dimanche 2 juin 2019

☆ Miss The Stars Fest 2019 : report de mon voyage annuel vers les étoiles ☆



"This is it, this is it.
The friendships dies here, in this place."
- The Khayembii Communiqué.


Nos amitiés ne mourront jamais sous ces étoiles. Ce lieu, c'est comme revenir à la source d'un monde un peu idéal. Ces mots qui résonneront avec beaucoup de force et d'émotions à la fin de l'édition 2019 du festival grâce à ses auteurs, ils s'avèrent ainsi faux, en ces lieux. Mais dans nos vies ordinaires, là où tout est fait pour nous individualiser pour le jeu de la concurrence, du rendement et de la performance,, nous séparer, détisser nos liens, évidemment ces paroles sonnent juste, et aident paradoxalement à solidifier ce lien qui nous permet de ne pas céder au chaos, à la pression. Ces oppressions, cet ennui, ces peurs, ces pertes, que nous partageons tou-te-s d'une manière où d'une autre, n'existent plus l'espace de 2 jours, dans ce petit lieu intime mais qui nous paraît tellement grand, auquel on s'est habitué-e-s, pour beaucoup.

C'est devenu un rendez-vous annuel. C'est devenu un rituel pour certain-e-s, qui fait toujours du bien, et à chaque fois que je m'y rends, j'ai juste le sentiment de rentrer à la maison. Dans les faits, j'habite toujours en banlieue parisienne, mais depuis l'été 2018 j'ai déménagé plus près encore de Paris, à Chaville, une banlieue du 92 beaucoup plus bourgeoise que Trappes. Je m'y sens pas vraiment chez moi, j'ai l'impression que c'est plus un endroit de passage, de repos, mais je m'y ressource pas. J'en ai même peur parfois. Je me sens plus à la maison chez Maman même si j'y suis moins souvent et que ça me manque, chez la personne avec qui je sors actuellement qui habite à Amiens, et puis à Berlin... J'aime cet endroit, qu'on est beaucoup à idéaliser je pense, car il s'agit d'un pays sous l'égide du néo-libéralisme comme n'importe quelle autre grande puissance de l'Union Européenne. Mais il est clair qu'il est beaucoup plus facile de s'y assumer en tant qu'emopunk queer, d'y vivre en tant que personne végane et straight-edge, qu'à Paris... 

Cette année s'y tenait pour la 6ème fois consécutive le (We Built The World And) Miss The Stars Fest, à Zukunft Am Ostkreuz, toujours cet endroit si agréable, si intimiste. Le line-up ne comportait pas de si gros noms que les années précédentes, c'était beaucoup de découvertes et de groupes connus et attendus par un microcosme plus restreint... Mais il y avait quand même 2 noms assez exceptionnels : les allemands de REPUBLIC OF DREAMS, qui joue extrêmement peu (je ne savais même pas que le groupe existait encore ?),et le premier concert en 19 ans de THE KHAYEMBII COMMUNIQUE, dont le fest accueille le guitariste chaque année, car il joue dans VI SOM ALSKADE VARANDRA SA MYCKET, le grand classico du fest... Encore présent cette année !

Le fest, sans surprise, est resté fidèle à ses convictions politiques, et c'est rassurant. C'est cool de se dire que pendant 2 jours, on peut faire la fête dans un endroit safe.... Peut-être même plus safe qu'au Fluff. Toujours l'attention portée à la gender-neutrality des W.C, un petit écrito "no shirt? No show!" dans la petite salle (qui a suscité du débat encore une fois !)... Toute la bouffe était vegan, et était encore fabuleuse... LES TACOS DE CHEZ LOS NOPALES, AHLALA ! Je me rappelle aussi de ces burritos au seitan qui étaient excellents servis par je ne sais plus quel foodtruck, et d'un Oreo-cheesecake assez fabuleux, mais pas des personnes qui l'avaient préparé là aussi, elles étaient sur la droite en arrivant dans le jardin... Rien que pour tout ça, ce fest vaut le détour. Il y avait aussi une table qui proposait plein de zines, beaucoup écrits en allemand, qui traitaient de féminisme, de véganisme, de politique radicale... J'aurais aimé choper un peu de lecture, mais malheureusement je ne comprends pas l'allemand :(. Tout a encore une fois été fait pour garantir l'inclusivité de chacun-e. Et j'ai l'impression que ça ne fera qu'aller en s'améliorant.

Il y a toujours quelque chose qu'on pourra reprocher à ce festival : ce sentiment de se retrouver entre nous, plus que dans un fest. C'est encore souvent des habitué-e-s de la screamosphère qui étaient présent-e-s, qui ont réussi à gagner la course aux tickets qui se font rafler en quelques secondes. Beaucoup réclament que le fest se déroule dans un lieu plus grand, mais le MTS crew veut rester à Zukunft Am Ostkreuz. Mais qui s'en plaindra vraiment ? Peut-on vraiment voir ce fest dans un autre lieu ? Personnellement, je ne pense pas. Mais c'est vrai que cela dessert les volontés de diversités par rapport à l'audience du fest, alors que celle du line-up était meilleure cette année : des femmes, des personnes racisées, LGBTQIA+...

Ces journées sont passées super vite, peut-être même un peu plus que l'année dernière... Il faut dire que lorsque que l'on tient à voir beaucoup de groupes, il y a peu de temps pour une pause, et tout s'enchaîne directement, et il faut créer des stratégies pour louper le moins possible de chaque groupe et ne pas se retrouver derrière une foule compacte. J'avais trouvé la bonne : partir sur le dernier morceau du groupe qui jouait pour rejoindre l'autre salle et ne rien louper de l'autre. Ça a bien marché ! Le premier jour, j'ai malheureusement loupé MALISA BAHAT, que j'attendais avec impatience. J'aime beaucoup leur musique, et j'avais adoré les voir au Fluff 2018. Mais c'est pas grave, je sais que je les reverrais, j'ai pris le temps de m'imprégner des lieux et parler avec les personnes que je croisais, les voir ailleurs que sur Internet fait quand même beaucoup de bien. C'est ça qui est est cool aussi avec ce fest, on s'y sent vite à l'aise et c'est plutôt facile de communiquer avec les gens, dans cet entre nous qui fatalement nous rapproche. Puis avec mes ami-e-s, on avait traîné, on est allé-e-s se choper des glaces chez Delabuu, assez exceptionnelles ces glaces ! Et on est allé-e-s aussi chez Vinyl A Go-Go où j'ai trouvé le split DANIEL SHAYS / STRUCTURE !! Le premier des groupes présents sur ce disque étant un groupe à la carrière très éphémère mais terriblement sous-estimé parmi les groupes d'emo/post-hardcore early 90's...

Du coup, le premier groupe que j'ai vu était NIGHT SWIMMING, sur la small stage, et ces personnes ont menti sur leur CV : C'est plus emo que shoegaze haha ! Mais le mélange entre les deux univers me parle beaucoup en général, c'était un chouette set, ça sonnait un peu comme un mélange entre MINERAL, PIANOS BECOME THE TEETH et TITLE FIGHT... Je préfère les voir en live que en studio je crois ! Ashwin (chant), vêtu-e de la plus belle salopette du fest, s'est complètement abandonné-e à son art, se roulant par terre et criant à s'en couper le souffle. Je crois que ça a enchaîné sur RUTKA LASKIER, sur la mainstage. C'était encore une fois une bonne raclée, j'adore les voir en live. Je les avais vus au Fluff Fest deux fois, et j'ai encore impressionné-e par leur post-hardcore qui se développe dans tout les sens, plein de tension, compact et explosif à la fois. Au Miss The Stars Fest VI, j'y aurais carrément découvert LEIAH, ce groupe suédois d'emo 90's que j'avais pas vraiment pris la peine d'écouter avant, qui se reformait après une quinzaine d'années je crois. Ça sonnait hyper bien, j'étais persuadé-e que ça allait plaire à ma pote Laeti qui faisait ce fest également, et j'avais raison. Grosses vibes TEXAS IS THE REASON, THE PROMISE RING, SUNNY DAY REAL ESTATE... Ils jouaient maculés de blanc, j'avais pas trop compris la démarche, mais ça dénotait avec le reste du festival assurément haha ! J'étais très content-e de voir LENTIC WATERS jouer uniquement des morceaux hardcore : ils ont sorti un nouvel album, Bird, mais je ne suis pas fan de leur changement de style... Même si j'aurais été curieux-se de découvrir ces morceaux en concert, je les aurais peut-être re-découverts.. C'était intense, le chanteur était en transe, se mouvait dans tout les sens, vivait profondément sa musique. Je me souviens pas les avoir vu aussi pris par leur musique, la dernière fois que je les ai vus à ce fest... RYLOTH ont été un de mes favoris de cette année : j'aime particulièrement leur mélange entre screamo et black metal, sans aucun cliché apparent du BM, et c'est tant mieux. Un ami parisien va sortir leur première release bientôt, j'ai vraiment hâte. Je ne connaissais que le morceau posté sur bandcamp, les titres joués pendant leur set m'ont beaucoup plu... Evidemment, je n'ai pas loupé VI SOM ALSKADE VARANDRA SA MYCKET, le grand classique du fest, et j'ai bien fait : ils ont joué de nouveaux morceaux, qui seront présents sur leur prochain album ! Toujours aussi empreints de post-rock épique et de gros feels livrés par kilotonnes avec cette voix si puissante.... Il y a eu aussi les sets surpuissants de SOUL GLO et LORD SNOW, très intenses et avec pas mal d'humour, mais bizarrement j'ai eu du mal à rentrer dans leurs sets, ça me paraissait trop rentre-dedans pour moi au moment précis où ça jouait, j'étais pas trop dans le mood. J'avais super hâte de voir LORD SNOW, mais j'aurais peut-être préféré les voir plus tôt dans la journée en vrai. Et pourtant, la chanteuse et le guitariste m'ont laissé-e pantois-e, leur skill est hallucinant... Je sais pas, j'étais à moitié entre "yooo c'est trop ouf !" et "purée ça va trop vite, laissez-moi tranquille !". C'était bizarre comme impression ! SOUL GLO, bah musicalement ça me parle pas tant que ça, mais j'admire leur force de conviction, cette alchimie entre fun et militantisme, et c'est important d'entendre la parole de personnes violemment oppressées par le simple fait de leur couleur de peau, de plus en plus ciblées et agressées en Amérique depuis que Trump est au pouvoir. C'était plein de rage, c'était énervé, et c'est tout ce que j'attendais d'eux.










Le 2ème jour était encore plus marathonien... On change pas les (bonnes) habitudes ! J'ai aussi l'impression que l'affiche du jour était plus variée, plus metal et plus radicale... J'y ai retrouvé les racines musicales d'Alex, bien plus proche du d-beat que du screamo ! Ça commençait une heure plus tôt, et c'est FLUORIDE qui ouvrait cette seconde journée, ni plus ni moins que l'une de mes plus grosses attentes du fest cette année... Iels sonnent vraiment comme CODE ORANGE KIDS ou FULL OF HELL quelques années avant que ces 2 groupes ne deviennent gros dans leur domaine et changent leur formule. C'est quelque part entre du faux grindcore, du hardcore à la limite du powerviolence et de la harsh noise. Et j'ai pas été déçu-e ! Ça jouait aussi fort et gras que sur disque... Quel pied ! Les absent-e-s ont eu tort ;).

Juste après, j'allais voir les adorables CLOSER. du screamo / post-hardcore très mélodique et joué avec beaucoup de passion par les personnes qui composent ce groupe. Ryann (batterie) m'a ramené-e un tee-shirt SHIN GUARD des Etats-Unis, ça m'a beaucoup touché-e :') ! J'ai adoré les voir, c'était très chouette. Ryann nous montrait avec enthousiasme son tatouage récent à l'effigie de TIGERS JAW, nous racontait le contexte d'un morceau en fondant en larmes... Un vrai moment de spontanéité et de bonheur. À partir de là, l'enchaînement infernal commençait déjà : je sais plus trop pourquoi mais alors que je comptais pas m'y rendre, j'ai vu quasi-tout le set de MIGAL, c'était du screamo berlinois relativement classique et bien fait, ils avaient beaucoup de chose à dire entre les morceaux mais parlaient en allemand alors pareil, j'ai rien compris hihi. J'aurais découvert DEUTSCHE LAICHEN, du punk hardcore / riot grrrl lorgnant vers le crust par moments, c'était politisé mais la personne au chant parlait allemand aussi alors je comprenais toujours rien :(. AMITIÉ était l'une de mes autres attentes du fest : c'est la mutation de TALL SHIPS SET SAIL, en plus screamo. C'était suuuper bien, grosse intensité, le double chant qui marche bien avec l'énergie des morceaux, de bonnes mélodies. Ça a fini plus tôt que prévu, alors j'ai eu le temps de me prendre ces fameux burritos et d'y croiser les copines de TO LANGUISH, avant qu'on aille se prendre une bonne claque devant WEAK TIES. Quelle énergie ! C'est quelque part entre fastcore et powerviolence, Ça m'a rappelé des trucs genre STRAFPLANET ou SVFFER, je connaissais pas vraiment, ça me donnait envie d'aller dans le pit haha ! Et ça donnait également bien le ton de ce qui allait arriver pour le reste de la soirée... J'ai enchaîné avec AUREOLE OF ASH, le groupe de grindcore de Sabine et Lars de React With Protest Records. Autant dire que là non plus, ça rigolait zéro. Un rouleau-compresseur virulent, un autre groupe de grind comme je l'aime. Des rétroprojections dévoilaient explicitement la politique du groupe : anarchisme, véganisme, antifascisme... En noir et blanc, parfois avec des lights rouges, pour aller au mieux avec l'atmosphère des morceaux du groupe. Bah tu vois, c'était encore plus violent que LORD SNOW, et pourtant c'est passé tout seul ! Peut-être parce qu'iels ont su captiver l'audience et nous envelopper subtilement dans l'ambiance de leur musique via les lumières et les images avant que le set ne commence ? Je sais pas... Juste après, c'est FINISTERRE qui allait jouer sur la grande scène, et on allait pas vraiment être dépaysé-e-s. C'est beaucoup plus influencé par le crust, mais ça reste radical et écrasant. Et comme au Fluff, des confettis ont été tirés à la fin de leur set ! Ça évoque un peu l'ambiance générale du fest, en vrai : du gros son et beaucoup de noir oui, mais avec la bonne humeur ! Mais bon, enchaîner autant de masse sonore, de puissance, de violence et de catharsis, bah c'est quand même assez éprouvant, et pas évident à suivre au final sur plusieures heures.

Heureusement, le MTS crew avait tout prévu : NATALIE EVANS jouait à la small stage juste après FINISTERRE, et ce fût tout simplement l'un de mes concerts préférés de cette année, absolument, zero contest. Je l'ai découverte via son magnifique groupe d'emo 90's, YOU COULD BE A COP. Avec son projet solo, elle nous transporte dans un univers indie folk saupoudré de math-rock, toujours en acoustique. C'est seule et avec une guitare que leur a prêté CRYWANK, qui jouait également au fest mais que je n'ai pas vu, qu'elle a joué devant une foule d'emokids qu'elle a réussi à captiver, imposant un silence impressionnant, presque reposant. Tout le monde était envoûté par sa musique, la douceur absolue qui émane de sa voix et de ses compositions. Elle nous racontait son petit périple allemand, ce qu'elle comptait faire de son lendemain... Un chouette instant de répit, avant de refaire face à d'intenses assauts sonores. REGARDING AMBIGUITY lui succédait, et avaient la lourde tâche de remplacer au pied levé LYTIC, l'actuel groupe de Jamie SAETIA / OFF MINOR. qui a été forcé d'annuler sa venue à cause d'un litige dû à la compagnie aérienne qui s'occupait de leur vol entre les USA et Berlin... J'ai l'impression qu'il y a ait une certaine hype autour d'eux, lorsque ils ont été annoncés sur l'event, il y avait beaucoup d'enthousiasme dans les commentaires, beaucoup de likes... Personnellement, je ne les connaissais pas ! C'est donc avec beaucoup de curiosité, une certaine excitation et une grosse attente, après avoir pris une pause dehors, que je me suis allé-e les découvrir en live, et effectivement, je comprends la hype : ça sonne hyper carré et efficace, on dirait du TOUCHE AMORE en plus incisif encore, avec du blast beat de temps en temps (ça ressemble à du DEAFHEAVEN, notamment la partie blastée de leur morceau "Arrows"). C'est vachement bien et je suis content-e de ma découverte ! Une parfaite mise en bouche pour le groupe suivant, MARAIS, qui pour moi restera LE skramz time du festival. Ce groupe est super sous-estimé, et j'étais ravi-e de les voir enfin ! Mine de rien, leur dernière release (un split avec AUSZENSEITER) date d'il y a plus de 4 ans, et c'est toujours autant la claque. Autant au niveau que de la musique que de l'ambiance, leur set est clairement dans mon top 3. Et yo, c'est les seuls musiciens qui ont parlé français de tout le fest... Et sans trop qu'on sache pourquoi haha ! Du coup, eux qui cherchait à traduire des noms de titres en français, une dizaine de personnes leur faisait une traduction sur mesure. Et leur set était excellent, j'ai pris un gros plaisir à écouter leur screamo authentic comme on dirait dans le rap, le chanteur avait toujours une main derrière le dos, s'approchant souvent du public, complètement hanté par la musique, se mouvant au rythme de ses émotions et des saccades des compositions. J'en veux encore des concerts comme ça ! MORROW arrivait juste derrière, et c'était vachement plus monolithique. J'avais aussi bien hâte de les revoir, même si je savais que ça allait pas être aussi bien que la dernière fois où je les ai vu-e-s au Fluff Fest 2018, sous un orage ! Leur set était court mais très intense, le son était super propre, mettant bien en relief l'aspect très massif et écrasant de la musique du groupe. Malheureusement, Liam (violon) ne pouvait pas être présent sur la tournée des emocrusties, mais iels ont trouvé-e-s une violoncelliste à temps pour pouvoir assurer le poste pour cette tournée, et ainsi le fest ! Elle a appris tous les morceaux en très peu de temps, et les jouait à la perfection. Forcément, le set était un peu court, mais chaque groupe avait le même temps disponible : 30mn sharp, pas de privilèges, et c'est très cool ainsi. Ces 30 minutes allaient allègrement suffir au prochain groupe, REPUBLIC OF DREAMS, l'un des groupes cultes de l'emoviolence qu partage des membres avec LOUISE CYPHRE. Ils donnent rarement des concerts, alors il ne fallait pas manquer l'occasion ! Je me suis ainsi rendu-e compte que leur musique flirte pas mal avec le grindcore... Mais dans une interprétation super mélodique cependant : ça reste du screamo ;) et tel un grand disque du genre, tels leurs disques, tel ce qui compose la sève de leur musique, leur set filait tout droit; éphémère, incandescent et éblouissant telle une étoile filante. Les années n'ont en aucun cas consumé la flamme des emokids... Et c'est ce qu'allait nous prouver le dernier groupe, THE KHAYEMBII COMMUNIQUE. Ce sera peut-être la seule et unique fois que notre génération les (re)verra en live, même si avec la vague de reformations actuelles, j'en doute... Alors il ne fallait pas manquer cette occasion non plus. J'avais un peu peur du résultat, pour être honnête. Parfois les reunion shows sont sincères, sont touchants, sont des moments privilégiés. Parfois on sent que c'est moins animé et peut-être plus opportuniste et motivé par des besoins autres que musicaux. Ce second ressenti, je l'ai heureusement vécu rarement. Et ce fût loin d'être le cas pour ce groupe, qui le temps de quelques 7" ont marqué de leur passage la scène screamo. Ils ne semblaient eux-même pas vraiment croire qu'ils étaient là, des années après, ensemble, à jouer dans un petit festival DIY européen. Et pourtant... Quelques personnes qui connaissaient leurs paroles par coeur leur ont rendu ce geste de venir jouer devant elleux, en hurlant ces paroles, en faisant du stage-dive, et même en prenant pendant quelques secondes la place du chanteur, dans un élan de passion, pour l'une des personnes du public... Ils nous ont définitivement prouvé qu'en ces lieux où l'on aspire à un monde meilleur, les amitiés ne meurent pas sous les étoiles, que l'on peut construire un monde sans s'oublier, nous, les simples étoiles parmi tant d'autres.

Des souhaits pour l'édition 2020 ? Des groupes straight-edge, plus de styles différents, plus de café (j'en trouve jamais ! Ou alors je regarde pas bien les stands de bouffe...), plus de doggos, et toujours la même dose de positivité et d'amour !

Une pensée pour Aurane, Luna, Etienne, le MTS Crew, pour ces formidables moments.