jeudi 4 juillet 2013

Chronique : Dead Sailors - LLuvia



Ça faisait longtemps que je l'attendais, ce disque... Quoi ? Ça fait juste un an ? Quand on aime on ne compte pas, na. Il faut dire que les Dead Sailors m'ont convaincu avec leur premier EP éponyme (ici, ma chronique de ce dernier), qui mélangeait déjà habilement emo et post-rock. Ils reviennent aujourd'hui avec un deuxième EP nommé LLuvia. Je l'ai découvert de la même manière que le précédent : Sous un ciel blanc et triste, laissant s'échapper une brise fraîche. Je vais me rendre compte que LLuvia accompagnera parfaitement ma matinée. J'ai l'impression qu'avec Dead Sailors, on joue avec les éléments... Oubliez le cliché du breton vivant sous la pluie, je vous présente la météo du soir !

... Jouer avec la pluie ?
C'est avec un premier titre reprenant le nom de l'EP que celui-ci commence. Des gouttes de pluie tombent au milieu de guitares tendres et légères. Un post-rock aérien mais pesant, qui mène doucement vers un grondement sonore. Un spoken word exécuté par Mathis et sa voix saturée, pleine de tourments... C'est avec une averse de sentiments forts et d'obscurité que l'on entre dans l'univers du disque... Ou qui sait, peut-être dans la tête de cet enfant levant les yeux au ciel que l'on voit sur la pochette ?

... Jouer avec l'orage ?
Le titre suivant, "In My Arms", montre bien que le ton semble s'être endurci dans la musique de Dead Sailors. Le grondement devient hurlement. Hurlement des guitares. On retrouve un chant aussi plaintif qu'enjoué (et toujours ces spoken words pleins d'émotions), l'atmosphère générale est plus lourde et oppressante, mais l'alternance happy/sad qui fait le succès du genre emo aujourd'hui se retrouve clairement ici ! Eh oui attention, la musique du groupe devient certes plus sombre, mais jamais violente... En témoigne ces accalmies réconfortantes qui surgissent entre deux éclairs.

...Jouer avec le vent ?
Le titre suivant va d'ailleurs nous rappeler au bon souvenir des instants lumineux et rafraîchissants de la musique des bretons. "Breath", illustré par un clip, porte bien son nom. Une vraie bouffée d'air, pour un morceau aussi catchy que grave. C'est dans cette alchimie que réside la vraie personnalité de la musique du groupe. Mêler de douces brises aux rafales de vent. Mêler des passages scandés et hurlés, à des passages chantés avec plus de douceur et de chaleur. On notera qu'on retrouve un certain jeu de "réponse" entre le chant de Mathis et le cri de Corentin (batterie). Avec tout ça, ce titre m'évoque un peu leur petit chef-d'oeuvre nommé "At The Hospital"... La même délicatesse, la même puissance, les mêmes frissons.

... Jouer avec le soleil ?
Cet EP se finit comme sur le précédent, car "Dive" nous plonge dans une envolée post-rock lumineuse, bien loin des averses du premier titre. Après une belle ascension, le morceau s'adoucit, le temps de laisser Mathis nous accompagner vers la fin du morceau, et une dernière explosion des guitares, une dernière turbo-propulsion dans les cieux ensoleillés, avant qu'un dernier chœur nous fasse redescendre sur Terre. Lorsque  le morceau se jouait dans mes oreilles, un beau soleil s'est levé, succédant au blanc triste...

C'est un deuxième effort réussi que j'ai eu le grand plaisir de découvrir, reprenant le meilleur de ce que l'on a pu entendre sur le premier EP. Le groupe semble vraiment trouver sa voie, son style, et leur musique va toujours autant droit au cœur. Mais j'ai toujours l'impression que les morceaux passent trop vite... Est-ce parce que l'on ne voit pas le temps passer en écoutant ceux-ci ? Je me dis que si les titres que l'on connait du groupe étaient plus longs, il n'y aurait peut-être pas la même saveur, et sûrement pas la même urgence qui caractérise aussi le son des Vannetais... LLuvia est donc une preuve supplémentaire du talent des garçons, qui jouent avec passion la musique qu'ils aiment, une passion qui se communique rapidement à l'auditeur. Rendez-vous sur le prochain disque pour encore plus de frissons ? :)


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