mercredi 14 février 2018

MUSIC OVERLOAD / EMOTIONS OVERFLOW #7


Ah, bah on dirait bien qu'il faut que j'intervienne, tant l'actu musicale s'emballe. Entre la jolie découverte awakebutstillinbed qui joue la carte d'un midwest emo très fortement teinté de punk voire même de screamo, et le jour assez fou du 13 Février où sont simultanément parues un excellent split Coma Regalia / Drei Affen (screamo dans la grande tradition du genre VS screamo légèrement influencé crust), des vidéos du troisième concert des québécois-es de Dianacrawls (screamo intense et un peu jazzy avec des membres de Commuovere et The Ultimate Screamo Band) et premier avec leur nouvelle guitariste, et un split de folie entre SeeYouSpaceCowboy et SECONDGRADEKNIFEFIGHT, soit le duo de tête de ce que les internets aiment appeler sasscore, ou scenegrind... Grosso modo ce qui sonne en 2018 comme Me And Him Call It Us, Heavy Heavy Low Low ou Daughters, bah y'a de quoi s'amuser ! Et en prime, il y a de l'emo qui rend hommage à Final Fantasy ainsi qu'une magnifique découverte à la toute fin, je ne vous en dis pas plus, j'espère simplement que ce disque vous attendrira autant qu'il a pu le faire avec moi. allez, on compile tout ça ci-dessous, et on laisse exploser les feels et les meubles.

MES PRÉCÉDENTS ARTICLES :

MUSIC OVERLOAD / EMOTIONS OVERLOAD #6
Les tops 2017 du dictionnaire de l'emo

◈ MUSIC OVERLOAD / EMOTIONS OVERLOAD #5




COMA REGALIA / DREI AFFEN 7" SPLIT :



Comme dit plus haut, on sait immédiatement à quoi on a affaire quand on voit Coma Regalia quelque part. Un screamo rapide, intense, raw, et il m'est d'avis que les chansons de ce split font partie des meilleurs du groupe ! Aux côtés de Coma Regalia figure les espagnol-e-s de Drei Affen, qui reste fidèle également à ce qu'iels font depuis leur premier album : un screamo parfois proche de l'emoviolence, avec quelques influences crust, massif et dissonant.

"I can't trust you but I can't trust anyone.
Not waking but also not dreaming.
Barely breathing.
How did I find myself here?" - coma regalia

"Lucho con todas mis fuerzas. 
Lucho en dirección opuesta. 
El viento golpea mi cara. 
El frío me hiela el alma." - drei affen

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AWAKEBUTSTILLINBED - WHAT PEOPLE CALL LOW SELF-ESTEEM IS REALLY JUST SEEING YOURSELF THE WAY THAT OTHER PEOPLE SEE YOU



Une chouette surprise rafraîchissante que ce LP au nom interminable composé par awakebutstillinbed, sorti chez Tiny Engines, à la croisée de l'emo midwest et du screamo ("Safe" en est un parfait exemple). Un groupe tout jeune, qui semble très bien maîtriser son sujet, malgré quelques imperfections qui sonnent pourtant joliment à nos oreilles, pour peu que l'on soit sensible aux émotions brutes. Une spontanéité d’exécution très punk, un chant complètement saturé, délicieusement faux parfois, des mélodies irrésistibles, ça me rappelle un peu ce que j'adore sur le premier LP de Sorority Noise, chez Jeff RosenstockAlgernon Cadwallader... Un disque nécessaire pour se donner du baume au coeur et une motivation quand les matins sont compliqués. Mention spéciale au fabuleux titre "Fathers".

"all the failures of our fathers can't define us. if all that weight fell on our shoulders, who could blame us? our anxieties and fears can't control us if all their thoughts fall on deaf ears. 

I erase these memories, and I try to reconstruct myself to fit into this life. you might want to be someone else but what good would that do you if all this weight falls on your shoulders?"

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UNTOLD WANT / OSTRACA / VRIL / COMA REGALIA - SPLIT 10"



2 découvertes, une confirmation et un classique : le programme de ce chouette 4-way 10". Untold Want propose un hardcore chaotique, légèrement bagarre, assez raw, bien percutant, Ostraca prouve qu'ils sont toujours tout en haut du panier du screamo américain actuel en prenant soin de rester fidèle à ses ambiances enivrantes et à ce côté presque insistant de leur musique, genre "t'en as eu assez ? Ben y'en a encore !", Vril est une chouette découverte, un screamo ni chaotique ni conventionnel mais un subtil mélange de soubresauts, de mélodies et de cassures, un peu moshable. Et Coma Regalia font toujours ce qu'ils savent bien faire, avec passion et amour !

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NIBOOWIN - BREATHING



Old Soul est mort, et ce groupe manque encore énormément... Mais de ses cendres est né un groupe tout aussi grandiose : Sur leur premier album, Breathing, Niboowin prend les influences les plus sombres de Old Soul, y ajoute du crust et encore plus de screamo, et on obtient ainsi une bonne demi-heure de musique compacte, violente, massive, hypnotisante. Un bloc de noirceur avec des élans de beauté ici et là, qui permet au disque de ne pas être uniquement suffoquant, et de ne pas rendre son nom ironique.

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SEEYOUSPACECOWBOY / SECONDGRADEKNIFEFIGHT - SPLIT 7"





9 chansons, 9 assauts à grand coups de breakdowns, de grind tranchant et de noise furieuse, catégorie ceinture blanche. Un split pas loin de devenir iconique sur cette scène, et j'aime toujours autant SeeYouSpaceCowboy iels excellent dans l'art de sonner bas du front et complexe en même temps. SECONDGRADEKNIFEFIGHT ponctue sa musique de samples, en enchaînant grind et mathcore à une vitesse infernale, noyant le tout sous un océan de noise ajoutant de la violence à sa musique. Le split infernal, mais dans le bon sens du terme !

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KNIGHTS OF GANYMEDE - S/T


Shawn Decker est présent plusieurs fois dans cet article, haha ! Il s'agit en effet d'un nouveau side-project crée avec Shaun Thisismenotthinkingofyou. Mais il fallait que je cale ce disque avant de publier cet article : il est sorti quelques heures avant que ce post soit en ligne... Je me suis réveillé là-dessus, et il réalise le rêve de pas mal d'emokids : un disque 10 titres quelque part entre emo 90's et post-hardcore, inspiré des premiers At The Drive-In, The Jazz June et Piebald, complètement inspiré par Final Fantasy... State Faults avait frôlé le sujet via certaines paroles et titres de morceaux, mais Knights Of Ganymede fonce tête baissée dans l'histoire du jeu vidéo, avec une musique quand même un peu plus accessible. Même si l'on ne capte pas les références au jeu, ça reste un très bon disque plein d'énergie, de rythmes et de mélodies qui restent en tête

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THE SYLVIA NORTH STORY - (III)



Ils tiennent leur promesse : The Sylvia North Story sort son troisième EP mensuel, enregistré en 2H, cette fois-ci proposant un screamo aux accents 90's post-hardcore avec quelques accents... Psychédéliques ? J'aime beaucoup ce petit côté chaotique et cette pédale wah-wah qui donnent sa personnalité à ce disque. Et cette dernière track qui sonne presque comme du black metal de fond de cabane norvégienne, assez fantastique haha ! C'est fou de voir comment ce qui sonne presque comme une impro rend au final assez bien travaillé et personnel. Toujours aussi hypé pour ce projet !

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DIANACRAWLS - LIVE SET w/ MASSA NERA & TDOAFS @ GEIST HOUSE, MONTRÉAL, 11 FÉVRIER 2018




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DYM - RAY'S FRONT TEETH


Dans la douceur d'une nuit paisible, sur la fin d'une grippe virulente, mais s'en allant sur des airs de paix et de soulagement, découvrir un disque tout aussi soudain que tendre, quelle satisfaisante sensation. Dym a sorti Ray's Front Teeth en mi-Décembre 2017 et fait partie de tout ces trésors d'emo-punk mixés et masterisés (et parfois joués) par Joe Caithness, j'ai découvert ce groupe un peu sur le tard via mon petit épluchage hebdomadaire des bacs virtuels de Stonehenge Records, avec le petit lait de noisette chaud nocturne quotidien, et juste : wow. Un disque totalement prenant, qui nous embarque vers quelque chose d'unique, très introspectif, qui monte crescendo et devient soudainement très virulent et cathartique, avant de doucement redescendre, s'apaiser, puis se ravive de plus belle... De douces brises d'été, qui parfois deviennent bourrasques. C'est ultra cheesy dit comme ça, mais c'est exactement ce à quoi me fait penser ces 6 morceaux, qui m'évoque ce que j'adore chez Human Hands, ce qui fait mouche chez Unwound, et ce qui fait la particularité de la scène emo anglaise, en dehors de tout ces trucs twinkle et garage. Nope, là on parle du vrai, du Dischord Records-esque, et c'est vraiment trop beau. Je ne saurais que vous conseiller de l'écouter seul avec vous-même, dans un moment d'intimité, de paix intérieure ou de frustration, de vous laisser emmener, puis bercer...

Take care. 

jeudi 1 février 2018

MUSIC OVERLOAD / EMOTIONS OVERFLOW #6



● Je vous avais prévenu que je comptais redonner une vraie vie au blog en 2018. Eh bien j'essaie de tenir ma promesse : j'essaierais de garder le rythme des MUSIC OVERLOAD / EMOTIONS OVERFLOW, mais j'essaieraos aussi de faire des articles un peu différents, de refaire des reviews plus conséquentes sur un seul disque, on verra bien, mais j'ai envie d'écrire à nouveau... En espérant que j'arriverais également à vous faire découvrir des trucs qui vous plairont et vous inspirerons !

MES PRÉCÉDENTS ARTICLES :



DÉRACINÉ - S/T



À mon retour d'une soirée de Nouvel An où j'ai plus passé mon temps avec du guacamole, du houmous et du Club Mate qu'à danser et raconter des potins, j'ai pu constater que dès le 1er Janvier, le screamo game n'avait pas le temps : 7h30 du matin, notification sur Facebook : Shawn Coma Regalia qui poste à propos d'un énième side-project qu'il a sorti sur son label Middle-Man Records. Je me suis empressé d'aller écouter ça, et chouette surprise : c'est un projet avec Adam Ciresi de Carrion Spring au chant ! Ce projet s'appelle Déraciné, et c'est ni plus ni moins que 20 titres expédiés en 8 minutes environ. Non, ce n'est pas du grindcore bas du front, mais bien du screamo à la limite de l'emoviolence, plutôt mélodique mais quelquefois assez gras, un peu metal. 

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ZAMPLER #10 - GODDAMN BUGS WHACKED US, JOHNNY



Le jour-même de la sortie du S/T de Déraciné, David du blog Open Mind / Saturated Brain sortait le Zampler #10 de son label Zegema Beach Records, proposant 9 titres inédits, certaines sont des enregistrements live, d'autres des faces B, et il y a quelques singles de futurs albums, je pense notamment au morceau de The Ultimate Screamo Band, "À l'article de l'amour". Encore une chouette playlist, qui permet de découvrir les dernières perles du label, et qui m'aura par exemple fait redécouvrir, entre autres, l'excellent screamo de Truman via leur EP ma doi sorti l'an dernier, un EP fortement teinté de post-metal et de sludge, qui plaira notamment aux fans d'Ostraca...

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WELK - SEIN



Imaginez un mélange subtilement dosé entre Birds In Row, Déluge et Oathbeaker ? Welk est en substance ce que donne ce mix rêvé. J'ai découvert ce groupe sur le tard, en ce mois de Janvier, avec leur EP Sein. D'atmosphères éthérées en blast beats écrasants, en passant par des cassures hardcore punk, les allemands nous captivent du début à la fin de cet album avec des morceaux débordant de puissance et de beauté, où l'intensité ne fait que monter crescendo (avant de s'essouffler un peu sur le dernier morceau...), où il y a toujours un petit quelque chose pour nous surprendre, capturer notre attention.

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HAIRSPRAY QUEEN - CASSETTE



L'une de mes énormes surprises de ce début d'année s'appelle Hairspray Queen, et ce serait vraiment trop cool si la référence est tirée du morceau de Nirvana du même nom. Dans ce groupe joue des membres de Lovesick et I Eat Rocks, et il nous propose un post-hardcore D.C style, avec beaucoup d'effets sur la voix et les guitares. C'est plus que recommandé si vous aimez Rites Of Spring, Criminal Code, Praise... Vraiment, c'est ultra bien et vénère à souhait.

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SEEYOUSPACECOWBOY / SECONDGRADEKNIFEFIGHT - SPLIT 7"





Le sasscore est plus que jamais dominé par SeeYouSpaceCowboy avec ce nouveau morceau au titre ma foi très pertinent : "Stop Calling Us Screamo". C'est toujours rempli de breakdowns dévastateurs et d'influences Daughters et consors, et c'est présent sur un split avec le noisegrind chaotique et  de SECONDGRADEKNIFEFIGHT. Ce split peut causer beaucoup de dommages à la nuque et à vos meubles...

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THE SYLVIA NORTH STORY - (I) & (II)



Les membres d'algae bloom ont lancé en Décembre 2017 un projet très intéressant, The Sylvia North Story, au travers duquel ils enregistreraient un disque chaque mois, en une seule session. Le tout premier proposant un screamo / post-hardcore plutôt porté sur les ambiances et un son chaleureux, quand le second sorti ce mois-ci est plus chaotique, expérimental et expéditif. Je suis très curieux de voir jusqu'où ce projet peut aller et jusqu'où il peut s'ouvrir, comment Matt et Leigh vont réussir à trouver autant d'inspirations, d'idées, en des laps de temps aussi courts. Cela revient en quelque sorte à l'essence-même du screamo : cathartique, éphémère, imprévisible. Et c'est en ça que je reste très attentif à ce projet. D'ailleurs, je ne suis pas inquiet sur le rendu musical : ils sont déjà excellents via algae bloom, ils restent au top chez TSNS.

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SOLITONE - LAME DE FOND



Curieusement, avec tou-te-s les emokids qui y sont passé et qui y résident encore, Il n'y a guère que PAST qui représente un peu cette scène sur la scène bordelaise, en dehors des orgas et des distros / labels. Solitone corrige enfin cette injustice depuis l'EP Première Vague paru l'an dernier, comptant en son sein Yannick Voice Of The Unheard Records au chant, a.k.a the_used_prophet (que l'on retrouve cité sur "Les Naufragés Du Mauvais Temps") sur l'un des forums les plus pénibles (et parfois cool) de l'internet emopunk. J'ai l'impression d'entendre assez souvent de ce genre de cri scandé dans l'emo en ce moment, j'ai toujours du mal à la première écoute de ce genre de chants, mais avec le temps, quand le moral ou le moment propice s'y prête, ça passe mieux. Et musicalement, c'est plutôt posé, plein de tension mais jamais dans l'urgence, c'est plus dans l'introspection que dans les explosions rythmiques, et y'a aussi pas mal d'Amanda Woodward dans les guitares, dans "Tourner La Page" (le tout meilleur morceau du disque) ou "L'Imposture se Discerne" qui me laisse imaginer ce que donnerait une version plus "raw" de Sed Non Satiata période Mappo. Ça parle d'essayer de tenir bon face aux coups durs qui nous plombent le moral, face aux rouages de la société qui nous écrasent, ça rappelle aussi qu'on ne laissera pas seul-e-s les personnes souffrantes de dépression. Solitone a ainsi composé un chouette second EP, sincère et passionné, et ne s'arrêtera sûrement pas là.

Ah ouais et tant qu'on parle de Bordeaux, R.I.P Gasmask Terror, je les aurais jamais vus :'(
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LA NAUSÉE - EMPTY-FULL SPACE



Un duo parfait sur le papier, et de très chouettes compositions à l'arrivée. Gabriel Commuovere et Shaun Thisismenotthinkingofyou ont crée ensemble La Nausée, un projet screamo aux fortes saveurs jazz. Chacun excelle sur son instrument, et à la voix. C'est vraiment beau, on reconnaît entre mille le style de Shaun à la guitare, sa tonalité si triste et douce à la fois. J'aime beaucoup ces trois morceaux (dont un interlude instrumental), et j'espère que d'autres titres seront composés, même si ce n'est pas simple de le faire lorsque que l'un est en Angleterre, l'autre au Québec.

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CANINE - BOILING DROPS IN AN ICE-COLD WATER



On en parle vraiment trop peu sur la scène punk / hardcore française, mais en (f)rance, il y a un groupe marseillais, Canine, qui fait partie des groupes absolument nécessaires à la scène et autour, pour ce que le groupe raconte et revendique. Je vous avais fait découvrir leur musique avec le titre "No one like tough guys", sur la compile Le monde ou rien... Les voilà de retour avec un 2ème disque, Boiling Drops In An Ice-Cold Water, un disque où il est encore très clairement question de déconstruction, de prises de position ferme et concrète, d'appels à l'insurrection, au changement, et à ne jamais oublier l'amour de soi. La place de l'homme blanc cis-hétéro, la police, la condition animale, le capitalisme, la dépression... Chaque sujet est traité avec passion, force et conviction, dans une musique un peu fourre-tout certes mais toujours passionnante, pleine de soubresauts, qui touche tant au screamo pur jus qu'à du post-hardcore, avec quelquefois des excursions vers le post-rock, du spoken word assez récurrent, un ensemble qui me rappelle souvent des groupes comme Another Five Minutes ou La Petite Mort / Little Death, des influences At The Drive-In assez évidentes me semble-t'il, et j'aime beaucoup cette façon de développer leur univers avec une certaine dose de spontanéité, de fougue, malgré le sérieux des sujets qu'ils traitent... J'ai hâte de croiser leur route un jour ! N'hésitez pas à en parler autour de vous, tant il est important d'avoir, en 2018, des groupes liés à la scène emo qui remettent sur la table des sujets qui parfois au sein-même de cette scène sont parfois pris trop à la légère.

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PLEASE, BELIEVE! - ...IN POTENTIAL



Quand Bonehouse est censé splitter mais qu'au final ils n'ont pas vraiment envie de le faire, ça donne Please, Believe!. Ils démontrent avec ...In Potential que l'emo écossais aime toujours autant tricoter, et c'est vraiment superbe, et terriblement envoûtant... C'est sans surprise que ça rappelle dans l'ensemble Bonehouse ou des groupes comme Carson Wells, mais en plus introspectif, moody et grave, c'est complètement dans ce que j'adore écouter en ce moment : ce genre d'emo  / post-hardcore très chaleureux, riche en guitares et en mélodies aussi saccadées que douces. J'y retrouve également pas mal d'influences "Julien Paget" à la guitare, notamment les idées qu'il a eu pour Baton Rouge et Y de Daïtro... Le plus beau disque d'emo de ce début d'année, à n'en point douter, foncez l'écouter. Plus je l'écoute, plus j'en suis amoureux... J'ai pas vraiment de mots supplémentaires qui me viennent en tête pour exprimer ce que je ressens avec ce disque, mais je vous assure qu'il vaut le détour.

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LOCKTENDER - FRIEDRICH


Pour être honnête, j'aimais pas vraiment Locktender jusque là, j'avais surtout du mal avec les growls très bas qui ne semblaient pas du tout coller avec l'univers musical du groupe, mais lors d'une matinée de Dimanche, relativement tôt et sous la brume, j'ai pris le temps de découvrir Friedrich, leur nouveau LP, avec une oreille différente de la dernière fois où je les ai écouté, il y a quand même plusieurs mois. Eh bien je suis heureux de les avoir re-découvert sous un autre angle : c'est un disque long, exigeant, massif, profond, un habile mélange de post-metal aussi lourd qu'atmosphérique, et de screamo à la The Saddest Landscape. Comme chacun de leur disque, celui-ci explore la vie et les sentiments d'un artiste, ici le peintre Caspar David Friedrich. Ce disque donne l'impression d'un vécu extrêmement pesant, tourmenté, mais plein de force en même temps. Très intéressant à approfondir, et un très bon disque dans lequel se plonger quand le temps est gris dehors, et que l'humeur est sombre.

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SLOW BLOOM - HEX HEX HEX


L'une de mes plus grandes frustrations de ces dernières années est le hiatus jamais annoncé de State Faults (anciennement Brother Bear, dont j'ai encore un t-shirt !), quartet screamo / post-rock de Santa Rosa, California. Ils ont laissé deviner à leur auditoire un amour certain pour la musique obscure des années 80 et le grunge, via ce que semblait devenir State Faults au vu des dernières sessions studio qu'ils ont posté sur leur page Facebook et les quelques instants gloomy de Resonate / Desperate. Ces nouvelles inspirations musicales les ont amené à mettre State Faults en sommeil et le faire en quelque sorte muter en une nouvelle entité, Slow Bloom, ou le frontman hurle toujours à plein poumons, avec des titres de chansons rappelant pas mal les thèmes lyricaux et les noms des morceaux de State Faults, mais avec un univers musical fortement différent. Plutôt proche de Ceremony et du garage punk sur leur premier EP, Hex Hex Hex les voient évoluer et ouvrir leur musique à des influences presque pop (si le refrain de "Sarcophaguts" ne vous reste pas en tête, je ne sais quoi faire pour vous...), avec encore plus d'énergie et de fun façon At The Drive-In, mais en gardant toujours cette note de tension qui flotte dans l'air de chacun de leurs morceaux.

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ONE DYING WISH - PAURA DI FARCELA


Alors ça, c'est le genre de découvertes de dernière minute que j'adore : je l'ai faite au moment de boucler l'article... Le truc auquel tu ne t'attends pas, qui te scotche, qui prend tes tripes et les retournent. One Dying Wish (rien qu'au titre, on sait déjà à peu près à quoi s'attendre au vu de la référence !) est originaire de Turin, et ils jouent un screamo plein de riffs de feu dans la droite lignée de la scène italienne, avec une généreuse utilisation de la pédale de réverb', rapprochant leur musique des grandioses Cease Upon The Capitol, avec un petit quelque chose de plus chaotique et de plus inquiétant. Mais o.g italian skramz oblige, on est toujours dans la profonde mélancolie et des mélodies mémorables, façon Shizune. Un bon petit banger de 4 titres qui prend même un petit élan black metal sur "Almeno il tuo sguardo".

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D'AUTRES TRUCS COOL :

• Deszcz - III  //  Le neocrust antifasciste et vegan polonais revient donner une pure rouste avec un disque rouleau-compresseur, qui parfois rappelle Potence dans ses instants screamoïsants, comme il évoque Ancst dans ses accents les plus metal et agressifs. Assez impressionnant...



• Centuries - The Lights Of This Earth Are Blinding  //  5 ans qu'on attendait un nouvel album, et la raclée que met ce disque a valu l'attente. Ça ressemble à une version sludge de Majority Rule, les influences metal ont un peu pris le dessus sur le d-beat, mais ça reste gras, rapide et massif comme on les aime.



• Terrible Love - Doubt Mines  //  Au départ un all-star band avec des membres de Funeral For A Friend, Bastions, Grappler, Goodtime Boys, Crocus... Il ne reste désormais à priori que des ex-Bastions, avec un nouveau chanteur qui reste dans le même registre vocal que Jon, en un peu plus aigu. Doubt Mines reprend les bases de la musique de Terrible Love, en donnant la part belle aux mélodies, en aérant leur compositions, en les rendant moins pesantes.



• Giver - Where The Cycle Breaks  //  Un revival très plaisant et revigorant de l'époque The Suicide File / American Nightmare du melodic hardcore, avec quelques éléments plus modernes qui semblent hérités de la scène anglaise. Une bonne patate, du two-step, des gang vocals et des feels, une production qui dessert à merveille des compos qui vont droit à l'essentiel.




Take care.