samedi 26 janvier 2019

HEAVY HEART - LOVE AGAINST CAPTURE (par Simon Le Roulley)



Fin 2018, les nantais de HEAVY HEART sortaient leur superbe 2ème album, Love Against Capture. Et il est loin, très loin d'être seulement une pièce musicale très agréable à poser sur sa platine : c'est un manifeste politique, un brûlot face à ce qui régit nos vies et nous séparent. Un autre nœud pour tenter de réparer les liens que nos sociétés détissent, quand elles ne les mettent pas carrément au feu, celui que l'on nous éteint d'une main de fer quand nous faisons feu de tout bois. J'avais envie de vous le raconter, car ce disque m'a touché et je m'y suis reconnu-e, mais j'avais encore ce manque d'énergie, ce flegme terrifiant, et finalement la crainte d'écrire un truc redondant et pas intéressant.

Souvent, dans les reviews, on fait référence à X qui sonne comme Y, on met un peu les groupes en compétition, d'inévitables réflexes de concurrence qu'on retrouve dans nos vies de tout les jours, au taf', devant son écran ou dans les commerces. Des fois, on fait des allusions un peu stylées à des paysages, des situations vécues ou à vivre, des histoires personnelles, pour essayer de sortir un peu du schéma classique d'une chronique, pour la rendre plus pertinente et passionnée, que ce soit plus agréable pour les lecteurs.trices comme pour læ rédacteur.trice...  Mais il me semble que les inspirations littéraires sont trop peu mises en avant, alors que c'est souvent le coeur des paroles et du contexte de la composition d'un disque de punk politisé, peu importe le degré de "pop-" compris dedans (d'ailleurs, c'est un faux argument : la pop peut être et a déjà été un fort outil politique).

Simon, que vous avez pu voir jouer dans ZOMBIES ARE PISSED!SITUATIONS, et qui est désormais dans COLD HEART DAYS et actif au sein de la Pétroleuse à Caen, a pris le temps d'exprimer son ressenti à propos de ce disque, parle d'évidents noms qui ressortent de certains textes,  évoquant toujours les références extra-musicales des nantais, un album dans lequel figure nos envies de vivre plus fort et plus juste, nos désirs de briser les chaînes et les barrières qui nous entravent chaque jour, nos espoirs défaits mais pas défunts, et qu'on sait nécessaires pour tou-te-s pour se tirer vers le haut, d'une corde qu'on aura consolidé ensemble. Ce devait être destiné à Lundi Matin, pour exister ailleurs que sur un post Facebook sur la page de HEAVY HEART, mais il m'a été proposé d'héberger cette chronique, finalement.

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"La façon dont nous construisons nos amitiés, la façon dont nous aimons l'autre, participent d'une politique révolutionnaire." - HEAVY HEART, 2018


● Si la publication en français de l’incroyable biographie de NOFX (vous pouvez vous la procurer ici : http://moncul.org/distro_mon_cul/zines/) a permis à certains gros durs d'arrêter de cacher qu'avant d'écouter de la trap, du gabber, du hardcore ou du crust punk, ils ont, comme beaucoup, découvert leur sensibilité musicale par des disques de punk rock mélodique, les quatre nantais de HEAVY HEART quand à eux affirment plus que jamais une certaine qualité de la mélodie pop dans sa capacité à traduire des émotions. Après leur EP Discoveries qui avait surpris en 2015 et le très plaisant Distance de 2017, le nouvel album des quatre amis vient confirmer que le punk, lui aussi, peut habiter l'émeute en poète.

Ce qu'il faut connaître en préalable, si vous ne connaissez pas ce groupe, c'est que HEAVY HEART réhabilite avec soin une esthétique mélodique, pop, et nostalgique dans le punk rock, loin des clichés du genre aux paroles adolescentes sur les meufs, l'alcool et le skate. C'est peut-être ce qui fait, que l'on comprenne l'anglais ou non, que l'on est touché-e par une intelligence particulière de la composition et une sensibilité telle qu'on s'en trouve soudainement affecté-e. Et ce, bien que les techniciens de la musique, ceux pour qui seule compte l'originalité des compositions opposeront une certaine facilité dans l'écriture musicale. Ceux-là parlent avec raison et ne peuvent comprendre les nantais qui nous parlent en affects. Et c'est d'ailleurs ce qu'expose quelque part le texte qui accompagne ce disque : « Si ce disque participe de quelque chose, c'est bien d’une affirmation politique, personnelle et collective. Il reflète nos existences, nos engagements, nos joies, au même titre que nos doutes, nos peines et nos incertitudes. Il est un condensé ». Condensé également, pour celui ou celle qui saura le lire, des dernières lectures de nantais, tant quelques auteurs que l'on affectionne y transparaissent.

Entre intériorité et extériorité, voilà le champ pris d'assaut par HEAVY HEART. Introduisant ces 11 pistes, un appel à créer des foyers pour la communauté installe cette dialectique. Dans « New Light », en constante ascension comme pour lancer les hostilités et prendre aux tripes, les quatre nantais pointent cette nécessité d'affirmation, affirmation de soi et de nos devenirs, contre l'espoir qui nous éloigne dans l'attente du changement. Il apparaît alors évident, qu'après cette mise en tension, la fin de l'espoir appelle la vie magique. Ce titre, « Magic Life » (dont le clip est réalisé avec des images de "La Grève" de Serguei Eisentstein), est une restitution du changement de perception qui se traduit dans le salariat quand le boulot perd en sens. Manifeste contre le travail, la finesse de la réflexion nous invite à ne pas tomber dans la caricature et à accepter que la désertion n'est pas un chemin si facile, qu'elle nécessite, quand un monde, celui de l'expérience du travail, s'écroule, d'accepter que lorsque l'on fait face à ce nouveau monde surgissent des questionnements sur la façon de remplir l'ennui. Peut-être cela tient-il à ce travail de la totalité décrit par Josep Rafanell i Orra dans "Fragmenter le monde" ? C'est en tout cas l'intuition que l'on suit en lisant « Fragments » : « Their world has always crushed you / You tend to feel lost in their "whole" / […] Our world is full of fragments / Of love, sharing and empathy ».

Le quatrième morceau, « Winter Years » use de la métaphore du froid qui glace. Pas comme un simple hiver de passage, mais comme une ambiance hivernale permanente. Un de ces signes ? L'attente des chants d'oiseaux disparus depuis quelques temps préfigurant l'idée qu'il nous faut réparer le monde. Dans l'hostilité pourtant, on cherche des foyers ou la chaleur nous réveillera, lassé-e-s d'attendre car la nostalgie ne nous sauvera pas, ce que « Out Of Place » confirme. Pour tenir bon, les nantais nous invite dans « Holding On » à nous rappeler que la joie est de notre côté, et nous rappelant que chaque combat est déjà une destitution en ce que nous nous défaisons de l'emprise de l'économie sur notre intériorité et notre production du sens. Opposant la communauté à la solitude, « No Bounds » confirme la posture affirmative des nantais héritée, sûrement, de l'autonomie italienne. C'est en tout cas ce que le titre « Separ/Azione » suggère en appelant – retour à l'intériorité – à tuer le flic et le patron qui campe dans nos têtes et en invitant non pas à s'en contenter, mais à penser chaque geste comme une part de ce que l'on peut appeler « révolution » : « Every move I make, every word I say / Every emotion I feel, every page I fill / Every line I trace, every path I take / Is part of what we call « revolution » ».

Dans « Geography », on ne parle pas de Reclus ou Bakounine, mais de Deleuze. Au milieu d'un rhizome, HEAVY HEART invite à éclater les codes et à dessiner une nouvelle géographie depuis nos lignes de fuite. Et sans aucun doute, ceci passe par la nécessité de se défaire des questions qui nous paralysent, de changer les termes de la discussion, notre victoire ne dépendant, au final, que de notre capacité à faire naître un régime de vérité antagonique – nous disent-ils dans « Truth ». Et puisque le disque a commencé par un appel à nous affirmer, il conclut de la même manière par « Undisguised » nous enjoignant d'assumer nos souffrances, car c'est d'elles, peut-être que peut naître notre capacité à les déployer dans la joie.

Ce deuxième album de HEAVY HEART est une véritable respiration. Il témoigne d'une sensibilité certaine et on l'écoute déjà en pensant à ces moments de doutes, de blues post-mouvement, de déconvenues au turbin ou dans nos vies. Si on peut y lire un repli sur l'intériorité, les références témoignent en réalité d'une volonté offensive. HEAVY HEART place des mots sur ce qu'on ressent. Non pour parler à notre place, mais pour nous lier. Plus aisée sera alors la mise en joie de ces maux, plus rapide peut-être aussi leur mutation en gestes posés contre ce monde.

Simon Le Roulley.




Le manifeste de HEAVY HEART, à propos de Love Against Capture :

● Si ce disque participe de quelque chose, c'est bien d’une affirmation politique, personnelle et collective. Il reflète nos existences, nos engagements, nos joies, au même titre que nos doutes, nos peines et nos incertitudes. Il est un condensé. C’est que nous n’avons jamais imaginé qu’un groupe de musique pouvait être autarcique, coupé du quotidien, de la réalité, hors-sol, ou qu’il nous permettrait une quelconque suspension, qu’il nous ouvrirait un trou dans lequel s’enterrer à côté de l’individualisme, du cynisme et du carriérisme ambiants. Il n'y a aucune révolution à faire seul dans notre coin. Car, comme nous l’avons déjà dit et comme nous continuerons à le dire, la musique n'a jamais été pour nous une fin en soi : elle est un moyen de lutte politique, un terrain d’expérimentations où l'entraide, l’amitié, la complicité et la solidarité priment. Elle offre une possibilité : la création ouvre de nouveaux espace-temps, de nouveaux fragments dans lesquels nos désirs prennent forme, notre puissance croît et à partir desquels notre rage se déploie.

Nous n'avons pas cherché à écrire des slogans à gueuler le poing en l’air, ni à nous fixer de thèmes que tout·e bon·ne militant·e se doit d’aborder. En un mot nous ne voulions pas composer de programme politique, mais plutôt parler à partir de là où nous sommes, à partir d’expériences collectives et singulières, aborder des sujets qui nous tiennent à cœur, car liés à nos affects, à nos sensibilités, à nos expériences, à notre entourage, à notre vécu. Ce qui nous touche, ce qui nous procure de la joie, ce qui nous émeut, ce qui fait vivre nos sens, ce pourquoi nous sommes sensibles. Des choses à dire, nous en avons. Mais la forme « paroles-de-chanson » souffre de multiples contraintes : il est difficile d’être clair, de réussir à tout dire, de la meilleure des façons, sans être ni caricatural, ni simpliste, ni donneur de leçon, ni maladroit. Nous ne prétendons pas à la pureté révolutionnaire. Nous ne prétendons pas parler pour, ni à la place de qui que ce soit. Nous prétendons contribuer, à notre échelle, à renverser l’ordre des choses existant. Mais parler d’échelle ici ne signifie pas glorifier l’entre-soi, se complaire en déjà-perdants magnifiques ou mettre sur un piédestal les minuscules brèches dans lesquelles il est parfois possible de s’engouffrer. Parler d’échelle revient à se poser les questions suivantes : D'où parlons-nous ? D'où pouvons-nous avoir prise sur le présent ? Qui sont nos ami·e·s ? Comment les reconnaître et s’organiser ensemble ? Et ensuite, comment adopter un regard oblique sur les choses ? Comment penser et agir de façon transversale ? Comment faire avec ? Comment ne pas se laisser confisquer les questionnements sur les stratégies et les alliances – parfois insolites – à nouer ? Quels sont les mondes désirables auxquels nous voulons contribuer ?

Love Against Capture, donc. C'est que, sans l'avoir particulièrement recherché, ce disque semble tourner autour d'une idée fixe, d'une exigence, d'un message qu'on se crierait à nous-mêmes, comme pour mieux le mettre à profit, comme pour mieux se l’intérioriser, le mettre en pratique et le rendre réel : resserrer les liens qui nous unissent, aller à la rencontre, prendre soin des relations qui nous font vivre une situation commune, qui nous font exister ensemble dans des mondes en constante reconfiguration. L’amour comme arme face à la fatalité et à la médiocrité. L’amour pour échapper à la capture de ce monde qui nous oppresse, qui exige de nous des choix infaisables, qui bousille nos existences, qui nous sépare quand nous cherchons plutôt à se séparer de lui, ce monde de la totalité qui voudrait nous unifier, nous piéger, nous intégrer pour annihiler nos désirs de sécession, de désertion, de fragmentation, de création de mondes dans lesquels nous désirons vivre. Car, s’il est une vérité à laquelle nous tenons, c’est que la création est de notre côté, quand le pouvoir ne peut que contrôler, réagir et, in fine, nous capturer.

Si nous utilisons une formule binaire ici, au risque de tomber dans la facilité, c'est qu'en elle réside un sens fort. Il s'agit de devenir insaisissable, imperceptible, jamais là où on nous attendrait, face au pouvoir qui prévoit tout, qui nous impose des normes absurdes et qui s’immisce partout : au sein de nos villes, de nos relations, de nos vies, de nos cerveaux, de nos corps. Cette formule, probablement discutable au demeurant, esquisse une idée, peut-être juste une intuition : la façon dont nous construisons nos amitiés, la façon dont nous aimons l'autre, participent d’une politique révolutionnaire. Il s'agit d'en prendre conscience.

"Le point le plus intense des vies, celui où se concentre leur énergie, est bien là où elles se heurtent au pouvoir, se débattent avec lui, tentent d’utiliser ses forces ou d’échapper à ses pièges." - MICHEL FOUCAULT, La vie des hommes infâmes.

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At the end of 2018, HEAVY HEART released their brillant second album, Love Against Capture. And it's far from being only a very pleasant musical piece to play on its turntable: it's a political manifesto, a fire against what governs our lives and separates us. Another knot to try to repair the bonds that our societies are always trying to unravel. I wanted to write something about this album because it touched in many ways, but back in the day I still had this lack of energy, this terrifying phlegm, and finally the fear of writing something redundant and not interesting.

Often, in reviews, we refer to X who sounds like Y, we put the bands a little in competition, inevitable reflexes of competition that we find in our lives every day, at work, in front of our screens or in the shops. Sometimes, we make allusions to landscapes, situations lived or to live, personal stories, to try to leave a little of the classic scheme of a review, to make it more relevant and passionate, whether more pleasant for the readers as for the editor... But it seems to me that the literary inspirations are not put forward too much, whereas it's often the core of the lyrics and the context of the composition of a a politicized punk record, no matter how "pop-" he's influenced (by the way, it's a false argument: pop can be and has already been a strong political tool).

Simon, whom you could see playing in ZOMBIES ARE PISSED!SITUATIONS, and who is now in COLD HEART DAYS and active at La Pétroleuse in Caen, took the time to express his feelings about this album, found obvious names that emerge from certain texts, always evoking the extra-musical references of the band, an album that speaks about our desires to live stronger and better, our desires to break the chains and the barriers that hinder us every day, our hopes defeated but not dead, and which we know they are necessary for all to pull themselves up, of that rope that we have consolidated together. It was originally written for Lundi Matin, to exist elsewhere than on a Facebook post on the HEAVY HEART Facebook page, but they asked me if I wanted to host this text. So here it is!

If the publication in French of the incredible biography of NOFX (you can get it here: http://moncul.org/distro_mon_cul/zines/) has allowed some tough guys to stop hiding that before listening to trap, gabber, hardcore or crust punk, they have, like many, discovered their musical sensibility by melodic punk rock records, the four peeps of HEAVY HEART (from Nantes, [F]rance) are affirming more than ever a certain quality of the pop melody in its ability to convey emotions. After their EP Discoveries which had surprised in 2015 and the very pleasant Distance of 2017, the new album of the four friends confirms that punk, too, can live the riot as a poet.

What you need to know in advance, if you don't know this band, is that HEAVY HEART rehabilitates with care a pop, nostalgic and melodic aesthetic in punk rock, far from the clichés of the genre, the teenage-esque lyrics about girls, alcohol and skateboarding. It's perhaps what makes, whether we understand English or not, that we are touched by a particular intelligence of the composition and a sensibility so strong that we find ourselves suddenly affected by it. And this, although the technicians of music, those for whom only the originality of the compositions matters, will oppose a certain facility in the musical writing. They speak with reason and can't understand the people of Nantes who speak to us in affects. And this is also what the text that accompanies this disc explains in some way: "If this record is part of something, it's a political statement, personal and collective. It reflects our lives, our commitments, our joys, as well as our doubts, our sorrows and our uncertainties. He is a condensed". Condensed also, for the ones who will know the references, the last readings of the band.

Between interiority and externality, this is the field taken by HEAVY HEART. Introducing these 11 tracks, a call to create homes for the community installs this dialectic. In "New Light", in constant ascension as to launch hostilities and take guts, the band point this necessity of affirmation, affirmation of oneself and of our becoming, against the hope which keeps us away while waiting for change. Then it becomes clear that after this tensioning, the end of hope calls a magic life. This title, "Magic Life" (whose clip is made with images of "The Strike" by Serguei Eisentstein), is a restitution of the change of perception that results on wage earners when the job loses in meaning. Manifesto against work, the finesse of reflection invites us not to fall into caricature and to accept that desertion is not an easy path, that it requires, when a world, that of work experience , is collapsing, to accept that when faced with this new world, arise questions about how to fill the boredom. Perhaps this is due to the work of the totality described by Josep Rafanell i Orra in "Fragmenting the World"? It's in any case the intuition that we feel while reading the lyrics of "Fragments": « Their world has always crushed you / You tend to feel lost in their "whole" / […] Our world is full of fragments / Of love, sharing and empathy ».

In "Geography", we don't speak of Reclus or Bakunin, but of Deleuze. In the middle of a rhizome, HEAVY HEART invites to explode the codes and to draw a new geography from our vanishing lines. And without a doubt, this means the need to get rid of the questions that paralyze us, to change the terms of the discussion, our victory depending ultimately only on our ability to bring about a regime of antagonistic truth - it's what they tell us in "Truth". And since the record began with a call to affirm us, it concludes in the same way by "Undisguised" enjoining us to assume our sufferings, because it's from them, perhaps that can be born our capacity to deploy them in joy.

This second HEAVY HEART album is a real breath. It shows a certain sensitivity and we already listen to it thinking about these moments of doubts, of post-movement blues, disappointments at work or in our lives. If one can read a retreat on the interiority, the references testify in reality of an offensive will. HEAVY HEART places words on what we feel. Not to speak for us, but to bind us. Then it will be easier to translate these wounds into joy, perhaps even more quickly their mutation into actions against this world.

Simon Le Roulley.


The HEAVY HEART's manifesto, about Love Against Capture:

● "Would that record pertain to anything, it would be a political declaration, personal and collective. It reflects our existences, our commitments as wells as our doubts, sorrows and uncertainties. It is a digest. We have never thought a band could be self sufficient, cut off of everyday life, of reality, groundless, or that it could allow us to dig a hole to bury ourselves in next to the prevailing individualism, cynicism and careerism. There is no revolution to be achieved alone. Because, as we’ve said it before, and as we will keep on saying, to us music has never been an end in itself : it is a mean to political struggle, a field for experimentation where mutual aid, friendship, bond and solidarity take precedence. Music offers a possibility : creation opens new space-times, new fragments in which our desires are shaping, our power rises and our rage spreads.

We neither tried to write slogans to be sang with you fist up high, nor to settle on themes that every activist has to broach. In a word we did not want to compose a political program but to talk from where we’re at, from collective and singular experiences. We wanted to broach subjects we care about, because they are connected with our emotions, our sensitivities, our entourage, our experience. What affects us, what gives us joy, what moves us, what makes our senses live, what makes us sensitive. We do have a lot of things to say. But the “lyrics” form suffers with many constraints: it is complicated to be clear, to manage to say everything, in the best possible way, without being caricatural, simplistic, know-it-all, or clumsy. We don’t aim for revolutionary purity. We don't aim to speak for everyone, or instead of anyone. We aim to contribute at our level, to overturn the existing way of things. But talking about our level does not mean glorifying staying amongst ourselves, wallowing in our roles of magnificent losers or putting on a pedestal the small breaches in which we can slip sometimes. Talking about our level comes to ask the following questions: From where do we talk? From where can we have a grip on the present? Who are our friends? How can we recognize them and organize together? Then, how can we cast a sidelong look at things? How can we think and act in a cross-disciplinary way? How can we make do? How can we prevent the confiscation of the investigation on the strategies and alliances, sometimes unusual, that we can build? Which are the desirable worlds we want to contribute to?

Love Against Capture then. Because this record seems to revolve around an idée fixe, a demand, a message we shout to ourselves, like we wanted to make the most of it, to internalise it, to put it into practice in order to make it real: tighten the bonds that join us, try to meet others, look after the relationships that allow us to live a common situation, to exist together in ever reconfiguring worlds. Love as a weapon against fatality and mediocrity. Love to escape the capture from this worlds that oppresses us, that requires us to make impossible choices, that crushes our existences, that pulls us apart while we are trying to pull away from it. That world of wholeness that aims to unify us, trap us, integrate us to annihilate our desires of secession, desertion, fragmentation, of creation of worlds in which we desire to live. Would there be one truth to hold on to, it would be that creation is on our side while power can only control, react and in the end, capture us.

At the risk of becoming schematic we use this binary statement because it hold a strong meaning. We have to become elusive, inappreciable, always where we’re not expected because we are facing a power that predicts everything, imposes absurd standards, and meddles everywhere: in our cities, our relationships, our lives, our brains, our bodies. That statement, even though questionable, draws an idea, may be just a hunch: the way we build our friendships, the way we love each other pertain to a revolutionary practice. It is a matter of becoming aware of it.

“The most intense point of lives, the one where their energy is concentrated, is precisely there where they clash with power, struggle with it, ordeavour to utilise its forces or to escape its traps.” –  MICHEL FOUCAULT, The Lives of Infamous Men.

vendredi 18 janvier 2019

KAFKA.



Quand l'une de mes sources favorites en termes de musique, ce cher Alex "Bersch" (guitariste de NOUS ÉTIONS / HÉRÉSIE), se veut peu enthousiaste à propos d'un groupe de screamo, j'aime bien croire qu'il est dans le déni et qu'en vrai c'est bien. Des fois, il est meh sur des trucs qui sont super cool, qui ont exactement le sens du riff, de la mélodie et des clean guitars qu'il aime tant, je comprends pas. Il a aussi été meh sur cette démo de KAFKA., qui sonne un peu différent des trucs qui le passionne en général, c'est vrai, mais j'ai voulu comprendre pourquoi il aimait pas trop, et comme d'habitude, moi j'ai trouvé ça mortel hahaha !

Ils viennent de Prague, République Tchèque, et ont sorti leur première démo en Mai 2018... Je me demande comment j'ai pu louper ça jusque là, en vrai. C'est un screamo un peu lo-fi, assez doux dans l'ensemble, qui rappellera un peu 125, RUE MONTMARTRE dans ses sensibilités indie, sa relative quiétude et ses envolées emo 90's, mais qui pioche aussi beaucoup dans le screamo français à la BELLE EPOQUE ou CHAVIRE, et peut-être un peu dans les groupes phares de la scène emo/post-hardcore locale, comme PACINO ou RUTKA LASKIER. En y repensant, cette façon de déclamer les mots, assez appuyée, mêlée à cette atmosphère lo-fi, me rappelle même cet obscur groupe d'emo au culte assez balaise : PETIT PRINTEMPS...

D'ailleurs, en parlant de screamo français : les textes de KAFKA. sont entièrement en français. Je sais que les emopunks de l'Europe de l'Est sont très friand-e-s de la scène française, depuis longtemps (vous vous rappelez de ce blog, Psychoviolence, tenu par une personne ukrainienne et qui listait plus de groupes français que n'importe lequel des autres sites français/francophones à ce sujet ? Il ne poste plus depuis 2014, il me manque), et je pense que KAFKA. lui rend aussi (joliment) hommage. Au final, je ne suis pas du tout surpris-e, mais ça fait toujours chaud au coeur de voir autant d'intérêt et de passion à déclamer des frustrations, des colères, des rages, des doutes, dans la même langue que la notre, avec "nos" mots. À la lecture de leurs paroles, on sent que le groupe a fait de son mieux pour retranscrire ce qu'ils voulaient exprimer dans un français correct et fidèle à ce qu'il voulait dire dans sa langue natale.

Sur cette démo, il y a un morceau en particulier, "La voix de la nature", qui est vraiment mortel. J'aime beaucoup ces paroles : "ce qui me fait vouloir découvrir le monde, ce n'est pas la société, c'est la voix de la nature, la voix des étoiles, la pouvoir plus grande que celle humaine. C'est pourquoi on peut vivre plus profondement". Ouais, c'est un français pas parfait, mais on s'en fout, l'intention y est, le message est cool et on le comprend : c'est pas nos sociétés de consommation individualistes, le capitalisme, le libéralisme et toutes ces merdes qui les font rêver, c'est la nature, c'est ce que le monde nous offre devant nous et qu'on ne sait pas voir, qu'on ne sait pas saisir, ou trop peu.

Ils détournent aussi le devise de la (F)rance d'une manière très juste sur "La résistance", qui rend ainsi hommage aux révoltes du peuple français face à ses oppresseurs.euses de tout temps. Alors qu'on vit actuellement, avec le mouvement des gilets jaunes, une situation de profonde remise en question de nos libertés d'agir, de s'exprimer et de dire non aux décisions de l'Etat, et qu'on se fait frapper violemment par sa police sans qu'elle n'en soit jamais inquiétée et pire, qu'elle s'en trouve légitimée, qu'on est en situation de pré-insurrection, ça fait particulièrement sens, ce morceau... Je vous laisse aller lire les lyrics du morceau. Pareil, c'est pas d'un français parfait, mais c'est parfaitement cohérent, on comprend bien où ils veulent en venir. On comprend bien que cette devise : Liberté, égalité, fraternité, ne veut plus rien dire dans ces sociétés que l'on cherche à fuir pour se laisser finalement guider par la voix de la nature et des étoiles, qu'il ne faut pas laisser nos gouvernements et leur principe fumeux de "démocratie" s'approprier ces principes, qu'on ne doit pas se laisser écraser.




"issu de la raison qui s'est changée en cynisme 
de la raison qui a renoncé aux ses obligations 
et qui a oublié la valeur de chaque être vivant 
et donc nous nous sommes déplacés beaucoup plus loin 
cependant ce n'est pas le progrès proprement dit 
ce n´est que son simulacre enjôlant 
et je vous demande de vous rappeler pourquoi la raison s'est libérée 
il l´a fait pour se débarrasser l´injustice 

[...] tant qu´ils n'agréeront pas notre demande 
cette demande la plus simple de toutes demandes - liberté 

liberté! égalité! fraternité!" - la résistance.


Je me suis permis-e de corriger les quelques petites fautes d'orthographes, mais je n'ai rien touché aux lyrics en elle-même...

Je ne saurais que vous conseiller de tendre l'oreille à ce groupe prometteur, qui m'a touché-e. J'ai entendu dire que leur prochaine release sera dingue, d'après Bersch justement, qui ne l'a pas encore écouté. J'ai bien hâte... Du coup, j'espère fort les voir au Fluff Fest en 2019, ou plus tard. Leur situation géographique est quelque peu propice à cela ;). Ah, et un gros shoutout à cet onctueux caramel macchiato de chez Aujourd'hui Demain (un concept store / café vegan complètement fou situé à Paris, où tu peux acheter de la nourriture, des fringues, des produits d'hygiène, tout en vegan évidemment... Et même des pins occultes et féministes trop cool !) avec lequel je finis cet article, même si le mini-PC sur lequel je suis en train d'écrire est entrain d'agoniser et que je me replie sur mon smartphone. MERDE. (EDIT : il marche au top maintenant, jpp)





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When one of my favorite sources in terms of music, the dear Alex "Bersch" (guitarist of NOUS ÉTIONS / HÉRÉSIE), is not enthusiastic about a screamo band, I like to believe that he's in denial and that's it's in fact very good. Sometimes he's meh on things that are cool, that have exactly the sense of riff, melody and clean guitars that he loves so much, I don't understand this guy sometimes lol. He was also meh on this KAFKA. demo, which sounds a little different from the stuff he's really passionate about, that's true, but I wanted to understand why he didn't like it that much, and as usual in this case, I found it awesome hahaha!

They come from Prague, Czech Republic, and released their first demo in May 2018... I wonder how I missed this so far. It's a very melodic kind of screamo, a little lo-fi,, that will remind you of 125, RUE MONTMARTRE in its indie sensibilities, its relative tranquility and its beautiful emo 90's atmopsheres, but which also draws a lot from the French screamo scene, from bands like BELLE EPOQUE or CHAVIRE, and perhaps a bit in the leading bands of the local emo / post-hardcore scene, such as PACINO or RUTKA LASKIER.

By the way, speaking of French screamo: the texts of KAFKA. are entirely in French. I know that the Eastern Europe emopunks are very fond of the French scene for a long time, and I think that KAFKA. also pays him (a nice) tribute. In the end, I'm not surprised at all, but it's always great and heartwarming to see so much interest and passion in declaiming frustrations, anger, rage, doubts, in the same language as ours, with "our" words. Reading their words, we feel that the band did their best to transcribe what they wanted to express in a correct French and faithful to what he meant in his native language. Oh, and this way of declaiming the words, quite insistent, mixed with this lo-fi atmosphere, reminds me of PETIT PRINTEMPS... Would makes sense : I always had that feeling that Eastern european folks have a better knowledge in the french emo scene that french punx themselves... Remember that awesome blog, Psychoviolence, ran by an ukrainian person, which listed more french emo/screamo bands that any other french blogs/websites? This blog isn't active anymore since 2014, and it's a shame.

In this demo, there's a song, "La voix de la nature", that is awesome, the best from the demo in my opinion. I love the lyrics as well : "ce qui me fait vouloir découvrir le monde, ce n'est pas la société, c'est la voix de la nature, la voix des étoiles, la pouvoir plus grande que celle humaine. C'est pourquoi on peut vivre plus profondement" / ""what makes me want to discover the world is not society, it's the voice of nature, the voice of the stars, a greater power than the human one, that's why we can live more deeply"It's not translated into a perfect French, but I think we can / we should honestly not giving a fuck about it, as it's easily translatable / understable in English from the french and czech lyrics available on their bandcamp page, as the intention is 100% there, the message is cool and that most of all, we understand it: it's not our individualistic consumerist societies, capitalism, liberalism and all this bullshit that make them dream and want to see further : it's nature, it's stars, that's what the world offers us and what we don't see, what we can't grasp or too little, because we don't know how and that our societies are too weak at it.

They also use the motto of (F)rance in a very relevant way on "La résistance", which pays homage to the revolts of the French people against their oppressors. While we are currently living, with the movement of Gilets Jaunes, a situation of profound questioning of our freedom to act, to express ourselves and to say no to the decisions of the State, while we're violently struck by the police for that and that it's OK for them to beat us, to literally send some people into coma, while we're in a situation of pre-insurrection, well that song makes a lot of sense... I let you read the lyrics of the song. This is not a perfect French once again, but it's perfectly coherent, we understand their point. We understand that this motto: "Liberté, égalité, fraternité", doesn't mean anything anymore in these societies that we try to escape to be finally guided by the voice of nature and stars, and that we must give back all sense to this motto, to not let "democratic" governments appropriate that, we must not let them crush us.

I allowed myself to correct the few small misspellings, but I didn't changed anything to the lyrics in herselves...

I can only advise you to listen to this promising band, which touched me. I heard that their next release will be crazy, according to "Bersch", who hasn't even listened to it yet. I cann't wait... I hopeI'll have the chance to catch them at Fluff Fest in 2019, or later. Their geographical location is somewhat conducive to this ;) . Ah, and a big shoutout to this wonderful caramel macchiato from Aujourd'hui Demain (an awesome concept store / vegan cafe located in Paris, where you can buy vegan food, clothes, body care products., and even cute occult/feminist enamel pins...) with which I finished this article, even if the small PC on which I'm writing is almost agonizing and that I had to switch on my smartphone twice. FUCK. (EDIT: notebook is working on full-speed now, wtf?)

mardi 15 janvier 2019

CIRCLES



Aussi surprenant que cela puisse paraître, alors que les scènes emo, post-hardcore, youth crew... Sont arrivés relativement tôt en (F)rance, on a jamais eu de groupes qui sonnaient vraiment comme à D.C. Aucun groupe qui ressemble à EMBRACE, RITES OF SPRING ou DAG NASTY... C'est vraiment bizarre et dommage. Alors que je sais qu'ici, les hardcore kids aiment bien quand ça groove, y'avait de quoi faire chez DAG NASTY ou SWIZ  ! Ou alors j'ai loupé quelque chose... Bon, c'est vrai qu'à Paris on a les magnifiques ABJECT OBJECT qui rappelle un peu ce qui se faisait à cette époque, avec une vibe garage et post-punk en plus... Allez, peut-être IVICH avec La vie devant soi ? C'était pas mal inspiré par les groupes de D.C en vrai, il me semble...

Pour moi, c'est du gâchis : on aurait pu avoir une scène forte, riche en groupes mortels avec plein d'idées. Par extension, ça aurait même pu aider le milieu straight-edge à être meilleur en (F)rance, qui encore aujourd'hui est moribond, fafisant et pas hyper cohérent avec ses bases. Depuis peu, quelques collectifs comme la section française de l'Alternative International Movement tentent de redonner au edge toute son importance et sa cohérence politique dans le pays, en l'incluant de plus en plus fortement dans leurs luttes, leurs messages, en mettant en valeur les formations straight-edge du monde entier, l'intérêt et le message de ce mouvement, mais il aura fallu du temps avant que des mouvements politiques de gauche décident clairement de parler du straight-edge...

Pourtant, le edge en lui-même, il a beaucoup pré-occupé les hardcore kids locaux, mais on a surtout su l'interpréter via des groupes qui sonnaient comme du NYHC, du metalcore à la UNBROKEN, ou des hybrides façon TURNING POINT ou UNION OF URANUS... Mais encore une fois, rien qui sonne comme chez Dischord Records, du moins sans que ça ressemble à du FUGAZI ou du JAWBOX...  Et puis en 2017, on a eu ce petit miracle, que j'ai le plaisir de vous présenter : CIRCLES.




Il ne me semble pas qu'ils ont le edge dans le sang (si y'en a parmi eux qui le sont, faites xCOUCOUx ! Et edit: il y en a un, c'est Guillaume (chant) !), mais ils interprètent avec beaucoup de talent et de passion les idées de la scène "Revolution Summer". Ils viennent de Nantes, il y a dans le groupe un membre de ONE THOUSAND DIRECTIONS, le chanteur est celui de BRAINFREEZE (et tient aussi Can I Say Records), et leur batteur a joué dans SUGARTOWN CABARET, ZOMBIES ARE PISSED!, SPORT en intérim...

Et CIRCLES, c'est plein de potentiels "TÜBES" ! Ils ont sorti leur premier disque, une démo 7 titres, en 2017, et elle reprend pas mal de l'énergie du Can I Say de DAG NASTY, leur sens inné de la mélodie et du groove, en ajoutant un petit peu de RITES OF SPRING par-ci par-là, rien que dans le morceau d'ouverture, "Rats", sans jamais que cela ne gêne cet élan continu d'ondes positives qui se dégagent de leurs morceaux, dans la tradition du genre. Et dans une autre tradition, celles des démos hardcore, bah y'a ce genre d'aise, de spontanéité, qu'on ressent à travers leurs morceaux hyper efficaces. Ça vous plaira aussi pas mal si vous avez pas le knowledge "harD.Core" mais que vous aimez PRAISE.

Ça fait plaisir de voir que des personnes en (F)rance croient encore à cette scène au point d'un faire, plus ou moins, un tribute. Voilà pourquoi je tenais à vous en parler, indépendamment du fait que ça tue. J'espère que ça ne sera qu'un début, ce serait mortel qu'on ait une scène inspirée par le hardcore de D.C, et encore plus avec le background politique sous lequel il est né... En tout cas, j'ai hâte d'en entendre plus de la part des Nantais, et de les voir en live.

"LET'S PUSH THINGS FORWARD !"





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As surprising as it seems, while emo, post-hardcore and youth crew scenes arrived relatively early inFrance, we never had any bands that really sounded like D.C bands. Nothing like EMBRACE, RITES OF SPRING or DAG NASTY... It's really weird and it's a bummer. While I know that here, the hardcore kids love when it grooves, and DAG NASTY or SWIZ were everything they needed! Or maybe I missed something, maybe I don't know some obscure band... Well, it's true that in Paris, we have the beautiful ABJECT OBJECT that reminds a little what was done at D.C, with a garage and post-punk vibe... Oh, and I guess IVICH were influenced as well during the composition of La vie devant soi?

For me, it's a shame: we could have had a strong scene, rich in awesome bands with lots of ideas. By extension, it could even have helped the straight-edge movement to be better in (F)rance, which is still moribund, and not very coherent with its bases : some french neo-fascists collectives are even trying to appropriate the SxE culture as a clean way of living, sometimes they try to relate as "the purity of real men and white race" and other bullshit. Some far-leftists collectives like the French section of the Alternative International Movement are now trying to give back to the SxE all its importance and its political coherence in our scenes and their actions, by including it more and more strongly through their SxE activists, in their messages, by sharing straight-edge bands from all around the world, explaining the interest and the political meaning of this movement, but it took time before leftist political movements decided to speak about straight-edge ...

However, the edge itself has pre-occupied many local hardcore kids, but french bands involved in that way of living mostly playedstuff that sounded like NYHC, metalcore à-la UNBROKEN, or hybrids like TURNING POINT or UNION OF URANUS... But again, nothing that sounds like Dischord Records roster, if we don't count the dozens of french math-rock and noise bands that tried to sound like FUGAZI or JAWBOX lol! And then in 2017, we had this little miracle, that I have the pleasure to introduce you: CIRCLES.

I'm not sure they have the edge lifestyle in their blood (EDIT: singer is SxE !), but they interpret with great talent and passion the ideas of the "Revolution Summer" era. They are from Nantes, there's a member of ONE THOUSAND DIRECTIONS, the singer is playing in BRAINFREEZE (and also holds Can I Say Records), and their drummer played in SUGARTOWN CABARET, ZOMBIES ARE PISSED!, and even SPORT in interim...

And CIRCLES, it's full of potential "TÜBES", as Antoine (drums) would say! They released their first album, a 7-track demo, in 2017, and it takes a lot of the energy of DAG NASTY's Can I Say, their innate sense of melody and groove, adding a little bit of RITES OF SPRING here and there, as we can immediately hear on the opening track, "Rats", without ever hindering this continuous wave of positive attitude and energy that emerge from their songs, in the tradition of the genre. And in another tradition, those of the hardcore demos, there's that kind of ease, of spontaneity, that we can feel through their super-catchy songs. You will also like it a lot if you don't have the "harD.Core" knowledge but that you like more recent bands like PRAISE.

It's nice to see that people in (F)rance still believe in this scene to the point of doing, more or less, a tribute. I hope this will be just the beginning, it would be DOPE if a scene inspired by DC hardcore were about to grow here, and even more with the political background under which he was born... Anyway, I cann't wait to hear more from the Nantes emopux, and see them live.

"LET'S PUSH THINGS FORWARD!"

jeudi 10 janvier 2019

SHIZUNE / LYTIC 7" SPLIT



Alors là, si on s'y attendait à celle-là : un split surprise entre un des meilleurs, sinon LE meilleur groupe de screamo italien actuellement, SHIZUNE, et LYTIC, le nouveau groupe de screamo de Jamie Behar... Oui oui, le guitariste de SAETIA et OFF MINOR (où il chantait également). Alors pour la petite histoire, il n'a jamais cessé de faire de la musique après sa carrière dans le skramz game, mais cette personne a évolué d'une manière qui peu paraître bizarre certes, mais qui est très commune à ce qu'on retrouve chez les ancien-ne-s du screamo en (F)rance par exemple, qu'il connaît bien pour certains ;) : il est parti jouer dans divers groupes de hardcore et de oi, le dernier en date étant GUNS DON'T RUN, un groupe de pur oi/street punk de hooligan qui fait l'éloge de l'équipe d'Arsenal, un hymne au foot et à la bière... Rassurez-vous, il s'agit de supporters de type "Red Star" plutôt que de fafs ! Je préfère éclaircir, car y'a encore beaucoup de clichés sur le monde du foot, de la oi, et des gens qui n'y ont rien à faire... Bon, je bois pas mais je dois admettre que c'est relativement efficace et que ça fait le taff, et je pense que les fans du genre apprécieront pas mal. Ah ouais, et Jamie écoute tout les meilleurs groupes de punk hardcore de Paris et de Brest !

Mais il n'a pas oublié ses racines, loin de là, et a décidé de refaire du screamo avec LYTIC. C'est un mélange entre un screamo bien ancré dans ce qui se faisait à la fin des années 90, avec des influences math-rock et de légers accents grind, comme si c'était pour reprendre là ou OFF MINOR avait arrêté. LYTIC, sonne raw, c'est assez technique même, mais ça reste relativement mélodique... De quoi contraster sans trop choquer avec SHIZUNE, sur ce split, qui proposent quand à eux 2 titres absolument géniaux, peut-être parmi leurs tout meilleurs. A chaque fois qu'ils sortent des trucs, ils vont toujours un peu plus loin dans la qualité ! LYTIC existe depuis Novembre 2015 mais ont sorti leur premier jet, onesidedlp, en Décembre dernier, et ça posait plutôt bien les bases. Le premier morceau de cet EP, "Bleak", on dirait presque une version screamo de RITES OF SPRING !

Dès le premier morceau de SHIZUNE, "greg è a roppongi con john macAfee", on est catapulté vers le meilleur de RAEIN, vers tout ce qu'on adore d'eux et de SHIZUNE de toute façon, leur touche un peu plus agressive et saccadée que RAEIN depuis leur évolution plus "indie", ça sonne lumineux, puissant. Et alors le deuxième morceau, "occhiaie metafisich", bah c'est tout simplement mon morceau préféré des italiens désormais, voilà. 3 minutes de bonheur, une grosse leçon de skramz, l'art de jongler avec la mélodie, la chaleur, et les furieuses frappes de batterie, la violence rythmique. Et cette outro avec sa guitare délicieusement 90's jouant tranquillement... Ça me rappelle MARCOVALDO, et ça c'est un très très bon point héhé !

Le premier morceau de LYTIC, "Greener Grass" m'a surpris : il s'ouvre avec une note de synthé, et il comporte une section de chant clair. Sinon, on est toujours dans un screamo assez cru, avec quand même une grosse attention portée sur l'ambiance du morceau, grâce notamment à ce synthé, qui finit par prendre le dessus sur le morceau lorsque les voix disparaissent. Le deuxième morceau, "All Bleeding Stop Eventually", c'est 20 secondes de gros screamo/grind furieux mais jamais bas du front, et le reste du gros sing-along et un riff tout doux. C'est frustrant, ça sera cool que ça reparte un peu en blast derrière, ne serait-ce que pour 15 secondes haha ! Et le morceau final, "Lugenpresse", commence avec un riff mathy, un chant parlé très grave (genre vraiment, on dirait un chanteur de goth haha !), et commence à s'envoler vers 1:40, avec toujours ces sections de chant clair hyper agréables et qui appellent au sing-along. Et l'apothéose à 2:30 quand le morceau craque en une cavalcade de guitares et de batteries et se termine avec des guitares un peu plus lourdes et groovy, c'est oui ! Ça rappelle un peu le morceau "Screens" de onesidedlp. Le meilleur morceau de LYTIC jusqu'à présent, il est là !

Ce disque va très certainement faire partie de mes splits screamo favoris de cette année... C'est pré-commandable dès maintenant chez Zegema Beach Records (Canada/U.S.A) et Moment Of Collapse (Europe), téléchargeable dès maintenant aussi sur les bandcamp des groupes et des labels, et les disques seront envoyés entre Mars et Avril...



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Does anyone could be ready enough for this? I'm not sure: a surprise split record between one of the best, if not THE best Italian screamo bands of the last 5 years : SHIZUNE, and LYTIC, the new screamo band of Jamie Behar... Yes yes, the guitarist from SAETIA and OFF MINOR (where he also did vocals). Long story short, he never stopped making music after his career in the skramz game, but this person has evolved in a way that may seems weird for some of y'all, but this is actually pretty common to see, at least for some former screamo musicians in France tha Jamie knows well ;) : he went to play in various hardcore and oi bands, the latest being GUNS DON'T RUN, a strictly oi / street punk band who praises Arsenal football team, a hymn to football and beer... Well, I don't drink alcohol but I must admit that it's relatively effective and that it works well, and I think fans of the genre will appreciate it quite a lot. Oh yeah, and Jamie listens to all the best hardcore punk bands in Paris and Brest!

But he didn't forget his roots, far from it, and decided to play screamo again with LYTIC. It's a mix between a screamo well anchored in what was done at the end of the 90s, with math-rock influences and slight grind accents, as if it was a straight follow-up to OFF MINOR. LYTIC sounds raw, it's quite technical, but it still pretty melodic... What to fit well with SHIZUNE on this split, which offers 2 absolutely great songs, perhaps among their best. Whenever they release stuff, they always go a little further in quality! To finish with LYTIC, they exist since November 2015 but have released their first record, onesidedlp, last December, and it a was pretty solid debut. The first track of this EP, "Bleak", almost sounds like a screamo version of RITES OF SPRING!

With the first song of SHIZUNE, "we've got a roppongi con john macAfee", we're catapulted to the best of RAEIN, to everything we love about them and SHIZUNE anyway, their little more aggressive and jerky take on RAEIN sound since they turned more "indie", it sounds bright, powerful. And then the second song, "occhiaie metafisich", is just my favorite piece of the band now, no shit. 3 minutes of epicness, a big skramz lesson, the art of juggling the melody, the heat, and a furious drumming, that rhythmic violence. And this outro with his deliciously 90's guitar playing quietly... It reminds me of MARCOVALDO, and this is a very very good point!

The first song of LYTIC, "Greener Grass" surprised me: it opens with a synth note, and it includes some clear vocals. Otherwise, we're still in a pretty raw screamo, with a lot of attention paid to the mood of the song, thanks to this particular synth, which eventually take over the piece when the voices disappear. The second song, "All Bleeding Stop Eventually", is 20 seconds of big and furious screamo / grind, intense but never too dark, and the rest of the song is just a big sing-along and a sweet riff. It's frustrating, it would be cool for the song to go a little further with blast beats, only for 15 seconds haha! And the final piece, "Lugenpresse", starts with a mathy riff, a very low-pitched spoken song (like, really, it sounds like it's done by a goth haha ​​singer!), And starts to fly at 1:40, with always those  super nice clear vocals sections. And there's the apotheosis at 2:30 when the song cracks into a cavalcade of guitars and drums and ends with a heavier and groovy riff, it's a yes! It's a bit like the onesidedlp's song "Screens". The best piece of LYTIC so far is here!

This record will certainly be part of my favorite screamo splits this year... It's available to pre-order now at Zegema Beach Records (Canada / USA) and Moment Of Collapse (Europe), you can also download it now on the bandcamp pages of the bands and labels, and records will be sent between March and April...

mardi 8 janvier 2019

RADURA / FLOWERS&SHELTERS 7"



J'aurais dû écouter ça dès que c'est sorti et faire confiance à une pote qui est ultra fan d'un des groupes présents sur ce split. Avec ce disque, on a affaire à deux chouettes formations jouant un screamo très mélodique et inspiré, ce qui est de toute façon très souvent le cas en Italie, là d'où viennent les deux groupes. (j'en profite pour faire un rappel crucial : allez écouter MARCOVALDO !)

RADURA, dont l'un des membres m'a écrit pour que je parle de ce split (un gros bisou à MILES OLIVER qui lui a parlé de mon blog pendant sa tournée où il l'a rencontré en tant que bassiste de ØJNE !) reste fidèle à ce qu'il sait très bien faire depuis La Fine degli Uomini Faro, leur premier album : une musique délicate, chaleureuse mais puissante, avec beaucoup de beaux riffs, ça me fait penser à la scène écossaise (notamment CARSON WELLS et KADDISH), et mes amours pour toujours que sont BASTOS... À chaque fois que j'écoute leurs 2 morceaux, ne serait-ce que le riff d'intro de "L'Anno delle Rondini", j'ai des frissons qui m'envahissent. Bah hey, c'est exactement ce qui me fait vibrer, ce qu'ils jouent, je vais pas m'en priver !

FLOWERS&SHELTERS me rappellent pas mal ce qui se fait en Suède, chez DISEMBARKED ou SHIROKUMA entre autres, et ça, vous savez très bien je n'y résiste pas... Un son un peu plus percutant que celui de RADURA, moins dans la progression et la déclamation, mais ça reste super mélodique et agréable. Curieusement, "Volubile" me rappelle quelques sonorités que je retrouve chez CHILD MEADOW. Ce serait cool que le groupe soit au courant de leur existence et s'en soit inspiré, héhé ! Et je pense que la seconde partie de "Lividi" donnera des frissons aux fans de ØJNE.

Allez, je vous laisse découvrir ces morceaux qui nous montrent joliment comment évolue la scène emo italienne : plutôt dans la droite lignée de tout ces chouettes groupes qui l'a consolidée et lui a donné ses signes distinctifs, tels que RAEIN ou LA QUIETE, mais sans en être des copies faciles et apporter leur petite touche.




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I should have listened to it as soon as it came out and trust a friend who is very into one of the bands present on this split. With this record, we're dealing with two great formations playing a very melodic and inspired screamo, which is very often the case in Italy, where the two bands come from. (I take this opportunity to make a crucial reminder: please listen to MARCOVALDO!)

one of the RADURA members wrote to me about this split (a big s/o to MILES OLIVER who told him about my blog during his tour where he met him as a bass player of ØJNE!), and I thank him a lot for that. Their 2 songs are close to what they do very well since La Fine degli Uomini Faro, their first album: a delicate, warm but powerful music with many beautiful riffs, it makes me think of the Scottish scene (including CARSON WELLS and KADDISH), and the incredible BASTOS ... Whenever I listen to their 2 tracks, and even only the intro riff of "Anno delle Rondini", I have chills.

FLOWERS&SHELTERS remind me pretty much what is done in Sweden, by DISEMBARKED or SHIROKUMA among others, and if you read often that blog, you know very well that I can't resist to swedish skramz... Their sound is a bit more direct than that of RADURA, less in progressions and declamation, but it's still super melodic and enjoyable. Curiously, "Volubile" reminds me of some CHILD MEADOW. It would be cool for the band to know about their existence and be inspired by them, hehe! And I think the second part of "Lividi" will give chills to ØJNE fans.

Enough words: I'll let you discover these 4 beautiful songs that show us beautifully how evolves the Italian emo scene: rather in the right line of all these cool groups that consolidated and gave her his distinctive signs, such as RAEIN or LA QUIETE, but without being easy copies and bringing their own touch.

samedi 5 janvier 2019

NUMBERS ARE NEUTRALS



Ah, on la connait cette tradition de prendre des résolutions pour la nouvelle année, de faire des trucs qu'on pourra pas tenir parce que 1) c'est pour correspondre à des normes qui en temps normal nous oppresse et/ou nous répugne, ou 2) par flegme. Bah moi, en me levant le matin du 1er Janvier 2019, j'ai décidé que j'allais redonner un peu plus de vie à ce blog, en lui créant même une page Instagram, en espérant que j'allais pas reperdre ma motivation plus tard. Je me suis dit que ce serait vraiment cool de refaire ce truc d'écrire à l'improviste sur le(s) disque(s) que j'ai envie de vous faire découvrir sur le moment.

Et du coup, ça tombe plutôt bien, car j'avais en stock une démo, qui traînait parmi une masse considérable d'onglets ouverts sur mon smartphone, dont j'avais envie de vous parler, ce genre de trucs qui donne un sens absolu à ma mission de "dictionnaire de l'emo" : référencer des gemmes oubliées de l'histoire de cette musique, qui se trouve souvent en de vieilles cassettes ou des CD-R rangés dans des pochettes en tissu DIY.  En l'occurrence, celle-ci se nomme NUMBERS ARE NEUTRAL. C'est super dur de trouver des infos sur eux, car en tapant leur nom sur internet, même en ajoutant "screamo" ou "demo" à la recherche, on tombe majoritairement sur des vidéos de trucs en rapport aux mathématiques, sur des tutos de programmations informatiques et sur des transformateurs à vendre. Alors, pour la vanne facile, comme ça c'est vite réglé : non, je ne vous fais pas écouter une démo de math-rock aujourd'hui.

Comme souvent, les recherches d'infos sur un groupe d'emo/screamo, ça se finit sur Discogs, des blogspots et via les contacts des internets et de la scène, et voici ce que j'ai pu trouver : il s'agit d'un éphémère groupe de screamo, dont on ne connait pas la période d'activité exacte, originaire de la côte Est des USA, avec une personne qui a joué dans de multiples autres projets peu connus (dont ELDRITCH ANISETTE où il était guitariste), et qui a sorti cette démo (qui d'après le seul article que j'ai trouvé sur ce disque, et d'après Soulseek, se nommerait School Sucks!) en 2000, et a participé à la compilation Summertime, qui regroupait plein de groupes de screamo qui était en plein essor à l'époque : SAETIA, THE VIDABLUE (pré-TEN GRAND), pg.99, NEIL PERRY, et même THURSDAY. Dans le lot, il y a aussi une track de noise de 13 minutes, du faux grind - presque screamo genre USURP SYNAPSE... J'aimerais bien mettre la main sur cette compile, ça a l'air d'être un chouette objet, avec un zine en prime, une cover en tissu "camo" et tout.

Et cette démo, qui constitue l'ensemble de leur discographie (sachant que le morceau de la compilation citée ci-dessus, "Fedaykin", figure aussi sur la démo), elle me parait bien en avance sur son temps. J'ai galéré à trouver des groupes qui proposaient le même univers musical que ce groupe avant eux... Y'a forcément des influences à aller chercher du côté du post-hardcore, et je pense qu'ils ont pas mal écouté SAETIA. Leur musique vit essentiellement autour des accalmies et des alternances quiet/loud, avec un gros accent porté sur la mélodie. Je pense que le superbe titre "Porcelain" est quelque part un tribute à PORTRAIT, qui lui existait avant NUMBERS ARE NEUTRAL : le même usage du violon, un break qui ressemble à celui de la fameuse "Constellations In A Stargazing Iris"...

Ça ressemble beaucoup à BELLE EPOQUE, parfois à THE SADDEST LANDSCAPE, si il fallait vous donner une idée de comment sonne ce groupe avec des noms plus "récents". En tout les cas, j'écoute désormais cette démo en boucle : c'est tout ce que j'aime dans le côté un peu plus incisif, triste et viscéral du screamo. Je me suis senti-e super bien en écoutant ce disque en marchant ici et là, et ça c'est bon signe, héhé.

Je suis hyper content-e de vous partager cette découverte, en espérant que ça vous plaira autant qu'à moi :




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Ah, those traditions of making resolutions for next year, trying to do things that we actually can't because 1) it's to correspond to standards that normally oppresses us and / or we dislike, or 2) by pure phlegm. Well, when I woke up on the first day of 2019, I had a spontaneous kind of good resolution, I gave up on this thing lol! I decided that I was going to give a little more life to this blog, by even creating him an Instagram page, hoping that I wouldn't lose my motivation later. I told myself that it would be really cool to doing again this thing to write spontaneously on the records that I want to make you discover at the moment.

And the timing is good, because I had a demo which dragged among a large mass of open tabs on my smartphone, which I wanted to share with you, this kind of stuff that gives an absolute sense to my mission as an actual  "dictionary of emo": to refer forgotten gems of the history of this scene, which are often pressed in old cassettes or CD-R with DIY fabric covers. The band I want to share with you today is called NUMBERS ARE NEUTRAL. It's super hard to find informations about them, because by typing their name on the internet, even adding "screamo" or "demo" to the research, we mostly fall on videos related to mathematics, tutorials for computer programming, and transformers for sale. So, for the easy joke, so it's quickly done: no, I'm not gonna make you listen to a math-rock demo today.

As often, the research of information on a group of emo / screamo ends on Discogs, blogspots and via the contacts of the internets and the scene, and here's what I could find: it's an ephemeral screamo band, whose exact period of activity isn't known, coming from the East Coast, USA, with a person who played in many other little-known projects (including ELDRITCH ANISETTE where he was a guitarist) , and who released this demo (which according to the only article I found on this record, and according to Soulseek, would be called School Sucks!) in 2000, and participated in the compilation Summertime, which gathered a lot of screamo bands that were thriving at the time: SAETIA, THE VIDABLUE (pre-TEN GRAND), pg.99, NEIL PERRY, and even THURSDAY. In that record, there is also a 13-minute weird noise track, some false grind / quasi-screamo like USURP SYNAPSE... I'd like to get my hands on this compilation, it seems to be a great-looking item, it's coming with a zine, a DIY "camo" fabric cover and everything.

And this demo, which is the only thing that the band released (knowing that the song that appears on the compilation mentioned above, "Fedaykin", also appears on the demo), seems well ahead of its time, to me. I struggled to find bands that offered the same musical universe as this band, before them... There were inevitably influenced by post-hardcore, and I think they have listened a lot to SAETIA. Their music lives mainly around quiet/loud dynamics, with a heavy emphasis on the melody. I think the beautiful "Porcelain" is somewhata tribute to PORTRAIT, which existed before NUMBERS ARE NEUTRAL: the same use of violin, a break that sounds like the one on the famous "Constellations In A Stargazing Iris"...

It sounds a lot like BELLE EPOQUE, sometimes like THE SADDEST LANDSCAPE, if you wanna have an idea of how this band sounds with more "recent" names. Anyway, I'm listening to this demo ion repeat now: that's all I love in the slightly more incisive, sad and visceral side of the screamo. I felt good listening to this record walking here and there in the streets, and that's a good sign.

I'm very happy to share this discovery with you, hoping you'll love it as much as I do. ♡

jeudi 3 janvier 2019

PREMIERE : Disillusionist - Exasperated



Je pensais pas commencer l'année si tôt en termes de posts, et c'est plutôt chouette car ça me motive à partager plein de trucs. Ce petit boost, je le dois à Mads de Dasein Records qui m'a proposé de découvrir DISILLUSIONIST. Originaire de Copenhague, Danemark, ce groupe dont le line-up semble assez mystérieux et qui se dévoile pas, propose une formule assez répandue dans la scène hardcore moderne : un ensemble léger, mélodique, avec des guitares claires saupoudrées de quelques influences post-punk, mais avec beaucoup de décharge émotionnelle. Du coup, bah c'est efficace et ça passe tout seul ! Grosso modo, si vous aimez TOUCHÉ AMORÉ et la voix de COMADRE, peut-être aussi si vous aimez le dernier STATE FAULTS, vous devriez bien accrocher à ce single. Je suis content-e d'être la première personne à le partager avec vous ! J'aime comment ce morceau se finit, après avoir un peu monté crescendo sans qu'on s'en aperçoive vraiment.

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I wasn't thinking of starting the year so soon in terms of posts, and it's pretty cool because it already motivates me to share a lot of stuff now. I owe this little boost to Mads of Dasein Records who suggested me to discover DISILLUSIONIST. Coming from Copenhagen, Denmark, this band, whose line-up seems rather mysterious and unveiled, offers a fairly common but always pleasant formula in the modern hardcore scene: a light, melodic whole, with clear guitars sprinkled with some post-punk influences, completed with a lot of emotional discharge. Basically, if you love TOUCHÉ AMORÉ and COMADRE vocals, or maybe STATE FAULTS, you should like this single. I'm glad to be the first person to share it with you! I love how that track ends in a wall of drums...




Ça s'appelle "Exasperated", ce titre sera présent sur un EP nommé The fire on the freeway as seen from the mountains, qui sortira bientôt chez Dasein Records, où vous trouverez également un autre single, "Stale Flower", plus direct, plus court mais avec la même formule, quoique avec plus de fuzz dans les guitares. C'est presque frustrant quand ça s'arrête, car le titre est chouette et on se laisse facilement aller par ses mélodies, on s'attend à ce que ça dure le temps d'un couplet supplémentaire peut-être... Hâte d'entendre le disque en entier, pour voir comment cette frustration sera comblée, pour découvrir davantage ce groupe !

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It's called "Exasperated", this song will figure on an EP named The Fire on the freeway as seen from the mountains, which will be released soon at Dasein Records, where you will also find another single, "Stale Flower", a shorter, more direct song, but with the same formula, with more fuzz in the guitars though. It's almost frustrating when it stops, because that song is great and we are easily enjoyed by his melodies, I expected that it lasts the time of an additional verse maybe... I'm pretty curious to hear the entire record, to see how this frustration will be filled, to find out more about this band and his sound! And also the line-up actually, haha ;)



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