jeudi 25 juin 2015

Suis La Lune suit sa lancée vers les étoiles avec "Different Perspective".



Le soleil, la chaleur de plus en plus présente, les barbecues qui commencent à ressortir, toi qui recommence à claquer ta thune dans des boissons bien trop chères, et surtout les statuts Facebook des gens se plaignant de la chaleur : ça y'est, c'est l'été ! Mais Suis La Lune ne l'entend pas de cette oreille. Avec "Different Perspective", les suédois continuent à exécuter des mélodies cristallines et lacrymales, tout en incorporant des riffs plus lourds, accentuant ce sentiment de tristesse, de catharsis. Ce titre est issu de Distance/Closure, un EP 4 titres qui sortira le 31 Juillet, déjà disponible en pré-commande chez Topshelf Records, et bientôt sur quelques distros européennes, ce qui ma foi est très avantageux pour nous. Ce gars avec une photo de profil Facebook en faux 3D qui demande à chaque groupe du roster Topshelf si leur disque va être distribué en Europe, c'est moi.

Même si le ton s'obscurcit, la sensibilité est encore là, et on continue à voir les étoiles. Ce titre défonce, et il est en écoute juste en-dessous.

Bisous.



English translation :

The sun, the heat more and more present, barbecues who start out, you who begins to smack your dosh in too expensive drinks, and the Facebook status of people complaining of heat: that's it, it's summer! But Suis La Lune doesn't hear it that way. With "Different Perspective", the Swedish boys continue to execute crystalline and tearing melodies, while incorporating heavier riffs, accentuating this permanent feeling of sadness, catharsis. It comes from Distance/Closure, a 4-track EP which will be released on July 31, already available for pre-order at Topshelf Records, and soon in some European distros, which my faith is very advantageous for us. This guy with a Facebook profile picture in false 3D which asks to each band of Topshelf roster if their records will be distributed in Europe, it's me.

Although the tone gets darker, the sensitivity is still there, and we continue to see the stars. This song is pure dope, and you can listen to her above.

XOXO.

mardi 9 juin 2015

Ne te fies pas au nom : Grand Terminal démarre en trombe.


La toute première fois que j'ai écouté ce groupe, c'était à peu près au moment où cette démo est sortie, en 2012. Soit à une époque ou j'étais pas encore tout à fait réceptif au punk DIY. Autant leur musique m'avait emballée, autant la qualité de l'enregistrement m'a totalement dissuadé d'aller plus loin, d'autant plus que j'avais vraiment des écouteurs de merde. Une sensibilité musicale bien plus ouverte et un casque stéréo (presque) digne de ce nom plus tard, l'un des garçons de Grand Terminal m'a envoyé un mail quelque part en Janvier ou en Février de cette année, où il m'a écrit qu'il est un lecteur fréquent de mon blog, et simplement pour me présenter son groupe. Je suis ainsi allé tendre une oreille toute neuve à leur démo, et cette fois-ci, ce fût le coup de cœur.

Grand Terminal, c'est le side-project de Tobaïas, un groupe de screamo originaire de Bourg-En-Bresse auteurs jusqu'à présent de 2 EPs. Via ce side-project, les garçons ont voulu explorer une autre facette de leur style musical, transmettant la colère sur un ton plus mélodique, délivrant un emo-punk qui pourrait paraître dur et fataliste, mais qui s'avère finalement chaleureux. Un ton général qui sonne qui sonne comme un vrai motivateur, un appel au courage, une main tendue pour justement tenir bon dans la banalité.

Alors que "Frustration" tend plutôt vers le lâcher-prise, parlant de ce sentiment qu'illustre ce titre, vouloir à tout prix ce que l'on a pas, alors que l'on a déjà tout le nécessaire. "La suite des événements" évoque plutôt un sentiment inverse : tenir bon dans ses choix, ses idées, quoi qu'il advienne. "J'irai droit dans le mur et le bilan sera terrible. Et pourtant je veux y croire, un combat sans conviction est un combat perdu". Des textes à la fois sensibles et engagés, soutenu par un indie-punk aux guitares généreuses en distorsion, comme si ils avaient deviné le retour du fuzz à outrance dans le punk. Pensez Bâton Rouge, ou Naï Harvest sans son évolution garage... Il y a une tension, un fil conducteur, mais jamais il ne nous étrangle, il nous guide simplement là où l'on tisse notre propre destin, qu'il soit bon ou mauvais, chaque jour qui passe.

Ce n'est la que leur première démo certes, mais ce sont déjà de beaux recueils, simples mais plutôt solides. La preuve, ils fonctionnent encore très bien 3 ans après leur sortie. Ça sonne pas moderne, ça sonne pas vraiment old-school. Y'a du grain, ça braille, ça joue, et c'est ça qui compte : un punk rock modeste, à fleur de peau, qui va à l'essentiel. Les garçons nous préparent un disque pour 2015, j'en suis tout excité !

"On file remplir nos poches trouées et chaque jour un peu plus on grave dans le sol l'empreinte de nos pas pressés. Sauf qu'ici nos boulevards n'ont pas d'étoiles. Sous les pavés la crasse."

Bisous.






English translation:

The very first time I've listened to this band, it was at the moment this demo was released, in 2012. At a time when I wasn't quite receptive to DIY punk. As good as the music was, the quality of the recording has completely dissuaded me to go further, especially with the shitty headphones I owned at this time. Later, with a way more open musical sensibility and a stereo headset who was worth the name, one of the guys of Grand Terminal has sent me an e-mail somewhere in January or February this year, in which he wrote me that he's a regular reader of my blog, and also to present me his band. I went to lend a brand new ear to their demo, and this time, it was a dead on.

Grand Terminal is a side-project of the french screamo band Tobaïas, who released 2 EPs until now. Via this side-project, the boys wanted to explore a different side of their musical style, conveying anger in a more melodic way, delivering an emo punk who seems to be rude and percussive at first, but it turns out to be warm. A tone who sounds like a real motivator behind some spleens, a call to courage, a helping hand to bear our usual boredom.

As "Frustration" tend to be more a more layback kind of thing. The name fit since it's talking about this feeling of frustration when you want something you can have at all cost even so you already have everything that you need. "La suite des événements" is more about the opposate feeling : holding on on his choices, his ideas, whatever happened. "J'irai droit dans le mur et le bilan sera terrible. Et pourtant je veux y croire, un combat sans conviction est un combat perdu". Texts full of sensibility, engaged,  backed up with an indie-punk full of guitars generous with distortion, as if they could have predicted the actual return of an overly present fuzz in the punk scene. Think about Bâton Rouge, or Naï Harvest withou his garage evolution... There is a tension, an Ariane string that guide us simply where we make our own destiny, good or bad, every day that pass without strangling us.

This is only their first demo, but this is already some beautiful collections, simple but strong. The proof is it still sounds pretty even 3 years after it has been released. Not fresh, not old school either, their is some asperity, some loud noises, some playfulness and in the end, it's all that matter : a modest punk rock, sensible, who goes straight to the core. The boys are working on a new record for 2015... I'm so excited! 

"On file remplir nos poches trouées et chaque jour un peu plus on grave dans le sol l'empreinte de nos pas pressés. Sauf qu'ici nos boulevards n'ont pas d'étoiles. Sous les pavés la crasse."

XOXO.

mercredi 3 juin 2015

Ces apollons jouent dans Wet Petals, et leur deuxième album est cool.


Cette jeune asiatique ne joue pas dans le groupe, mais c'est pas grave, ça va vous attirer vers ce post, bande de pervers. De toute la galaxie des internets musicaux français, j'ai été le seul et unique à vous avoir parlé de Wet Petals jusque là, et je pense que je peux crâner un peu à ce sujet. Ces mecs, je les ai connus grâce à un reblog sur le compte Tumblr du label Driftwood Records, une petite entreprise DIY qui sort des petits trucs screamo, hardcore et folk punk, entre deux statuts Facebook en totale rébellion contre les règles du jeu de l'emo game et du punk en général. Ce reblog, c'était un clip d'un groupe post-hardcore atmosphérique, un truc hypnotique. Il n'en fallait pas plus pour attiser ma curiosité, et bien m'en a pris, en témoigne ma review du premier disque des américains.

Mais ensuite, le drame : les garçons ont annoncés leur séparation peu après la sortie du premier album, à mon grand désespoir. J'étais déçu, tant il y avait du potentiel. Mais ni une ni deux, ils nous ont annoncé un peu plus tard qu'un nouveau disque était en préparation. Bref, je comprends pas trop leur situation à l'heure actuelle, mais le truc principal à savoir, c'est qu'ils ont sorti un second disque annoncé comme posthume, et que ça défonce toujours. Wet Petals, c'est l'un de ces groupes américains sortis du trou du cul de Bandcamp dont on ne sait pas trop si ils sont sérieux ou si ils sont là juste pour se marrer, qui osent apporter de nouvelles idées, des expérimentations dans leur musique. Et c'est en l’occurrence le screamo qui est l'heureux élu, ce qui constitue le son de base du groupe. Leur univers sonore est à situer quelque part entre skramz de cave, emo twinkle, et vntrve black metal. Et quelques légères sonorités 90's en guise d'accompagnement. L'ensemble, qui paraît saugrenu sur le papier, forme une unité plutôt cohérente, et toujours captivante. Sur le premier self-titled, la production et la coordination des musiciens était pas au top niveau, mais il bénéficiait du charme de la spontanéité, de la sincérité. Puis les titres des chansons étaient assez fascinants, ils relataient sûrement d'un engagement profond dans la lutte pour les droits de l'homme et pour le féminisme, tels que "Reptilian Love", ou encore "Cellophane Swan"... Nope. Lyricalement, c'était très centré sur le thème floral, faisant d'ailleurs écho au nom de la bande. Et sur le second opus, le groupe bénéficie d'une meilleure production, mettant davantage en relief leurs soundscapes tourmentées et lancinantes.

Les mecs l'ont annoncé avec un extraordinaire teaser, sexuel et raffiné, que je vous invite à consulter par ici. En réalité dénué d'érotisme et de kitsch, on y retrouve un titre déjà présent sur la galette précédente, qui peut prétendre au rang de meilleur nom de morceau musical au monde : "underneath a plastic rainbow (perpetually bludgeoned by unicornz)". Il nous envoie une balance entre riffs enjoués et délicats, et saccades acerbes typiques du screamo. Une façon d'illustrer le titre avec la beauté de la licorne contrastée avec la dureté du plastique ? En fait non, faut surtout pas le voir comme ça. Simplement, écoute et apprécies. Sur cet album, le chant hurlé très perçant freinera sûrement certains d'entre vous, surtout parce qu'il marque un contraste fort avec cette ambiance dans l'ensemble assez  mélodique, voire quelques fois minimaliste comme sur le premier titre "cascade", où c'est principalement le jeu de batterie qui apporte la frénésie et l'urgence qui anime la plupart des titres. C'est en cela que le groupe innove, en proposant une musique qui sort du lot, en donnant un souffle mélodique à la virulence, au catharsis hardcore, sans passer par de faciles et habituelles envolées post-rock. 

Tout le long de ce disque, on a affaire à un éther corrosif, de la poésie tourmentée, moins florale mais toujours aussi romantique, acerbe et mélancolique. Ce mélange entre amour, nature, violence et divers psychédélismes illustrés par ces boucles, ces dissonances, ces textes métaphoriques, ça m'évoque un peu State Faults... En partant de rythmiques entraînantes, de tonalité joyeuses, Wet Petals réussit à en extraire de la peine, de la gravité. J'aime particulièrement le troisième morceau de l'album, ce court interlude acoustique qui sonne comme une piste d'une cassette usée, interprété par une guitare légèrement désaccordée. Ça sonne brut, mélancolique à souhait. Il nous emmène vers "an echo in the carnage" qui démarre avec une introduction douce, presque aquatique, avant que le "twinkle skramz" ne reprenne ses droits. Y'a même une outro 8-bit black metal assez rigolote sur "opium summer". J'imagine bien un jeu de plate-forme Super NES avec des personnages en corpse paint et des décors constitués d'arbres nus et de neige, ou il suffirait d'allumer un photophore en l'honneur de Satan pour pouvoir passer au niveau supérieur.

Wet Petals a ainsi sorti un second effort qui réussit à sortir de la masse, en proposant une violence forte nuancée par une certaine délicatesse, et une abstraction lyricale qui ajoute à l'ambiance éthérée qui se dégage du tout. Même si ce disque restera sans aucun doute très peu diffusé et reconnu, il n'en restera pas moins un beau disque de la scène underground américaine, difficile à cerner au premier abord, mais qui fait preuve d'une sensibilité non négligeable, qui est perceptible au fur et à mesure que l'on s'écoute ce S/T.

Bisous.




English translation:

This young asian girl doesn't play in the band, but it's okay, it'll lure you to this post, you perverses. Of all the french musical internets, I've been the only one to talk about Wet Petals until now. I've discovered these dudes via a reblog on the Tumblr account of Driftwood Records, a small DIY label who released screamo, hardcore, & folk punk stuff, between two Facebook statuses in absolute rebellion against the rules of punk music. This reblog, it a was a video of an atmospheric post-hardcore band, a hypnotic stuff. It was enough to stir my curiosity, evidenced by my review of the first album of the American boys.

But then, the drama: the boys announced their separation shortly after the release of the first album, to my dismay. I was disappointed, because there was potential. But neither one nor two, they told us later that a new album was in the works. In short, I don't really understand their situation right now, but the main thing to know is that they have released a second record announced as posthumously, and it always rips. Wet Petals is one of these American bands who came out of the asshole of Bandcamp, these bands which it's not clear to know if they are serious or if they are there just to laugh, who dare to bring new ideas and experiments in their music. And it's in this case screamo who is the lucky one, which is the basic sound of the group. Their musical universe is somewhere between cellar skramz, twinkle emo and vntrve black metal. And some slight 90's sounds as an accompaniment. The whole, which seems weird on paper, forms a rather cohesive unit, and always captivating. In the first self-titled, the production and coordination of musicians was not at the top level, but he benefits the charm of spontaneity, sincerity. Then the song titles were quite fascinating, they surely shows a deep commitment to the fight for human rights and feminism, such as "Reptilian Love", or "Cellophane Swan"... Nope. Lyrically, it was very focused on the floral theme, making also echoes to the name of the band. And on the second album, the band has a better production, emphasizing their tormented and haunting soundscapes.

The guys have announced the album with a wonderful teaser, sexual and refined, that I invite you to watch here. In reality devoid of eroticism and kitsch, it contains a title already present on the previous record, which can claim the status of best track name in the world of music : "underneath a plastic rainbow (perpetually bludgeoned by unicornz)". He sends us a balance between playful and delicate riffs and typical sharp jerks of screamo. One way to illustrate the title with the beauty of the unicorn contrasted with the hardness of plastic? Actually no, don't see him like that. Simply, listen and appreciate. On this album, the highly piercing screaming vocals will surely block some of you, especially because it marks a strong contrast with the atmosphere overall pretty melodic, sometimes minimalist like on the first track, "cascade", where it's mainly the drum game that brings frenesy and urgency that drives most titles. It's here that the group innovates by offering music that stands out, giving a melodic boost to the virulence, hardcore catharsis without using post-rock soundscapes as usual in screamo music nowadays. 

All along this record, we deal with a corrosive ether, a tormented poetry, less floral but always romantic, bitter, and melancholic. This balance between love, nature, violence and various psychedelisms illustrated by loops, dissonances and metaphoric lyrics, mixed with these melodic, light and jerky elements, it reminds me State Faults... Starting from catchy rhythmics and happy tones, Wet Petals manage to extract pain and severity. I especially like the third track on the album, this short acoustic interlude that sounds like a track from a worn cassette, played by a slightly detuned guitar. It sounds gross, really melancholic. It takes us to "an echo in the carnage" that starts with a soft introduction, almost aquatic, before the "twinkle skramz" resumes its rights. There's even an 8-bit black metal pretty funny outro on "opium summer". I imagine a Super NES platform game with characters in corpse paint and decorations made of bare trees and snow, or it would be enough to light a candle in honor of Satan to pass to the next level... OK, error 404 mind not found.

Wet Petals has released a second effort that managed to get out of the mass, offering strong violence tempered by a certain delicacy and a lyrical abstraction that adds to the ethereal ambiance at. Although this disc will undoubtedly not much publicized and recognized, it nevertheless remain a beautiful record of the American underground scene, elusive at first, but who demonstrate a significant sensitivity after the following listens.

XOXO.