samedi 26 avril 2014

Live report : The World Is A Beautiful Place & I Am No Longer Afraid To Die + Empire! Empire! (I Was A Lonely Estate) + We Came Out Like Tigers + Hyperstation @ Paris, Le Glaz'Art, 14/04/2014


Ce fût un line-up très alléchant qui fût proposé ce Lundi 14 Avril au Glaz'Art. Pouvant prétendre au record du nom de line-up le plus long du monde, il réunissait les emos de The World Is A Beautiful Place & I Am No Longer Afraid To Die, et de Empire! Empire! (I Was A Lonely Estate), tous les deux en tournée européenne. Et pour ouvrir la soirée, deux groupes totalement différents les uns des autres étaient également présents : les anglais de We Came Out Like Tigers qui venaient présenter leur nouveau LP Ever-Crushed At Pecket's Well, et les presque français de Hyperstation, qui eux venaient présenter leur second EP.

C'est Hyperstation qui a ouvert les festivités, dans une salle alors à peine occupée par une vingtaine de personnes, dont certains copains du groupe. Il semblait logique que ce groupe ouvre la soirée, tant leur musique se veut apte à faire danser et bouger les têtes. Mais leur prestation scénique manquait de rythme, et de l'énergie qui caractérise leur univers, ce qui est dommage, tant ceci aurait pu mettre en valeur leur son original, qui oscille entre électro-pop et post-punk. Mais musicalement, rien à dire, c'était carré, et le son était de leur côté. Le petit bout de public alors présent a plutôt bien adhéré à l'univers des frenchies, qui viennent de sortir leur deuxième disque. L'un des organisateurs de la soirée (également bassiste dans le groupe hardcore parisien Gazers, NDLR) est même monté sur scène pour chanter sur le dernier morceau. Avec pas mal de timidité apparente, mais il a semblé que ce fût à cause d'un problème de micro qui le genaît. Ce fût une bonne démonstration de ce que leurs EP réservent, mais un peu plus de fun dans ce set aurait été bienvenu histoire de réveler leur personnalité musicale au grand jour, et de réveiller la foule, surtout que le groupe suivant n'a pas, mais alors pas du tout fait dans la dentelle et la lumière, au contraire...

Pendant que We Came Out Like Tigers s'installait sur scène, la salle commençait tout juste à se "remplir", tandis que ceux déjà présents allaient voir le merch, fumer une cigarette, ou se payer une verre au bar, sans vraiment s'attendre à ce qui allait se passer avec ce quartet anglais que 95% de l'assemblée de ne connaissait pas, ou très peu. Et soudain lors des balances, un blast-beat furieux est venu frapper aux oreilles du public. Eh oui, c'est bien du black metal qui allait sévir ! Le t-shirt Céleste de l'un des guitaristes était d'ailleurs la pour le rappeler. Un style musical qu'il était totalement étonnant de voir ajouté sur un line-up essentiellement tourné vers l'indie rock et l'emo (mais qu'il l'est moins venant de l'asso qui organisait le concert ce soir : Old Town Bicyclette). Mais finalement, la cohérence de la venue de l'un des vétérans de chez Dog Knights Productions, LE label montant de la scène emo/screamo du moment, aura vite été justifiée lorsque les garçons ont (re)lâché leur musique sur scène avec une puissance et une rage folle, tout autant que les paroles très engagées, qui traite de la politique, de la société en général, de l'être humain... C'est finalement un complexe mais savant mélange de screamo old-school façon Orchid ou Raein et de cascadian black metal qui caractérise leur son, mêlant tremolo-pickings aussi acerbes que prenants, cris ténébreux et écorchés, growls caverneux et brutaux, et partitions de violons inattendues, voire même un chant clair, grave et désabusé, assuré par le second guitariste, noir de peau. De quoi rappeler le frontman de Yaphet Kotto, un groupe screamo américain séparé maintenant depuis une bonne dizaine d'années, très influent pour la scène actuelle dont fait partie We Came Out Like Tigers. En parlant de frontman, celui de WCOLT était totalement pris par ses textes, les vociférant avec une passion et une colère presque palpable. Mais il était pour certaines personnes compliqué de saisir la portée de son cri brut de décoffrage, qui jugaient paradoxalement qu'il manquait de puissance. Le groupe souffrait également d'un son assez médiocre, ce qui rendait parfois inaudible les parties les plus acharnées, et qui noyait parfois le violon, voire par instant le cri. Les quelques rares personnes qui connaissaient le groupe ont été ravies de le découvrir en live, sous une telle forme et une telle implication dans leur art. Tandis que ceux qui ne les connaissaient pas étaient plus partagés, les avis étaient très différents les uns des autres. En tout cas, cette prestation n'aura laissé personne indifférent, et les garçons ont sûrement gagnés quelques auditeurs ce soir. On espère les revoir chez nous avec la même envie d'en découdre, dans une salle qui fera mieux ressortir leur déluge rythmique et leurs cascades de guitares !

C'est maintenant un registre musical totalement différent qui nous attendait avec Empire! Empire! (I Was A Lonely Estate). Ce qui fût à l'origine un projet solo lancé par Keith Latinen, qui fût ensuite rejoint par sa femme Cathy, était ce soir un vrai groupe, au line-up alléchant : Keith au chant et à la guitare, accompagné de 3 membres de The World Is A Beautiful Place & I Am No Longer Afraid To Die. C'est comme ça avec Empire! Empire!, les musiciens live ne sont jamais les mêmes ! Première constatation : le public est largement plus présent que lors de leur dernier passage en 2011 à Paris avec Marionnette ID, qui n'avait réuni que... 12 personnes. Communication catastrophique, paraissait-il. Passons. Ce soir, Keith, vêtu d'un très honorable t-shirt à l'effigie du jeu vidéo Secret Of Mana, et sa formation d'un soir, nous ont joué 8 titres d'un répertoire riche en textes intimistes et de sons emo midwestern et indie rock à la Death Cab For Cutie, dont deux titres phares issus de l'unique album d'Empire! Empire! paru à ce jour, What It Takes To Move Forward : "How To Make Love Stay", et "Rally The Troops! [...]". Ce fût tout aussi introspectif que sur disque, et tout aussi sincère dans le chant du frontman, qui continuait inlassablement de chanter malgré les fausses notes, avec cette douceur qui caractérise sa voix. Certains fans (et surtout une jolie demoiselle, pour tout avouer haha :) !) attendaient "It Happened Because You Left", mais c'est malheureusement une chanson que les musiciens de TWIABP venaient tout juste d'apprendre, l'ensemble des musiciens ne voulaient pas prendre le risque de gâcher le morceau. Ce sera sans doute pour la prochaine fois ! Beaucoup de baume au coeur lors de ce concert tout en douceur et en belles histoires, de quoi nois préparer chaleureusement au décollage que nous promet The World Is, bien-nommé sur l'Internet : WR... Un patronyme mystère qui reste une énigme encore aujourd'hui.

Un final grandiose nous était réservé avec cette formation qui fait partie d'un des grands noms de ce qu'il est coutume d'appeler depuis quelques temps le "emo revival", depuis la sortie de leur splendide premier album Whenever, If Ever. D'entrée le jeu, le groupe a noyé l'auditoire dans un océan d'arpèges, de riffs lourds à faire trembler le sol (durant quelques secondes, on se serait presque cru à un concert de doom metal), de chants en choeur et de trompettes chaleureuses. C'est là toute la magie de TWIABP : raconter des histoires humaines, des constats de la vie de tout les jours, le tout dans un véritable orchestre ou tout se croise : des guitares, des claviers, des trompettes, des violons... La plupart des titres joués ce soir étaient issus du dernier LP du groupe. De "Picture Of A Tree That Doesn't Look OK", à une version encore plus ennivrante et pesante de "Heartbeat In The Brain", à "You Will Never Go To Space" et "The Layers Of Skin We Drag Around" reprises toutes les deux en choeur par les fans présents dans le public, dont certains se sont même amusé à pogoter gentiment... Tout les meilleurs titres de la bande ont été interprétés ! Le groupe nous a même joué d'anciens titres comme "Victim Kin Seek Suit", issu de leur tout premier EP Formlessness. Du coup on entendait certaines personnes réclamer "Gordon Paul", issu du même EP, mais en vain. Le concert s'est terminé avec "Getting Sodas", titre final de l'album, la meilleure manière possible de conclure un show qui a fait tourner et planer les têtes, notamment grâce au dernier couplet de la chanson, qui sonne comme une morale, qui définit à lui tout seul le nom du groupe et son sens, le final d'une poésie musicale enchanteresse et ensoleillée : "The world is a beautiful place but we have to make it that way !". Un set très réjouissant, à la durée presque parfaite. On ne s'est pas senti frustré d'avoir loupé une chanson, ou d'en avoir trop entendu. Bravo à eux !

Une soirée pleine de contrastes pour une myriade d'émotions ressenties, et de coeurs brisés, puis réchauffés. C'est un peu la synthèse que l'on peut faire de cette soirée ou l'ambiance générale était également au beau fixe, ce qui a visiblement plu aux musiciens, tous souriants et ravis d'être présents dans la capitale. Il est vrai que l'on revoit facilement les mêmes visages dans ce genre de concerts, surtout ceux organisés avec Old Town Bicyclette, mais on a quand même pu constater que de nouvelles têtes ont pointé leur bout de leur nez, ce qui a fait plaisir à voir.

Un chaleureux merci à Adrien de Old Town Bicyclette !

jeudi 24 avril 2014

Live report : Code Orange Kids + Twitching Tongues + Gazers + Lodges @ Paris, Le Glaz'art, 27/03/2013


En ce 27 Mars au Glaz'art s'est tenu une soirée placée sous le signe du hardcore et de l'obscur, même si le flyer orange pétant laisse croire le contraire. Au programme ce soir, deux têtes d'affiche : Le hardcore complexe et introspectif de Code Orange Kids, et les métalleux refoulés de Twitching Tongues. Ils étaient accompagnés de deux espoirs de la scène française : Gazers et Lodges. Open up this pit !

C'est Lodges qui a ouvert le bal. Ce jeune groupe français, né des cendres de Donkey Punch, était présent pour présenter son premier LP Walking On Hands And Knees. Il nous a dévoilé un hardcore sombre, crasseux et frontal, qui rappelait parfois le crust saturé et écorché de Cursed. Scéniquement, c'était plutôt timide, mais on ressentait bien la froideur, et cette odeur de soufre qui se dégage des morceaux sur disque. Pas une fausse note, ça jouait fort, carré. Une petite dose d'énergie supplémentaire aurait été la bienvenue pour davantage mettre en relief leur univers, mais il faut dire encore une fois que le groupe est jeune, et qu'ouvrir pour un tel line-up a de quoi intimider un peu. On ne peut pas leur reprocher la qualité du set qu'il ont délivré, ils ont bien défendu leur sombre marchandise, mention ! Une bonne découverte ce soir.

C'est ensuite Gazers qui a pris possession des lieux. Depuis l'an dernier, on entend pas mal parler de ce groupe dans le microcosme screamo parisien, par son potentiel, mais également parce qu'on y retrouve à la basse Adrien, le fondateur de Old Town Bicyclette (qui organisait ce concert), et accessoirement par les frasques ce dernier et de Hans, guitariste de cette formation humainement plus ou moins loufoque, mais motivée à en découdre avec son public, avec eux-mêmes, avec la vie. Le quintet venait interpréter ce soir quelques titres de son EP The Decline, qui se veut très lourd, grinçant, boueux, et également de nouveaux morceaux, à la fois plus mélodiques et encore plus violents, plus orientés screamo tout simplement. Sur le plan musical, les parisiens se sont particulièrement bien débrouillés. Le frontman, concentré et inflexible, nous hurlait ses textes avec la même constance tout au long du set. D'ailleurs, sans aucune hostilité, il était amusant d'observer les gimmicks du second guitariste dans sa façon de bouger, qui semblait pour le coup sortir d'un groupe de metalcore. Mais sur le plan scénique, le groupe était moins présent et charismatique qu'il a pu être lors de ses précédents passages dans la capitale avec Loma Prieta, ou encore The Rodeo Idiot Engine. Il manquait de cette sorte de haine palpable, de ce bazar, qui tout deux donnent habituellement la force des prestations des garçons. Cela aurait davantage préparé le public à la bagarre qui les attendait ensuite !

C'est en effet avec Twitching Tongues que l'ambiance aura été la plus chaotique dans le public, et il faut dire que ce fût plutôt une surprise. Une grande diversité nourrissait l'audience, et c'est assez rare dans les concerts de Old Town Bicyclette ! Il y avait du métalleux chevelu, des hipsters fans de screamo (qui eux seuls pouvaient savoir que la plupart des membres de Code Orange Kids ont un side-project emo/indie nommé Adventures), et même un petit gars qu'on a l'habitude de voir mosher (ou presque) dans les concerts deathcore et beatdown de la capitale. Twitching Tongues, c'est un mélange entre hardcore percutant, et extravagances metal : solos, shreds, influences stoner sur certains riffs et certains refrains, et également dans le chant de manière générale... Tout était réuni pour que le mosh pit devienne un ring. Et en effet, ce fût le cas, de grands costauds sont venus mouliner sec lors des quelques breakdowns et des accélérations rythmiques de la musique des américains qui ont tout donné, transmettant leur énergie à leur public qui comptait visiblement de grands fidèles, reprenant leurs paroles à tue-tête ! Musicalement, c'est une formule vue et revue dans pas mal de groupes officiant dans le même genre. Même si l'on est pas forcément sensible à ce style de musique, il faut avouer que sur scène, il y avait une intensité et une force de frappe incontestable. Le groupe a largement contenté ses fans français présents, qu'ils ont d'ailleurs honoré en reprenant "Forever War" de Kickback en guise de final, et s'est sûrement offert de nouveaux auditeurs. Une belle prestation.

Le grand final était réservé à l'un des groupes phares du moment de chez Deathwish Inc., Code Orange Kids. Code Orange Kids en live, c'est pas toujours convaincant, et très frustrant car beaucoup trop court. Ceux qui étaient présents à leur dernier passage à Paris avec Circle Takes The Square, Full Of Hell et Taste The Void ont pu s'en rendre compte. Le set de ce soir n'a pas dérogé à la règle. 20 petites minutes et puis s'en va. A peine devenions-nous quelque peu foufous sur "Flowermouth", le single phare de leur dernier LP Love Is Love//Return To Dust, et hop, au revoir ! C'est vraiment dommage, car le groupe développe une folie extrême en studio qui ne demande qu'à exploser sur scène. Cette violence, on la sentait véritablement dans la gestuelle des kids, dans les screams, mais elle était trop contenue. Pourquoi ne pas la faire exploser ? Une ou deux chansons de plus nous aurait au moins permis de ressortir moins frustré de cet set mi-figue mi-raisin, qui aurait pourtant pu réserver plein de surprises. On pourrait se dire qu'après tout, c'était un concert "à la punk", du genre "on vient, ou joue fort et on se casse", ça marche du tonnerre avec quelques groupes, mais leur musique est également quelque chose de tellement prenant, de tellement fort et mystérieux que de la voir passer telle une étoile filante, c'est quand même grisant. C'est l'effet qu'ils recherchaient sûrement, les saligots !

dimanche 13 avril 2014

Chronique : seahaven - Reverie Lagoon: Music For Escapism Only


Sauf si tu vis dans une grotte qui capte même pas le réseau 2G et que tu ne portes pas de veste en jean, tu dois sûrement connaître seahaven rien que de nom. Même dans un concert de Mon Autre Groupe j'ai vu un type porter un t-shirt de ce groupe, dont le nom s'écrit tout en minuscules, comme iwrotehaïkusaboutcannibalisminyouryearbook, alexisonfire, ou blessthefall (pardon)... Tu as sûrement vu ce nom passer sur Tumblr au travers d'un fan-art illustrant des lyrics de leurs chansons. Vous avez aimé le premier disque, Ghost, brut de décoffrage, mélange de cris éraillés et de chant sensible, raffiné et passionné ? Vous avez aimé Winter Forever, qui se voulait plus "indie", moins criard, voire même plus "juvénile" ? Eh bien hop, le groupe change quasi-totalement de style sur son nouveau disque. Fini le post-hardcore brumeux qui oscille entre Thrice et Brand New, fini le pop-punk teinté d'indie, on joue ici dans une autre catégorie, bien plus atmosphérique. En fait, tout est résumé dans le titre ce de nouveau LP : Reverie Lagoon: Music For Escapism Only.

D'entrée de jeu, on est averti : On est pas ici pour casser du bout de gras, mais plutôt pour rêver, s'évader, sous de légers accords vaporeux, sous un ton de voix grave, traînant, doucement, s'éclaircissant au gré des courants de cette musique presque... aquatique ? Du post-hydrocore ce serait rigolo à inventer, tiens. Carapuce au chant, Tortank à la batterie, Psykokwak à la guitare et Poissirène à la basse. Ouais gros, Pokérock dans les bacs ma gueule ! Oh bordel, et voilà, je me suis encore égaré... Ces aspects nautiques, on les ressent dès l'intro "Fifty-Four", saupoudrée d'une contre-basse et du bruit de l'océan, faisant écho à l'artwork représentant l'aurore sur une plage, illustrant relativement bien le principe d'escapism dont il est question sur le titre de l'opus. Imagine-toi sous cette aurore, sous ces couleurs chaudes, avec la douce brise de l'océan qui te passerait sur le visage telle une douce caresse. Tu vois l'hypnose ? Tu sens cet agréable vertige ? Non, vous n'entrez pas dans un album de shoegaze, vous allez juste découvrir le seahaven cru 2014 : envoûtant au possible, conservant l'aura blues qui a toujours plané au-dessus de leur compositions ("Wild West Selfishness" et son final explosif, qui plaira sûrement aux fans de Thrice...), et nous replongeant même dans des réminiscences de leur passé post-hardcore au travers d'un titre jouant avec le contraste entre couplets dissonants, et refrain quasi pop-punk. On retrouve même le sublime et classieux "Silhouette (Latin Skin)", présent sur l'EP du même nom qui annonçait la couleur du changement de cap musical des Californiens. On y trouve aussi "Solar Eclipse", un déchirant duo piano-voix ou Kyle Soto (chant) se confie, à fleur de peau. "I'm sorry for all of the things that you don't know. I'm everything now that you would never want. If you knew the length of my selfishness". On y trouve également ces deux interludes très planantes : "Paseo De Las Estrellas", ou le chant flirte avec l'emo indie. Dans ce lagon de réverb', dans lequel semble s'être noyé la voix de Kyle sur "Highway Blues", on peut presque parler de psychédélisme. En fait, on dirait finalement l'Alchemy Index de la bande à Dustin Kensrue version seahaven... Puis comment résister à cette chanson d'amour aussi vaporeuse qu'entraînante qu'est "Love To Burn"... "You don't need me, but we'll make believe like you do. Well you don't. I'll be sour, you'll be sweet, it's nothing new. What are you still doing here?"

On ne peut pas s'ennuyer sur ce disque, c'est impossible, ou alors t'es vraiment pas ouvert d'esprit, ma couillasse. Car c'est captivant dès les premières secondes, rien ne paraît jamais longuet car chaque morceau à son petit quelque chose, un petit riff, un petit rythme, un gimmick de chant, qui fait que l'on va accrocher. Et puis pour le coup, c'est très varié musicalement ! Est-ce que j'ai aimé cet album ? Eh bien jusqu'à vouloir le violer. C'est tout simplement BEAU. Ça grimpe à mille lieux au-dessus d'un simple essai Pitchfork indie d'un jeune groupe emo un peu prétentieux, c'est un vrai travail de fond, ça fait la nique à tout les teenagers qui attendaient un nouveau skeud à la The Wonder Years, c'est un bond en avant de maturité qui a été atteint, et ça se sent dans le boulot de composition. Prenez par exemple "On The Floor", qui si il passerait à la radio fisterait avec violence n'importe quelle ballade connue de groupes de rock radiophonique.

FUCK YOU ALL SONS OF A BITCH. Ceci était un message de ma collègue de travail qui voulait pimenter ma chronique en pleine rédaction à ce moment-là, et que j'ai d'ailleurs rendue fan de ce disque en le passant au taff. Bref, seahaven a ici réussi à s'émanciper des carcans forgés petit à petit par les groupes de chez leur label Run For Cover Records, pour trouver sa propre voie, et viser un public plus large. En dehors de cela, ce disque permet une vraie re-découverte des américains, dans un domaine ou on ne les attendaient pas forcément. C'est un vrai voyage, et un échappatoire réussi. Il me tarde de voir ce que donnera en live l'alchimie de ces nouveaux morceaux et de leurs chansons plus électriques...

"Someone left you looking for a reason.
Found it in the Reverie Lagoon
Hate to see you lose you in illusion
Don't forget who's watching you."


mardi 8 avril 2014

American Football : une très ancienne "unreleased song" dévoilée


La douceur du soir, messieurs dames. Remercions je ne sais quelle toute-puissance d'avoir permis que le tout premier et magnifique morceau qu'a composé American Football ai resurgi sur le net. De manière très officielle, il est vrai : ce n'est pas du tout le fruit de la générosité d'un internaute lambda mais c'est plutôt celui du groupe et de Polyvinyl Records. Ce titre, complètement instrumental, a été capté lors d'un concert qui s'est tenu en 1997. Le titre s'appelle "The 7's". 7 minutes remplies de douceur, d'évasion, de virtuosité je dirais même. C'est extrêmement reposant, comme toujours avec la musique du groupe... Et toujours aussi frissonnant, touchant. Ce morceau sera présent sur la ré-édition deluxe de l'album éponyme du groupe, prévue pour le 20 Mai. Vous pouvez l'écouter ci-dessous. Vous me remercierez ensuite pour le voyage...

"Thank you, we're called American Football."


vendredi 4 avril 2014

Bâton Rouge : deux titres du nouveau LP en écoute


C'est pas moi qui ai mis ces bandeaux noirs dégueulasses sur leurs yeux, c'est promis, j'ai trouvé cette photo comme ça sur Internet ! Bref, Bâton Rouge (emo/punk joué par des membres de 12XU et de Daïtro) a fini d'enregistrer son prochain full-length, il s'appellera Totem, il sort en Juin, et il risque de poutrer sec. A en juger par les deux titres mis en ligne sur Bandcamp et qui seront présents sur l'album, on ne peut que se dire que le LP dans son ensemble sera de qualité. C'est catchy et puissant au possible, nourri de nouvelles influences qui viennent compléter la musique rafraîchissante et émouvante des lyonnais. Je vous laisse juger par vous-même de ce que donne le Bâton Rouge version 2014 via le clip tourné pour "Cours Tolstoï", et via le second titre extrait de Totem, "Côte Du Py". BOOM.

Ah au fait, Bâton Rouge fera quelques dates :

18.04.14 - F, Lyon @ Le Trokson w/ The Rainbones
19.04.14 - LUX, Luxembourg @ KuFa w/ Monochrome
03.07.14 - F, Lyon @ TBA *
04.07.14 - F, Paris @ La Mecanique Ondulatoire *
05.07.14 - F, Caen @ Strabisme Fest *
06.06.14 - F, Mâcon @ St Antoine
* w/ Eeva