviennent cette année avec leur premier album, L'Acchiappanuvole.

Et sur ce LP, les garçons nous délivrent un panel explosif de couleurs musicales. Aussi euphorique que vivace. Au premier titre, "Il Lancio Kàrmàn", on se croirait sur un album de Nine Eleven, avec cette instrumentation punk hardcore énervée et frontale et ce chant dur et vindicatif. Mais le final plus éthéré fait comprendre que le but des italiens est pas de faire du hardcore politique. En effet, tout le long de L'Acchiappanuvole, on navigue quelque part entre post-hardcore, post-punk, post-rock... Un métronome sonore aux riffs généreux et cristallins, croisés avec des saccades et des instants plus "méchants" (je pense notamment à l’enchaînement "I Love You, Tempesta" et "L'Alchimista"), donnant ainsi à l'univers de ce disque toute sa profondeur. Il faut s'imaginer Raein croisant The Tidal Sleep, et parfois Suis La Lune. D'autant plus que jamais ça ne s'essouffle, on ne finit pas par se lasser, car il y a toujours un élément qui nous fait sursauter, qui aiguise notre curiosité, notre sensibilité... Ceci dit, vous aurez peut-être un peu de mal à rester attentif au chant, dont l'intonation n'est pas celle que je préfère. C'est ce qui m'a toujours empêché d'apprécier pleinement le Rêve de Cassandre de 9/11...

Mais justement, ils semblent s'être penchés sur le problème, en proposant une version totalement instrumentale de cet album. Une riche idée, qui fait ainsi apprécier l'album d'une toute autre manière, sans la colère et la tension du chant, mais avec toute la fougue de l'instrumentation ainsi libre de s'exprimer et de nous enivrer. En dehors de ça, il y a de toute manière une piste dénuée de chant sur ce LP, "La Macchina Cantastorie", au ton bien plus lancinant et pesant que le reste du disque, qui fera plaisir aux plus barbus d'entre vous, bien qu'un glockenspiel et quelques notes de piano prennent soin d'attendrir le bout de gras. Quoique il en soit, c'est ici une très grosse démonstration de force que propose PASTEL avec ce premier long-jeu solide, varié et équilibré. On se plaira à divaguer dans leur univers sucré/salé... Ouais, ça se déguste, et c'est justement aussi coloré et contrasté qu'un arlequin. 

Bisous.





English translation :


I speak of seeing all the colors, and that's a picture in black and white ... CONSPIRACY. But no, this is not only a dark and disillusioned music you will discover with PASTEL. This duo comes from Italy, and is active since 2013. After a split with Merridew which contains the title "Laminal", which made me understand that the band had something more than other bands don't have, the Italian boys are back this year with their first album, L'Acchiappanuvole.

And on this LP, the boys deliver us an explosive array of musical colors. As euphoric as perennial. On the first track, "It Lancio Karman", it's like a Nine Eleven album, with this frontal and edgy hardcore/punk instrumentation, and the vindicative and rude singing. But the ethereal final made it clear that the purpose of the duo is not to make political hardcore. Indeed, throughout L'Acchiappanuvole, we navigate somewhere between post-hardcore, post-punk, post-rock ... A metronomic sound with generous and crystalline riffs, crossed with jerking and tormented moments (I’m thinking of the duo "I Love You, Tempesta" and "Alchimista"), Thus giving to the universe of this record its depth. You have to imagine Raein crossing roads to The Tidal Sleep, and sometimes Suis La Lune. Especially since it will never ran out of breath, we can't be tired because there is always something that makes us jump, which sharpens our curiosity, our sensitivity... That said, you may have a little trouble to remain attentive to the song, whose intonation is not the one I prefer. This is what has always prevented me from fully appreciate le Rêve de Cassandre of 9/11...


But precisely, they seem to have studied the problem, proposing acompletely instrumental version of the album. A great idea, which allow us to appreciate the album in a totally different manner, without the anger and tension of the singing, but with the enthusiasm of an instrumentation free to express herself and take us away. Apart from that, there are anyway a track devoid of vocals on the LP, "La Macchina Cantastorie", a more throbbing tone and heavier than the rest of the record, which will please to the most bearded of you, while a glockenspiel and a few piano notes carefully soften the end of fat. This is a very large show of force that offers PASTEL with this solid and varied LP. You'll enjoy to wander in their sweet / salty universe... Yeah, this record is savorous, as colorful and contrasting as a harlequin.

XOXO.