dimanche 8 septembre 2013

Chronique : Football, etc. - Audible.


Pardonnez moi. Pardonnez moi d'être trop sensible. Voila un message pour toi lecteur ou lectrice, mes ami(e)s et connaissances. Un album comme celui-ci révèle ce défaut au grand jour, et vous allez pouvoir le lire dans cette chronique je pense. Cela faisait longtemps que je n'avais pas ressenti autant de beauté et de sensibilité dans un album emo... Voilà pour vous un candidat sérieux au poste d'album de l'année 2013, et un élément déclencheur fréquent de l'inondation soudaine de mes yeux.

Football etc., c'est l'un de ces groupes sortis de nulle part qui ne peuvent pas s'empêcher de se créer un nom qui rappelle les patrons American Football, et c'est l'une des perles de chez Count Your Lucky Stars Records. Qui se rappelle de The Draft, ce formidable album d'emo indie légèrement dissonant, chaleureux et passionné ? Probablement pas grand monde, et c'est également ce qui fait son charme. Voilà aujourd'hui Audible, son successeur. Comment pouvaient-ils faire plus frissonnant, enivrant et sensible ? Non non, c'est pas possible, ils feront peut être jeu égal mais pas plus, puis c'est tant mieux après tout... 

Ben non, ils ont réussi en plus. Bordel, mais comment font-ils ? C'est simple au possible comme recette, mais c'est tellement prenant... Audible reprend là ou The Draft nous avait laissé, mais avec davantage de douceur, une musique plus aérienne encore, mais toujours saupoudré d'emo 90's. Imagine sérieusement un mélange entre Now, Now et Mineral, et mets-toi à rêver.

Dès les premières notes du titre "Fair", tu sens que tu vas voyager, et que tu vas fondre pour Lindsay (chant/guitare), cette pitchoune et la douceur de sa voix remplie de mélancolie. C'est triste et rythmé à la fois. Le titre suivant, "Goal", continue encore plus fort dans cette lancée. L'intimisme et la chaleur des riffs emo viennent clairement se mêler au jeu, et c'est beau à pleurer. Tu vas sûrement reprendre les paroles à tue-tête dans ta chambre en buvant ton café ou je ne sais quelle autre boisson, ou dans ta tête dans le bus. "I will be there, nowhere, or somewhere in between". L'ensemble du disque sera à l'image de ces titres : Simples mais terriblement enivrants et entêtants. Celui qui ne hochera pas la tête doucement en fermant les yeux sur la magnifique et tendre "Hut 1" n'est pas un être humain normalement constitué. Celui qui ne laissera pas dorloter par "Forfeit" et ses accents post-punk lumineux est un monstre. Tu peux même griller un petit bout de post-rock sur l'interlude "Extra Point", ou le final de la majestueuse "Return". Le morceau ultime, celui qui m'a fait pleurer (no joke), c'est ce joyau emo VS shoegaze : "Black Out". C'est clairement une introspection dans ton cœur, dans tes peines, dans le brouillard quotidien auquel tu cherches une issue. "Can you see me ? It's dark..."

Audible nous rappelle que l'emo se doit d'être un art simple, sincère, et réconfortant, ce aussi bien dans les paroles que dans la musique. Il illustre à merveille nos sentiments enfouis. Il est constitué de morceaux courts mais très intenses... À écouter dans un bus en regardant les couleurs du coucher de soleil après une dure journée de boulot (ou d'événements personnels blessants), je vous promets que c'est un moment magique. Surtout en tombant sur des titres comme "Time Out", ou Lindsay nous attendrit toujours plus avec ses envolées de voix. Ne cherchez pas à comprendre, à vous dire qu'il y a mieux, a faire vos élitistes, allez m'écouter ce disque, et revenez me dire combien de larmes vous avez versé, vous serez gentils. C'est un moment d'évasion qui fait vraiment du bien. Assurément un album qui va beaucoup, mais alors beaucoup tourner dans mes oreilles, et qui fera parler de lui pour bien longtemps...


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