mardi 9 juin 2015

Ne te fies pas au nom : Grand Terminal démarre en trombe.


La toute première fois que j'ai écouté ce groupe, c'était à peu près au moment où cette démo est sortie, en 2012. Soit à une époque ou j'étais pas encore tout à fait réceptif au punk DIY. Autant leur musique m'avait emballée, autant la qualité de l'enregistrement m'a totalement dissuadé d'aller plus loin, d'autant plus que j'avais vraiment des écouteurs de merde. Une sensibilité musicale bien plus ouverte et un casque stéréo (presque) digne de ce nom plus tard, l'un des garçons de Grand Terminal m'a envoyé un mail quelque part en Janvier ou en Février de cette année, où il m'a écrit qu'il est un lecteur fréquent de mon blog, et simplement pour me présenter son groupe. Je suis ainsi allé tendre une oreille toute neuve à leur démo, et cette fois-ci, ce fût le coup de cœur.

Grand Terminal, c'est le side-project de Tobaïas, un groupe de screamo originaire de Bourg-En-Bresse auteurs jusqu'à présent de 2 EPs. Via ce side-project, les garçons ont voulu explorer une autre facette de leur style musical, transmettant la colère sur un ton plus mélodique, délivrant un emo-punk qui pourrait paraître dur et fataliste, mais qui s'avère finalement chaleureux. Un ton général qui sonne qui sonne comme un vrai motivateur, un appel au courage, une main tendue pour justement tenir bon dans la banalité.

Alors que "Frustration" tend plutôt vers le lâcher-prise, parlant de ce sentiment qu'illustre ce titre, vouloir à tout prix ce que l'on a pas, alors que l'on a déjà tout le nécessaire. "La suite des événements" évoque plutôt un sentiment inverse : tenir bon dans ses choix, ses idées, quoi qu'il advienne. "J'irai droit dans le mur et le bilan sera terrible. Et pourtant je veux y croire, un combat sans conviction est un combat perdu". Des textes à la fois sensibles et engagés, soutenu par un indie-punk aux guitares généreuses en distorsion, comme si ils avaient deviné le retour du fuzz à outrance dans le punk. Pensez Bâton Rouge, ou Naï Harvest sans son évolution garage... Il y a une tension, un fil conducteur, mais jamais il ne nous étrangle, il nous guide simplement là où l'on tisse notre propre destin, qu'il soit bon ou mauvais, chaque jour qui passe.

Ce n'est la que leur première démo certes, mais ce sont déjà de beaux recueils, simples mais plutôt solides. La preuve, ils fonctionnent encore très bien 3 ans après leur sortie. Ça sonne pas moderne, ça sonne pas vraiment old-school. Y'a du grain, ça braille, ça joue, et c'est ça qui compte : un punk rock modeste, à fleur de peau, qui va à l'essentiel. Les garçons nous préparent un disque pour 2015, j'en suis tout excité !

"On file remplir nos poches trouées et chaque jour un peu plus on grave dans le sol l'empreinte de nos pas pressés. Sauf qu'ici nos boulevards n'ont pas d'étoiles. Sous les pavés la crasse."

Bisous.






English translation:

The very first time I've listened to this band, it was at the moment this demo was released, in 2012. At a time when I wasn't quite receptive to DIY punk. As good as the music was, the quality of the recording has completely dissuaded me to go further, especially with the shitty headphones I owned at this time. Later, with a way more open musical sensibility and a stereo headset who was worth the name, one of the guys of Grand Terminal has sent me an e-mail somewhere in January or February this year, in which he wrote me that he's a regular reader of my blog, and also to present me his band. I went to lend a brand new ear to their demo, and this time, it was a dead on.

Grand Terminal is a side-project of the french screamo band Tobaïas, who released 2 EPs until now. Via this side-project, the boys wanted to explore a different side of their musical style, conveying anger in a more melodic way, delivering an emo punk who seems to be rude and percussive at first, but it turns out to be warm. A tone who sounds like a real motivator behind some spleens, a call to courage, a helping hand to bear our usual boredom.

As "Frustration" tend to be more a more layback kind of thing. The name fit since it's talking about this feeling of frustration when you want something you can have at all cost even so you already have everything that you need. "La suite des événements" is more about the opposate feeling : holding on on his choices, his ideas, whatever happened. "J'irai droit dans le mur et le bilan sera terrible. Et pourtant je veux y croire, un combat sans conviction est un combat perdu". Texts full of sensibility, engaged,  backed up with an indie-punk full of guitars generous with distortion, as if they could have predicted the actual return of an overly present fuzz in the punk scene. Think about Bâton Rouge, or Naï Harvest withou his garage evolution... There is a tension, an Ariane string that guide us simply where we make our own destiny, good or bad, every day that pass without strangling us.

This is only their first demo, but this is already some beautiful collections, simple but strong. The proof is it still sounds pretty even 3 years after it has been released. Not fresh, not old school either, their is some asperity, some loud noises, some playfulness and in the end, it's all that matter : a modest punk rock, sensible, who goes straight to the core. The boys are working on a new record for 2015... I'm so excited! 

"On file remplir nos poches trouées et chaque jour un peu plus on grave dans le sol l'empreinte de nos pas pressés. Sauf qu'ici nos boulevards n'ont pas d'étoiles. Sous les pavés la crasse."

XOXO.

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