mercredi 25 juin 2014

Tiny Moving Parts : Quelques détails sur le nouvel album !


C'est pas que je l'attends impatiemment, mais je l'attends impatiemment, le nouvel album de Tiny Moving Parts. Le groupe qui saura prendre la place de La Dispute dans vos cœurs si vous trouvez qu'ils sont devenus chiants, va sortir son nouveau full-length le 9 Septembre prochain via Triple Crown Records, le label de Caspian, Into It. Over It. et Foxing, entre autres. Il sera nommé Pleasant Living, et ci-dessous, vous pourrez découvrir l'artwork et la tracklist du disque. En attendant de découvrir ces 12 nouvelles chansons, on peut se rabattre sur les deux morceaux de leur split (et quel split !) avec Old Gray sorti récemment !


1. Sundress
2. Always Focused
3. Fourth of July
4. I Hope Things Go the Way I Hope
5. Whiskey Waters
6. Movies
7. The Better Days
8. Boxcar
9. Spring Fever
10. Entrances & Exits
11. Skinny Veins
12. Van Beers

vendredi 20 juin 2014

Découverte : Cyclamen (screamo/chaos, Le Mans)


Y'a quand même beaucoup de bonnes intentions de faire briller toujours plus fort la flamme du screamo français, parmi les jeunes groupes du terroir, actuellement. Cyclamen en est une belle preuve. Originaire du Mans, le trio nous propose sur leur premier EP, Les Mémoires, une musique aussi intelligente que chaotique. Ou dans un océan de mélodies salvatrices et de cascades rythmiques harassantes, devenant par moment un torrent incontrôlable, s'écoule à perte (et fracas) un fleuve sauvage de paroles portant l'attention sur soi, sur sa façon d'être, d'agir, sur les choix, les actes et les décisions de chacun. Ça rappelle clairement les grandes heures du screamo du terroir : ça sonne comme Mihai Edrisch qui aurait rencontré The Third Memory... Mais en même temps, ils ont leur truc à eux. Tantôt nauséeux (l'intro de "Perte et fracas"), tantôt cathartique, tantôt poétique. Une poésie qui croise par moments des blast beats furieux (comme sur celui de "Ne parler de rien", lorsque que le chanteur crie à pleins poumons une phrase qui me correspond pas mal : "Ne parler de rien, c'est pour moi emprunter les chemins les plus faciles") Un perpétuel grand huit, jouant avec les émotions, toujours sur le fil du rasoir, à la lame aiguisée, prête à tout moment à rompre le lien, à rompre les nerfs mis à rude épreuve sur ces 6 titres. Un crève-cœur... Et un coup de cœur.

Je n'arrive pas à comprendre comment cet EP a pu passer autant inaperçu. C'est un peu comme pour leurs discrets et intègres potes de I Am A Curse, qui ont d'ailleurs eux aussi sorti un (fabuleux) EP cette année. Quelque part, ça les préserve, cet anonymat. Accordez-vous un peu de temps pour écouter ces 5 témoignages cinglants et glaçants, entrecoupés d'une interlude instrumentale, "Des souvenirs et l'avenir", qui laissera le temps de respirer. Le tout est brut de décoffrage, la production quelque peu dépouillée certes, mais cela ajoute à l'atmosphère sale, résignée, colérique, de la musique des Manceaux. Vous en ressortirez sans doute sonné, et peut-être même grandi, qui sait, pour peu que vous soyez sensible aux paroles.

"Et pourtant les regrets n'ont pas lieu d'exister, il convient juste de ne pas abdiquer. Il n'en restera aucun, c'est certain, un brouillard d'appréhension pour un futur sans lendemain."


jeudi 19 juin 2014

Empire! Empire! (I Was A Lonely Estate) : Nouvel album, et plein de trucs en plus.



C'est LA bonne nouvelle que j'attendais depuis des années, et certains d'entre vous aussi j'en suis sur ! Empire! Empire! (I Was A Lonely Estate) ont annoncé sur leur page Facebook la sortie de leur nouvelle Bible ! Euuuh, de leur second album ! Il s'appellera You Will Eventually Be Forgotten, et sortira le 19 Août via leur label (et création) Count Your Lucky Stars Records, et chez Topshelf Records. D'après ce post, les mariés Keith et Cathy Latinen sont très fiers de cet album, ou ils se sont donnés corps et âme. Il contiendra 11 titres, et deux d'entre eux comprendront des featurings... Comment dire... D'exception ? Il s'agira ni plus ni moins que de Chris Simpson de Mineral (avec qui ils vont jouer le 15 Septembre prochain à Columbus), et Bob Nanna de Braid. Bah ouais, un album avec deux légendes de l'emo et accessoirement leurs chanteurs favoris, au calme.

Toujours d'après ce post, dans cet album, on y apprend que chaque titre racontera une histoire de manière très personnelle, des histoires qu'il sera facile de s'imaginer vivre soi-même. Cool pour se faire une petite séance déprime dans son lit ! Et petit bonus non négligeable, les lyrics de l'album seront illustrées sur une nouvelle tout en images, qui sera nommée "Ribbon", et qui sera créé par Free Ben Sears. Il sera possible d'avoir cette nouvelle avec, ou sans l'album (ce qui serait dommage...) . Par ailleurs, la très belle cover de l'album, très emo il faut l'avouer ;), a été dessinée par Yelena Bryksenkova. La voici ci-dessous :




Ensuite, voilà la tracklist du LP, qui reste dans la tradition du groupe, à savoir tenter de battre le record du monde des titres de chansons les plus longs du monde (on ne sait pas encore dans quelles chansons seront les guests) :

1. Ribbon
2. I Was Somewhere Cold, Dark... and Lonely
3. We Are People Here. We Are Not Numbers
4. A Keepsake
5. You Have to Be So Much Better than You Ever Thought
6. Stay Divided
7. Foxfire
8. Things Not Worth Fixing
9. If It's Bad News, It Can Wait
10. It's So Much Darker When a Light Goes Out than When It Would Have Been If it Had Never Shone
11. The Promise That Life Can Go On No Matter How Bad Our Losses

Et enfin, dès la semaine prochaine, le groupe postera les lyrics de chacune des chansons chaque semaine, histoire de nous impatienter encore plus... Mais voilà, c'est une torture absolue de devoir encore attendre deux mois, ce disque doit sortir maintenant... Coucou l'objectivité !

mercredi 18 juin 2014

Chronique : P A S T - Never Fall Down


Ça fait bien longtemps que je devais vous parler de l'EP dont il est question aujourd'hui (comme pas mal d'autres disques...), mais je vous avouerais que ma flemme naturelle, et le fait de devoir gérer plein de petits trucs par-ci par-là tout seul, m'empêche de faire tout ce que je voudrais immédiatement, et ça me désole. Bref, on s'en fout, voici pour vos jolies oreilles messieurs dames un petit morceau de coolitude made in Bordeaux. Ah, Bordeaux, le soleil, la pétanque, le sauciflard et le rouge... Et le hardcore.

Ça s'appelle P A S T (avec les espaces, sinon c'est moins TRVE), c'était sludge/post-hardcore à la Cult Of Luna sur leur premier essai Weight Of Past, mais les garçons ont décidé de changer de style musical... J'ai presque envie de dire "ouf", au risque de passer pour une mauvaise langue. Parce que des groupes qui essaient de faire du Cult Of Luna, y'en a des centaines (même si il est vrai que certains le font bien), ça devient vite lourd, et c'est pas forcément très fun de ré-entendre les mêmes idées 20 fois par an... Mais le groupe se cherchait, voulait se faire plaisir, et honorer les groupes qui les ont bercé et leur ont donné envie de faire la musique. Sur ce second EP, Never Fall Down, enregistré par Amaury Sauvé, c'est dans un registre beaucoup plus vif, agressif et spontané qu'officie la bande. Et effectivement, avec tout ça, il y a de quoi bander. Ce jeu de mot était nul à chier.

Ça commence direct avec "Worn Out", qui donne à lui seul le ton de l'EP. Un hardcore mélodique mais pas mièvre. Corrosif, incisif, à vif. Des petits cleans vocals par-ci, du 2-step par là, le tout soutenu par des plans saccadés, des érosions rythmiques... C'est catchy et violent, c'est quelque peu tubesque en fait. Mais je vous rassure, c'est pas du tout comme le dernier More Than Life. Ouais je l'ai trouvé surfait et larmoyant pour pas grand chose, je vous emmerde et je rentre à ma maison. Sur la fin, ça a une certaine saveur Birds In Row, une influence qu'on ressentira assez souvent sur ce disque. L'intro du titre suivant "The Jacket" se fait carrément avec une voix susurrée, assez surprenant quand l'on se dit que c'est un disque virulent auquel on pense avoir affaire. Mais rassurez-vous (si jamais vous n'aimez pas la douceur, bande de brutes), ça repart au galop juste après, dans un élan Touché Amoresque très plaisant. De leur passé lourd et crasseux, il leur reste la basse vrombissante, les guitares crissantes, irritantes, et "Our Flesh", un titre bien plus pesant que les autres, même si dans l'absolu il reste assez direct. Je me disais bien que sur l'intro de "The Jacket", il y avait une guitare qui fait peu yoyo. On retrouve le même effet sur Our Flesh, lors de la phase post-rock (vous allez l'aimer, le final qui s'envole et qui finit au vitriol)... Ahlala, encore des coreux qui ont découvert que c'est cool de brancher une ou deux pédales d'effets en plus et de donner une légère couleur shoegaze à leurs compositions. Mais c'est pas moi qui dirait non, au contraire. 

Et BOOM, dégommage de tronche, "The Gun" t'envoie un gros calibre dans le crâne (tout les double sens sont acceptés), gros blast beat dans ta stéréo cousin, on s'enjaille ! Non je vous rassure, La Fouine n'est pas en featuring sur ce morceau. Mais le contraste entre celui-ci, très furtif, et le précédent est saisissant et assez impressionnant. Surtout que le suivant, "Dropout", revient sur les positions aériennes de "Our Flesh", pour mieux brouiller les pistes, et nous faire respirer. Le disque se termine de façon bien troublante et inattendue (encore une fois), avec une "Outro" qui elle nous étouffe, nous oppresse. Énigmatique, crasseuse, ténébreuse, ou les larsens noient petit à petit les dernière vociférations d'un chanteur dont la voix ne s'use jamais. Mais pour marteler un message paradoxalement positif. "we never fall down, yeaaaah!"

Au final, je pense que ce qui fait tout l'intérêt de ce disque, au-delà de l'aspect émotionnel important et palpable, c'est cette continuelle balance entre plusieurs orientations musicales. C'est jamais la même chose qui s'enchaîne. On est balancé sans arrêt entre violence et douceur, les plans changent relativement souvent, on retrouve plein d'influences, d'intentions, et c'est... Vivifiant ? Surtout quand la musique est mise en avant par une production au poil, mettant en relief chaque détail, et qu'elle est soutenue par un cri infatigable et (trans)perçant. Never Fall Down, c'est la boule de nerfs qui t'hérisse les poils et te donne des uppercuts, c'est une belle confirmation de ce que les jeunes bordelais ont dans le ventre, ET CA, J’ACHÈTE ! Pardon... Je n'ai pas de souci à me faire pour la suite, les garçons se sont trouvé une personnalité. Il ne reste plus qu'à la travailler soigneusement pour le prochain disque et hop, on aura notre nouvelle sensation hardcore française, mon copain !


mardi 17 juin 2014

Basement : le retour sur 33 tours !


Parce que 2014, c'est pas seulement le retour de Mineral, Braid, The Jazz June et American Football : c'est également celui de Basement ! Le groupe anglais, après être sorti de son hiatus, a dévoilé via une interview sur Vice qu'il a enregistré sans rien dire à personne un nouvel EP nommé Further Sky, qui devrait sortir officiellement le 29 Juillet, si l'on en croit la page de pré-commande du disque. On apprend d'ailleurs dans cette interview que le groupe compte enregistrer un album... Joie ! Cet EP contiendra deux nouvelles chansons : "Summer's Colour", et "Jet". Il y aura également une cover de "Animal Nitrate" de Suede. Avec "Summer's Colour", mis en streaming aujourd'hui, on voit que Basement reste lui-même, mais semble mûrir davantage. C'est toujours enivrant, simple mais beau, fort, traînant mais puissant... Je vous laisse découvrir ceci en lisant l'interview, j'ai mis le lien plus haut dans ce post.

vendredi 13 juin 2014

State Faults : un nouveau clip dans ton salon.


Les plus fidèles lecteurs/lectrices de ce blog le savent, c'est l'un des groupes qui m'excite le plus le kiki actuellement sur la scène screamo. State Faults, Brother Bear, staet fualts, appelez-les comme vous voulez. Le quartet de Santa Rosa, Californie, a publié avant-hier un clip pour le titre "Ultima". Un clip sobre et intimiste, assez typé 90's, qui se joue dans un salon, et avec des couleurs hypnotisantes, ce qui fait écho aux relents shoegaze du son de leur dernier album, Resonate/Desperate. Ça se regarde et s'écoute juste en-dessous, et faites-moi plaisir, si vous ne connaissez pas encore leurs albums, rattrapez-vous, c'est pour votre bien. For your health, comme ils le diraient si bien.


Mineral : 30 secondes de bonheur.


Ah, ils sont beaux les Mineral version 2014, avec leurs moustaches. Quelques cheveux blancs en plus, mais le talent toujours à l'ordre du jour. C'est ce qui semble se profiler via une petite vidéo d'une trentaine de secondes postée sur la page Facebook du groupe aujourd'hui. Elle annonce du nouveau, et un son toujours aussi (en)traînant et éthéré. Il me tarde d'en entendre plus, et j'en suis sûr que ce sera le cas pour vous aussi. Et vu que la vidéo n'est pas sur YouTube, eh bien il faudra cliquer ici pour la voir. Allez, un nouvel album et Mineral en concert en France, on y croit !

vendredi 6 juin 2014

United Nations : La nébuleuse punk lance son nouveau cri de révolte.


Attention, si vous ne comprenez rien à l'arbre généalogique des familles de la série "Les Feux de l'Amour", vous n'allez sûrement rien comprendre à ce qui va suivre, désolé. United Nations, c'est ce super-groupe bien mystérieux presque malgré lui, formé initialement autour d'une team de rêve : Geoff Rickly (Thursday), Daryl Palumbo (Glassjaw), Ben Koller (Converge) et Christopher Conger (The Number Twelve Looks Like You), dont chacun à part Geoff étaient tenus à l'anonymat à cause de leurs contrats avec leurs labels respectifs qui ne leur permettaient pas de fonder un autre groupe. Il a évolué dans le collimateur des Nations Unies elle-même, sortant tant bien que mal un album éponyme en 2009, et l'EP Nevermind The Bombings, Here's Your Six Figures en 2010 (ainsi qu'une cassette éditée en 50 exemplaires nommée Illegal UN vendue probablement seulement aux concerts du groupes, introuvable en écoute sur Internet, même moi je l'ai jamais écouté, tristesse...), en étant banni des réseaux sociaux et d'Internet, et sans que personne ne sache vraiment qui était présent sur ces disques dans le groupe, à part Geoff. 

Aujourd'hui, le line-up a évolué : toujours tenu par mister Rickly, on sait désormais que David Haik (Pianos Become The Teeth) a rejoint le poste de batteur. Lors d'une tournée américaine entre Octobre et Novembre 2013, le line-up était également composé de Zac Sewell, également membre de Pianos Become The Teeth, ainsi que Jonah Bayer (Lovekill) et Lukas Previn (Acid Tiger). Le tout semble être aujourd'hui le line-up définitif. Au-delà de tout cet océan de mystères et de name-dropping, United Nations c'est d'abord du screamo dantesque, passionné, très engagé, un groupe qui pourrait parfaitement donner un sens au terme "emoviolence". Quoi, tu ne connais pas encore ce groupe ? Eh bien rattrape-toi ci-dessous s'il te plaît, et de toute façon tu ne discutes pas, c'est un ordre, sinon je retrouve ton adresse IP, je viens chez toi avec un commando de chats de gouttière armés jusqu'aux dents et je t'enferme dans une pièce de 2m² ou passera en boucle le dernier album de One Direction. Attention, voilà ta plus grosse claque screamo depuis longtemps :


"Dennis, are you listening?
Is there something that I'm missing?
Where is the passion?
Was it just fiction?
If that's the best that we can do,
Well, I'd rather be dead!"

Voilà, tu as découvert United Nations, tu as probablement aimé, et le cas échéant tu te dis "sacrebleu, mais ou puis-je écouter leur discographie !" Eh bien Google et Soulseek (vilains pirates !) sont vos amis ! Ensuite, tu te diras forcément "sacrebleu, mais à quand le prochain disque ?" Eh bien c'est pour tout bientôt, MERCI LA VIE ! Qu'est-ce que j'ai pu l'attendre, ce nouveau disque... Nommé The Next Four Years, il sortira chez Temporary Residence, entre autres le label américain d'Envy et Mono. Le packaging de l'édition vinyle, que vous pouvez pré-commander ici, fait d'ailleurs particulièrement saliver : artworks divers proposés par plusieurs artistes, cassette emballée avec la lettre de "cease-and-desist" qu'a envoyé les Nations Unies au groupe en 2009, le tout assemblé et numéroté à la main par les membres du groupe... À en juger par la première chanson issue de ce disque, "Serious Business", on peut clairement s'attendre à du grand screamo, furieux, cathartique, encore plus énervé que sur les précédentes releases. Geoff a beaucoup travaillé son scream, le rendant encore plus puissant et violent que jamais. Je vous laisse savourer ces 3 minutes explosives, abrasives. L'album sort le 14 Juillet, jour de la fête nationale chez nous. Un symbole ? Cela ne m'étonnerait pas d'eux...


jeudi 5 juin 2014

American Football : Un clip pour "Never Meant"... 15 ans après


Certains le savaient déjà parmi vous, American Football a annoncé sa réunion récemment, presque en même temps que celle de Mineral, et que le groupe allait même donner quelques concerts aux USA, dont un avec Into It. Over It. le 11 Octobre au Webster Hall à New York. Et si je vous apprends tout ça aujourd'hui, eh bien je serais plutôt content ^^. Aujourd'hui, c'est avec agréable surprise que j'ai découvert que le groupe a publié via la chaîne YouTube de leur label Polyvinyl Records un clip pour leur titre culte "Never Meant"... 15 ans après, normal.

Bon, je vais pas faire le râleur plus longtemps, il faut admettre que ce clip est touchant, et qu'il peut facilement tirer une larmichette aux plus sensibles d'entre vous, surtout si vous avez écouté et ré-écouté cette chanson, tant il illustre avec beauté les lyrics (et encore plus si elles vous évoquent du vécu). Il y a également une guest-star dans ce clip : la maison qui figure sur la cover du fameux album éponyme ! Allez, pas plus de blabla, je vous laisse (re-)découvrir ce morceau. Bon visionnage, bonne écoute, et puis prenez un Kleenex, c'est plus doux qu'un Sopalain.


lundi 2 juin 2014

Chronique : Sorority Noise - Forgettable



C'est l'histoire d'un engouement que je n'ai pas suivi tout de suite, et que j'aurais pu amèrement regretter... Sorority Noise, c'est l'un des énièmes projets de Cameron Boucher, guitariste/chanteur du groupe de screamo Old Gray. Je n'avais pas trouvé le temps et la motivation d'écouter l'EP Young Luck quand il est sorti. Chose que j'ai corrigé il y a 1 mois sous les conseils d'un ami, et ce fût le coup de cœur immédiat. Je n'ai pas pu résister à ce qui sonne comme de l'indie pop teintée de punk, d'emo... Du "party punk", d'après leur page Facebook. Pas faux. J'attendais alors avec impatience le premier album du groupe, Forgettable. Cet album reprend 3 titres de l'EP, mais en accueille 6 nouveaux, et mon sexe tout-puissant (à défaut de croire en Dieu, lol satan 666) qu'ils sont cools.

Pourquoi ce disque est si cool ? C'est parce que c'est ton âme et ton cœur que cela concerne. C'est ton estime de toi-même, tes amours déçus, qui sont mis en chanson. Des chansons entraînantes, qui donnent envie de chanter en chœur, de hurler (jugez-en par le premier titre "Rory Shield", doté d'un peps fou !) ! Et pourtant, cela contraste avec les paroles sombres et personnelles. Le meilleur exemple de cette harmonie, c'est "Mediocre At Best". Il est impossible de ne pas dodeliner de la tête et d'esquisser un petit sourire sur ce son plus que catchy. Ça rassemblerait presque à du Nouns, ma révélation de cette année... "Nobody likes me, that's what I tell myself, I live alone in my own hell, I want to be the person that you want me to be that I know I'll never be"...

En gros, Sorority Noise, on peut le voir comme le spleen de Cameron adapté à ceux qui ont du mal avec la violence de Old Gray. Un journal intime comme il en existe 46 547 sur la scène emo, mais celui-ci semble mieux écrit que beaucoup d'autres... C'est lui, c'est toi, qui est illustré par ce petit fantôme enfantin dessiné sur la pochette. Insignifiant, oubliable. Forgettable. C'est ce qu'il raconte sur "Nick Kwas Christmas" : "I'm not scared of ghosts, I embrace them all as friends, because one day I'll be dead, and they will know my name". Vous savez quoi ? J'en ai même fait un fan-art sur Tumblr, de cette phrase. Vous avez le droit de me tuer ou de me traiter d'hipster, j'ai pas écrit de testament, et vous direz à ma famille, mes potes et ma main droite que je leur fais des bisous. Au milieu de ces complaintes qui font écho à nos sentiments profonds, il fallait bien que la soupape saute, que les nerfs lâchent. Dans les cris et les pleurs, dans une peine harassante, sur "Blonde Hair, Black Lungs", notamment sur le final. "And I've drove home in a hundred miles an hour, just to see what it feels like to fly, and I crash my car into someone else's backyard, just to see what it feels like to die".

Mais derrière ces résignations, ce catharsis, il y a aussi des messages plus positifs sur cet album, comme sur "Dirty Ickes", qui raconte l'histoire d'un dude qui sort la tête haute d'une rupture, malgré les blessures : "You can call me a fool but I've got four girlfriends since, and I've learn to love myself more than I can ever love you!". Il y a également "Still Shrill", qui raconte ce moment ou tu voudrais devenir quelqu'un d'autre pour que ceux que tu aimes fassent attention à toi. "I thought I grew up my hair to see if you noticed, and I'll start dressing nice to make you believe that I'm alright, and I'll start playing sports to be more like my brother, and my dad might be proud, for once in his life". Mais que tu rends finalement compte que rester soi-même est la meilleure des solutions pour être aimé, te sentir bien dans ta peau : "Maybe I'll close my eyes to feel more like myself".

Ce LP, composé en très peu de temps, c'est un beau témoignage de vie. Il peut paraître vachement "adolescent" en soi, mais cette simplicité, ces textes à fleur de peau, font du bien à entendre, le tout soutenu par une musique forte et aussi saturée qu'elle peut être aérienne. C'est tout simplement 9 titres taillés pour le sing-along, pour se les passer en boucle quand ça va mal, pour se vider la tête, ne pas se sentir comme un fantôme, et se sentir un peu plus vivant, un peu moins seul... Et essayer de ne pas s'oublier.