mardi 5 mars 2013

Chronique : The Earl Grey - We Are Young


Tout d'abord, présentation : The Earl Grey, avant d'être du thé, c'est le projet solo de monsieur Alexandre Ragon, et c'est un peu l'équivalent français de The Rocket Summer. Ce petit gars avait déjà officié il y a quelques temps dans diverses formations pop-punk et indie rock comme A Thousand Leaves, de quoi avoir un bagage solide pour développer son univers musical et ses talents de musicien. Sorti il y a déjà quelques mois, j'ai pris du retard à le chroniquer, et bien mal m'en as pris...

En effet, on retrouve sur cet album les ingrédients qui avaient fait mouche sur l'EP "In This Memory", avec encore plus de travail sur les ambiances et les voix. On retrouve toujours cette alchimie entre une power pop ascendant emo touchante (coucou Jimmy Eat World), des influences plus underground (indie, postmachin...), un pop-punk simple et catchy, et quelques petites incursions qui trahissent son penchant pour le hardcore avec les interventions de Paul et Bert du groupe Chunk! No, Captain Chunk! sur les passages hurlés du morceau "Stay Away" ou sur la très pop et entraînante "We Are Young" ici plutôt à prendre comme la bande de bons potes "jean michel mosh pit" qui viennent squatter la teuf et foutre le boxon dans la soirée. Toute cette mixture pourrait paraître indigeste sur le papier, mais en réalité ça passe vraiment bien. C'est raffiné, épuré, ensoleillé, c'est posé et dansant à la fois. C'est vraiment pas un album à écouter en mode "intellectuel du screamo", c'est un opus pour faire la fête, pour danser, pour chanter en sing-along entre potes avec une bière (une bouteille d'eau pour les "straight edge", va !) à la main, et se taper des petits délires mélancoliques. Chaque morceau à son petit truc qui maintient l'auditeur en haleine, également vachement aidé par la voix de Alex, une voix douce mais puissante, qui monte et descend à sa guise. L'album s'ouvre avec un superbe morceau, j'ai nommé "Heart Of Glass". Pour tout vous dire, je l'ai découvert en me réveillant le matin dans le bus, et ça a été aussi doux et onctueux que mon pain de mie au Nutella que je venais d'avaler. Il m'a rappelé Jimmy Eat World (encore eux), à leur période "Clarity". Un morceau touchant, tout en finesse, qui donne la patate avec ses chœurs et ses "Eeeeh ! Ooooh !" tout cons mais qui fonctionnent. L'enchaînement avec le frissonnant titre "Sixteen Years" est parfait, tant les deux morceaux forment un bloc évident, avec ce refrain épique, et ces chœurs qui décidément reviennent beaucoup sur cet album. Un de mes morceaux favoris de cet album. Le chant d'Alex y deviendrait presque des hurlements par moments, j'ai aimé cette charge émotionnelle. Sur cet album, on a également plein d'autres petites pépites power pop qui flirterait presque avec certaines dérivations de l'emo comme sur "I Wanna Escape" ou "I Just Wanna Stay", entre deux titres sombres et dansants comme "Changes", ou plus intimistes comme l'acoustique "Special". J'ai aussi été assez surpris par le titre "Came Back", en featuring avec Olivier Delattre et sa voix de crooner américain. Alex y chante d'une voix tranquille, caressant doucement l'instru, qu'on dirait presque rappée par moment. Les deux voix se mêlent bien, s'envolant toutes les deux sur la fin du morceau. En fait, j'en aurais énormément à dire sur cet opus, mais cela reviendrait à pondre un pavé césar assez chiant et redondant à lire. Alors je préfère vous donner un ordre d'idée de l'univers de cet album : Si vous aimez mes références citées, ainsi que Taking Back Sunday (oui oui, et emo-pop nourri à la scène post-hardcore originelle), vous devriez sans problème accrocher !

Conclusion : Pour résumer, je dirais que c'est vraiment un beau délire que s'est autorisé Alex dans ce premier album que j'avais attendu de pied ferme. C'est plein de soleil et d'émotions diverses et variés. J'avoue que j'ai eu un peu de mal avec le passage hurlé de "Stay Away" qui dénature un morceau pourtant pop-punk pépère, et j'aurais aimé que les guitares soient un peu plus mises en avant (ça doit être parce que j'écoute trop de hardcore, tiens). Cependant, je me suis bien plu dans cet univers musical sans prise de tête aussi festif que planant. À écouter pendant que les beaux jours reviennent !

1. Heart Of Glass
2. Sixteen Years
3. We Are Young
4. Do Not
5. I Wanna Escape
6. Changes
7. Nobody Cares
8. Stay Away
9. I Just Wanna Stay
10. Special
11. Came Back
12. Tuesday 23
13. All I Want To Say

L'album est disponible via le site Internet de Next Dimensions Gears.

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