jeudi 3 mai 2018

Les Mauvais Jours : sous les k-ways, les cœurs brisés.

● Vous l'aurez constaté depuis un certain temps, j'arrive plus à écrire régulièrement sur le blog. Être autant à la ramasse sur tout ce qui sort de beau, de passionné, d'engagé, d'important, ça me saoule, alors que j'écoute à peu près toutes ces sorties et m'évertue à voir ces groupes en concert (quitte à desfois mettre 3h à rentrer chez moi), à en parler autour de moi, à les partager sur mes réseaux sociaux. Mais en même temps, est-ce que j'ai envie de faire de ce blog un trophée de chasse en mode "regarde comme je suis trop premier sur l'info punx" ? La réponse est un non catégorique : j'ai crée ce blog avant tout dans le but de parler des choses qui me font vibrer sur le moment, qui me donnent envie d'écrire spontanément, et ce alors que j'étais loin d'être un emopunk cool, et encore moins déconstruit. Mais de toute façon, c'est décidé : le blog va évoluer. En profondeur. Je vous en dis plus bientôt.

Mais voilà, dans l'immédiat j'avais envie de poster ce truc qui me redonnerait l'envie de partager mon amour pour le punk, l'emo, de partager le temps de quelques lignes des émotions, des mots, qu'il m'est difficile d'exprimer proprement dans la vraie vie, autrement que via des ami-e-s proches. Et ça tombe bien, en cette douce soirée de mi-Avril, au milieu d'une semaine hyper ensoleillée après genre 5-6 mois d'un temps de MERDE, je trouve les fenêtres de temps et de mood idéales pour vous parler  (du moins, commencer à écrire...) d'un disque qui sied autant à ce beau soleil, qu'à mon coeur d'emo déter', comme le sont les leurs. Le nom du groupe, Les Mauvais Jours, c'est ni plus ni moins qu'une référence à un chant révolutionnaire de Jean-Baptiste Clément, "La Semaine Sanglante" : « Les mauvais jours finiront, et gare à la revanche, quand tous les pauvres s'y mettront. ». Et en 2018, en Macronie, ça sonne plus accurate que jamais. D'ailleurs, vous m'excuserez pour ce titre que je trouve pas hyper inspiré, mais je me suis creusé la tête pour trouver un truc cool mais j'y suis pas arrivé :(



Je vous ai déjà parlé sur FB de ce groupe strasbourgeois tout beau tout doux, composé par des membres d'Another Five Minutes, de More Dangerous Than a Thousand Rioters et de The Boring : Leur truc, c'est de jouer un indie-punk chaleureux, enjoué, je cite : "à base de baume au cœur et de bonne humeur, histoire d'éclipser l'aigreur quotidienne face à un monde d'oppressions et de préjudices". Et c'est très exactement ce dont il est question dans leur musique.

Dès qu'ils ont sorti leur démo 2 titres en Février 2017 (déjà !), j'étais tombé amoureux. Deux titres plein de chaleur, de mélodies entêtantes, d'un math-rock léger, d'un emo-punk plein de délicatesse, une mélancolie lumineuse. Ça m'évoquait tout ce que j'adore dans la section mathy de l'emo jeu de ces dix dernières années, genre les premiers You Blew It!, ou bien Sport... "Familiar Faces" résonne un peu comme un hymne au microcosme emo DIY et ce qui l'entoure : il raconte ces tournées qui se répètent, ces journées cramées sur la route, ces rencontres aux quatre coins de nos mondes, qui se tissent aussi bien dans des squats que sur Instagram, et on se demande si c'est juste une affaire de fun, d'insouciance, ou si c'est un besoin vital de changer d'air, de trouver des raisons concrètes et fortes de jouer, de vivre, ailleurs que dans nos métropoles gentrifiées, nos provinces isolées... Pour au final revoir les mêmes situations se dresser devant nous : tous les ennuis se ressemblent. Alors qu'en vrai, on les a, ces réponses : c'est juste les deux. Et ça parle aussi de ces retrouvailles que chacun-e attend impatiemment, au Fluff, dans les caves de Laval comme ailleurs en (f)rance (mais le fait de citer Laval est sûrement un clin d’œil intelligent à la scène hardcore locale, à Birds In Row, a tout ce qui s'est dégagé de cette mini-scène, à l'inspiration qu'elle a donné à tant de punx), ces instants de bonheur qui justifient souvent ces tournées éreintantes, ces heures de routes, ou tout semble repartir de zéro, où l'on refait notre année, nos vies, où l'on se vide de tout ce poids qui nous écrase. 

Sur le S/T, on retrouve ces 2 titres, ainsi que 8 nouveaux, enregistrés dans cette spontanéité et cette bonne humeur qui ressort tellement de ces morceaux. Ça me rappelle aussi ce que j'aime chez des groupe comme Traverse et Heavy Heart : des mélodies rapides, généreuses, efficaces, qui vont droit au coeur, sans prise de tête et juste une classe et une sincérité déconcertante, avec des paroles qui touchent peu ou prou tout le monde : le besoin de tout oublier et vivre à fond pour ne rien regretter ("Dig"), des instants de nostalgie et de regrets ("December"), le fait de pas avoir peur d'être soi-même et qu'on est personne pour juger autrui ("Steps")... Et cette punchline sur le dernier titre, "Fading", qui résonne fort en moi : "Memories of late-teen years echoing in my mind. Just a phase they said, but they came in last night". Bon en vrai, still not a phase de ouf mais ça dépend pour quoi, j'ai pas envie de revivre pleinement mes années Skyblog en soi haha !

C'est un disque qui passe tout seul, riche à foison de bons sentiments, de chouettes clins d’œil, qui peut potentiellement se transformer en sing-along de qualité en live. Je ne saurais trop vous conseiller de prendre un moment pour vous plonger dans cette petite douceur, rafraîchissante à tout point de vue.

C'est disponible chez :

• À Fond D'Cale (FR)
• Bad Wolf (FR)
• Crapoulet Records (FR)
•,Dingleberry Records (ALL)
•,Don't Trust The Hype Records (FR)
• Fireflies Fall (FR)
• Hardcore For The Losers (AUT)
• Pifia Records (ESP)
• Pike Records (ALL)
• Saddest Song Records (FR)





Bisous.

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