Ce mois-ci, je vous ai saoulé avec ce groupe. Mais honnêtement, si t'aimes la musique émotionnelle, le shoegaze et l'emo, tu peux pas passer à côté. Sore Eyelids, c'est ce side-project de membres de Suis La Lune et Trachimbrod qui a sorti il y a deux ans un album formidable, qui faisait le parallèle parfait entre le background emo/screamo des membres de la formation, et leurs amours pour le shoegaze et le post-punk. D'ailleurs, Sore Eyelids et Trachimbrod ont sorti un split en 2013, et "Next To Nothing" semble avoir été composée par Dieu. Cette alchimie magique se concrétise à nouveau sur For Now, un disque que le groupe a annoncé avec la plus grande des sérénités à peine un mois avant sa sortie, sûrs d'eux. Seul le label qui les distribuent aux USA, Protagonist Music (le même que pour Sed Non Satiata, desfois que des français résidant là-bas qui passerait sur ce blog souhaitent se procurer leur dernier album et le split avec Carrion Spring à venir sans dépenser le double du prix du skeud en frais de port), teasait un peu dessus. Mais je pense qu'ils sont loin d'être naïfs et savaient que l'attente était très grosse pour le peu de personnes qui connaissent ce trio. Et cette attente est aisément comblée avec ce disque tout beau.
En soi, For Now n'est pas très différent de ce qu'ils font depuis le début, mais la mélancolie semble être montée de plusieurs niveaux dans leurs compositions. Ces 6 morceaux se veulent toujours super entraînants, ça pourrait presque se nommer du twinklegaze t'sais, et y'a quelques internautes qui hésitent pas à employer ce terme pour parler du disque sur les emo-Internets d'ailleurs. Mais t'as aussi le mort quand t'écoutes ça, c'est du spleen psychédélique : Henning (chant/guitare) narre sur ce disque l'histoire d'un mec qui subit des blessures intérieures, des friendzones (mes éternelles copines !), le tout à cause d'une fille qu'il aime à la déraison et dont il se rend compte qu'elle ne ressent absolument pas pour lui ce qu'elle lui laisse croire, et dont il aimerait se détacher pour ne plus souffrir. Et c'est raconté avec une telle peine que tu croirais que c'est le frontman lui-même qui a directement vécu tout ça... Notamment sur le texte de la formidable "Apart", tout en dissonances, en mélodies aussi frissonnantes qu'entraînantes...
"This won't end well, I knew that from the start. I wish this could be something that would last, but then it, it all falls apart and it breaks me in two. My heart's been broken so many times before. Just patch it up and try to move on, try not to think of you."
Sur "Waste", les trois suédois s'amusent à pousser à l'extrême leur délire : toujours plus de riffs sautillants, toujours plus de fuzz, de riffs, de réverb... Faut faire gaffe à l'overdose ! Mais le groupe s'essaie aussi avec le morceau "For Now" à des presque-ballades qui ont plus le bourdon qu'autre chose (histoire d'aller de pair avec les effets de gratte tiens), qui d'ailleurs raconte avec une mélancolie toujours aussi puissante que le dude qui souffre depuis le début du disque veut en finir avec cette fille, pour de bon, pour guérir ses plaies. "I'm so sorry I called you this late, all I wanted to say is goodbye for now. What I tried to explain was so hard. Didn't want a reply just you know that it's over now"... Un titre dont le riff de transition avec le morceau final du disque, "En Plats I Ditt Hjarta" me fout toujours les gros frissons. Un titre qui d'ailleurs nous gratifie d'une outro très calme et ambiante, qu'aurait pu composer Hammock. Des effets de guitare hypnotiques qui sonnent comme du LSD façon Kevin Shields, t'en as toujours, et heureusement, nourrissant avec gourmandise un album déjà riche en mélodies et en explosions.
C'est cette richesse, la spontanéité, la sincérité du truc, et le côté brut de décoffrage de l'ensemble, aussi brut que les sentiments qui en découlent, qui donne toute sa splendeur à ce kaléidoscope musical, qui arrive à point nommé pour faire se décoller les oreilles des emokids de leurs albums de Whirr et Nothing et qu'ils puissent découvrent ce dont ils rêvent tous secrètement sans qu'ils sachent que ce groupe existe. Je ne sais pas si ce disque buzzera plus loin que dans la sphère des fans de Suis La Lune et des sessions d'un soir d'écoutes de groupes obscurs, mais en tout cas je trouverais ça dommage que ce disque tombe dans l'oubli, tant c'est un témoignage de vie fort et un essai musical consistant et intense. Viens donc pleurer un bon coup en écoutant un mec te raconter ce que t'as vécu au moins une fois dans ta vie, histoire de te rappeler que t'es pas seul mon copain, et que le shoegaze, tout à fait paradoxalement pour le coup, peut être joyeux... Au même titre qu'un bon disque d'emo moderne.
Notons le superbe travail de Stéphane Tartelin, illustrateur français s'il vous plaît, qui a réalisé l'artwork de For Now. Il a entre autres travaillé sur les artworks de Riala, et sur le design du meilleur t-shirt du monde.
"This won't end well, I knew that from the start. I wish this could be something that would last, but then it, it all falls apart and it breaks me in two. My heart's been broken so many times before. Just patch it up and try to move on, try not to think of you."
Sur "Waste", les trois suédois s'amusent à pousser à l'extrême leur délire : toujours plus de riffs sautillants, toujours plus de fuzz, de riffs, de réverb... Faut faire gaffe à l'overdose ! Mais le groupe s'essaie aussi avec le morceau "For Now" à des presque-ballades qui ont plus le bourdon qu'autre chose (histoire d'aller de pair avec les effets de gratte tiens), qui d'ailleurs raconte avec une mélancolie toujours aussi puissante que le dude qui souffre depuis le début du disque veut en finir avec cette fille, pour de bon, pour guérir ses plaies. "I'm so sorry I called you this late, all I wanted to say is goodbye for now. What I tried to explain was so hard. Didn't want a reply just you know that it's over now"... Un titre dont le riff de transition avec le morceau final du disque, "En Plats I Ditt Hjarta" me fout toujours les gros frissons. Un titre qui d'ailleurs nous gratifie d'une outro très calme et ambiante, qu'aurait pu composer Hammock. Des effets de guitare hypnotiques qui sonnent comme du LSD façon Kevin Shields, t'en as toujours, et heureusement, nourrissant avec gourmandise un album déjà riche en mélodies et en explosions.
C'est cette richesse, la spontanéité, la sincérité du truc, et le côté brut de décoffrage de l'ensemble, aussi brut que les sentiments qui en découlent, qui donne toute sa splendeur à ce kaléidoscope musical, qui arrive à point nommé pour faire se décoller les oreilles des emokids de leurs albums de Whirr et Nothing et qu'ils puissent découvrent ce dont ils rêvent tous secrètement sans qu'ils sachent que ce groupe existe. Je ne sais pas si ce disque buzzera plus loin que dans la sphère des fans de Suis La Lune et des sessions d'un soir d'écoutes de groupes obscurs, mais en tout cas je trouverais ça dommage que ce disque tombe dans l'oubli, tant c'est un témoignage de vie fort et un essai musical consistant et intense. Viens donc pleurer un bon coup en écoutant un mec te raconter ce que t'as vécu au moins une fois dans ta vie, histoire de te rappeler que t'es pas seul mon copain, et que le shoegaze, tout à fait paradoxalement pour le coup, peut être joyeux... Au même titre qu'un bon disque d'emo moderne.
Notons le superbe travail de Stéphane Tartelin, illustrateur français s'il vous plaît, qui a réalisé l'artwork de For Now. Il a entre autres travaillé sur les artworks de Riala, et sur le design du meilleur t-shirt du monde.
Bisous.
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