vendredi 15 avril 2016

Bienvenue dans le monde merveilleux et multicolore du "rainbowskramz" de Jarod.



Si tu as lu mon article revenant sur la scène française actuelle, tu as sûrement lu mes quelques mots sur la démo de Jarod, qui m'avait pas mal plu. Eh bien les revoilà déjà avec du nouveau ! Petite saveur screamo tourangelle, ces messieurs dames définissent sur les réseaux sociaux leur son comme du "hardcore mignon". N'en déduisez pas le fait que le groupe se présente sur scène avec des costumes d'oursons, ou qu'il préfère parler d'Alice aux Pays des Merveilles que de la réforme du code du travail, c'est juste histoire de se marrer un peu sur le fait qu'ils jouent de la musique aussi sensible que frontale. Durant le laps de temps écoulé entre leur démo 4 titres et leur premier EP, rien ne s'est amélioré autour de nous dans le monde, de quoi en réalité faire passer encore davantage l'envie de chanter à propos de paillettes et d'étoiles, ce qui se ressent particulièrement à l'écoute de l'EP. Voici en exclusivité mondiale pour le monde des gens qui font caca des arcs-en-ciel et les gens du monde réel de couleur noir foncé, mes impressions sur les 6 rayons de lumière froide qui composent ce disque, qui mettent en lumière certaines glaçantes vérités de ce monde. Tristesse multicolore et pale mignonnerie, mesdames et messieurs, voici le RAINBOWSKRAMZ.


NDLR : je suis assez fier de ce montage.

C'est un terme musical rigolo sur lequel on s'est mis d'accord moi et Mélanie (chant) pour qualifier le style musical précis de son groupe, alors qu'il s'est plutôt endurci avec le temps, et ce n'est sûrement pas pour me déplaire. Sur cet EP 6 titres, on est toujours porté par un élan mélodique, mais cette fois-ci plus grave et fataliste. Les guitares sont plus incisives, plus percutantes, plus éthérées aussi, et Mélanie est toujours plus en colère. La batterie cavale davantage, ça frappe sec et violent. Rien ne va plus, les couleurs sont décidément devenues bien ternes. Mais Jarod, c'est un catharsis, que voulez-vous, et ces 6 nouveaux titres sont là pour le prouver. Du screamo simple, franc, sérieux, en oubliant pas d'être touchant et même atmosphérique. On se balade entre constats cinglants sur l'identité sexuelle dans nos sociétés ("Déconstruire"), violents brûlots contre l'oppression des femmes ("Oser"), que celui plus abstrait de la place de l'humain dans ce monde, de la place de nos âmes dans la vie qu'on mène ("Errer"). Au travers de spoken words, de cris écorchés, de nombreuses et riches mélodies, on navigue en eaux troubles, ce qui en termes lexicaux s'inscrit dans la grande tradition du screamo français, et en termes musicaux s'en rapproche également. Dans une tradition un peu plus internationale, les citations d'auteurs sont là :  le poème "Demain dès l'aube" de Victor Hugo dans "Croire", et un morceau des grands mémoires de Louise Michel sur "Déconstruire". Avec tout ces éléments mis bout-à-bout, y'a plus grand chose à faire pour rivaliser dans le championnat de France 2016 des groupes de hardcore catégorie espoirs.




"Les pensées s'envolent et s'émancipent, elle nous remplit, nous apaise, donne le courage, apaise les mots, détruit les œillères, nourrit nos âmes. Les pensées s'envolent et s'émancipent." - "Éclore"


Sur cet EP, la production est bien meilleure que sur la démo, d'autant plus que Will Killingsworth est derrière le mastering, s'il vous plait. Elle met parfaitement en valeur l'univers musical du groupe, devenu plus riche, mieux affûté et maîtrisé. On entend bien les différences de rendu en écoutant "Croire", qui en fait est une reprise du titre "Le Silence Se Fit" qui figurait sur la démo. Ça m'a fait penser à Mihai Edrisch, ce track-listing écoulant les sentiments d'une vie en un seul mot, à la différence que les textes sont plus universels et moins egocentrées. En résumé, si vous aimez des groupes comme Heart On My Sleeve, Defeater, et qu'Anomie vous manque (les influences metal et la carrière de PDG du bassiste en moins), il y a de fortes chances pour que vous soyez touché.e.s par ce disque. C'est le cas pour moi. D'autant plus que ce sont des gens bien gentils, tout beaux comme un arc-en-ciel. Il me tarde de découvrir Jarod en live, de voir s'exprimer toutes ces émotions à vif.

Bisous.





YOU CAND READ THE ENGLISH TRANSLATION BY CLICKING ON "Plus d'infos' ! :)


If you've read my article about the current French scene, you've surely read my few kind words on the Jarod demo. Well they are already back with new stuff! The ladies and gentlemen define their sound on social networks as "cute hardcore". Don't imagine that the group comes on stage with bear costumes, or prefers to speak of Alice in Wonderland that reform of the french labor code, it's just a matter of laughing a little on the fact that they play music as sensitive as crushing. During the time elapsed between their 4-track demo and their first EP, nothing has evolved in the right direction around us in the world, what motivates even less to sing about glitter and stars, and we can particulary feel it in listening to the EP. Here's a world exclusive for the world where people pooping rainbows, and the people from the real world made of blackened black color, my impressions on these 6 cold light rays that make up this record, highlighting some chilling truths of this world. Multicolored sadness and pale cuteness, ladies and gentlemen, here's the RAINBOWSKRAMZ.




This is a fun musical term that I've found with Melanie (vocals) to describe the specific musical style of his group, while he became harder with time, and it's certainly not for displease me. On this 6-track EP, we're still worn by a melodic momentum, but this time more serious and fatalist. The guitars are more incisive, more impactful, more ethereal, too, and Melanie is always angry, and even more now, while the drums hits dry and violent. Nothing is fine anymore, colors are decidedly become well dull. But Jarod is a catharsis, and these 6 new titles are there to prove it. A simple, frank, honest screamo, which not forget to be touching and even airy. There's scathing findings about gender identity in our society ("Déconstruire"), violent lyrics against the oppression of women ("Oser"), as more abstract songs about the place of humans in this world, the place of our souls in the life we ​​lead ("Errer"). Through spoken words, passionate screams, many rich melodies, we navigate in troubled waters, which in lexical terms is in the great tradition of French screamo, and in musical terms is also close to this scene. In a slightly more international tradition, quotes from some authors are there: the poem "Demains dès l'aube" by Victor Hugo in "Croire" and a piece of the great memoirs of Louise Michel in "Déconstruire". With all these elements placed end to end, there's much more to do to compete this band in the championship of France 2k16 of hardcore bands.




"Les pensées s'envolent et s'émancipent, elle nous remplit, nous apaise, donne le courage, apaise les mots, détruit les œillères, nourrit nos âmes. Les pensées s'envolent et s'émancipent." - "Éclore"


On this EP, the production is much better than the demo, especially since Will Killingsworth is behind mastering. It perfectly highlights the musical universe of the band, which became richer. We can definitely hear differences of prods in "Croire", which actually is a cover of the song "Le Silence Se Fit" that appeared on the demo. It made me think of Mihai Edrisch, this track-listing describing feelings of a life in one word, unlike that the texts are more universal and less egocentric. In summary, if you love bands like Heart On My Sleeve, Defeater and that you miss Anomie (the metal influences and the CEO career of the bassist in less), there is a good chance for you to be touched by this record. This is the case for me. And hey, they are very kind people, just as beautiful as a rainbow sky. I can't wait to discover Jarod live, seeing express all those emotions.

XOXO.


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