mardi 22 mai 2012

Chronique : Art By Numbers - Reticence : The Musical


Ah, les bonnes surprises... Qui n'as jamais aimé les Kinder Surprise, trouver le petit jouet dans l'oeuf en chocolat qui coulait sur le bras, et mettre 20mn à comprendre comment le monter. Eh bien cet album m'as fait le même effet. Trouvé au hasard de ma ballade quotidienne sur GetMetal (pourquoi m'en cacher ?), le qualificatif  "Progressive Rock / Post-Hardcore / Experimental m'as fait tilt. C'était un peu le principe des boîtes de chocolat, t'as toujours peur de tomber sur le chocolat alcoolisé. Et j'ai bien eu raison d'avoir cédé. Ce groupe, adulé et soutenu par les mecs de The Human Abstract, nous offre un mélange absolument génial, oscillant entre symphonies néo-classiques, jazz, metal progressif, metalcore, post-hardcore, pop...

Avec les deux premiers titres, "Delusions Of Grandeur" et "The Man In The Box", on a affaire à des chansons au potentiel tubesque. Ça ressemble un peu à du Chiodos période "Bone Pallace Ballet". On y découvre surtout le chant clair sans faille, haut perché, théâtral de Anthony James. Et on découvre aussi LE détail qui fait la différence : La technicité qui anime les chansons de cet album. Quelle surprise d'avoir un chant si doux et sur des instrus agressives, complexes... C'est à partir de "Regression Of The Meme" que le groupe se révèle vraiment, que le jeu se durçit. "Reyes" poursuit sur cette lignée, entre pop théâtrale, vocaux sensibles, et technicité violente, proche de ce que offrir des groupes comme Between The Buried And Me, August Burns Red... Et alors ensuite, énorme surprise. Le jouet du Kinder : "Best Laid Plans". Ce morceau m'as rendu fou : ça commence dans un délire totalement jazz-pop voire même bossa nova, avec des sifflements qui restent en tête pendant des heures, avec des guitares puissantes et un refrain chanté en choeur. Ce morceau est doté d'un swing décoiffant, c'est hyper dansant et entraînant, j'adhère totalement! "Au Revoir" débute avec quelques symphonies plus tristes, avant qu'un solo de guitare nous amène vers le couplet chanté avec la voix surpuissante de clarté d'Anthony. Là encore, le refrain est chanté en choeur, et ca marche du feu de Dieu! Et ensuite, nouvelle baffe, "Panacea", un morceau à l'instru purement metalcore technique déjanté, mais au chant et aux ambiances toujours aussi déconcertants de clarté, de théâtralité, et toujours avec un refrain puissant, efficace et fédérateur. Même scénario sur le morceau "Black Water Rush", avec en prime quelques hurlements, pas les seuls de l'album, rassurez-vous. Histoire de rappeler qu'on est bien sur un album de metal progressif.. L'interlude "Nightfall" nous emmène vers un nouveau bijou de ce qui s'avère être finalement un véritable théâtre metalcore : "Mémoire Insuffisante". Nouveau titre en français, mais aucune trace de la langue de Molière dans le texte. Ça commence doucement, avant de partir brutalement sur une instru purement death parsemée de breakdowns toujours chanté de la plus belle voix claire d'Anthony, qui croise des passages néo-classiques et pop, comme il en pleut sur cet album. L'album se termine sur "Twelve Days", même contraste entre violence complexe, douceur, théâtralité, atmosphères puissantes et reposantes.

Conclusion: Extrêmement varié, très audacieux, complexe et accessible à la fois, cet album m'a vraiment surpris et conquis, en très peu de temps. Si il fallait le situer entre quelques groupes, je dirais que c'est un peu comme si Chiodos proposait un banquet avec comme invités August Burns Red, Circa Survive, Chiodos, Between The Buried And Me, et même Queen pour quelques parties vocales d'Anthony, quelques parties symphoniques et les parties pop puissantes. C'est simple, il est impossible de s'ennuyer à l'écoute de CD, tant il y a à boire et à manger sur celui-ci. Il y a un cependant un défaut de taille : La durée de l'opus. En effet, le groupe est coincé dans le format "3 mn", alors qu'un morceau de metal progressif dure en moyenne 2mn de plus, ce qui nous aurait permis d'apprécier encore un peu plus chaque morceau, que les mecs poussent encore plus loin leurs idées. Il y aura évidemment des mauvaises langues pour descendre le côté pop symphonique et le chant clair, ce que je trouve bien dommage. Car de cette voix, si fragile soit-elle, en ressort beaucoup de puissance et d'émotions, de quoi se marier parfaitement avec les atmosphères et la puissances des guitares, les enchaînements d'accords construits et déconstruits. Il faut simplement savoir s'ouvrir l'esprit et se plonger réellement dans ce que ce disque nous offre. J'espère pour la suite que le groupe allongera ses compositions et restera fidèle à toutes leurs idées folles et, comme je le disais au début, absolument géniales.

Tracklist :

1. Delusions Of Grandeur
2. The Man In The Box
3. Regression To The Meme
4. Venice Is Sinking
5. Reyes
6. Best Laid Plans
7. Au Revoir
8. Panacea
9. Black Water Rush
10. Nightfall
11. Memoire Insuffisante
12. Twelve Days

L'album, auto-produit, sortira le 29 Mai en digital et en physique. Il est disponible ici en pré-commande, et peut être écouté dans son intégralité ici.

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