mardi 7 avril 2015

Lingua Nada n'en a rien à foutre de ta santé auditive et mentale.


L'an dernier, je vous avais parlé de Goodbye Ally Airships, un groupe fondé par un pote boulimique de musique, surdoué dans le domaine et expatrié en Allemagne, j'ai nommé Adam Lenox Jr, que l'emo jeu connaît plus ou moins pour avoir participé à la production du dernier album de Panucci's Pizza. Avec ce groupe, il a sorti en 2014 un album éponyme (et quelques démos très marquées emo 90's retirées des Internets depuis). Ça ressemblait à rien de connu sur cette planète, c'était totalement métronomique et super frais, mais malheureusement personne n'a suivi, et ça a injustement bidé. J'ai chroniqué cet album sur l'autre site ou j'écris, Alternativ News, mais j'ai même pas pensé à la poster ici, en bon connard que je suis.

Bref, entre temps, Adam s'est remis en question, a changé son line-up, et a changé le nom du groupe. Désormais, on a donc affaire à Lingua Nada. Il est toujours question de sons qui ne ressemblent à rien d'autre, mais exécutés à un volume déraisonnable. Alors que Goodbye Ally Airships jouait plutôt dans un registre post-hardcore rétro-futuriste touche-à-tout au jeu de basse riche et groovy as fuck, Lingua Nada se focalise plutôt sur le fuzz, mais version overdose. Sans trop savoir ce qu'il se passe, tu peux te retrouver dans un total mindfuck réunissant du shoegaze, du garage rock, de la trap, du grunge et de l'emo dans le même morceau (la géniale "Ultimate Black Metal" qui n'a d'occulte que le nom). Ce seul morceau en dit long sur le reste du disque: ne cherches pas une quelconque logique puisque de toute façon ses auteurs n'en ont rien à foutre, apprécies et brise-toi les tympans, tout simplement. Avec "Beach Douchebags", tu vas par exemple perdre 40% d'audition, mais ce sera fait de manière tellement efficace et catchy dans la douleur que ça te fera marrer comme quand tu sors édenté d'un concert de Converge et que tu te fends la poire avec tes potes en comparant le nombre de canines que vous avez laissé à terre pendant le show. Puis de toute façon, t'as aimé entendre cet abus de fuzz dans le dernier Loma Prieta, alors tais-toi et donne à ton médecin un motif pour te donner un arrêt de travail pour otite, tu me remercieras pour le plan vacances.

Dans cet EP, l'un des leitmotivs d'Adam, c'est de faire parler les guitares et les pédales à la place de ses mots, mais ça, personne le comprendra, tout le monde dira "c'est trop bien, ça joue fort, ça fait du bruit !" Mec, Kurt Cobain il faisait pas seulement du bruit dans de la pop parce que c'était rigolo. Il faisait simplement autant de chaos sonore que le chaos que provoquait une maladie rare dans son estomac et que celui qui avait rythmé sa vie depuis son enfance dans un bled industriel morne et beauf de l'Amérique traditionnelle, y'avait que ça pour le défouler. Bah là, c'est un peu pareil, mais version européenne. Le tourment sonore fait écho aux tourments du garçon. Et pour soutenir tout ça, il y a une section rythmique en béton, ne faisant qu'un avec ce bordel sonique, ne trahissant jamais ce véritable catharsis. À mon avis, il faut de la ténacité, de la dextérité, pour arriver à suivre tout ça, même si ça doit être fun à jouer, donc bravo à eux.

Si t'aimes Mylets, Tera MelosNounsSorority Noise et Soda Bomb (leur dernier LP défonce, c'est de la power-pop crasse et punk à souhait), la musique aussi bruitiste que mélodique, et que ça t'a jamais effrayé de croquer dans un chocolat Mon Chéri (si tant est qu'il te reste tes dents après le concert de Converge) tu trouveras ici ton bonheur. Et de toute façon, comme te le dirait Adam, c'est toujours mieux que le dernier Radiohead. Seems legit.

Bisous.



English translation :

Last year I told you about Goodbye Ally Airships, a band founded by a bulimic-of-music buddy, gifted in this thing and expatriate in Germany, I named Adam Lenox Jr, the emo game knows him more or less for his participation in the production of the last Panucci's Pizza's album. With this band, he released a self-titled album in 2014 (and some demos very marked by 90's emo, removed from the Internet since). It looked like nothing known on this planet, it was totally metronomic and super fresh, but unfortunately no one has followed, and now it's criminally forgotten. I reviewed this album on another french site where I write, Alternativ News, but I haven't even thought about posting this here, in good asshole I am.

Some time after, Adam questioned himself, changed its line-up, changed the name of the band. Now, we are dealing with Lingua Nada. It's always about sounds that are like nothing else, but executed at an unreasonable volume. While Goodbye Ally Airships played rather a retro-futuristic post-hardcore with a rich and groovy as fuck bass, Lingua Nada focuses instead on the fuzz, but an overdose version of it. Without knowing what happens, you can find yourself in a total mindfuck reuniting shoegaze, garage rock, trap, grunge and emo in the same song (the great "Ultimate Black Metal", which has occult stuff only in the name). This piece says a lot about the rest of the record: Don't search any logic because anyway the authors don't give a fuck about it, just appreciate the thing and break your eardrums. For example, with "Beach Douchebags", you will lose 40% of hearing, but it will be done so effectively and catchy in the pain it will make you laugh like when you go out toothless of a Converge show and that you fends the pear with your buddies by comparing the number of canines that you left on the ground during the gig. And anyway, you've liked to hear this abuse of fuzz in the last Loma Prieta, so shut up and give your doctor a reason to give you a work stoppage for ear infection, you will thank me for the holiday plan.

In this EP, one of the leitmotifs of Adam is to make talking guitars and pedals instead of his words, but nobody will understand that, everyone will say "hey, it's so good, it plays hard, it makes noise!". Dude, Kurt Cobain hasn't made noise only because it was funny. It was simply so much noise chaos than the chaos that causes a rare disease in his stomach and he that had punctuated his life from his childhood in a dreary industrial city of the traditional redneck America. Well here, there's a little similar, but European version. the sound torment make echo to the torments of the dude. And to support all this, there's a solid rhythmic section, become one with the sonic mess, never betraying this true catharsis. In my opinion, it takes tenacity, dexterity, for following all this, even if it must be fun to play, so congratulations to them.

If you like Mylets, Tera Melos, NounsSorority Noise and Soda Bomb (their last LP rips, kind of grimy and punky power-pop), music also noisy as melodic, and if it never made you scared biting into liquor candies (if you haven't left your teeth after the Converge gig), here you will find your happiness. And anyway, as Adam would tell you so well, it's still better than the last Radiohead. Seems legit.

XOXO.

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