jeudi 28 novembre 2013

The Prestige : un nouvel album !


Le quartet parisien de hardcore chaotique The Prestige a annoncé via leur page Facebook qu'il allait entrer en studio dans quelques jours afin d'enregistrer son second album. C'est Amaury Sauvé (monsieur Birds In Row, As We Draw, Nine Eleven, Comity...) qui assurera la production du successeur de Black Mouths, qui d'après les dires du groupe sera enregistré dans des conditions live, et sera plutôt sale. Avec ce dude derrière les manettes, et connaissant le potentiel du groupe, on ne peut que penser que ce prochain disque sera de qualité ! Je vous tiendrais informé de l'évolution de ce disque que j'ai déjà hâte d'écouter !

Pour ceux qui ne connaîtraient pas encore The Prestige, et bien ça donne cela : 


dimanche 24 novembre 2013

Découverte : Brightest Color (math-rock/pop, France/Japon/USA)


Voilà un petit bain de fraîcheur dans cette atmosphère automnale monotone ! Ça fait un moment que je voulais vous en parler, mais ma petite tête de moineau oublie bien vite ce qu'elle prévoit... Cette multinationale de la musique dansante s'appelle donc Brightest Color. Issue d'un petit lot de groupes emo parisiens dont le cercle relationnel s’étend jusqu'à Bien À Toi, cette formation réunit en son sein deux français à la guitare et au chant, un japonais au clavier, et un californien à la batterie. Musicalement, c'est un peu un mix de chaque influences des gars du groupe : FoalsThe Postal ServiceThis Town Needs Guns... Et ce mélange donne une pop enjouée et sincère, teintée de math-rock, pour un rendu entraînant à souhait ! Brightest Color vient de sortir son deuxième EP, sobrement intitulé #2, un opus ou l'on retrouve une nouvelle version de "Transatlantic", un titre présent sur le précédent effort, tout aussi dansant et entraînant. Si vous voulez mettre un peu de soleil dans vos mornes vies, vous voilà servis !




mercredi 6 novembre 2013

Live report : Raein + Le Dead Projet + The Prestige + Valve + Milkilo @ La Gare XP, Paris, le 02/11/2013.


Ce soir, un train en partance de Paris, proposé par Old Town Bicyclette, devait se diriger vers les cieux. Les garçons de Raein, un grand nom du screamo européen, sont venus fouler le sol de la Gare XP et accueillir les passagers de ce trajet, en compagnie du Dead Projet, de The Prestige, de Valve et de Milkilo. Récit de ce voyage, ou plutôt de cet aller sans retour...

Le convoi s'est lancé avec Milkilo. Originaire de Saint-Etienne, le duo basse/batterie arrivé à la dernière minute à bord se voulait assez surprenant et plutôt transcendant. Ce fut ce soir la dernière date de leur tournée européenne, et ils ont ici conclu ce tour en beauté. Une grosse intensité émotionnelle se dégageait de leurs compositions variées, complexes et touchantes, à en juger par le superbe le titre "Tétrahèdre", une complainte sur la religion, passionnément hurlée d'un cri tranchant, résonnant fort sur une musique reprenant à merveille les caractéristiques cités plus haut. Ce fut une très bonne découverte, et c'est groupe à suivre de très près ! Nos deux garçons ont parfaitement ouvert la voie aux autres chefs d'équipe, donnant une idée du voyage qui attendait les passagers.

Une petite halte forcée : le train s'embourbe. Tout le monde descend, on ne peut plus repartir. Les visages se ferment, les âmes impatientes s'ennivrent, les têtes commencent à peser lourd. Il est l'heure pour Valve de descendre du wagon. Le brouillard tombe doucement, le décor est planté. Et soudain, le déluge. Une décharge d'un sludge lourd et brumeux, à l'atmosphère chaotique et nihiliste. Le sol se dérobe sous ces guitares violentes, percutantes et dissonantes, le ciel se déchire sous ces cris stridents, virulents, hantés. Le tonnerre gronde sous ces sons de basse sismiques. Les reliefs s'effritent et s'effondrent sous les frappes impitoyables, sèches, froides, d'une batterie faisant écho au chaos qui se tient devant les passagers désemparés, regardant le spectacle de la destruction et des ténèbres se jouer avec force et insistance devant leurs yeux hagards. Soudain, le brouillard se lève. Il est temps de remonter à bord du train, sans que l'on ne comprenne vraiment ce qui s'est passé. Une chose est sûre, c'était spectaculaire. Nous venons d'assister à la représentation des enfers, à la prestation d'un groupe qui, plus que de jouer ses morceaux, a joué une véritable pièce de théâtre ce soir ou tout le monde était acteur, ralliant l'audience à sa cause funeste et occulte. Et dire que le groupe n'a sorti qu'une démo à ce jour...

Le train est désormais reparti, un train qui, sorti de la gadoue et des ténèbres, semble retrouver de son prestige. Oui, c'est maintenant The Prestige qui a pris les commandes, faisant se poursuivre le trajet sur un terrain imprévisible, tel un grand huit. C'est exactement ça qui attendait les voyageurs. Dès les premières secondes se sont succédées de violentes cascades rythmiques, des déchirures sonores, des larsens étourdissants, des cris éraillés, désabusés. C'est la crise de nerfs qui rôdait à chaque seconde dans ces compositions, et encore plus que sur leur album Black Mouths. Une folie tempérée par des instants de grâce qui laissaient respirer les uns et les autres, des montées d'adrénaline d'une douceur traître, qui redescendaient d'un coup en un fracas dense et compact. Les têtes bougeaient à s'en démettre les cervicales, elles étaient assourdies, le tournis les a aveuglés. Sûrement autant dans le public que sur scène... Et au bout du compte, c'est une forme de beauté qui ressortait de ce tumulte. Une folie qui exprimait un sentiment profond, une dissonance ne faisant que nous faire ressentir encore plus fort une émotion... C'était là toute la beauté de ce paysage. Ce soir, le (post) hardcore chaotique teinté de rock'n'roll du quartet a envoûté la foule, l'a malaxé, et l'a écrasé, tout le condensé de rage, de catharsis et démence qui caractérise la musique des prestigieux ont électrisé l'audience, se laissant absorber par les mélodies qui ressortent de la violence ambiante qui l'aura assommé et l'aura presque laissé pour mort.

Une parfaite mise en bouche pour l'ultime concert d'un groupe qui n'a jamais aussi bien porté son nom que ce soir. Pour leur dernier live, Le Dead Projet a donné tout ce qu'il était possible de donner avec force et passion (cela se lisait joliment sur leurs visages), et leur public leur a bien rendu. Est-ce que l'on est reparti pour un grand huit ? Pire, le train a déraillé, tout le monde est mort, et l'on s'est retrouvé une nouvelle fois en enfer... Mais l'enfer c'est cool, n'est-ce pas ? À coups de confettis et de plumes, ainsi qu'avec un chaos à son paroxysme dans la foule, leur ultime prestation a été dignement honorée. Leur post-hardcore sombre et rugueux a fait trembler les murs de la Gare XP, et littéralement cassé des têtes, non contents de briser nos cœurs d'artichauts, rien que ça. Le groupe interprétant une pelletée de chansons de leur dernier et excellent album Keep On Living, on ne pouvait que se douter que ce set allait devenir une apocalypse. Histoire que le projet meure avec son auditoire ? Les dernières notes du titre "Keep On Living" résonnent, et sonnent le glas du Dead Projet, sous une longue ovation, des accolades, et des visages émus. Personne ne voulait que la prestation ne s'arrête, personne ne voulait se faire à l'idée que ça y'est, ils arrêtent là. Mourir en première partie de Raein, sous une telle ferveur, ce fut une belle façon de dire adieu à la scène. Comme le dirait (et le rappelleront) leurs illustres successeurs ce soir : "The King Is Dead"...

Terminus, tout le monde descend, nous voilà arrivé à destination : L'apothéose. C'est désormais une Gare XP retournée, euphorique, et chauffée à bloc qui accueille les légendaires Italiens. Beaucoup se demandaient si l'on allait revivre la même intensité que lors du dernier passage du groupe screamo dans la capitale au Rigoletto, en 2011, souvent évoqué comme étant l'un des meilleurs concerts du genre donné à Paris depuis ses débuts... Dès les premières notes de guitares, tout le monde s'est emporté, s'est jeté dessus. Une marée humaine à la hauteur du tsunami émotionnel que provoque la musique de Raein, et qui semblait présager un show tout aussi intense que celui de 2011. Mais malheureusement, au fur et à mesure que le show avançait, on voyait que le groupe était plutôt dans sa bulle. Raein a joué du grand Raein, mais pas forcément celui que tout le monde connaît avec Il N'y A Pas De Orchestre, mais celui des derniers opus en date tels que Sulla Linea Dell'orizzonte Fra Questa Mia Vita E Quella Di Tutti Gli Altri, qui tentait les mélodies catchy et noisy face à un punk criard et rageur, mais il n'y avait pas cette fureur scénique qui les habite en temps normal, pas de partage avec son public. Les Italiens laissaient la foule hurler pour eux, leur laissait le micro quelquefois, Ils étaient plus concentrés, plus tranquilles. Mais néanmoins et heureusement, ils n'étaient pas moins heureux de jouer à Paris devant nous ! Le groupe aura plusieurs fois remercié les français, et combleront leurs fans en jouant en rappel les hits "The King Is Dead" et "Tigersuit" que chacun aura repris dans un élan collectif de catharsis et de rage. Oui, Raein a malgré tout insufflé son aura à son public, malgré sa certaine distance. Ils restent toujours des légendes, après tout. Tout le monde a longuement acclamé les sudistes qui auraient réellement pu nous faire vibrer davatange et participer à la liesse (une vraie frustration !), mais qui n'ont pas trahi pour autant les plusieurs générations de fans de screamo présentes ce soir pour les applaudir et se vider la tête d'un quotidien morose entre copains, que seul une musique sincère et intense comme la leur sait nous le faire oublier.

Il n'y a que dans des soirées comme celles-ci ou vous retrouverez ces ambiances, ces émotions partagées, cette furie collective . Encore une fois ce soir, Old Town Bicyclette aura proposé un line-up parfait, dans un de ces éternels squats parisiens auto-gérés et dévoués à la culture en général que la scène punk parisienne chérit tant, et qui donne cette atmosphère si particulière à leurs shows (et si ce n'est pas des squats, ce sont des bars bien sympa, et en plus près du métro). Plus que de simples concerts, ce sont des lieux de rencontres, d'échanges, des expériences à vivre au même titre qu'un concert de chacun des groupes présents ce 2 Novembre, qui montrent qu'on peut encore savoir se rassembler, et s'unir dans un même élan de joie et de passion. Merci à eux de faire vivre la scène à Paris, et de nous permettre de voir tant de groupes si chers à nos petites esgourdes emo !

lundi 4 novembre 2013

Man Is Not A Bird : un premier album !


Une bonne nouvelle en ce Lundi tempétueux ! Les post-rockeurs de chez Man Is Not A Bird vont nous sortir leur premier album début 2014 ! Il fera suite à l'excellent premier EP Restlessness (chroniqué dans ces pages par un ancien "ami"), et au split avec leurs collègues lavallois de Puzzle. Pour avoir vu quelques nouveaux morceaux joués en live qui figureront sûrement sur cet album, je peux déjà lancer des pronostics sur la direction musicale de l'album : Toujours aussi intense, aérien et catchy à la fois, avec de légères influences nouvelles, autant du côté direct que du côté planant. En attendant un vrai premier extrait de cet album, voilà ci-dessous un petit teaser de ce dernier pour nous mettre l'eau à la bouche...


Chronique : SWY - Screaming Without Yelling EP


Aaah, SWY ! Une longue histoire d'amour. De leur tout premier album emo/hardcore violent, saccadé et cathartique, à leur dernier effort beaucoup plus pop, dansant et catchy (ma chronique ici), j'ai toujours été conquis. Je sais pas, y'a un petit truc genre "on aime ce qu'on fait et on le fait bien" qui rend le truc carré, beau, entêtant, et qui les démarquent de la concurrence. Les voilà de retour aujourd'hui avec un EP nommé Screaming Without Yelling, qui pourrait se traduire comme une version plus brumeuse de Some Wasted Years, et comme un nouveau jeu de mots pour essayer de comprendre le nom du groupe...

Ah, oui voilà ! C'est un SWY qui aurait reculé dans les 90's (encore elles !) à qui l'on à affaire ! Quelque part dans le rock alternatif, la cold-wave... Mais toujours avec un entrain et une fraîcheur à l'anglaise (Bloc Party, Interpol, tout ça) qui fera bouger nos popotins et dodeliner nos têtes. En témoigne le premier titre, "Ego In Their Puddles". Une chanson aérienne, prenante, ou la voix de Manu s'envole sur les refrains énergiques et puissants, et notamment sur le dernier couplet, et ou les guitares s'envolent, se croisent, parfois presque nauséeuses, presque rugueuses. Une très belle entrée en matière, qui se poursuit sur "Wake Up Uglies (And Change Your Mind)", en reprenant un peu la même recette. Ici, c'est plus progressif. On est basculé entre les couplets accrocheurs et les refrains enlevés, mais on sent un bloc d'énergie en fond, prêt à exploser après une douce montée d'adrénaline en fin de morceau, laissant s'échapper quelques "wake up, wake up, wake up".

Jusque là, je disais que SWY c'était frais. Mais alors à partir de maintenant, c'est un ton carrément froid qui s'impose. "Showing Off Time" nous entraîne dans des contrées sombres et brumeuses. Le groupe y joue de sa capacité à nous livrer une musique captivante pour mieux nous entraîner dans un univers davantage mystérieux, ou le ciel devient orage dans une nouvelle explosion de guitares, ou les cymbales résonnent, bastonnent, laissant ensuite le morceau se finir doucement, et nous poser la question : "Why can't we dance on the lazy day ?". De là, "My Cat Is Weird" nous emporte dans un nouvel élan d'obscurité ou quelques lueurs brillent au loin. Toujours cette tension qui plane au-dessus de nos têtes, ces refrains puissants qui te restent en tête, et les explosions de guitares qui rendent la tension à son comble... "Screaming Without Yelling" se charge de clôturer l'EP, dans de dernières éruptions de rage, ou l'on surprend Manu à hurler, pas étonnant au vu du titre ^^. Quelques notes de piano lointaines concluent le morceau, et puis le silence. Un silence qui te frustre, alors tu relances l'EP, parce que tu veux à nouveau danser dans le noir, bouger ta tête, sentir ce léger froid t'envahir...

SWY continue sa mue avec ce disque, proposant une musique un poil plus saturée et plus sombre que sur Some Wasted Years. Mais pas moins aérienne, encore une fois. Ils savent se renouveler et jouer avec les ambiances, et on s'y plait dans ce voyage mouvementé, qui offre son lot de surprises. Je suis maintenant curieux de voir à quoi ressemblera le prochain disque : plus rock encore ? Ou alors plus hypnotique ? Plus pop ? On ne peut s'attendre à rien de précis musicalement avec eux, et ça rend l'attente plus excitante encore !

Tracklist :
01. Ego In Their Puddles
02. Wake Up Uglies (And Change Your Mind)
03. Showing Off Time
04. My Cat Is Weird
05. Screaming Without Yelling