lundi 27 août 2012

Chronique: General Lee - Raiders Of The Evil Eye



Ah, General Lee. Soit l'un des seuls groupes post-hardcore de ma playlist que j'ai en commun avec mon amour de petite amie ^^. Deux albums, "Hannibal Ad Portas" et "Roads", qui m'auront marqué, hypnotisé, ému, et fait frissonner (d'ailleurs, mon exemplaire de "Roads", cadeau d'anniversaire de mes 18 ans, que j'ai lutté à pouvoir m'offrir, a malheureusement fini détruit par une personne sous couvert d'une stupide vengeance). Et un des grands groupes de la scène post-hardcore française nourrie au sludge metal, tutoyant les maîtres (Cult Of Luna, Neurosis...). Certains reprochaient souvent au groupe la lenteur de leurs compositions (en même temps, je le redis, c'est du postcore/sludge, pas du technical deathgrind...). Ces reproches seront sans doute effacées avec "Raiders Of The Evil Eye", qui rien qu'au nom sonne plus metal, plus "énervé". Eh bien oui, General Lee a évolué, expérimente de nouveaux horizons musicaux. Mais sûrement pas dans le mauvais sens...

Le premier titre, "The Witching Hour" donne tout de suite le ton: Il commence avec un son étouffé, lointain, crade, comme pour avertir l'auditeur de ce qui l'attend, avant de nous exploser à la figure. Un mur de son parsemé d'accords dissonants, planants, sous un cri plus puissant et perçant que jamais, qui s'emballe dans un délire à la limite du punk hardcore en milieu de morceau. Ce titre nous donne d'emblée une idée de l'évolution stylistique du groupe. Mais l'on y retrouve bien évidemment (et heureusement!) la lourdeur et les atmosphères qui caractérisaient les précédentes compositions des français. Je pense notamment à ce final hyonotisant. Un pur bonheur pour les oreilles et l'esprit! Le second titre, "Medusa Howls With Owls" confirme mes idées. Ça commence fort, avec de gros breaks chaotiques, avant de s'apaiser, et de repartir dans une progression et une explosion qui me rappelle curieusement les deux dernières minutes de "Returning Empty Head" d'Underoath sans le chant clair, tant par l'instru que par le cri surpuissant. Sauf pour les riffs metal de la fin surpuissante elle aussi, qui n'appartiennent qu'à eux. D'ailleurs, du Underoath, j'en reconnais sur tout le morceau, en plus lourd, et ça marche tellement bien. Le troisième titre, "Alone With Everybody", nous embarque dans un style plus progressif, comme on en a finalement l'habitude avec le groupe. Mais le tout est plus concentré, ça va plus vite, et c'est finalement pas plus mal, tant j'aime les explosions soniques du groupe. D'ailleurs, celle de ce morceau est magnifique, noyée d'arpèges post-rock et de lourdeur metal, après une belle montée en puissance, lourde et rythmée. Après toutes ces petites nouveautés, je peux même affirmer que le groupe gagne encore un plus en talent, et devient encore un peu plus lui-même. Et pourtant, l'album n'est pas fini! Il continue tout en noirceur avec "Overwhelming Truth" et son intro inquiétante, ténébreuse, rejointe par des accords apaisants mais mélancoliques, saupoudré de violons, qui nous emmène doucement vers un nouveau déluge d'arpèges. General Lee sait toujours faire de superbes compositions instrumentales, et saura toujours le faire, pour mon plus grand bonheur... Mais alors ou qu'il est passé le metal chaotique? Eh bien il déboule de force sur "The End Of Bravery", avec sa batterie qui cogne fort et sec et ses accords lourds et crasseux, surtout en milieu de morceau lorsque que le hurleur nous débite des phrases à une vitesse folle, le tout en s'accordant avec des mélodies aussi bien atmosphériques que mystérieuses. J'ai un petit faible pour le choeur hurlé, qui me rappelle celui de "Image Of The Invisible" de Thrice. Ensuite, arrive "LVCRFT". Ce mystérieux titre cache un nouveau (superbe) passage instrumental, qui après 3 minutes de montée d'adrénaline, laisse éclater un spoken word fou et déchaîné, qui se veut de plus en plus hurlé au fur et à mesure qu'il avance, nous emmenant vers une fin majestueuse, explosive, puis quelques doux accords, pour nous faire redescendre sur Terre. Sans que l'on s'attende à la gifle qui va suivre, qui se nomme "Running With Sharp Scissors", et qui nous scotche sur place avec des accords rock n'rollesques diaboliques, entre un hardcore chaotique, rapide, et de beaux passages planants perdus au milieu, qui s'intègrent parfaitement, accentuant justement l'impression de chaos, de désordre, et qui termineront le morceau, qui se noie au fur et à mesure dans un espèce de mur de bruit.

Conclusion: Une très grosse surprise, cet album! Je ne m'attendais pas à cette évolution plus "hardcore", et ça rend finalement très bien. J'avais cependant peur de perdre le General Lee hypnotisant et planant que j'aime tant, à la première écoute. Mais finalement, cette nouvelle recette permet au groupe de garder sa puissance de frappe, et son côté hypnotique. Car oui, on retrouve toujours des passages instrumentaux de toute beauté, et des accords planants, bien sûr! Et la violence apportée aux morceaux les rendent encore plus intenses et lourds. C'est un album plus court qu'à l'accoutumée, j'aurais bien qu'il dure un peu plus longtemps. Parole de fan, sans doute ^^. Mais je me dis que ceci accentue le côté urgent et vindicatif de l'album. Un renouveau qui surprend, qui fait plaisir à entendre, et qui me rend heureux, car il ne m'a pas déçu, en tant que fan du groupe...

Le jugement dernier : Maintenant, il faut convaincre ma Lora, les mecs, haha! ;) Pourquoi aimerais-tu cet opus, d'ailleurs, ma princesse? Car le groupe gagne encore plus en personnalité, se renouvelle et propose une musique toujours plus forte, intense, chaotique et metal! C'est varié, technique, et ça envoie du lourd! J'espère que tu aimeras :)

Tracklist:

1. The Witching Hour
2. Medusa Howls With Wolves
3. Alone With Everybody
4. Overwhelming Truth
5. The End of Bravery
6. LVCRFT
7. Running With Sharp Scissors

"Raiders Of The Evil Eye" sort le 1er Septembre en format digital. Pas de date annoncée pour une sortie physique pour le moment.

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