lundi 30 septembre 2013

Chronique : Øjne - Undici/Dodici


Depuis quelques jours, un nom fait le tour des murs Facebook et blogspots dédiés à la culture emo et hardcore. C'est marrant mais je l'ai découvert pile un jour avant que cet opus ne commence à faire son tour du Web, et du coup je suis assez fier d'avoir devancé la hype *rire de fierté*. Je vous présente messieurs dames le groupe qui fera assurément avec State Faults et Youth Funeral le buzz de cette fin 2013 sur la scène screamo : Øjne.

Originaire d'Italie, le groupe a publié sur Bandcamp le 22 Septembre dernier leur premier EP, Undici/Dodici composé de 5 titres. Et c'est véritablement un bloc d'émotions brutes, oscillant entre vociférations féroces, gang vocals fédérateurs, mélodies déchirantes, et montées d'adrénalines frissonnantes. Ce qui fait la force de ce premier effort, c'est déjà à mon avis qu'en Italie, on a pas entendu un screamo d'un tel niveau depuis Raein, une influence à mon avis évidente pour ces garçons, que l'on retrouve aisément dans ce tourment sonore. Et ça, le public skramz en général semble bien l'avoir compris. On y retrouve un son qui transpire la spontanéité, la rage et l'émotion. Ça faisait bien longtemps qu'on avait pas eu affaire à ces cascades de guitares cristallines et funéraires sur cette scène, et ces rythmiques typiquement screamo (qu'on avait trop tendance à noyer dans le post-rock, le crust ou le sludge jusque là), entre ces douces accalmies laissant place à des cris perçants, bouleversants. Si on devait les rapprocher d'un groupe "actuel", je pencherais plutôt pour Old Gray.

Revenons aux circonstances de ma découverte de ce groupe. C'était tôt le matin, alors que l'aube se levait, qu'il faisait une douce fraîcheur. C'était une atmosphère idéale pour écouter cet EP. Surtout avec un titre prenant et universel comme "Milano/Ogni Primavera"...

"Ancora, 
ogni mattina quando mi sveglio 
sento sempre quell'impulso, 
quella voglia di scappare.
Ciò che amiamo a volte è troppo veloce, 
ciò che non c'interessa è al nostro fianco.."

Et maintenant, tu t'envoles.
Laisse-donc ces guitares graves et déchirantes, et ces cris éthérés briser ton cœur, et raconter ta propre vie.
Et maintenant, tu tombes.

Non jeune pomme/vieux briscard, tu ne resteras pas insensible non plus à l'extraordinaire explosion finale de la vindicative et urgente "Voragini", un morceau aussi désespéré qu'ensoleillé, qui débute sur les chapeaux de roue avec un blast beat écrasant. Tu ne pourras pas reprocher au groupe de tenter un chant un peu plus posé sur la touchante "Ancora" (voilà pour l'éventuel hater qui lira ceci, tu l'as ton rapport ultime avec Old Gray que tu cherchais sûrement pour tacler ma chronique). Parce que tout ce que fait Øjne, il le fait avec passion, et avec une hargne pas possible. Honnêtement, tu ne peux que passer un bon moment à écouter ces cinq morceaux remplis de colère, de rage de vivre. C'est beau à pleurer, et c'est assurément quelque chose à vivre en live (si des bookers français de bon goût me lisent...). Peut être bien la relève de la scène screamo italienne, des Suis La Lune, des Saetia, des Daïtro et compagnie, au final. Seul l'avenir et leur prochaine release nous le dira. Je vous conseille vivement de tendre l'oreille à Undici/Dodici, et d'écouter au moins deux ou trois fois, histoire de bien s'imprégner de sa force, de son propos, et de sa grandeur.

Grazie mille per questo EP, amici.

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