jeudi 28 février 2013

Live report : A Lot Birds + Violet + The Butcher's Rodeo + Bufford Tannen @ Le Klub, Paris (27/02/2013)


C'était une affiche très intéressante qui nous était proposée hier soir au Klub (Paris). Décomposition : tout d'abord la tête d'affiche, A Lot Like Birds et leur post-hardcore progressif et expérimental, une sorte de "Dance Gavin Dance bis", en plus agressif et moins R'n'B. Ensuite, le groupe Violet, les rookies de chez Small Town Records et qui curieusement (ou pas) cartonne chez les jeunes femmes/filles. Suivi de The Butcher's Rodeo, le bulldozer rockin'hardcore de Paris, et enfin Bufford Tannen, la petite surprise post-hardcore parisienne de ces derniers jours. C'est d'ailleurs ces derniers qui lanceront le show, dans une salle minuscule mais remplie, peu réputée pour sa qualité de son.

C'est pourtant dans d'assez bonnes conditions sonores que les garçons joueront quelques titres qui auront conquis l'audience. Malgré quelques erreurs de justesse et d'accordage, le groupe était souriant, heureux d'être là et de rejouer sur scène après deux ans d'inactivité scénique. Deux ans d'absence qui expliquent aisément ces petits "à-côté" qui n'ont pas empêché d'apprécier le post-hardcore exigeant et touchant de la bande. On retiendra la prestation poignante de Stéphane (chant) sur la fameuse "I'll Keep Crawling', ou il n'a pas hésité à abandonner son micro pour hurler son texte au public. Musicalement situé quelque part entre La Dispute et la tête d'affiche de la soirée, le groupe se fera sûrement une place au soleil dans le microcosme post-hardcore français dans un avenir proche, et distille aujourd'hui de belles promesses. Un beau coup de coeur.

Place ensuite à The Butcher's Rodeo, et à la bagarre ! En effet, chaque prestation du groupe se transforme en bataille rangée entre mosheurs, ou au minimum en joyeux bordel. Eh bien ce soir, ça n'a pas manqué, le groupe (et le fan fou furieux souvent présent à leurs shows dont je souhaite retrouver la trace) nous ont offert un moment aussi addictif que chaotique, laissant peu de place au répit. Lorsque ça ne cognait pas, les têtes bougeaient frénétiquement, impossible de rester de marbre façe à la puissance de feu de la musique destructrice des garçons, et leur jeu de scène dément. On retiendra que le groupe bénéficiait d'un son meilleur que leur prestation précédente à la Mécanique Ondulatoire (Paris), nous permettant ainsi de mieux apprécier les morceaux et de capter l'intensité qui découlait de la prestation des bouchers. Surtout que les mecs ne sont jamais à bout de souffle, c'était carré du début à la fin, et ça fait plaisir. Une belle branlée à la testostérone !

C'est maintenant autour de la gay pride, HM HMM... Autour de Violet d'entrer en scène. Oui bon, laissez-moi troller en paix, haha ! Ce set fut la déception de la soirée. Concrètement c'était très bien parti, les mecs assuraient, défendaient bien leurs morceaux, nous avons eu le droit au single "The Brightside" issu de l'EP du même nom, et ça paraissait moins "teenager" que sur CD, plus sérieux et vivant, on jumpait, on chantait, tout ça. Mais frustration : le groupe a joué seulement quatre titres, et puis s'en va. Nous avions beau réclamer une chanson de plus avec la bonne humeur, les gars du groupe nous regardaient en rigolant et sont partis de la salle. Bien dommage pour une partie du public qui avait fait le déplacement pour eux, et assez irrespectueux tout court. Espérons que pour la prochaine fois, nous aurons le droit à plus de titres !

Et maintenant, voilà enfin les fameux A Lot Like Birds ! Et le moins que l'on puisse dire, c'est que l'on s'est tous pris une véritable claque. Le groupe était complètement déchaîné, livrant une prestation sans faille, cathartique et communicative. Une joyeuse piste de danse/mosh s'est installée, évoluant au rythme de la musique complexe et progressive du groupe, qui nous aura fait l'honneur de nous gratifier du génial titre "Vanity's Fair" pour clore ce set épique. Les morceaux du groupe étaient deux fois plus puissants que sur CD, les chanteurs n'ont pas fait une seule fausse note. C'était frappant de justesse, de passion et de force. Franchement, j'en aurais jamais attendu autant de ce groupe, j'ai vraiment hâte de les revoir encore. Mention spéciale à la publicité indirecte que Kurt Travis a fait au groupe de hardcore français Rise Of The Northstar en piquant la casquette d'un spectateur qu'il draguait amoureusement... Ou pas ;)

Une soirée riche en émotions et en sensations fortes, vecteur de belles découvertes, mais qui aura également été le vecteur d'une belle déception (Violet). J'espère à l'avenir revoir les Bufford Tannen pour une dose de frissons, revoir les oiseaux se poser sur la capitale, et les bouchers refaire quelques rôtisseries dans le secteur !

PS: Merci à Laura et à I-Scream Asso !

Bufford Tannen : nouveau titre en écoute, "I Forgot Everything But You"


Les parisiens de Bufford Tannen n'ont pas fini de nous surprendre ! Après un premier titre qui m'avait agréablement surpris, "I'll Keep Crawling", le groupe a décidé de présenter un second titre, nommé "I Forgot Everything But You". C'est un peu plus agressif que le premier morceau, mais on reste dans une optique post-hardcore exigeant et passionné. Le morceau s'écoute juste en dessous !



mardi 26 février 2013

Old Gray : un album pour Mars ?


Le groupe screamo/indie Old Gray vient d'annoncer sur leur page Facebook qu'un LP sortirait en Mars via le label Broken World Media, ce qui a tout l'air d'un album. Voici leur message :

"We're than proud to announce that we will be releasing our LP through Broken World Media. The LP will be coming out in March. We can't wait to show you this record."

lundi 25 février 2013

Treebeard : nouveau morceau en écoute, "On Distant Shores"


Le groupe américain Treebeard, qui a sorti l'année dernière un EP époustouflant (calé quelque part entre Circa Survive, du post-rock et de l'emo/indie), revient aujourd'hui avec un nouveau titre, nommé "On Distant Shores". Plus atmosphérique encore qu'à l'accoutumée, peut-être même plus proche de Underoath, ce morceau met bien en valeur les capacités vocales du chanteur "clean". Une bonne mise en bouche avant un possible album à venir plus tard dans l'année, qui vous est en plus offerte gratuitement par le groupe. Le son est à découvrir ci-dessous !


vendredi 22 février 2013

Another Five Minutes : le clip de "One Spark, One Chance"


Je vous parlais avant-hier de la sortie du premier et très bon EP du groupe screamo/hardcore Another Five Minutes. Eh bien voici désormais le clip d'un des titres de l'EP nommé "One Spark, One Chance" ! Bon visionnage ;)

mercredi 20 février 2013

Sed Non Satiata : Deux reprises d'Orchid en streaming


Les français de Sed Non Satiata participent au tribute album du légendaire groupe de screamo Orchid, qui sortira en Avril via Dog Knights Productions. Ils y interprètent deux titres : "No More Black", chanté en français s'il vous plait, et le titre instrumental "Impersonating Martin Rev". Le tout s'écoute ici.

Caravels : nouveau titre, nouvel album


Les excellents Caravels (post-hardcore/indie, USA) vont enfin sortir leur très attendu 1er album. Il se nommera "Lacuna", et sortira le 26 Mars prochain via Topshelf Records. Il a été produit par Robert Katz, monsieur Death Cab For Cutie. Un titre de l'album est d'ores et déjà en écoute chez les confrères d'Alternative Press, et il rend encore plus impatient. Les pré-commandes (CD, vinyles, bundles) sont disponibles ici. Ci-dessous, vous pouvez consulter l'artwork et la tracklist de cet album :


1. Lacuna
2. Tangled
3. Having Had & Lost Some Infinite Thing
4. New Zealand
5. Hundred Years
6. Twin
7. Hanging Off
8. Sleep Talk
9. Ordinary Lives
10. Dog Days


lundi 18 février 2013

Another Five Minutes : l'EP en streaming et téléchargement


Il y a quelques temps, je vous parlais du groupe strasbourgeois Another Five Minutes. Les garçons ont posté ce soir leur premier EP en ligne, et il s'écoute ici. Et il tient ses promesses ! J'ai été personnellement conquis par leur screamo/hardcore intense et urgent. En espérant que vous aurez le même coup de coeur que j'ai eu ;)

dimanche 17 février 2013

Anatomy Of The Bear : nouveau titre pour un nouvel album


Un nouveau morceau de Anatomy Of The Bear, le side-project post-rock de Ed Gibbs (Devil Sold His Soul) a été posté en streaming sur le site Internet de la marque de vêtements Drop Dead. Nommé "Set Sail For Alysu", ce titre sera présent sur l'album du même nom, qui sortira cette année. Il s'écoute juste ici !

vendredi 15 février 2013

Un split entre Old Gray, Modern Baseball, Julia Brown et The Hundred Acre Woods


Eh oui, vous avez bien lu ;) ! Quatre groupes très prometteurs réunis sur un seul split ! C'est sorti hier via Topshelf Records, c'est tout en douceur, et ça vaut vraiment le détour. Il réunit donc Old Gray (screamo/indie), Modern Baseball (emo/indie), Julia Brown (indie pop/lo-fi), et The Hundred Acre Woods (folk). Il est disponible en écoute via la page Bandcamp du label.

jeudi 14 février 2013

My First Castle (ex-Sinatra) : nouvel album


My First Castle, groupe de screamo/indie plus connu sous son ancien nom (Sinatra) vient de présenter l'artwork et la tracklist de son premier album, nommé "Everything, All At Once". Je vous présente tout ceci juste en dessous. Cet album sortira courant Avril.


1) I'd Like A Peking Duck, On The Rocks
2) Repellers Pelican
3) High Fives Through Walls of Tigers
4) The Elusive South Penguin of King Georgia
5) New Fragments
6) Two Graves, One Body
7) Mantis Toboggan
8) Matt and Phil The Werewolf


Dikembe : le clip de "We Could Become River Rats"


Le site Alternative Press a posté aujourd'hui le clip de "We Could Become River Rats", du groupe Dikembe (emo indie/pop punk). Ce titre est présent sur le très réussi album "Broad Shoulders", sorti l'an dernier chez Tiny Engines. Pour visionner le titre, c'est par ici.


Disembarked : un nouvel EP dans les tuyaux


Disembarked, un jeune groupe de screamo suédois ayant sorti un superbe EP l'an dernier, prépare un 2ème EP, qui sera composé de 5 titres. Il sera nommé "I Do Nothing But Regret The Fact That I Left", et sortira en Avril 2013 via Dog Knights Productions. Le groupe vient de dévoiler l'artwork de cet EP, la voici ! :

Bufford Tannen : nouveau morceau en streaming


Le jeune groupe parisien Bufford Tannen vient de sortir son tout premier morceau. Nommé "I'll Keep Crawling", il nous propose un post-hardcore varié et intense, à situer entre Dance Gavin Dance et La Dispute. C'est très bien exécuté, et ça donne vraiment envie d'en écouter plus. Affaire à suivre !

lundi 11 février 2013

Le ring, round 4 : Les coreux.


Bonjour et bonsoir messieurs dames ! Cela faisait bien longtemps qu'un troll n'avait pas été publié sur mon blog. Après les kairas, les kikoos, et la population de la Bastille, au cœur du ring je m'attaque désormais à l'ennemi public numéro un, le plus gay, arrogant et hypocrite de toute la race (in)humaine : LE COREUX.



Le coreux 2013, c'est d'abord un contre-sens. Quand Ian McKaye s'habillait de manière totalement neutre (allez, on peut dire qu'il avait un peu la dégaine des kids de l'époque si ça vous fait plaisir), le coreux moderne lui, consulte les "catalogues" Facebook pour peaufiner son swagg dans le but d'afficher sa rébellion et sa simplicité d'esprit, à 50€ le slim ultra skinny de marque made in Bangladesh dont tu retourneras 3 fois le bas, par nostalgie indirecte envers ton passé de scout. Ben ouais, ça fait trop "christiancore" comme ça, nature, pureté d'esprit et compagnie. Ou comment tenter de séduire l'électorat de Christine Boutin, en somme. Ne parlons pas du Straight Edge, la ou McKaye et Picciotto commencent à devenir critiquables, et la ou commence la flagrante homosexualité de la scène. À votre avis, pourquoi l'emo ? Et surtout, POURQUOI les coreux refoulaient tant l'emo à l'époque, et pourquoi ce fulgurant coming out lorsque le mariage gay se légalise de plus en plus dans le monde ? Enfin bref. Straight Edge : ne pas fumer, ne pas boire, ne pas avoir de relations sexuelles sans sentiments. MAIS OUI, JÉSUS CHRIST TE PARLE MON ENFANT ! Putain, qu'est-ce qu'on doit s'emmerder lors d'une soirée organisée par un coreux quand même. C'est quoi le délire, c'est soirée thé dansant et cidre pour les plus durs ? On discute du bonheur, de la famille, et des meubles autour de la Bible ? Eh bien il faut croire que oui, surtout que les valeurs clés du hardcore, c'est l'unité, le respect, l'espoir, le positivisme, etc... Et c'est parti, allons prier tous ensemble à l'église, donner notre amour à Dieu ! Assez douteux quand on se la joue TRVE BLACK METOL comme certains groupes récents... Imagerie noir et blanc, arbres nus, symboles occultes, la parfaite combinaison du groupe dark qui cartonnera chez l'auditoire adolescent habillé en marques de skate ou de fringues pseudo-gothiques chinoises à la qualité douteuse... Passons. Aujourd'hui, le spécimen "coreux" se croit fort, vrai, et surtout : BRUTAL.

NON monsieur/madame, ce n'est pas parce que tu gesticules comme une hôtesse de l'air sur un beatdown accéléré x 3 que tu es un bagarreur de première classe ! Mosher ne fait pas de toi un mec viril ou une nana cool, ça te rend surtout stupide et édenté(e) ! Oui parce que le mosh, aujourd'hui, c'est la graaaaande mode des coreux. Ben ouais OK, je paie 20€ non pas pour voir Hatebreed jouer mais pour me faire défoncer la gueule par Kevin, 18 ans, fan de Deez Nuts, avec un "Pull the trigger, bitch" très personnel (LOL) tatoué sur la bras, normal. Logique zéro, ou bien de suicidaire, sélectionner la mention utile.

Ah, et maintenant le plus drôle : LES RÉFÉRENCES MUSICALES du coreux ! Un passionné de musique hardcore, en temps normal, parlera forcément roots : Minor Threat, Gorilla Biscuits, Dag Nasty, Rites Of Spring, Bad Brains, Black Flag, Agnostic Front, Descendents, tout ça. Aujourd'hui, il cite des groupes comme Have Heart, Defeater, Rotting Out, Bane, Converge, Blacklisted, Disengage, Mountain Man, Touché Amoré, Modern Life Is War... Ben non, tout ça c'est has been gars, le passionné de hardcore aujourd'hui il emmerde tes groupes de PD trop underground, lui il est BR00t4l, il écoute ÇA :



Ouais ma gueule, ça c'est du hardcore, ça groove, ça transpire, c'est sincère, rempli d'émotions ! ON A ENFIN TROUVÉ À QUOI POUVAIT SERVIR LE MONOCORDE ! Pour sûr, on ira loin musicalement, dans le futur. Le coreux moderne est aussi en guerre avec le métalleux. C'est vrai, le métalleux a le swagg négatif, il est geek, ouvert, cynique et pas prise de tête (bref, un type cool). Et en plus il est exigeant, mélomane, et modeste, le métalleux n'est pas un "TRV3", il.critique objectivement t'as vu, c'est pas cool. ATTENDS, COMMENT ON PEUT RESTER TRUE SANS TANK TOP ACHETÉ CHEZ IMPERICON ? Passons. La guerre en question est une guerre sans aucun sens, parce que la définition du hardcore aujourd'hui c'est ça : Suicide Silence, Architects, Despised Icon, Volumes, The Human Abstract, Periphery... Bitch please, ne me dis pas que t'entends du punk là-dedans ! Ces morceaux sont construits sur une base metal, il faut être sourd pour ne pas reconnaître le style dans les rythmiques, les riffs ou les cris utilisés ! Enfin bon, le coreux s'en contente, y'a assez de violence pour faire l'hélicoptère ou le sumo dans le pit. Violence, ça ? On a pas la même idée de la violence, ni même de la mentalité du style... Non parce qu'aujourd'hui, le hardcore ressemble plus au rap de cité qu'autre chose. Vas-y qu'on représente les frères et qu'on nique sa mère (BIIIM CHECK LA RIIIIME), vas-y qu'on se fringue comme les mecs du quartier, vas-y qu'on est des vrais gangsters de banlieue pavillonnaire... Non mais non, arrêtez de vouloir jouer un semblant de NYHC pour avoir l'air thug, NON. Depuis quand le hardcore casse des gueules et lâche les chiens ? Merde, influence Truand 2 La Galère en vue, REPLI ! Enfin, le coreux moderne n'a absolument aucun respect. Le même qui gueule pourtant "RESPECTE OU CRÈVE". Pour des têtes d'affiches qui baisent les nanas du premier rang en backstage et qui vendent plus de merch qu'ils ne sortent d'albums et de textes intéressants, la oui ça moshe et ça pose. Mais quand la première partie un minimum sincère tente un truc différent, old school, plus ouvert musicalement, tout ça, eh ben c'est l'occasion d'aller fumer une clope entre Straight Edge ;). Ah oui, parce que dans les concerts de ce que l'on appelle "hardcore" aujourd'hui (comprenez donc metalcore), avant quelconque mosh, quelconque éclate, c'est d'abord un défilé. Tout le monde se regarde, cherche l'intrus, le mec neutre qui viendra tout gâcher. Si t'as pas ton Tank T While She Sleeps, ton short et tes slip-ons, t'es pas dans la famille mec, t'es out. À savoir que le style hardcore, si ce n'est pas ressembler aux gars de One Direction ou de Big Bang, c'est se fringuer en pyjama. Ou alors autre chose aussi, les nunuches qui viennent se trémousser dans le pit pour draguer le premier mec tatoué du pit en dansant comme en boite de nuit, c'est cool aussi, très HxC spirit.

Bref, vous l'aurez compris, le hardcore, c'est non seulement un truc de chrétiens refoulés, mais également d'ados attardés. Des cathos ouvert à un truc aussi gay et matérialiste ? Étonnant, tiens. En tout cas, écouter du hardcore en pensant être un dur, ça c'est vraiment PD.

Morale un peu plus réaliste : L'esprit hardcore d'antan semble avoir complètement disparu, au profit d'un matérialisme et de déformations tout deux affolants. Trop peu de personnes cherchent à préserver l'esprit originel du genre, préférant rester cloîtrées dans des codes, des styles, des modes spécifiques, des prisons malsaines ou chacun se complaît, parce qu'entre taulards ils se suivent comme des moutons, pour pas se retrouver seul en dehors du troupeau. Esprit de famille ? Ceci me fait bien rire, quand l'ambiance des concerts parisiens de hardcore et autre digressions du style est froide, détestable. Tout un tas de petits groupes habillés, préparés, tout ça. Mais l'unité, la spontanéité, le respect ? Le pire, c'est lorsque ces personnes nous ressortent l'idéologie Straight Edge pour affirmer leur force d'esprit. ULTRALOL. Quand tu vois la proportion de bières qui volent dans le pit, et le nombre de fumeurs dans la file d'attente, tu peux te permettre le doute quand même. Rendez-nous le vrai hardcore :( !

samedi 9 février 2013

Aleska : deux nouveaux morceaux en streaming


Ci-dessus, vous pouvez apercevoir la cover du split ou sont inclus les deux morceaux en question du groupe screamo/post-hardcore messin Aleska. Ce split, réalisé en commun avec les groupes Mariesena (Ukraine) et  Bears (Australie), montre le beau potentiel de ces trois jeunes groupes. Malheureusement, Bears a splitté le mois dernier, après quelques splits et demos. Rappelons que Aleska a sorti un très prometteur EP 3 titres nommé "The Waiting" en 2012, que vous pouvez écouter sur leur page Bandcamp, un EP intense et original.

lundi 4 février 2013

Coups de coeur du moment



Et oui, la voilà de retour, cette rubrique ! Je l'avais un peu abandonné ces derniers temps, à tort... Car j'ai fait énormément de découvertes entre temps, de très bonnes surprises ! Je vais donc vous en faire part aujourd'hui, en espérant que vous ferez ainsi vous-même de belles découvertes !

Je commence par la scène emo. J'ai découvert sur un site de P2P le premier album de Halfling, nommé "Faded Though". Cet album m'a beaucoup plu, car il mélange la sensibilité et la douceur des compositions de Empire! Empire! (I Was A Lonely Estate), et la lourdeur hypnotisante, la brume noire de Title Fight. Un emo-indie rugueux, en quelque sorte. Un beau moment d'évasion. Dans une optique plus "douce", nous avons Bicycle Sunday. Ah, le quart d'heure "true emo-indie" les amis ! Si vous aimez Empire! Empire!, il est clair que leur nouvel album, "Remains Of Past Lives", vous plaira ! Je ne manquerais pas de vous parler de l'excellent groupe Tiny Moving Parts, un ENORME coup de cœur que j'ai eu récemment. Ce groupe, c'est peu La Dispute sans le post-hardcore (ou presque). C'est Jordan Dreyer qui poserait ses voix sur du math-rock, ou avec un groupe de chez Topshelf Records. Certains seront vite agacé par ce côté "vocaux dramatiques" qui surplombe la scène en ce moment, mais moi je trouve le chant de ce groupe déja beaucoup plus intéressant que pas mal de groupes du genre, plus sincère et spontané, entres autres. Je vous conseille fortement l'album "This Couch Is Long And Full Of Friendship", un excellent album ! Ensuite, passons au hardcore. J'ai été soufflé par Mountain Man, le side-project de membres de Last Lights et de I Rise. Entre hardcore roots, powerviolence, expérimentations, et chaotic hardcore, l'univers du groupe nous subjugue de par sa démence, son intensité et sa violence. Le groupe a sorti deux albums : "One", et "Grief" (un concept-album basé sur les différentes étapes du deuil), ainsi qu'un 7", nommé "Two", ou le groupe une direction légèrement plus mélodique. L'effet No Sleep Records ? En tout cas, je vous conseille vivement ces sorties ! Nous avons aussi le retour fracassant des français de The Brutal Deceiver, ou officie Amaury Sauvé à la batterie, avec le titre "We Are Legion", issu du premier album à venir pour Mars. S'éloignant des standards deathcore du début (mais attention, c'était déja beaucoup plus groovy, chaotique et intéressant que la moyenne, je parle en tant qu'allergique au deathcore !), le groupe nous revient avec un metal/hardcore explosif, brutal, complexe, ou l'on ressent encore des influences death, mais qui passent encore mieux ! On ressent aussi beaucoup plus le potentiel de nos musiciens de chez As We Draw et Hard Off Hearing... J'ai hâte que l'album sorte, je ne vous cacherais pas que je l'ai pré-commandé ;) Dans un registre complètement différent, et même hors-sujet par rapport au blog ^^, j'ai découvert un groupe d'électro-dub très intéressant, nommé Dubamix. Comment ça vous n'aimez pas le dub ? Originaire de la région parisienne, le groupe nous propose un son liant un dub planant à de l'électro aussi bien hypnotique que saccadée, ainsi qu'à beaucoup de samples donnant au groupe un fort engagement politique, les samples étant essentiellement des extraits de discours politiques, ou de reportages télévisés. On tombe aussi parfois sur quelques couplets rappés ou quelques chants reggae. Revenons au rock et passons carrément d'emblée au screamo avec The Solexine Chapter. Ce groupe français malheureusement défunt nous délivre donc du screamo, de la trempe de celui d'Envy, ou de Cathedraal. Une poésie éthérée, accompagnée par une atmosphère aussi ténébreuse que prenante. Le groupe n'a sorti qu'un album, nommé "Amertumes", et je l'ai beaucoup aimé. Pour finir ce sujet, je citerais Fall City Fall, qui vient de sortir "Victus", proposant un hardcore chaotique grandement influencé par The Chariot, dans la droite lignée de ses précédentes sorties. Ça castagne, c'est super efficace, l'émotion et la folie sont à leur comble, mais ça demande encore un peu de maturité. Un très bon album, cela dit !

J'ai certainement oublié quelques groupes, mais bon, je les ajouterais dans mes prochains coups de coeur ;) ! En attendant, bonnes découvertes à tous, et n'hésitez surtout pas à me faire part vous aussi de vos découvertes pour que je puisse allez y tendre l'oreille !

dimanche 3 février 2013

Chronique : Zapruder - Straight From The Horse's Mouth


Fidèle à moi-même, je découvre le terroir français quasi-tout le temps à la bourre. Et encore une fois, le retard est regrettable. En effet, j'ai mis du temps à rédiger cette chronique du premier effort des Poitevins de Zapruder, qui plus est produit par Amaury Sauvé, et pourtant, je l'ai ré-écouté plusieurs fois, ayant été agréablement surpris. Sur le papier, les musiciens nous parlent de mathcore/post-hardcore. Eh bien la musique du groupe va beaucoup, beaucoup plus loin.

Du mathcore, on en retrouve sur le premier titre "Guns, Speech And Madness" dès la première minute, accompagné d'un cri déchirant et déchiré, éraillé jusqu'à la moelle, frissonnant de puissance. On pense vite à Jacob Bannon ou Josh Scogin. Le morceau continue avec un gros élan de rage, que l'on ressent avec ces choeurs qui donnent envie de gueuler à notre tour. Et là, boum ! Une mosh part monstrueuse qui sort de nulle part, lancée par un growl caverneux à souhait. Un rouleau-compresseur de crasse et de violence, rejoint par un riff hypnotique en plein milieu, de quoi faire tourner les têtes, avant que celles-ci ne se brisent en un blast beat destructeur. Et voilà, retour à du hardcore chaotique puissant et lourd pour achever le morceau. L'intro ténébreuse de "Falling Like Dead Snakes" laisse peu de répit, nous entraînant dans un délire assez psychédélique et chaotique, qui (allez savoir pourquoi) me rappelle les instants de démence de Uroboros, de Dir En Grey, mais le côté sludge en plus, un quelque chose de Cult Of Luna évident. Un morceau qui prend son temps d'embarquer l'auditeur dans l'univers sombre et poisseux qu'il développe, de plus en plus chaotique et obscur au fur et à mesure que celui-ci avance. Sur la fin du morceau, on a même le droit à une belle progression post-hardcore. Une place pour la lumière ?  En quelque sorte. 

Une sorte de prélude à "Mt. Fuji In Red", un long morceau délivrant à nouveau du post-hardcore, mais version cathartique et atmosphérique, à des années-lumières du chaos malade du premier morceau de l'EP. Une belle plage instrumentale nous emmenant tranquillement vers une explosion des guitares, rejointe par le chant caractéristique de Régis. Des accords post-rock, et même blues, viennent délicatement se joindre à cette enivrante échappée. Une échappée qui brusquement devient brise, une douce brise accompagnée d'un chant clair surprenant et reposant, rempli de clarté et de sérénité, proche d'un Sigur Rós. J'ai même pensé à Thom Yorke... Le changement de style est troublant, mais donne quelque chose de très beau. Surtout avec de telles envolées vocales. Le morceau se transforme alors en un magnifique voyage post-rock,  pour le plus grand plaisir des oreilles et de la pensée. Ce final ressemble pas mal à ce que sait faire les Parisiens du groupe Hier, à mon goût. Un très beau voyage... 

Un voyage qui brutalement s'achève avec le retour sur terre violent et sans compromis que nous inflige "Lost In Vegas". Régis entre en pleine folie furieuse, en harmonie avec une instru complètement déstructurée. "I feel I'm going to lose my mind here !". Comme si il narrait l'histoire d'un homme perdu dans le vice, le mal, le regret. Comme en témoigne cette lancée ou l'homme se bat pour essayer de chercher un sens à son questionnement, mais s'abandonne à la dure réalité. "My faith is gone / No attorney / This beast is unleashed  / And will eat your brain". Arrive alors une phase instrumentale troublante, rappelant les instants jazzy de The Dillinger Escape Plan, avant qu'une étourdissante explosion mathcore psychédélique nous achève dans notre perdition mentale, avant que la grâce de cette instru jazzy ne reprenne le dessus, recouvert de notes de saxophones mélancoliques et prenantes, accentuant davantage l'univers mystérieux et torturé que développe ce plan. Les voix ténébreuses, et l'ambiance aussi posée que chaotique qui s'en suit me rappellent toujours TDEP. Le morceau s'achève sur un percutant "I've cleared my sights" hurlé du fond des tripes, qui se répète sans cesse, jusqu'à des dernières secondes explosives. Un morceau perturbant, ou chacun peut facilement s'y perdre. L'EP qui se veut décidément très introspectif et troublant s'achève sur le non moins psychédélique et déstructuré "We Carry Just Enough To Play". Le morceau laisse peu de répit malgré quelques arpèges trompeurs, et ce jusqu'à une nouvelle progression typée post-hardcore, ou des choeurs font à nouveau leur apparition, hurlant "We rage on while searching, We take it out our stain of life", pour ensuite laisser une dernière fois la parole à régis dans un final explosif, presque screamo.

Plein de surprises, jamais répétitif, varié, cet EP nous surprend par la solidité de l'ensemble, alors qu'il tape dans beaucoup de genres musicaux, un gloubiboulga(core) pouvant parfois choquer les oreilles les moins habituées au mathcore. Parce qu'en fait, oui, Zapruder c'est surtout du mathcore, et du mathcore bien fait. Une musique complexe, exigeante. C'est de l'art. L'art de rejeter le conventionnel, de donner une beauté à l'extrême, d'explorer les tréfonds de l'âme humaine et d'en extérioriser la pire noirceur, la plus belle étincelle d'espoir, le doute, la perte, le vice, tout ça. Notons au passage l'excellent travail de production d'Amaury Sauvé, aidé par Timothée Grivès. J'attends avec impatience la suite...