jeudi 2 janvier 2014

Chronique : Foxing - The Albatross


2013 nous réserve des surprises jusqu'au bout. Et cela se confirme avec le premier album de Foxing. Tout droit sorti de chez Count Your Lucky Stars, le groupe présente, avec The Albatross, plus que de la musique : Une évasion. Récit d'un album inattendu, impressionnant de maturité et de force.

Dès les premières notes de "Bloodhound", on est directement happé, transporté, par ces notes de violons gracieuses et aériennes suivie par une flûte à leur égal, par ce piano mélancolique et pesant, et surtout ce chant doux, aussi fragile que touchant, plutôt inhabituel dans la sphère emo. Une douce envolée, nous laissant doucement nous diriger vers une première apothéose avec "Inuit", ou les arpèges et la rythmique post-rock déferlent derrière un chant qui devient parfois hurlement, toujours dans une fragilité qui donne des frissons. La douceur d'un emo/indie plus traditionnel mais joliment exécuté vient justement adoucir le morceau, avant de le laisser s'envoler à nouveau, laissant s'entremêler le post-rock, une trompette, des violons, pour un final éblouissant...

À jouer de l'emo à coeur plus ouvert que jamais, Foxing montre clairement son génie, comme le montre "The Medic" et ses textes simples mais touchants, chantés puis hurlés, le nœud à la gorge, comme si il appelait à l'aide. "Now if you want me to slow down / Just tell me to slow down / Cause I want to be loved".  "Rory" perpétue dans cet appel de détresse, toujours plus troublant, introduit par un piano cette fois plus aïgu mais toujours empreint de mélancolie. Et toujours ces complaintes simples qui sont répétées, avec toute la tristesse du monde : "I swear I'm a good man / So why you don't love me back ?"

Heureusement, tout n'est pas joué sur un accent de tristesse aussi prononcée. "Bit By a Dead Bee pt. I" montre un ton plus enjoué, et un surprenant passage entre screamo et rock progressif à la Dance Gavin Dance. "Her teeth marks patched up the lines on my palms / The edge of her spine braided into mine / We were mute in the mouth of the moon / We were mute in the mouth of the currents of blood vessels containing the sea / That keep you from coming back to me" laissant encore une fois la place à un final grandiose, ou les hurlements cathartiques croisent un chant aérien. "Bit By a Dead Bee pt. 2" peut ainsi se jouer, tout en douceur et en harmonies envoûtantes, comme toujours sur cet album. Point de hurlements ici, tout se joue dans le calme et la sérénité. Une sérénité perceptible sur "Den Mother", un véritable rayon de soleil, qui finit en explosion de bons sentiments, réchauffant ainsi les coeurs brisés par les précédents titres, qui après un interlude à l'accordéon ("Calm Before") finiront apaisés sur la dernière piste du LP, "Quietus", mêlant toujours avec grâce des guitares légères et ce chant toujours hanté, transcendant, qui nous guide jusqu'à la fin du disque vers un imaginaire et un espace sentimental ou l'on ose trop peu souvent mettre les pieds de nos jours...

Cet album est incontestablement l'un des plus grands opus emo de cette année. Touchant au possible, varié, original et passionné, il se démarque clairement de la concurrence, là ou un The World Is A Beautiful Place & I Am No Longer Afraid To Die avait pourtant déjà mis la barre très haute, dans le mélange emo/post-rock/violons, trompettes et compagnie. Ceux qui ont aimé Whenever, If Ever vont inévitablement craquer pour le premier jet de Foxing, empreint d'une maturité et d'une personnalité impressionnante. Vous ne pourrez pas passer à côté de ce chant hors du commun, rempli de vécu, d'émotions diverses, se liant avec perfection aux différents univers découlants de cette musique pouvant presque passer pour une symphonie, une symphonie pleine de grâce, une réelle invitation au voyage.


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