mercredi 25 avril 2012

Chronique : Tang - Dynamite Drug Diamond



En voulant prendre des nouvelles de Tang sur la toile (en tapant "Tang" ou "Tang website" sur Google, vous tomberez bien plus souvent sur le Wu Tang-Clan que sur Tang lui-même...), j'ai découvert avec une grande surprise le retour de nos français, qui ont déja deux grands albums à leur actif. Pendant cinq longues années, on avait plus de nouvelles du groupe, sur une quinzaine d'années d'existence, certains pensaient même qu'ils avaient arrêtés leurs activités. Mais non, ils nous reviennent tout frais avec "Dynamite Drug Diamond", sur lequel j'ai alors beaucoup d'attentes, si l'on prend en compte les précédents efforts, les années d'expérience des membres du combo, et leur talent respectif. Nos garçons ont-ils gardé le cap, et surtout, ont-ils su suivre l'évolution importante de leur style musical en six années d'absence?

Avec cette galette, nous avons affaire à un véritable lanège à sensations, nous propulsant vers un emo noisy, avec un post-hardcore qu'il aurait semé par-ci par-là, tous deux sortis des 90's, sans prétention, fin, maîtrisé, efficace, tout en expédiant le tout sur des influences plus modernes, qu'on pourrait parfois associer à La Dispute. Le groupe revient à ses premiers amours tout en se renouvelznt, et en évitant soigneusement la redondance. Ne vous attendez pas à des atmosphères hyper-lourdes et crasseuses ou à des relents metal destructeurs, ici, on parle d'emo à l'état brut, d'émotions à fleur de peau, sans artifice, le côté sombre de l'emo seconde vague de la fin des 90's-début 2000, celui qui finalement manue pas mal actuellement. Prenons par exemple "Run And Run And Die", qui est une des perles de cet opus, avec ses parties spoken word mélancoliques entraînantes, et ses explosions entre emopunk semblable à celui de Thursday, screamo arrache-coeur, et de subtils plans post-rock. Le final de ce morceau est vraiment éblouissant, les voix et les arpèges s'entrechoquent, se mêlent, pour nous donner des frissons, jusqu'aux dernières secondes et l'ultime explosion screamo. Sur l'ensemble de cet album, la maîtrise vocale est évidente, le chant mi-braillé mi-clair limite rappé sur pas mal de couplets est d'une justesse et d'une puissance flagrante, et niveau cri, on est proche d'un certain Tetsuya-sama, ca souffre, ca se vide, ca blâme, et c'est beau. L'influence Envy est d'ailleurs évidente sur l'ensemble de l'effort. On se laisse facilement avoir par ces fameux couplets presques rappés (comme il en pleut sur cette galette) de "Paint It Black", par le rythme entrâîannt de "Highway Encounter", par la tranquille "Eve Of Ceasefire Talks", ou "In Loving Memories" et son beau refrain en double voix; On retiendra aussi "Wrong Place, Wrong Time" qui parfois fleure bon At The Drive-In, et "Hellissandur", avec sa trompette inattendue qui au début peut irriter, mais qui au final passe toute seule, ca relève finalement bien le morceau déja bien entraînant, en lui donnant une note plus grave, plus puissante. Ca n'as pas le même rendu surpuissant que sur un morceau de *shels, car évidemment, les deux groupes ne jouent pas dans la même cour, mais c'est tout de même bien pensé et efficace. "To Wake Up With A Broken Heart" nous prend tout de suite aux tripes avec ses accords haut-perchés et son chant rentre-dedans. "Life Of Shooting Stars" calme l'ensemble, démare paisiblement, un spoken word émouvant qui suit une belle montée émotionnelle accompagne l'instru, avant qu'il n'explose en un screamo brillant, avec un cri perçant, lumineux, blessé, écorché. Et que dire de "Roses Out Of Chaos", qui débute un peu comme un tout beau morceau planant de U2, avant d'enchaîner sur un long matraquage de gratte puissante, lancinante, et de finir sur une petite mélodie posée sur des notes de violoncelle. Une fin instrumentale pleine de sentiments, de beauté, de lumière.


Conclusion : Il faut plusieurs écoutes pour cerner tout le potentiel de l'opus, car il est vrai qu'en ces temps ou l'on est submergé d'immenses oeuvres post-hardcore surpuissantes, ultra-sublimes et hyper-cathartiques, on peut ublier les fondamentaux, les origines, et durement y revenir. Mais c'est un pari réussi pour Tang et son "Dynamite Drug Diamond", qui mélange les origines de l'emo et des éléments plus modernes qui passent vraiment bien. Le groupe suit l'évolution de son style musical avec classe, c'ets vraiment bien foutu, ca transpire les 90's (surtout quand, tout comme moi, on s'écoute l'album en jouant à Super Mario World 2 : Yoshi's Island...) et ça fait un bien fou. C'est ni trop extrême ni Bisounours, c'est simple, et c'est vraiment un parfait compromis de toutes les évolutions qu'à suivi l'emo jusque là, en évitant soigneusement la case pop-punk mainstream mielleuse. Les garçons n'ont rien perdu de leur talent, ils ont su se renouveler, et apporter une ouevre cohérente, qui séduira les plus jeunes et convaincra les puristes, qui s'intègre bien dans la tendance actuelle du mouvement, tout en haut du panier. Alors oui, cet album, c'est de la dynamite, une vraie drogue si consommé trop régulièrement. Un diamant de nos contrées.



(Quand on a la flemme de finir son article et que l'on a des gars adorables qui nous envoient les infos détaillées sur leur opus en complément du CD promo, on se met à genoux pour la fonction appareil photo de son smartphone. N'hésitez pas à cliquer sur l'image pour zoomer.)

mardi 24 avril 2012

Juliet VS Jacob : first hardcore songs.



Ce fut l'un des premiers buzz du début d'année. Le Web découvrait "Juliet" en Janvier. Cette pitchounette de 8 ans nous chantait sa "first hardcore song" hilarante, tout comme le clip. Eh ben voilà la réponse ! :


Voici Jacob, 6 ans. Il voulait prouver à Juliet qu'il pouvait faire mieux. À vous de juger, moi en tout cas, je dis : 1 partout! Notre petit coreux fera-t'il autant le buzz que sa collègue? Affaire à suivre...


lundi 23 avril 2012

Chronique : AqME - Epithète, Dominion, Epitaphe



Nostalgie. C'est le mot qui me vient en tête en pensant à AqME. Ah, la Team Nowhere, cette team qui a bercé l'adolescence de beaucoup d'entre nous, arrivé en plein boom du "frenchcore"... Aujourd'hui, elle est déchirée, enterrée, voire même humiliée. Pleymo est mort : Fred, le batteur, est parti frapper chez deux bons groupes, Hewitt aujourd'hui mort lui aussi, puis actuellement chez Aliases. Il est également le batteur de scène de... Jena Lee. Dur. Marc, le chanteur, est devenu un très bon photographe, et un réalisateur, qui réalise pour beaucoup trop de daubasses, malheureusement (Eskemo, Pascal Obispo...). Le reste est parti chez les devenus ridiculeusement niais et vendus Enhancer (déja que ca ne volait pas bien haut à l'époque), ou bien dans des projets post-Nowhere ratés ou denevus beaucoup trop mainstream, comme Empyr, Die On Monday, Vegastar... Wünjo n'est plus depuis 2008, de ses cendres sont nés Bukowski et Vera Cruz, deux très bons groupes. Et Watcha ne donne plus de nouvelles, après un "Falling By The Wayside" pourtant furieux et pas mal du tout, ou le groupe avait reprise du poil de la bête.

Reste alors AqME, le vilain petit canard du crew, différent du reste du clan, qui au travers des modes et du temps a toujours continué tranquillement son petit bonhomme de chemin dans son coin, et évolue, sort des albums toujours plus marquants et inspirés, bien loin de la Team Nowhere. Ce groupe, c'est un peu l'équivalent des Deftones contre le nu-metal aux USA, enfaite. Et en 2012, voilà que nos messieurs dames reviennent plus agressifs et inspirés que jamais avec un nouvel opus au nom mystérieux, qui se suffit à lui-même pour annoncer du très lourd : "Epithète, Dominion, Epitaphe". Cet album poursuit sur le chemin abrasif et plus lourd qu'avait entamé "Hérésie", et qu'avait suivi "En L'Honneur De Jupiter", tout en se décomplexant totalement et en se modernisant. D'un riff technique inattendu, on passe à du AqME pur et dur (les mélodies glauques, lourdes et mystérieuses qui caractérisent à elles seules le groupe), en passant par un ou deux subtiles breakdowns, quelques passages death, et surtout par ce qui m'as le plus marqué et conquis : Les grosses influences post-hardcore de la lignée Cult Of Luna (dont le percussioniste, Magnus Lindberg, produit l'album, quel putain de boulot de sa part!) ou de Neurosis. J'étais persuadé que, depuis "Hérésie", le groupe se dirigeait vers ce style. J'en ai ici la preuve absolue, surtout quand l'on voit qui produit l'album. Jamais l'on ne s'ennuie sur cet opus, chaque morceau est changeant et complet (complexe?), bonne nouvelle pour ceux qui avait reproché aux deux précédents d'être longuets. Décompléxé, le groupe l'est également en invitant sur "My English Is Pretty Bad" deux figures radicalement différentes du metal français. D'un côté : monsieur Stéphane Buriez, très grand nom du metal hexagonal, officiant dans le groupe thrash Loudblast, un des pionniers du metal français. De l'autre côté : Junior, chanteur des bien plus modernes metalcoreux de Darkness Dynamite. Sur ce titre, les trois chanteurs hurlent et growlent à l'unisson sur un refrain terriblement puissant. Gros coup de coeur sur "Luxe Assassin" qui est, à mes yeux, une véritable tuerie, passant du meilleur des nouvelles influences post du groupe, au plus flamboyant du metal alterno qu'il a toujours incarné et personnifié, l'instru est majestueuse, aussi bien atmosphérique que puissante, Thomas, le chanteur, y est au meilleur de sa forme. Quelle performance de sa part, d'ailleurs, sur cet opus, un grand bravo à lui! Il n'as jamais été aussi céchaîné et posséde au chant, à en avoir les frissons... On peut aussi relever "L'Empire Des Jours Semblables" avec ses petites notes death bien placées et ses belles parties mélodiques, "Idiologie", qui démarre fort l'album, un pur tube metal, aux accents metalcore et au refrain immense (qui d'ailleurs faisait des ravages chez ma clientèle du 3ème âge lorsqu'il passait pendant les pubs de Oui FM, la radio qui tourne à mon boulot), la puissante en ennivrante "Quelque Soit Le Prométhéen (Ou Le Nihiliste)", ou "Plus Tard VS Trop Tard", avec ses ambiances et son solo inattendu qui relève le morceau. Tous les titres ont leur personnalité, leur petit quelque chose. Le guitariste et la section rythmique fournissent un boulot vraiment formidable. Rappelons qu'ils ne sont plus tout jeunes, mais ils ont gardé une pêche folle, toute leur énergie, et ont chacun fourni un travail dantesque.

Conclusion : Quelle gifle! Mes oreilles en sifflent encore. Varié, rentre-dedans, lourd, terriblement efficace, et même super planant, cet album surprend réellement. Le groupe n'appartient finalement à plus aucune case, ni à aucune Team. Ils deviennent encore plus eux-mêmes et ravagent tout sur leur passage. Ils se renouvellent et se modernisent encore, les plus jeunes seront séduits, les plus vieux fans seront sans doute surpris, puis conquis. Je n'aurais jamais pensé qu'AqME pouvait se dévergonder et encore me surprendre autant. Quelle bonne surprise et quel bonheur de les retrouver toujours au top! Mais... Revoilà la nostalgie... Peut-être le saviez-vous déja: Thomas a quitté AqME pour se consacrer à sa deuxième passion, le tatouage. Un vrai coup dur. Le chanteur des déments The Butcher's Rodeo a pris la relève et ne va sans doute pas faillir à sa tâche, mas on y était tant habitué, à Thomas, il donnait une telle personnalité à AqME. Et il nous a livré une telle performance sur cet opus, qu'on en attendait encore... Eh bien quelle hérésie.

Tracklist :


1. Idiologie
2. Quel Que Soit Le Prométhéen (Ou Le Nihiliste)
3. Epithète, Dominion, Epitaphe
4. Luxe Assassin
5. L'Empire Des Jours Semblables
6. Adieu!
7. My English Is Pretty Bad (avec Stéphane Buriez et Junior)
8. Marketing Armageddon
9. Plus Tard VS Trop Tard
10. La Dialectiques Des Possédés
11. 110.587

L'album est sorti le 10 Avril 2012, chez AT(h)OME. Il est disponible sur Internet (iTunes, Amazon...), et autant dans les grandes enseignes culturelles que les plus petits disquaires.

jeudi 19 avril 2012

Chronique : Memories Of A Dead Man - V.I.T.R.I.O.L



Après un EP réussi, "Maze", rempli de guests prestigieux, à la fois logiques et surprenants, qui amorçait une prise de maturité et de personnalité dans le style musical du combo, revoilà nos Franciliens sur "V.I.T.R.I.O.L", comprenez "Visita Interiora Terrae Rectificando Invenies Occultum Lapidem", traduction : "Visites l'intérieur de la Terre, et en rectifiant, tu trouveras la pierre cachée". Le site Chromatique vous en dira plus sur ce titre, qui convient finalement bien à la direction prise par le groupe, au line-up fraîchement remanié.

Sur cet opus, le groupe se distingue vraiment de la scène post-hardcore surplombée, en y intégrant des influences nouvelles. Déja proches de groupes comme Cult Of Luna à l'origine (le batteur de ces derniers assure le mastering de "V.I.T.R.I.O.L"), les voilà revenus encore plus lourds, et résolument plus metal. La production d'Etienne (batteur d'AqME, qui a sorti un nouvel album formidable cette année) y a sans doute contribué... Un opus qui pourrait réconcilier les métalleux les plus virils avec le post-HxC, en quelque sorte.

Commencons avec "Tomorrow, At Dawn", qui nous donne un bon aperçu de ce qu'offre MOADM sur cet album : Longue intro planante, avec une basse lourde, enchaînant sur un growl death lointant surprenant pour celui qui est plutôt habitué aux hurlements puissants classiques du genre. S'en suit un chant fantômatique, Toolesque, suivi par ce cri gras, bien "metal", qui se mêle bien à la lourdeur de l'instru. On remarque assez vite le mélange des chants, aussi bien hurlé, growlé, que braillé ou chanté, et même par une fille, en la personne d'Audrey, nouvelle bassiste du groupe, qui d'ailleurs assure sur cet effort, en nous offrant un jeu diabolique et saturé à souhait. Ici, on ne joue pas dans les envolées vocales sensibles au chant hyper clair, mais dans les chants ténébreux et sombres. L'alchimie trouvée entre leur post-hardcore originel et un metal alterno crasseux et mystérieux, marche bien.

Virage metal confirmé avec "On The Heights Of Despair", ou l'on entend un chant braillé pas commun, presque exagéré. Un peu gênante, mais qui passe toute seule après plusieurs écoutes. Confirmation aussi avec "Under The Cross", aux accords fantômatiques et aux cris diaboliques. Mais l'ensemble reste très planant, et très maîtrisé.

On appréciera également "Meshi'ha", partagée là encore entre lourdeur, growls diaboliques, toujours ces voix mystérieuses, et arpèges aériens, "Trismegistus King", morceau très noir et en même temps très planant, avec ce braillement surpuissant de la bassiste, ou "Good Mourning Child" et son intro au chant envoûtant, enchaînant sur un énorme riff metal bien viril et sombre, enchaînant sur un beau refrain, mi-braillé mi-clair parfaitement assuré par la bassiste, à qui on a envie de dire: Reviens chanter plus souvent sur l'album!!!! On a aussi "Diving Bell And Butterfly", un peu plus technique, un peu "metalcore" avec un léger breakdown qui n'a rien de cliché. "Insomniac Animal" est aussi une petite bombe technique, mais sur le refrain, je trouve les voix un peu faiblardes, alors que le morceau est super puissant, c'est dommage car tout au long de l'album, on retrouve pleins de refrains bien plus puissants! Celui de "Leave Scars" par exemple, un très beau morceau post-hardcore à la Devil Sold His Soul et un des plus lumineux de cet album, est juste parfait, les voix sont puissants, l'harmonie homme/femme est nickel, et chacun s'y donne à fond. Du DSHS, on en retrouve aussi sur la faussement tranquille "An Ode To Myself".

"INRI" termine l'album en beauté. L'espoir après l'orage, pourrait-on dire. Un beau morceau qui monte doucement en puissance, au piano virevoltant et aux guitares puissantes et mélodiques, et qui reste cohérent avec les autres morceaux, notamment sur les passages lourds et avec les petites notes de synthé.

Conclusion :  Quelle chronique difficile et plaisante à réaliser! J'ai l'impression qu'il faut une certaine ouverture d'esprit pour porter un jugement crédible sur l'album. Hyper sombre, lourd, mais également toujous illuminé par un post-hardcore onirique que joue le combo depuis le début, et surtout HYPER varié (et ca fait un bien fou, une telle inventivité !!!), l'album en surprendra plus d'un. J'ai moi-même eu beaucoup de mal avec cet album à la première écoute, mais au fil des écoutes, et en prenant le CD comme un album de metal, il s'est de plus en plus révélé et m'a conquis. Il faut simplement bien interpéter les growls, les nouvelles influences metal alterno et prog, sludge, et ne surtout pas assimiler le tout à du "metal trop violent parce que le metal c'est un truc de rebelle viril trop dark venu des profondeurs des abysses de Transsylvanie, SATAN 666 OLOLZ"., pour cerner toute la force et les émotions qu'offrent cet effort. Surtout que le groupe à des choses intelligentes à chanter. J'aurais aimé un peu plus de puissance sur quelques refrains, pour rendre le tout encore plus puissant et pointu. En résumé, on retrouve ici Memories Of A Dead Man avec une grosse prise de maturité, qui nous livre un album dont il est impossible de se lasser, car extrêment riche, très audacieux, avec beaucoup d'influences, de types de chants, de changements de rythmes, de styles...

Tracklist :

1. Tomorrow, at Dawn...
2. On the Heights of Despair
3. Under the Cross
4. Meshi'ha
5. Good Mourning Child
6. Insomniac Animal
7. An Ode to Myself
8. Trismegistus King
9. Leave Scars
10. Diving Bell and Butterfly
11. INRI

L'album "V.I.T.R.I.O.L" sort le 20 Avril chez Klonosphere / Season Of Mist.

jeudi 12 avril 2012

Memories Of A Dead Man : Un nouvel album


Les Franciliens de Memories Of A Dead Men, dont le line-up a bien évolué, vont sortir leur nouvel album, "V.I.T.R.I.O.L", le 20 Avril, sur les labels Klonosphère et Season Of Mist. Le teaser de cette album, dont j'aurais le plaisir de vous proposer une chronique d'ici quelques jours, est à voir ici. Vous pouvez également consulter la superbe artwork de cet album et la tracklist ci-dessous :



1. Tomorrow At Dawn...
2. On The Heights Of Despair
3. Under The Cross
4. Meshi'ha
5. Good Mourning Child
6. Insomniac Animal
7. An Ode To Myself
8. Trismegistus King
9. Leave Scars
10. Diving Bell And Butterfly
11. INRI

jeudi 5 avril 2012

Chronique : Worthwhile - Carry On Kid


C'est dans la nature humaine, on aura toujours peur du changement, à juste titre. J'en ai eu peur avec Worthwhile, un petit groupe californien qui a fait son petit bout de chemin depuis 2009 avec deux EP's, "Miracle Me" et "Not Fixed But Found", dans la veine pop-punk/hardcore au chant parlé limite rappé caractéristique, deux beaux essais pleins de spontanéïté, de simplicité, de sincérité, et de joie. Ici, ils nous reviennent heureux et fiers de nous livrer leur premeir album très attendu, "Carry On, Kid". Mais là ou les fans les attendaient dans la continuité, Worthwhile en a décidé autrement.

À l'écoute des trois titres qui ont servi de teaser à l'album, énorme surprise : On a affaire à du hardcore mélodique, voire même à du screamo, tout autre chose que la case easycore dans laquelle on pouvait facilement ranger le groupe, avec de la passion en prime, néanmoins. Mais pas n'importe quel hardcore mélo, attention. Celui de la "Wave", de Defeater, de Touché Amoré, voire de La Dispute dans ses instants hardcore (Il n'y a qu'à comparer le premier morceau de l'opus, "Evergreen", à un morceau de leurs collègues comme "New Storms For Olders Lovers", ou se fier à "Homebuilder"). Je ne m'attendais pas du tout à cette orientation musicale (et je ne serais sans doute pas le seul), qui il est vrai, peut être très déroutante pour les habitués du son originel, même si l'on trouvait des bribes du nouveau son dans les EP's. La ou l'on est déçu par la disparition du chant parlé qui caractérisait le tout et des choeurs qui donnaient de la forçe aux compos, on est subjugué par le chant crié qui lui n'as pas bougé, si ce n'est qu'il n'est plus puissant et écorché vif que jamais, refilant des frissons à chaque poussée sur la voix, ainsi que par les compositions cohérentes, soignées, et beaucoup plus incisives. Le quintet maîtrise son nouveau son avec aisance et brio. Quelques accords ambiants viennent relever la sauce, quand il le faut. On sent même des influences post-rock comme sur la belle interlude ""How Do I Look Up To A Man In The Ground?". À l'heure ou la copie sur le voisin est une religion, on est également soulagé de retrouver la même sincérité, la même spontanéïté, et ce soleil qui brille toujours sur la musique du groupe. Preuve en est par exemple sur "Melody, Save Me" et "Vagrant", des cavalcades hardcore à l'atmosphère chaleureuse. Pas étonnats que ce soit deux des trois titres utilisés comme teaser, car les moins déroutants. Sur ce CD, on a même le droit à une reprise majestueuse de "Unlovable", à l'origine présente sur l'EP "Not Fixed But Found", et qui se révèle être parfaitement ré-interprétée, encore plus intense. Elle vient nous rappeler que le groupe ne se trahit pas, qu'il n'oublie pas d'ou il vient, d'ou les éclaircies et les quelques relents pop-punk présentes un peu partout sur l'opus.

Conclusion : Sans jamais renier le passé, Worthwhile a énormément mûri pendant ces deux années de silence radio, a pris le temps de composer, de réfléchir, de se nourrir de nouvelles influences, et nous revient plus beau que jamais, complètement changé, mais en cohérence avec son passé. Leur travail acharné, à en juger par la qualité de ce premier album, a porté ses fruits. La déception de perdre ce fameux chant parlé qui, à la manière d'un "La Dispute", aurait pu apporter son lot d'émotions en plus (comme il le faisait sur les deux précédents efforts), nous mine un peu. Mais le combo se rattrape amplement sur sa maîtrise de son nouveau style, des émotions, et de leur jeu (le travail est hallucinant pour un groupe qui passe d'un genre basique à un autre bien plus technique). Le groupe perdra ici quelques fans, mais en gagnera beaucoup d'autres. En tout cas, ils en ont rendu un heureux...

Tracklist :

1. Evergreen
2. Homebuilder
3. Melody, Save Me
4. Full Hands, Empty Hearts
5. Live For What Lasts
6. 1937
7. At Seapoint
8. How Do I Look Up To A Man In The Ground?
9. Vagrant
10. Unlovable
11. Messy Masterpiece

L'album, sorti le 04 Avril, est disponible en physique sur leur BigCartel, et en digital sur iTunes.