dimanche 21 décembre 2014

Killeur Calculateur : ce nom ne veut rien dire mais on s'en fout, leur musique est incroyable.


J'adore ce genre de moments ou tu découvres au plus grand des hasards un groupe qui te parle pas du tout rien que par son nom et l'artwork de son disque, et qu'en fait tu te prends une putain de mandale. C'est ce qui m'est arrivé avec ce putain de groupe qu'est Killeur Calculateur, sorti du trou de cul de l'Asie : la Malaisie, soit le pays que tu connais seulement parce que y'a la Formule 1 qui y passe chaque année.

Je les ai découvert il y a une semaine avec leur premier album nommé Book Of Flags, dont les vinyles édités en 300 exemplaires sont déjà sold-out après un mois de vente. Mais apparemment, c'est voué à être repressé... J'espère, parce que j'en veux un. Leur musique est totalement atypique, elle se veut dansante, les pieds sur des braises ardentes. Pour se faire une idée de comment ça sonne, faut s'imaginer une fusion entre Interpol, Fugazi, et Raein dans leur période "Sulla Linea". Et puis voilà, t'as ton album de folie. Ça commence avec tendresse et mélancolie sur "Red Marquee", qui te fait tout d'abord croire que tu vas entrer dans un album de skramz à la Lonely Animals ou Suis La Lune. Mais en réalité, ça va aller beaucoup, BEAUCOUP plus loin que ça. Déjà, dès "Golden Triangle", des mélodies intelligentes entre math et indie pop se glissent dans le screamo saccadé et éthéré de la bande. Des iinfluences qui vont aisément s'installer au fil du disque... Mais attends, tu sais quoi ? Ces mecs sont également capables de faire une track mêlant post-punk et funk, sur la justement nommée "Funk Facts" sans que ça devienne du The Gossip et que ça perde de son feeling emo. Et ça rend hyper bien ! Sur des morceaux comme  "Ghost Of Regret" ou "Mess History", on tombe sur un post-hardcore un peu plus traditionnel, mais pas moins original et tendu comme un string, et qui pour le second que j'ai cité fait d'ailleurs pas mal penser à Daniel Striped Tiger. D'autres comme le détonnant final "Good Things Don't Last Forever" sont de véritables arlequins, naviguant entre diverses humeurs, diverses influences musicales,  diverses émotions. Avec derrière tout ça, des messages forts, teintés de colère, d'envie de changement, de besoin de révolte.

Is it a crime to rule out the standards? Is it a standard to be ruled? From hate to migrate, disrupt normal perspective or common alternative. No instigator, no belief to reason. The world is calling at the doorstep, departing, leaving, come what may, the ghost of regret lives forever!

Cet opus n'est pas vraiment facile à décrire au final, mais il est aussi intense que complexe, aussi varié que consistant, il n'y a jamais un seul putain de moment ou tu t'ennuies, c'est impossible. C'est sans blaguer l'un des meilleurs disques de 2014 sur la scène alternative, et je le découvre à deux semaines de la fin de l'année, va falloir chambouler ma end-of-the-year list, tsssss. Mais vraiment, c'est l'une des grosses sensations de cette fin d'année, et même au-delà. J'espère sincèrement que le groupe va se faire connaître plus loin qu'en Asie, car ils apportent un vent de fraîcheur qui fait du bien sur cette scène. Et j'espère également que vous accrocherez à ce disque autant que moi.

Bisous.


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