samedi 14 octobre 2023

Le dictionnaire de l'emo : 2011-2023.


Ça fait super longtemps que j’ai rien posté par ici. Y’a encore des gens qui se souviennent de ce blog en 2023 et qui me demandent entre deux concerts : « tiens, ça devient quoi le dictionnaire de l’emo ?». C’est vrai que je n’avais pas partagé ailleurs que sur Instagram ma décision de mettre le blog en pause. Mais ça me touche qu’il ne tombe pas dans l’oubli de toute façon… Bref.

Si vous ne suivez pas mon compte Instagram, un petit récapitulatif : malgré mon projet de lancer un format podcast pour le blog que j’ai expérimenté récemment, qui a plu à certain•e•s d’entre vous, j’ai donc décidé de faire une pause à durée indéterminée pour l’ensemble du blog. Il faut savoir que le fait même de m’enregistrer, et qui plus est dans un lieu non-insonorisé où les voisins peuvent m’entendre, m’angoisse terriblement. Mais j’ai tout de même aimé sortir le seul épisode réalisé à ce jour, que j'ai depuis supprimé. C’est juste que pour continuer, entre autres le besoin de faire de l’espace dans ma tête dont je vous parlerais en-dessous, j’ai besoin d’une pièce à part, où je peux m’isoler, où personne d’autre que moi m’entendra bafouiller avant de faire un enregistrement parfait. Et je ne l’ai pas actuellement.

Autre raison : je suis au chômage et j’ai un projet de déménagement. Depuis début 2023, j’essaie tant bien que mal de trouver du travail sur Rennes dans le but d’y déménager. Mais c’est archi compliqué, car je cherche quelque chose qui soit un minimum éthique et bienveillant, et surtout quand tu cherches en temps partiel. En parallèle, on cherche des logements, mais qui voudra bien faire confiance à une personne au chômage (moi) et à une personne en situation de handicap (ma compagne)… Une situation complètement absurde où on a les moyens de postuler pour un appart plus grand que celui qu’on occupe actuellement en région parisienne, mais sans CDI c’est 99 % d’échecs peu importe ton niveau de revenus.

En plus de ça, on doit gérer une situation terrible dans la famille de ma compagne que je ne détaillerais pas ici mais qui lui vaut un travail administratif et émotionnel gigantesque (allez, un indice : crime et prison), alors qu’elle doit déjà gérer son handicap et sa santé mentale très fragile, et qui empiète énormément sur notre projet de déménagement. C’est globalement un enfer, même si à l’heure où j’écris ces lignes la situation est moins chaotique qu’elle ne l’était encore le mois dernier.

Et enfin, disons les choses clairement : j’ai un traumatisme quand à ce que j’ai vécu depuis mi-2021 dans la scène punk/hardcore française dans son ensemble, suite aux révélations de Mediapart concernant Guerilla Poubelle et son monde. Et plus particulièrement me concernant, les frasques d’un certain groupe français de post-hardcore qui leur est très proche, à base de cyberharcèlement et de menaces. Je n’arrive plus à faire confiance à personne et je ne me reconnais plus dans ce milieu. Je vérifie maladivement si il n’y a pas de nouvelles publications à mon encontre, en sachant qu’à la suite de ce harcèlement, ma vie privée et celle de ma compagne sont allées jusqu’à s’afficher chez des individu•e•s d’extrême-droite. Je vois désormais les agresseurs revenir voir des concerts comme si de rien n’était (même si il faut être réaliste: on ne peut pas les interdire d’avoir une vie sociale et de voir des concerts, ça n’aurait aucun sens), des gens qui soutenaient le cyberharcèlement contre moi booker des concerts de punk/hardcore anarchiste et soutenir des assos féministes alors qu’iels m’ont viré de leur asso parce que j’étais trop politisé•e, je vois des assos parisiennes faire leur business avec un grand ami de mon principal harceleur… Et puis bonus : j’en ai eu ma claque des personnes qui vampirisent l’attention sur le sujet des violences sexistes et sexuelles et qui essaient de former une meute de soldats digitaux qui seraient disponibles à tout moment pour aller screener ceci, aller republier cela… À leur place, sur fond d’une pureté militante délirante et fatigante même si officiellement ces personnes dénoncent cette « pureté militante », qui a plus blessé les victimes de cette affaire qu’autre chose. Oui je dis les termes, je suis cancel, honte à moi. En vrai je le suis déjà car j’ai sauvé du lynchage twitteristique un pote qui soutient fermement et concrètement les victimes de VSS dans l’industrie dans laquelle il travaille, et qui était à deux doigts de se faire considérer comme un espion des cyberharceleurs par l’une des girlbosses de ce jeu malsain duquel j’ai décroché. C’est vous dire la taille du chaos.

À cause de cette situation, mon trouble panique que je subis depuis fin 2019 et que j’avais réussi à contrôler pendant 2 ans a repris de plus belle malgré mon traitement et mon travail sur moi-même. On va probablement me jouer les violons du type « ouais mais le mec que t’accuses de viol il a fait une dépression », wow quel dommage, qu’en est-il de sa victime et des victimes de ses potes ? Bref. Ca fait plus de 2 ans que le papier de Mediapart à ce propos est sorti, et j’en parle encore aujourd’hui. Ce bordel m’a traumatisé•e durablement, que ce soit les révélations en elle-même que les suites de tout ça. Quand je vais voir du hardcore en concert à Paris, je vois bien que je suis persona non grata même si je leur file mes thunes. Je vois bien les gens qui m’ignorent et qui me donnent un sourire de surface à l’accueil quand je vais à leurs concerts ou bien dans le public quand je croise certaines personnes. Je le vois et le ressens dans l’attitude, le body language. Alors oui, je pourrais boycotter, je pourrais rester terré•e chez moi. Mais il est hors de question de me priver et de laisser mes traumatismes l’emporter. Je veux continuer à voir mes groupes préférés, à en découvrir d’autres. Même si au fond de moi j’ai envie de prendre le micro entre deux sets et de dire à tout le monde tout ce que je ressens à propos de tout ça. Je me dis que mes thunes ont plus de chances de finir dans la poche des artistes que celle des assos. Constat cruel mais qui m’arrange bien.

Tout cet ensemble de choses font que j’ai besoin de tout mettre sur pause, et de repartir de zéro. Lorsque l’on aura réussi à trouver l’appartement qu’il nous faut, dans un environnement sain, je pourrais reprendre le blog, car j’y tiens. Pour l’instant, c’est juste trop compliqué.

Je reviendrais poster de nouvelles choses par ici quand la vie se sera stabilisée de mon côté. En attendant, je partage régulièrement des trucs en story, sur mon compte Instagram : des découvertes ou des classiques. Je n’arrête pas d’écouter de la musique, encore moins d’en découvrir.

Merci à toutes les personnes qui ont cru et qui croient encore en moi. Merci pour le temps que vous avez accordé à me lire/m’écouter jusque là. Merci aux personnes qui se souviennent encore de ce blog et s’en soucient. Ce n’est pas un adieu, loin de là. Mais cette page reprendra vie quand la mienne sera plus calme.

À une prochaine.

Guillaume.