samedi 17 août 2013

Live report : Loma Prieta + Gazers + ATELO/phobia @ La Miroiterie (Paris), 16/08/2013



La Miroiterie, tenant encore debout après plusieurs années de menaces de fermetures diverses et variées, accueillait ce soir à l'initiative de Old Town Bicyclette les garçons de Loma Prieta, un des groupes les plus en vue de la scène screamo actuelle. Pour les accompagner, deux groupes parisiens étaient présents ce soir : Gazers et ATELO/phobia. Retour sur une soirée particulière, éprouvante, et miraculeusement ponctuelle. 

C'est ATELO/phobia qui a ouvert le bal ce soir, pour nous jouer ses deux morceaux postés sur Bandcamp, naviguant entre screamo et black metal. Malgré quelques problèmes de voix de Valentin (scream/guitare), quelque peu pris à la gorge ce soir-là, le groupe a fièrement et proprement défendu ses deux démos pleines d'émotions fortes et de hargne, de quoi nous imprégner en beauté de ce que la soirée nous réservait. Ils ont au moins eu la faveur d'un kid qui bougeait frénétiquement ! Cependant (et vous savez certainement à quel point j'aime leur son), il faut absolument que le groupe essaie à l'avenir de varier leur set, car le talent et les idées sont la, mais le fait d'entendre les deux mêmes morceaux plusieurs fois peut malheureusement vite lasser et nous donner l'impression d'avoir fait le tour de ce que propose le groupe. Allez, peut être une ou deux démos supplémentaires la prochaine fois pour nous mettre l'eau à la bouche ? :) 

Place ensuite à Gazers. Petite bombe de sludge/hardcore parisienne composée du fondateur de Old Town Bicyclette (que je remercie pour ses concerts toujours excellents), les gars nous ont présenté lors d'un set intense et percutant, des nouveaux morceaux clairement orientés screamo/crust, courts et rapides, bien en raccord avec la tête d'affiche. Nous avons également eu le droit à quelques titres de leur premier EP, que j'avais bien envie de découvrir en live. Surtout que ces morceaux ont été agrémentés de leurs influences skramz plus présentes. Le choc des deux univers, tous les deux aussi sombres et violents, nous a permis de vivre un set très varié, et lui a donné une force de frappe supplémentaire. J'ai eu l'impression qu'une galaxie entière séparait le guitariste principal et le chanteur : quand le second était très présent scéniquement, le premier jouait dos au public, dans son monde. Une manière de vraiment s'immiscer dans sa musique ? Toujours est-il que ma première rencontre avec Gazers est une réussite, et que j'ai hâte de les revoir en live pour leur prochain disque. La musique de Gazers semble vraiment taillée pour la scène ! 

Voilà maintenant venue l'heure du déluge sonore, de l'apocalypse mentale, de l'atomisation de l'ouïe. Loma Prieta les ami(e)s ! Après un passage au Rigoletto qui d'après les échos du public avait plus ou moins déplu (la cause première serait un son ignoble), les américains se devaient de rattraper le tir dans le petit squat à l'acoustique guère meilleure : c'est à un tir à l'aveugle auquel nous avons assisté. 30 minutes de décharge sonore sans interruption, jonglant entre des titres tirés de leurs trois derniers albums. Des titres comme "Uniform" (mon ultra kiff que j'ai hurlé à l'unisson, moment groupiasse de la soirée) et le final "Fly By Night" ont déclenché l'euphorie générale, entre de gros moments de violence déclenchés par quelques guerriers du pit, possédés par le screamo/hardcore saturé et surpuissant de Loma. Mention spéciale au petit teigneux entièrement dévoué à la cause de Loma qui relançait les festivités à chaque morceau, histoire de maintenir l'ambiance explosive qui commençait à se répandre dans le public ! Ce qui nous a tous frappé, c'est l'intensité de leur set. Tous les morceaux, joués avec la même hargne et la même urgence que sur CD, ne semblaient en former qu'un seul, même lors des interludes bien plus calmes. Au risque de perdre l'auditeur, il est vrai. Certains aiment, d'autres non. C'est la qu'intervient mon petit coup de gueule : Je ne suis pas fan de leur manie de saturer à l'extrême leur son (chose que j'ai mis du temps à accepter sur disque), si bien qu'il devient vraiment dur de distinguer les instruments et de bien reconnaître les morceaux par moments. Heureusement cela n'a pas réellement entaché l'intensité du tout, la certaine mysticité et l'osmose qui régnait pendant ce show, purement screamo dans l’exécution (ça joue vite, fort, ça crie en communion et ça finit en douceur) qui restera dans la mémoire de la plupart des fans présents ce soir.

Nous sommes pour la plupart ressortis des étoiles dans les yeux de ce concert épatant, émouvant, éprouvant pour les cervicales et l'esprit. Les corps se sont affrontés, les cœurs se sont déchirés, les larmes de sueur, de sang, de tristesse ont mouillé nos tronches et nos t-shirts de groupes. Nos parisiens nous ont prouvé qu'ils avaient leur place sur la scène et qu'ils pouvaient eux aussi nous faire vibrer, et Loma nous a achevé (avant le deuxième side-kick en pleine tronche de la soirée qu'a été l'annonce du split de The Chariot, mais ça c'est une autre histoire...), nous a libéré pour une bonne demi-heure de nos peines et notre quotidien, et n'a pas fait les choses à moitié ce soir. Il faut malheureusement se faire à l'idée que les californiens en concert c'est tellement saturé, overdrivé, que ça se résume presque à "voir un concert de drone" (je cite un copain).

PS : Merci à tous les groupes présents, à Old Town Bicyclette, et aux lecteurs que j'ai pu rencontrer ce soir-là !

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