mercredi 5 mars 2014

Chronique : Hyperstation - Palm Tree (EP_02)


Bienvenue, ô toi étranger ! Bienvenue, visiteur innocent et curieux, toi qui vient en quête de savoir, en ces lieux obscurs et malfamés. Tu vas aujourd'hui découvrir des loufoqueries aussi abracadabrantes que celles qui m'ai été donné d'observer tout le long de ma traversée de la Vieille Route, dans ma jeunesse. Oui, tu as bien entendu, cette route sinueuse, défoncée, humide, cette plaie dans le corps de Terre Mère, que l'on surnomme parmi les initiés : LE SKRAMZ... Mais, il n'est ici pas question de skramzeries, oh non, cher ami. Il est ici question d'une escale sur ce tracé, tout aussi étrange, mais pas moins exubérante... Laisse moi te présenter l'Hyperstation. Mais qu'est-ce donc encore que cet endroit ? Eh bien laisse moi te raconter une histoire pour illustrer ce lieu atypique... Celle de Palm Tree. L'histoire commence dans un univers étroitement lié au grand-guignolesque théâtre clair-obscur du Skramz, que l'on appelle communément Internet. J'errais sereinement dans ces contrées binaires et délurées, pour trouver un sens à l'univers skramzien, lorsque un jeune homme excentrique est venu me confier une mission, pour que je puisse parler aux mortels d'un endroit intriguant, l'endroit ou l'homme périssable pourrait découvrir les us et coutumes des skramziens, oui, partager leurs ivresses et leurs lamentations ! Cet homme, aux allures décadentes, on le surnomme dans la Vieille Ville : la Légende. Il est venu me parler de l'Hyperstation. Bâti par 4 âmes anonymes, cet ensemble se veut être un hymne à la gloire de deux amuse-gueules que les habitants de la Vieille Ville affectionnent particulièrement : l'électro et le post-punk. Je vais te retranscrire à toi, ami, ce que j'y ai vécu, ressenti, entendu, et te faire comprendre ce que cela fait de festoyer tel un vrai Skramzien, tel un vrai Internaute...

Mais bordel, qu'est-ce que je viens de raconter moi.

Bon, autant être franc, ce que j'avais entendu à la première écoute ne m'avait pas plus tenté que ça. Je suis friand des mélanges musicaux en règle générale, et ce depuis le touuuuut premier groupe de rock que j'ai écouté qui fût Linkin Park ("oé mm ke cété vachmen mieu sur hibrid téori é météora pffff", s'exprimera alors en toi instantanément et avec véhémence le néo-metalleux de 15 ans que tu as été), mais j'ai du mal quand il s'agit d'électro. Je trouvais ça bien fait, c'est sur, mais ça ne m'avais pas touché, j'avais pas saisi la cohérence, ça m'a pas ému. Oh le petit con. Puis j'y suis revenu, têtu que je suis. Et je me suis rappelé que pour avoir aimé un truc aussi "what the fuck" que Nouns ces derniers jours, et vu que j'aime Night Sins, les claviers dans la coldwave, dans le dernier Comadre (R.I.P), tout ça, j'avais sûrement loupé un truc. Et finalement ouais, j'y ai trouvé du plaisir à écouter cet EP. 

Je me suis laissé embarquer par "I Can't Sleep", qui traduit l'univers général de l'EP à lui seul, avec ces claviers kitsch, ces guitares qui partent facilement en larsens, qui nous replongent parfois dans un post-punk plutôt mélancolique, et ce chant aussi catchy que nasillard, qui me rappelle Alex Turner (Arctic Monkeys). T'es obligé de bouger ton boule sur le super efficace "Going Out", aussi noisy que dansant. T'sais, imagine le truc, genre t'as vu un concert de Raein et tu fais un after après avec tout tes potes, t'auras ton t-shirt Joy Division, tes plus belles derbys, t'auras allumé des cierges dans ton salon, et toutes les nanas un peu dark que t'auras invité se mettront à gigoter avec tes potes qu'auront un coup dans le pif autant par les pieds-bouche qu'ils auront subi sur "Tigersuit" que par la bière sur le passage ou ça chante/crie "jump, jump, jump, jump, jump!".

T'es obligé de taper un petit bad sur "Watch Your Back Again", morceau le plus sombre et posé de l'EP, aux claviers plus oppressants, le tout saupoudré de spoken words anglo-espagnols et d'une ambiance générale plutôt planante, qui parlera bien plus aux gars qui passent 80% de leur temps à écouter de l'emo, un peu comme moi. Ces mêmes gars qui s'exciteront la moule à dire "OUAAAIIIIS, Y'A UNE GUITARE QUI FAIT YOYO COMME DU SHOEGAZE AU DÉBUT" sur "Palm Tree", un morceau faisant la part belle à l'organique, au direct, au couillu. Je suis sûr que vous allez l'adorer, ce phrasé déclamé, autant que je l'ai adoré, m'voyez. Et ces riffs de gratte qui suintent le rock'n'roll et la tension qui explosent sur le final. JE DIS OUI.

Ben voilà, finalement, elle était cool cette histoire ! C'est donc bien aussi loufoque que je pensais, autant que les personnes à qui je dois la découverte de Hyperstation. J'ai bien fait de ravaler mes appréhensions et d'aller ré-écouter cet EP, parce que le mélange des univers est assez osé, et finalement réussi ! Je vous préviens tout de suite, ça choque pas mal au début. J'espère que vous n'allez pas fuir définitivement, et que vous allez plutôt faire comme moi, être curieux, et sentir qu'un travail de fond certain à été apporté à cette musique à la fois fun et mélancolique. Allez, viens donc rejoindre le dancefloor des vrais, ça c'est de la bonne pop(-violence) qui fait guincher et bouger des têtes.

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