dimanche 15 février 2015

N'aies pas peur d'aller écouter Un Automne De Plus, c'est mieux que ce que tu crois.



Je dis ça parce que quasi-personne ne se soucie de ce qu'il sort, ou a souvent eu de sales à-priori comme j'ai pu en avoir en écoutant leurs premiers sons, mais bon Dieu que c'est beau à voir en live. Romain (guitare/chant/des ordinateurs bizarres qu'il utilise avec le pied) et "Moon" (batterie) forment ensemble le duo Un Automne De Plus. Concrètement, c'est un screamo/post-rock plutôt old school rythmé par des samples de film, reportages, docus... Un peu comme si Microfilm s'accouplait avec le Envy d'il y a 15 ans. Après quelques essais qui étaient VRAIMENT des essais, mais qui montrait un potentiel certain dans tout ce fouillis d'idées qu'a posé Romain, qui est le compositeur principal du projet, lui et sa nouvelle batteuse ont décidé de passer à la vitesse supérieure avec le nouvel EP, qui concrétise 4 années de boulot, de remise en question, de recherches, de tripes mises à bout : Qu'adviendra-t'il de nos souvenirs ?

Les compositions sont en règle générale bien plus abouties et fignolées, la production est plus propre, c'est ainsi un vrai bel opus à se mettre sous la dent qui nous est proposé. Il démarre avec "Presque Mort", un titre qui surprend par le galon qu'à pris le duo. Romain est plus que jamais hanté par ses lyrics, les hurlant avec ce fatalisme et cette passion que t'entendais il y a 15/20 ans dans le screamo français première génération. L'EP se poursuit sur piste entièrement instrumentale, "Explosion", un peu répétitive, mais sur une tonalité complètement skramz, un compo simple mais aérienne qui suffit à foutre le mort. Et puis il y a "Que nous reste-t'il", le tout meilleur titre de l'opus, qui peut sans problème plaire à tout ces kids que je vois souvent sur les Internets en ce moment, qui font actuellement la transition entre le trve norvegian bläck metol et le screamo de classe moyenne parisienne, avec cette voix crue et acerbe qui résonne comme quand tu cries dans un hall d'immeuble, et cet esprit général assez "froid". Mais c'est surtout mélodique, mélancolique, notamment sur le final avec cette petite montée crescendo. J'ai du mal sur le beat électronique du titre final qui s'annonce comme une bonus track : "Le temps qui passe". C'est dommage, parce que sinon, cette petite mélodie qui se prolonge le long de ce second titre instrumental est toute jolie. Après, c'est peut-être parce que je suis râleur, faut se dire que ce morceau est le plus doux de l'EP, et je trouverais ça peut-être vachement cool d'ici quelques écoutes supplémentaires. L'arrivée récente de Moon à la batterie (big up à ce t-shirt avec écrit au marqueur "make music not war" qu'elle a posé sur ses fûts, en pleine période post-attentats de Paris, lors du dernier live de UADP début Janvier avec No Place Like RoadRemote et les fous furieux de chez Toboggan) a vraiment décuplé par 47568 la force des morceaux de UADP, d'autant plus qu'elle y va pas à moitié, la jeune fille. Ça sonne désormais vraiment organique, bien plus percutant.

Même si sur les précédents disques, il y a des parties qui me déplaisaient et c'était en quelque sorte du "prototype", l'ensemble de la discographie du duo (qui a sûrement été retravaillée entre temps pour ressortir sous son meilleur jour) se vit en concert, là ou Romain, ce dude qui a l'air de "monsieur tout le monde" mais qui dans sa tête semble bien plus atypique que ça, vient gueuler ses textes au milieu du public avec toute la passion et la rage du monde, même si il n'y a que 20 personnes dans la salle qui ne connaissaient pas le groupe avant d'en avoir vu le nom sur l'affiche du concert du soir. Tu sais, c'est un peu à la manière d'Andy Maddoxx (The Saddest Landscape). Vraiment, c'est beau à voir et à vivre, alors ne loupes pas ces deux petits gens quand ils passeront près de chez toi.

Bisous.



IMPORTANT : Bandcamp bride les écoutes d'albums. Si tu veux l'écouter sans limite, tu peux le télécharger à prix libre, ce sera bien mieux ainsi ! :)

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