jeudi 28 février 2019

MUSIC OVERLOAD / EMOTIONS OVERFLOW #10



J'aimerais vraiment être au chômage juste pour pouvoir passer mes journées à écrire sur ce que j'écoute. Déjà, j'arrive pas mal à me débrouiller, mais ça me semble encore bien juste t'sais. Ouais, en fait j'ai juste envie de quitter mon taff aussi. Toujours entrain de ruminer sur le fait qu'il m'emmerde, mais c'est pas simple de repartir de zéro, ne serait-ce que d'affronter l'idée quand c'est encore ton premier taff; Y'a aussi le fait est que tu perds un CDI, que tu perds aussi un peu de thunes, potentiellement. Enfin bref, toujours est-il que je réussis à vous écrire à peu près autant qu'avant, et ça c'est cool. Voilà encore plein de groupes cool pour vous permettre de pas en avoir trop marre de votre quotidien à votre tour. Fin du travail, vie magique. Ah ouais, et vive les graines de tournesol !

I really would like to be unemployed just to be able to spend my days writing about what I'm listening to. I already manage to get by, but it still seems not enough to me, you know. Yeah, actually I just want to quit my job too. Always ruminating on the fact that it annoys me and doing nothing, but it's not easy to start from zero, just the fact alone to face the idea, when that job was the first one you had and that it's now 7 years and some months that you are there. There's also the fact that you are losing a full-time job, you also lose a little money, potentially. Anyway, I'm now writing on there almost as much as before, and that's cool. So, here are plenty of cool bands to help you not get too fed up with your daily life. End of work, magical life. Oh, and sunflower seeds forever.

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 IRE - DEMO

J'en ai pas encore parlé je crois, je sais plus. En tout cas pas sur le blog en lui-même. IRE viennent de Toulouse, Les personnes qui constituent ce groupe ont une trentaine d'années d'activisme punk et politique derrière elles et sont encore déterminées, et c'est grosso modo une mutation de BIRDIE STEPTOE, qui était VRAIMENT dans un bail FUGAZI-esque. Ils ont un peu changé de style, rendant leur musique plus simple, plus catchy, peut être plus proche de l'emo à proprement parler d'ailleurs. Ils ont sorti sous leur nouvelle formule une démo en mai 2018, c'est aussi rempli de tension que les sons de BIRDIE STEPTOE, mais une tension exprimée avec un chant constamment déclamé, sur des riffs plus tranchants, moins alambiqués, ça va un peu plus à l'essentiel.

"Que m'importe si j'adhère à la philosophie du désordre. Je regarde d'un œil mort s'échouer les donneurs d'ordres, aux traces de poudre sur le visage, dernier vestige d'un pays 'sage'."

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I don't know if I had a word about it here, maybe on Facebook? IRE are from Toulouse, the people involved in this band have thirty years of punk and political activism behind them and are still determined, and this is the mutation of BIRDIE STEPTOE, who REALLY were into a FUGAZI worship. They have changed their style a bit, making their music simpler, more catchy, maybe closer to the actual emo sound. They released a demo in May 2018 under their new formula, it's as full of tension as the BIRDIE STEPTOE sound, but a tension expressed with constantly declaimed vocals on sharper, less convoluted riffs, it all goes a little more straight to the point.



Ben d'ailleurs, au moment d'écrire cet article, IRE vient de sortir une pré-prod de leur prochain disque. Ça s'appelle "D'un sommeil sans trêve", elle sera présente sur un LP nommé Devant Nous, Les Naufrages qui devrait sortir quelque part ce printemps, et c'est tout aussi cool que cette petite démo...

Oh, while I'm writing these lines, IRE has just released a pre-prod of their next records. It's called "D'un sommeil sans trêve", it will be featured on a LP named Devant Nous, Les Naufrages, that should be released somewhere this spring, and it's just as cool as their demo...



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 QUENTIN SAUVÉ - WHATEVER IT TAKES

Les meilleures choses sont parfois les plus simples, askip. Bah, c'est pas faux selon les situations : QUENTIN SAUVÉ, c'est basiquement le retour de THROW ME OFF THE BRIDGE à sa formule initiale : en solo. Sur 9 titres empreints de délicatesse, d'élégance, d'une simplicité et d'une sincérité déconcertante, il se confie sur sa peur de pas être assez présent quand il le faut, sur ses instants de solitude, il raconte comment l'amour peut-être un refuge quand on est loin des sien-ne-s : si "love is political", il se trouve aussi que "love is home", effectivement. La vibe très aérienne, quasi post-rock, distillée sur sa musique ajoute vraiment à la douceur de l'ensemble, ça prête encore davantage au laisser-aller, au voyage. C'est un chouette moment d'intimité, reposant et rassurant. Si vous aimez CITY AND COLOUR, aucune hésitation : foncez.

Some says the best things are sometimes the simplest. Well, it's not wrong depending on the situation: QUENTIN SAUVÉ is basically the return of THROW ME OFF THE BRIDGE to its initial formula: solo. On 9 songs imbued with delicacy, elegance, simplicity and a disconcerting sincerity, he confides on his fear of not being present enough for his loved ones when it's necessary, on his moments of solitude, he tells how love can be a refuge when we are far away from everyone : if "love is political", then "love is home", actually. The very airy, almost post-rockish vibe distilled on his music really adds to the sweetness of the whole, it tends us even more to let everything go, to let our mind travel. It's a nice moment of intimacy, relaxing and reassuring. If you like CITY AND COLOR, no hesitation: go for it.


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 OVERO - S/T EP

C'est probablement l'une de mes surprises préférées de ce début d'année : OVERO, c'est le nouveau side-project de 2 membres de FOOTBALL ETC. et un membre de PERFECT FUTURE. Iels ont mis en ligne leurs 2 premiers titres, et c'est pas mal inspiré par l’écurie Ebullition Records, YAPHET KOTTO en première ligne. C'est chouette d'entendre la voix de Lindsay sur des mélodies tantôt délicates, tantôt transcendées par un screamo/post-hardcore intense mais toujours aussi lumineux. À suivre de près !

This is probably one of my favorite surprises from the beginning of the year: OVERO is the new side-project of 2 members of FOOTBALL ETC. and a member of PERFECT FUTURE. They posted their first two songs online, and it's pretty much inspired by the Ebullition Records bands, YAPHET KOTTO especially. It's nice to hear Lindsay's voice on delicate melodies, transcended by an intense but always bright screamo / post-hardcore. Yep, here's a new band to follow closely!



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• SHIN GUARD - 2020

OK, ce truc est d'un autre niveau. Leur bio est on ne peut plus explicite : “if you could choose to play in a screamo band in Guitar Hero III, that band would be Shin Guard”.  À vrai dire, SHIN GUARD n'était pas vraiment un groupe destiné à balancer un maelstrom de riffs héroïques, à la base : leur précédent album, encore très récent, nommé Cerebral, lorgnant beaucoup plus du côté de PIANOS BECOME THE TEETH période Old Pride / The Lack Long After, de LA DISPUTE ou de TOUCHE AMORE. Mais avec 2020, le groupe a choisi de foncer tête baissée dans le futur. Par je ne sais quel déclic, et sûrement aussi grâce à leur nouvelle guitariste, iels ont décidé de faire muter leur musique en un screamo overdosé avec du shred, du chorus, des riffs mémorables, un ensemble plus agressif, pas mal influencé sasscore, mais avec quand même quelques éléments qui rappellent Cerebral : les spoken words, les influs PBTT qui restent...

Mais vraiment, c'est assez fou, toute cette puissance qui se dégage de cet album. On dirait une fusion ultime entre la densité du son de CEASE UPON THE CAPITOL, la force émotionnelle et la frappe de batterie de PORTRAITS OF PAST, et les influences goth et metal de STATE FAULTS. On a même le droit à un gros breakdown de la mort sur "Spears". Ça ressemble finalement peu à ce qu'on peut appeler "screamo" en Europe, mais pas mal à l'idée que les kids américain-e-s s'en font. Et dans leur scène, ça me parait clairement au-dessus de la mêlée cette année... Un disque singulier, presque fun à écouter, et n'ayant pas peur des mots : grandiose. L'une des personnes du groupe, Owen (guitare / chant) commentait un post où je demandais quel groupe pouvait bien sonner précisément comme SHIN GUARD, et il m'a répondu "honestly just listen to a LOT of opera and then imagine heavy guitars", bah c'est quand même une synthèse assez pertinente de leur musique. Je lui disais aussi que certains moments de leur album, et surtout le titre "You Will Be Held Accountable For Your Actions", me font beaucoup penser à "Trilogy 0" de LOMA PRIETA, et je me souviens d'une conversation que j'avais eu avec une personne lors de la sortie du 7" où ce morceau figure avec "Love", qui me disait que le dernier riff de "Trilogy 0" reprenait une mélodie d'un compositeur de musique classique, je ne sais plus quelle compo, quel compositeur... Marrant cette coïncidence.

OK, this thing is on another level. Their Facebook bio can't be more explicit: “if you could choose to play in a screamo band in Guitar Hero III, that band would be Shin Guard”. SHIN GUARD wasn't really a band which intended to deliver a maelstrom of heroic riffs, at first: their previous album, still very recent, named Cerebral, sounded much more like Old Pride / The Lack Long After era PIANOS BECOME THE TEETH, LA DISPUTE or TOUCHE AMORE. But with 2020, the group has chosen to go headlong into the actual future. By some click, and surely also thanks to their new guitarist, they decided to load their music with shreds, chorus effects, memorable riffs, a more aggressive tone and rhythm, with some sasscore influences, but always with elements reminiscent of Cerebral: the spoken words, the PBTT influences...

But really, it's pretty crazy, all the power that emerges from this album. It looks like an ultimate fusion of CEASE UPON THE CAPITOL's sound density, PORTRAITS OF PAST's emotional strength and drumming, with STATE FAULTS's most epic, metal and gothic moments. There's even a huge-ass breakdown on "Spears". It doesn't look like what we call "screamo" in Europe at all, but in their local scene, they are clearly on top... A singular record, almost fun to listen to, and let's not be afraid of words: grandiose. One of the people that plays in the band, Owen (guitar / vocals), was commenting on a post where I asked which band could sound exactly like SHIN GUARD, and they said "honestly just listen to a LOT of opera and then imagine heavy guitars", Well, it's still a pretty relevant synthesis of their music. I also told him that some moments of their album, and especially the song "You Will Be Held Accountable For Your Actions", make me think a lot of "Trilogy 0" by LOMA PRIETA, and I remember a conversation that I had with a person who told me that the last riff of" Trilogy 0" ripped off a melody of a classical music composer, I don't remember what composition, which composer... But great coincidence!


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• SECRET SMOKER - DARK CLOUDS

Il avait été posté en streaming par erreur le mois dernier, j'ai eu le temps de l'écouter et j'étais heureux.se comme tout, tellement il est bien. Je suis hyper content-e de pouvoir vous en parler pour de vrai : avec Dark CloudsSECRET SMOKER reste fidèle à la formule magique de son premier album, Terminal Architecture, qui consiste en un punk/hardcore bien ancré dans l'emo/post-hardcore des 90's aussi virulent et tendu que très mélodique et chaleureux. C'est plus ou moins la formule des groupes emo-punk de chez No Idea Records (surtout HOT WATER MUSIC et SMALL BROWN BIKE) appliquée à des influences à aller chercher, naturellement, chez Dischord ou Gravity Records, ou bien chez des groupes comme FOUR HUNDRED YEARS. C'est un disque qui vous rappellera tout vos classiques de cette scène, un worship exécuté avec une classe sans pareille, un disque plein de gros tubes, sur lesquels j'espère un jour faire du sing-along en live. J'adore vraiment ce groupe, haha !

It had been streamed by mistake last month, I just had time to listen to it while doing dishes and was happy as fuck. I'm really glad to be able to talk about it for real now: with Dark CloudsSECRET SMOKER remains faithful to the magic formula of their first album, Terminal Architecture, which consists of a punk / hardcore well anchored in 90's emo / post-hardcore as virulent and tense, as very melodic and warm. This is more or less the formula of the emo-punk bands from No Idea Records (especially HOT WATER MUSIC and SMALL BROWN BIKE) applied with other influences to find, naturally, on Dischord or Gravity Records, or through bands like FOUR HUNDRED YEARS. This is a record that will remind you of all your classics of this scene, on the best worship of that era of the emo scene since a very long time, a record full of big hits. I really love this band, and I hope to be able to catch them live one day!



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• KAFKA - PARTIR ET DÉCOUVRIR

Trop bien, les voilà déjà de retour ! Le mois dernier, je vous avais parlé de KAFKA, ce groupe de screamo tchèque qui chante exclusivement en français avec de chouettes textes (vous pouvez lire ma review juste ici). Ils reviennent avec 2 morceaux encore meilleurs que ceux de la démo sortie en Mai 2018, qui devaient à l'origine figurer sur un split qui ne verra pas le jour. C'est toujours du screamo de haute qualité, avec des paroles qui me touchent en plein coeur, toujours d'un français frappant de justesse pour une personne qui parle le tchèque, le fait de passer de cette langue au français n'étant vraiment pas évident...

"mais ces mots m'appellent encore: “laisse la société et ses habitudes vénéneuses” 
mais ces mots m'appellent encore: “cherche à te reconnaître dans l'inconnu”.

YO, they are already back! Last month, I told you about KAFKA, the Czech screamo group that sings exclusively in French, with great lyrics (you can read my review right here). They just released 2 songs, even better than those of the demo released in May 2018, which originally had to appear on a split that will not see the day. It's always high-quality screamo, with lyrics that touched me right in the heart, always an awesome French for a person who speaks Czech, knowing that passing from this language to French is really not obvious...



vendredi 22 février 2019

MONPLAISIR - THE AGREEMENT



Ça fait un mois que cette review traîne dans mes brouillons et que j'ai pas super envie de la poster, j'suis pas enthousiasmé.e par ce texte, je sais pas trop pourquoi. Je suppose que si vous arrivez là, c'est que vous aimez me lire un minimum et/ou que vous aimez les reviews non ? Bon, avant de parler de musique, C O N T E X T E (et gauchisme appuyé, en somme) : Selon mes recherches, Monplaisir est un quartier lyonnais "à l'esprit village", faussement authentique, avec des commerces plutôt huppés, un cadre de vie cher, favorisant les classes aisées. Soit tout ce qui me blase quand on me vient à parler d'une métropole. J'y préfère évidemment les quartiers populaires, là où la vie respire plus fort que ces murs ternes d'un modernisme ennuyeux et bourgeois... Lisez plutôt ces quelques lignes issues d'un article paru sur Tribune De Lyon en 2015 : "Le revenu médian par ménage atteint pratiquement les 30 000 euros à Monplaisir, soit 10 000 euros de plus que la moyenne dans le reste du 8ème [arrondissement de Lyon, NDLR]… Résultat : de nombreux-euses habitant-e-s peuvent se permettre de vivre dans de coquettes maisons de ville bourgeoises avec jardin et parking, comme dans les tranquilles rues des Lilas et Neuve, situées derrière la place Ambroise-Courtois. Le marché de l’immobilier avoisine d’ailleurs, dans le quartier, celui des secteurs les plus riches de Lyon. “Nous avons des biens qui s’achètent parfois jusqu’à 5000 euros/m2 contre une moyenne de 2900 euros/m2 dans le reste du 8e”, confirme un agent immobilier du quartier."

Et si on creuse un peu plus loin dans les origines même de Monplaisir, on comprend que c'est embourgeoisé depuis le début : "C'est le châtelain Marie Vital Henry, dit le baron des Tournelles, qui a créé Monplaisir. Ce propriétaire terrien possédait le château des Tournelles, qui dominait la province du Dauphiné, sur l’emplacement actuel de l’hôtel Mercure du cours Albert-Thomas, et dont la dernière tour a été rasée en 1960 par Louis Pradel. En 1828, il transforma son domaine en lotissements. Une opération d’urbanisme sans précédent pour créer 400 parcelles de terre reliées par des rues que le baron nomma alors le Village de Monplaisir. Un nom choisi pour attirer les Lyonnais-es loin du centre-ville, dont l’air était à l’époque difficilement respirable en raison des déchets qui étaient fréquemment déversés dans le Rhône, en l'absence d'égouts. “Les Lyonnais venaient à Monplaisir pour respirer le bon air et beaucoup d’entre eux avaient des résidences secondaires”, raconte un historien du quartier. Certains expliquent aussi ce nom de Monplaisir en raison des nombreuses auberges qui s’étaient installées sur place et dans lesquelles les Lyonnais venaient passer du bon temps."

Ces petits caprices de privilégié-e-s, cette richesse pécuniaire, c'est pas du tout ce qui se perçoit dans le MONPLAISIR dont il est question ici. Celui-là m'évoque quelque chose de bien plus populaire, de bien plus coloré, qui chercherait justement à s'échapper de cette monotonie proprette, chercher de la chaleur en un interstice qu'il se serait constitué tel un cocon. Ce MONPLAISIR-là, je le verrais plutôt traîner vers la Guillotière, tu vois. Mais bon, à Monplaisir, on y a aussi projeté le premier film, en 1895, cimer les frères Lumière... Et c'est cette face de ce quartier lyonnais qui a servi de référence au groupe, en sachant que ce sont de bons cinéphiles. Et parce que Flo et Yoan y vivent, tout simplement ! (et aux dernières nouvelles, ils ne font pas partie de cette bourgeoisie ambiante, malgré leur méga-popularité dans une scène qui est communément vue comme un "emo revival", SPORT n'a pas encore permis à leurs musiciens de s'acheter des villas et un car de tournée haha !)

Dans MONPLAISIR, on retrouve donc Flo (guitare/chant) et Clément (batterie/backing vocals), qui jouaient auparavant dans SPORT, dont Slow prédisait quelque peu ce qui allait se faire ensuite dans ce nouveau projet : c'était plus moody, plus doux, avec un certain accent mis sur les textures sonores plus que sur le tapping... Alors quand MONPLAISIR a sorti sa démo en 2016, on était sur un terrain familier, lumineux et chaleureux, mais encore un peu plus doux et introspectif que ce qu'était devenu SPORT. Grosso modo, on y retrouve le même sens du riff qui tricote, mais ça prend plus le temps de se développer... Tiens, et si on pouvait y voir une sorte de réponse à "Trompe l'ennui", qui disait avec passion : "Ou est le mal à vouloir prendre le temps ?"... MONPLAISIR, c'est des jeunes trentenaires qui n'ont pas cessé d'être des punks mais qui ont mûri en même temps, qui s'amusent avec leurs influences de toujours, avec une certaine dose d'insouciance et de spontanéité (le chant a d'ailleurs été enregistré en une seule prise), tout cela se ressent dans ces morceaux chargés de beaucoup de mélancolie, d'intime, de sensibilité. C'est une alchimie magique entre tout ce qu'ils ont écouté, vécu, et ce qui leur reste à vivre après tout, parce que y'a encore un long chemin devant eux. En témoigne l'intense quart d'heure quasi-instrumental de "Hey John", dernier titre de The Agreement. Mais ne grillons pas les étapes :).

Ce disque a été enregistré au Mikrokosm Studio, à Villeurbanne (bah hey, quand on parlait de quartiers populaires !), là où leurs camarades de BÂTON ROUGE ont enregistré Totem, et également là où le THURSTON MOORE GROUP (grosso modo la suite de SONIC YOUTH avec Debbie Googe, bassiste de MY BLOODY VALENTINE, à la place de Kim Gordon) a composé et enregistré un titre inédit, "Transcendent Transaction", pour une Mikrokosm Session (leur épisode 11, visible par ici !)... Vu comment Totem sonne, et vu l'atmosphère de The Agreement, ce choix fût fort judicieux

Aucun morceau n'est vraiment indépendant de l'autre, et semble avoir le même fil conducteur : ça tourne autour d'un même élan de mélancolie comme dit plus haut, de douceur. Un fil de souvenirs récupérés ça et là, nés dans divers endroits de Lyon comme le suggère le titre de "Tête d'Or (Le Parc)" ou les paroles de "Rainy May", dans divers errances lors de nuits passées devant des écrans, ou bien les yeux à divaguer dans le noir au lieu d'y trouver le sommeil. Le souhait de vouloir se vider la tête de toutes ces choses qui nous minent sans en trouver la cause, mais essayer de trouver par soi-même ces petits remèdes qui nous font du bien sans vraiment que ça nous guérisse, mais qu'on sait peut-être meilleurs que tout ce qu'on nous propose... 

"I'm naming every pain after anything I read on a webpage. I don't sleep well, too much anxiety piled up in me. I speed read my screen for techni-color dream and smoother nights". - "Pliocène".

Ce disque demande du temps devant soi, et/ou un chouette paysage ou son canapé sur lequel s'allonger, pour l'écouter tranquillement, en saisir toutes les subtilités. Il s'écoule dans un ruissellement délicat de mélodies, qui quelquefois se précipitent, en témoignent la pièce maîtresse de ce disque, "Queen Size Sea". Un habile, subtil dosage de tout ce que The Agreement propose en 7 minutes envoûtantes. Si on doit rapprocher ce disque à d'autres groupes, ce sera bien évidemment SONIC YOUTH, du moins son côté le plus juvénile, incandescent et catchy, puis aussi ces groupes de post-hardcore des années 90's qui jouaient avec les boucles, les progressions, les montées d'adrénaline, les hérissements, tels LUNGFISH à leur période Indivisible / Artificial Horizon, via leur retenue bouillonnante, ou UNWOUND. Puis naturellement, on retrouve des similitudes avec les local heroes de BÂTON ROUGE, qui partagent pas mal de leurs influences au-delà de leurs affinités personnelles...

J'aime profondément ce disque, qui a ce pouvoir de réconfort et d'oubli de soi (dans une bonne optique) que j'aime tant ressentir à l'écoute d'un album. J'espère que vous ressentirez la même chose en l'écoutant, ça décuplera votre appréciation de The Agreement. En tout les cas, si vous aimez ces disques sucrés et noisy des 90's, un peu plus complexes que la plupart des gros disques de rock alternatif de cette époque mais trop pop pour être réellement classés dans l'indie-punk ou l'étiquette, un peu fourre-tout il est vrai, du post-hardcore (mais quand même véridique pour le coup), foncez écouter ce nouveau LP.




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It's been a month that this review drags in my drafts and I don't really want to post it, I'm not satisfied by this text, I don't know why, maybe I'm afraid that it's not giving justice enough to this album ? I guess if you get there, that's because you appreciate to read my emo thoughts about music and / or that you like reviews, right? Well, before talking about music, here's some C O N T E X T (and some leftist analysis): According to my research, Monplaisir is a district Lyon "in a village spirit", falsely authentic, with rather upscale shops, an expensive living environment, favoring the wealthy classes. That's all that bothers me when it comes to speak of a metropolis. I obviously prefer popular neighborhoods where life breathes stronger than the dull walls of a boring and bourgeois modernism...  The Tribune De Lyon published in 2015 an interesting description of Monplaisir : "The median income per household reaches almost 30,000 euros in Monplaisir, 10,000 euros more than the average income in the rest of the 8th district of Lyon... Result: many people can afford to live in bourgeois cozy houses with garden and parking, as in the quiet streets of Lilas and Neuve, located behind the Place Ambroise-Courtois. The real estate market is also, in that neighborhood, approaching the ones of the richest areas of Lyon. We have properties that are sometimes bought for up to 5000 euros / m2 against an average of 2900 euros / m2 in the rest of the 8th district", confirms a real estate agent of the district."

And if we dig a little further into the very origins of Monplaisir, we understand that it's gentrified from the beginning: "It's the castle owner Marie Vital Henry, a.k.a the Baron des Tournelles, who created Monplaisir. He owned the Tournelles castle, which dominated the province of Dauphiné, on the current location of the Mercure hotel of the Cours Albert-Thomas, and which his last tower was razed in 1960 by Louis Pradel. In 1828, he transformed his estate in subdivisions: an unprecedented planning operation to create 400 parcels of land connected by streets that the baron then named the Village of Monplaisir, a name chosen to attract the Lyonnais-es far from the city center, where the air was, back in the day, difficult to breathe because of the waste that was frequently dumped in the Rhône, in the absence of sewers. "Lyonnais-es came to Monplaisir to breathe some fresh air and a lot of them had second homes", says a historian of the neighborhood. Some also explain the name of Monplaisir because of the many inns that was settled on the site and in which the Lyonnais-es came to spend a good time."

These little whims of privileged people, this pecuniary wealth, are not at all what we can perceive in the MONPLAISIR which I'm actually talking about here. This one evokes something much more popular, much more colorful, which would seek precisely to escape from this monotony, to seek heat in an interstice that he would have constituted, like a cocoon. I would rather see this MONPLAISIR hanging towards the Guillotière. But hey, at Monplaisir quarter, we also screened the first film, in 1895, s/o to the Frères Lumière... And it's this face of this Lyon neighborhood that served as a reference for the band, knowing that these are good cinema enthusiasts. And because Flo and Yoan live there, simply! (and in the latest news, they aren't part of this ambient bourgeoisie, despite their mega-popularity in a scene that is commonly seen as an "emo revival", SPORT hasn't yet allowed their musicians to buy villas and a huge tour bus haha!)

In MONPLAISIR, we find Flo (guitar / vocals) and Clément (drums / backing vocals), who previously played in SPORT, which Slow somewhat predicted what would happen in their new project: it was more moody, more soft, with a certain emphasis on sound textures more than tapping and ALGERNON CADWALLADER-ish stuff... So when MONPLAISIR released its demo in 2016, we were on a familiar ground, bright and warm, but a little more softer and introspective than what already became SPORT. Basically, we find the same skills of knitting riffs, but with more time took to make them evolve in the song... Maybe we can see here some kind of answer to "Trompe l'ennui", who passionately said : "What's wrong about wanting to take the time?"... You can't know how much this song saved my life when Slow came out. MONPLAISIR is still-young peeps in their thirties (oh well, and being in our thirties definitely doesn't mean becoming fucking old, for fuck sake), who haven't stopped being (emo)punks but who have matured at the same time, who have fun with their main influences, with a certain dose of spontaneity (vocals were recorded on one-take), all this can easily be felt in these pieces loaded with a lot of melancholy, intimacy, sensibility. It's a magical alchemy between everything they've listened to, lived through, and what's left to live after all, because there's still a long way to go before them, as evidenced by the intense quarter-hour, quasi-instrumental "Hey John", last song of The Agreement...

This LP was recorded at Mikrokosm Studio, Villeurbanne (hey, when we talked about popular neighborhoods and how we can classify MONPLAISIR in it, here's a good, but somewhat accidental as well I guess, indicator about where the spirit compass of the band is directed), Where their comrades of BÂTON ROUGE recorded Totem, and also where the THURSTON MOORE GROUP (roughly the continuation of SONIC YOUTH with Debbie Googe, bassist of MY BLOODY VALENTINE, instead of Kim Gordon) composed and recorded a new song, "Transcendent Transaction", in one afternoon for a Mikrokosm Session (episode 11, visible here!)... Knowing how Totem sounds, and considering the global atmosphere of The Agreement, this choice was very judicious.

No song is really independent of the other, and seems to have the same main thread: it revolves around the same momentum of melancholy as said above, of sweetness. A thread of memories recovered here and there, born in various places of Lyon as the name of the song "Tête d'Or (Le Parc)" suggests as well as "Rainy May" lyrics, in various wanderings during nights spent in front of screens, or with the eyes wandering in the dark instead of finding sleep. A wish to want to clear our head of all these things that undermine us without finding the cause, but trying to find by ourselves these little remedies that do us good without really actually healing, but better for us than anything doctors and stuff are prescribing...

"I'm naming every pain after anything I read on a webpage. I don't sleep well, too much anxiety piled up in me. I speed read my screen for techni-color dream and smoother nights". - "Pliocène".

This album requires time, and / or a nice landscape or our sofa on which to lie down, to listen quietly to the record, to grasp all its subtleties. It flows in a trickle of melodies, which sometimes rush, as testified by the centerpiece of this record, "Queen Size Sea". A clever, subtle mix of everything The Agreement offers in 7 mesmerizing minutes. If we must compare this to other bands, it will obviously be SONIC YOUTH, at least its most youthful, glowing and catchy side, and as these post-hardcore bands of the 90's that were playing with loops, progressions, adrenaline rushes, such as LUNGFISH at their Indivisible / Artificial Horizon era, via their boiling restraint, or UNWOUND. Then naturally, there are similarities with the local heroes BÂTON ROUGE, which share quite a lot of their influences, beyond their personal affinities ...

I deeply love this record, which has the power of recomfort and to allow a forgetfulness of self (in a good perspective) that I like to feel while listening to an album. I hope you'll feel the same way by listening to it, it will increase your appreciation of The Agreement. Anyway, if you like these sweet and noisy albums of the 90's, a little more complex than most of the big alternative rock records of this era but too pop to be really classified in the indie-punk spectrum or in the little tote post-hardcore label (but accurate tho), go to listen to this new LP.

jeudi 21 février 2019

NIONDE PLÅGAN - REFLEKTION



Je ne savais absolument pas que j’avais ce privilège, mais j’ai découvert au hasard que je figure sur la mail-list de Moment Of Collapse Records, un des meilleurs labels européens en termes de musiques qui tournent autour du post-metal et du post-hardcore. De ce fait, j’ai eu la très agréable (et réconfortante) surprise de recevoir en avance un lien pour écouter le nouvel album de NIONDE PLÅGAN, Reflektion.  Et depuis, un peu comme le dernier SHIN GUARD, il ne me quitte plus.

NIONDE PLÅGAN est grosso-modo un supergroupe de la sainte swedish skramz mafia, réunissant des membres de I LOVE YOUR LIFESTYLE, TRACHIMBROD et TENGIL. Ça fait un bon bout de temps que le groupe est actif, mais a pas mal changé de style, passant d’un post-hardcore/neocrust sombre et furieux à quelque chose de beaucoup plus contemplatif et chaleureux, même si les guitares restent massives et que le ton général est plutôt heavy. Ce groupe est également très engagé en termes politiques, en n’hésitant pas à présenter l’antifascisme en nécéssité dans ses textes.

Reflektion fait suite à ce que le groupe dévoilait sur le 10’’ split qu’ils ont partagé avec THE WORLD THAT SUMMER, et continue de montrer une facette encore plus aérienne de sa musique, où le paradoxe est encore plus appuyé entre légèreté et puissance. Ça ressemble au dernier disque de TRACHIMBROD avec ce subtil et chaleureux mélange entre screamo et influences issues du rock alternatif des années 90, que ce soit du shoegaze ou de la pop. Sur ce disque, tout est histoire de nuances de sons, voire de couleurs que le groupe réussit à modeler et à faire s’imaginer. C’est plutôt un album à écouter sous un plein soleil d’hiver, ou la nuit. C’est les conditions idéales pour cela, c’est d’ailleurs avec celles-ci que je l’ai découvert et que je continue de le savourer. Il nous ambiance, nous berce, nous fait vibrer, sur une vibe profondément mélancolique, en réussissant à rendre délicat quelque chose qui sonne plus ou moins comme du post-metal. Je pense que les fans de MATERIC apprécieront beaucoup ce disque (et ce groupe en général btw) pour cela : cette qualité de savoir rendre les riffs et les sons de guitares les plus lourds comme quelque chose de très doux. C’est propre à la Suède de toute façon, de faire les plus belles mélodies du monde t’sais.

Ce gros fuzz bien bourdonnant, ces tonalités hypnotisantes, cette attention portée au grain, la rondeur des instruments, les effets « yo-yo » de vibrato sur les guitares façon MY BLOODY VALENTINE… Tout ça m'évoque un peu les 3 derniers albums de THIS WILL DESTROY YOU. Y’a un petit quelque chose de CASPIAN dans certaines ambiances, certaines façons d’amener les morceaux jusqu’au bout de prolonger leur mood, je pense notamment au titre « Trots allt ! ».

Je ne saurais mieux le raconter que cela : C’est un disque assez homogène, chaque morceau rejoint l’autre sans qu'aucun ne brise leur mood.  Un long et envoûtant voyage, sans le côté presque cinématographique de VI SOM ÄLSKADE VARANDRA SÅ MYCKET mais avec la même grandeur.




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I didn't know that I had this privilege, but I discovered that I'm on the mail-list of Moment Of Collapse Records, one of the best European labels in terms of music that revolves around post-metal and post-hardcore. As a result, I had the very pleasant (and comforting) surprise of receiving a link in advance to listen to NIONDE PLÅGAN's new album, Reflektion. And since, like the last SHIN GUARD, he doesn't leave my ears.

NIONDE PLÅGAN is roughly a supergroup from the holy swedish skramz mafia, bringing together members of I LOVE YOUR LIFESTYLE, TRACHIMBROD and TENGIL. The band is active since a long time, but they changed their sound. They started from a dark, furious post-hardcore / neocrust, and evolved to something much more contemplative and warm, even if the guitars remain massive and that the general tone is rather heavy. This band is also very committed in political terms, and doesn't hesitate to speak of antifascism in its texts. Reflektion follows what the band unveiled on the 10'' split they shared with THE WORLD THAT SUMMER, and continues to show an even more aerial facet of his music, where the paradox between lightness and power is even more pushed forward. It sounds like TRACHIMBROD's latest record with this subtle and warm mix of screamo and influences from 90s alternative rock, whether it's shoegaze or pop.

On this record, everything is history of nuances and sound textures, even colors that the band succeeds to make us imagine in mind. It's rather a record to listen to under a full winter sun, or at night. It's the ideal conditions for this, and it's with these that I discovered it and that I continue to savor it. It makes us vibrate and lull, on a deeply melancholic vibe, managing to make something that sounds more or less like post-metal whie staying delicate. I think that the fans of MATERIC will really appreciate this record (and this band in general btw) for that: this quality of knowing how to make the heaviest guitar riffs sounding very soft. But you know, it's unique to Sweden anyway, to make the most beautiful melodies in the world, eh. ;)

This fat and buzzing fuzz effects, these hypnotizing tones, this attention brought to the grain, the roundness of the instruments, the "yo-yo" of vibrato effects on guitars à-la MY BLOODY VALENTINE... It evokes a bit of the ideas of THIS WILL DESTROY YOU on their last 3 records. There's also a little CASPIAN thing in certain atmospheres, some ways to extend the mood of a song 'til the very end, especially on "Trots allt! ".

I think I can't describe you Reflektion in more words: it's a rather homogeneous record, each piece joins the other without any breaks on the mood, it's the same one on the whole record and that's all we need. A long and captivating journey, without the quasi-cinematographic vibe of VI SOM ÄLSKADE VARANDRA SÅ MYCKET but with the exact same magnitude.

mercredi 13 février 2019

55 DELTIC, un manifeste slowcore cheminot ?



Je commence à écrire ceci, sans le faire exprès, à 13h12.  ( ͡° ͜ʖ ͡°)

C'est un Lundi où pour une fois, je ne bosse pas. Je me suis réveillé-e tranquillement, pour ne pas qu'un nouveau mal de tête ne pourrisse mon après-midi (ce qui a fini par arriver) qui s'annonce sous le signe du "rien faire", ce qui est plus que reposant pour l'esprit. Et je suis parti-e pour écouter ce disque en repeat, que j'ai découvert un peu au hasard, je ne sais plus comment, c'était sur Facebook.

55 DELTIC viennent de Notthingham, UK, et c'est l'un de ces groupes dont stricly no capital letters, le label qui co-produit ce disque avec Barely Regal Records et Kingfisher Bluez, a la spécialité : ce genre de disque qui invitent au voyage depuis son canapé, en fermant les yeux. Aussi ce genre de trucs que tu écoutes en te baladant en forêt. Je suis heureux-se d'avoir découvert ce groupe. En l’occurrence, il semblerait que ce soit aussi fait pour l'écouter dans le train, le thème autour duquel semble tourner le groupe. Tiens, pour une fois que c'est pas de l'emo français qui parle de trains !

Ce "mostly vegetarian, DIY, rail renationalisation band"  (55 Deltic est également un modèle de train diesel, histoire d'appuyer leur worship du rail) vient de sortir You Could Own an American Home, son premier album, où figurent les morceaux de la démo sortie en Août 2016. Et il se trouve qu'écouter leurs morceaux dans le train, ça marche pas mal, effectivement. D'ailleurs, une coïncidence marrante : dans l'après-midi où je rédige cet article, je vais aller chercher l'un de mes frères à la gare de Plaisir-Grignon, où il travaille. Ma journée va donc se passer sur le thème du rail à priori t'sais. De toute façon, ce disque semble m'être destiné-e : tout ce qui tourne autour des trains, c'est quelque chose qui me touche depuis la plus tendre enfance, j'ai grandi autour des trains, j'ai vécu longtemps près de la gare de Trappes et sa gare de triage, et passé du temps à explorer les friches autour, j'ai passé une année entière à évacuer mes peines et une intense solitude à errer dans les trains de banlieue pour fuir un lycée bourgeois où j'étais rejeté-e, moqué-e. Enfin bref.

Ce disque, il est riche en douceur, en introspection, comme ces groupes moitié emo, moitié slowcore, savent si bien le faire aux UK et en Ecosse. Alors du coup, les paroles ne sont pas dans le militantisme et la revendication cheminot-e : on est dans des thèmes vachement plus personnels et intimes, qui vont tout de même de pair avec la musique et la thématique du groupe, qui se laisse volontiers savourer en regardant les paysages défiler à travers la fenêtre du train... La poésie de "Tangen" m'a touché-e, mise en valeur par ses guitares mélodieuses, sucrées, ce violon qui vient encore ajouter davantage à la beauté et la sensibilité qui règne sur ce titre. "Didcot, Newbury & Southampton Railway", déjà présente sur la démo de 2016, et mon morceau préféré du groupe jusque là, avec une légère touche post-rock, me rappelle ce que j'adore chez CLOAKROOM, pas surprenant quand on sait que eux et 55 DELTIC partagent les mêmes influences : DUSTER, CODEINE, RED HOUSE PAINTERS...

Et il y a cet espèce de breakdown émotionnel à la fin de "Eden Valley Line", ce final hurlé, frissonnant, presque bouleversant. Ce morceau m'a rappelé DYM, cet intriguant groupe d'emo 90s londonien rempli de fractures de la sorte.

Sur ce disque, j'ai l'impression qu'une certaine attention a été portée sur le rendu des parties les plus heavy des guitares, sur la façon dont les mélodies s'enchaînent, sur le moindre petit effet de son. Il me semble que l'un des guitaristes compose de l'ambient et du drone/doom dans d'autres projets, et cela se ressent dans l'atmosphère générale du disque. Il ne s'agit pas seulement de balancer de la réverb, du feedback et du fuzz partout parce que ça sonne bien, ou que ce serait cool, tout ça. Non, c'est vraiment quelque chose qui marque nos tympans, nos esprits, des sons qui ressemblent à des nuances et des couleurs particulières... C'est en ça que ce disque en devient atypique, malgré ses influences évidentes qui ressortent.

Nous aussi en (F)rance, on a pas envie que la SNCF devienne un service commercial où la concurrence et la course à la réduction de coûts précariserait les emplois, réduirait la qualité du service... Force et soutien aux salarié-e-s du rail anglais, autant qu'en (F)rance.





I start writing this, without doing it on purpose, at 13h12.  ( ͡° ͜ʖ ͡°)

It's a Monday where for once, I don't work. I woke up quietly, so that new headache will not ruin my afternoon (which eventually happened) that promises to b like "let's do nothing at all", which is more than resting for the mind. And I'm going to listen to this record in repeat, which I discovered a little randomly, I don't know how actually but I know it was somewhere on Facebook.

55 DELTIC are from Notthingham, UK, and this is one of those bands whose stricly no capital letters, the label which co-released this record with Barely Regal Records and Kingfisher Bluez, have the specialty: that kind of record that invite the listener to travel from their couch, while closing their eyes. Also it's that kind of stuff you would probably listen to while walking in the forest. In this case, it seems that it's also something to listen in the train, the main theme of the band. Well, for once it's not French emo! I'm really happy to have discovered this group, british slow punk music is forever.

This "mostly vegetarian, DIY, rail renationalisation band" (55 Deltic is also a diesel train model, here's another point to rely their rail worship) has just released You Could Own an American Home, his first album, which features songs from the demo released in August 2016. And it turns out that listening to their tracks on the train works pretty well. Moreover, here's a funny coincidence: in the afternoon when I am writing this post, I will rejoin one of my brothers at the Plaisir-Grignon station (in the parisian suburbs) where he works. Yeah, you get it, my day will be centered on the theme of rail lol. Anyway, this record seems to be made for me: everything that revolves around trains had an influence on me from the earliest childhood, I grew up around trains, I lived near Trappes station and its marshalling yard, and spent time exploring the old railways and wastelands around, I spent a whole year to evacuate some pains and an intense loneliness to roam on the suburban trains to runaway from a bourgeois high school where I was rejected, mocked, and where I had the worst thoughts about what I wanted to do against myself. Anyway.

This album is rich in softness, in introspection, as all these half emo, half slowcore bands know so well hod to do it in the UK and in Scotland. Well the lyrics are not about activism and railwaypersons rights and stuff: they are rather themed on more really personal and intimate topics, which fits well with their music and their main theme anyway, but which is something to drown into, while looking at the landscapes scroll through the window of the train... The poetry of "Tangen" touched me, highlighted by its melodious and sweet guitars, this violin that adds even more to the beauty and sensitivity that reigns on this song. "Didcot, Newbury & Southampton Railway", already featured on the 2016 demo, and my favorite song of the band so far, with a slight post-rock touch, reminds me of what I love about CLOAKROOM, not surprising when you know that them and 55 DELTIC share the same influences: DUSTER, CODEINE, RED HOUSE PAINTERS... All the good o.g slowcore shit.

And there's that emotional breakdown at the end of "Eden Valley Line," the shuddering, almost overwhelming outro, which singer is screaming his lungs out. This song reminds me of DYM, this intriguing 90s emo band from London, which is filled with that kind of sonic fractures.

On this disc, I have the impression that some attention has been paid to the rendering of the heavier parts of guitars, the way the melodies are linked, on the smallest effect of sound. If I'm correct, I found out that one of the guitarists already released ambient and drone/doom records with other projects, and this is reflected in the general atmosphere of the record. I mean it's not like just throwing reverb and feedback here and there to look cool and weird and shit, it's really something that have an impact in our eardrums, our minds, our skin. That's why this album becomes atypical, despite its obvious influences that emerge from their sound.

Here in France, we also don't want the SNCF to become a commercial service where competition and the race to reduce costs would deteriorate working conditions and the jobs themselves, reduce the quality of service... Strength and support to employees of the English rail, as well as French ones.

dimanche 3 février 2019

De la nécessité d'être toujours présent-e-s avec les gilets jaunes.



L'année 2019 a commencé sur les chapeaux de roue, en fRance, avec le mouvement des gilets jaunes qui est revenu de plus belle, sans qu'aucune des mesures sensées "apaiser" ne berne personne, sans qu'il ne se soit au final jamais endormi, comme le prétendaient les politicien-ne-s et les médias mainstream. Il a simplement été étouffé par la propagande de ces dernier-e-s, diabolisant les personnes qui se revendiquaient "gilets jaunes", leur faisant porter le chapeau des militant-e-s les plus radicales qui détruisaient les lieux et symboles de ce qui nourrit la colère profonde de toute cette foule brillante et brûlante, se hâtant de retirer leurs gilets aux personnes qui matérialisaient la rage de vivre et de vaincre des classes moyennes et populaires. Amalgamé-e-s aux Zouaves, Ouest Casual et consors (des liens pour découvrir les zozos sont disponibles en fin de post) qui viennent pour un soi-disant militantisme, mais qui viennent surtout pour frapper les personnes qu'iels estiment ennemi : c'est-à-dire la classe populaire en général, les "gauchistes", les personnes qui sortent de l'hétéro-normativité, les personnes racisé-e-s.

Le mouvement n'est pas prêt de se tarir, au contraire : les dernières révélations de l'affaire Benalla, avec les enregistrements de sa conversation avec Jérôme Craze où il évoque le soutien apporté par "le patron", montre encore une fois le mépris de cette clique envers le peuple, envers la justice, envers cette "République" qu'ils nous forcent tant à louer. Une nouvelle qui pourrait presque passer pour une bonne, d'un point de vue insurrectionnel !

Ce départ en fanfare, il est motivant. Il donne la marche à suivre : rien n'a lâché, il suffit d'une étincelle pour que tout reparte de plus belle. Vous avez peut-être vu cette incroyable séquence de gilets jaunes forçant l'entrée du ministère de Benjamin Griveaux avec un chariot élévateur, alors que ce dernier s'y trouvait. Il suffisait alors de quelques mètres pour pouvoir faire face à l'une des têtes pensantes de ce pouvoir sourd et aveugle à nos revendications. Iels ont écouté Macron : via son porte-parole, iels sont venu-e-s le chercher. On a définitivement plus le temps de débattre, et les prochains actes seront peut-être déjà déterminants, à l'allure à laquelle ça avance.

Mais voilà, je suis toujours tiraillé-e entre la beauté de ces actions directes et radicales, entre la force d'un mouvement extrêmement populaire, ces occasions de pouvoir parler de la violence étatique, et d'autres sujets inhérents à la violence du capitalisme et de nos sociétés, à des proches, ami-e-s, collègues et connaissances pas conscientisé-e-s, et cette problématique qui reste grande dans le mouvement : les fafs, les conspis, les opportunistes poujadistes et du vieil échiquier politique. Le fait que certains de leurs actes soient valorisés et glorifiés par les gilets jaunes bruns.

Mais pourquoi fuir un mouvement aussi important pour nous tou-te-s et leur laisser la mainmise, quand iels n'en représentent au final qu'une minorité et se rendent visible simplement via un forcing sur la communication ? Pourquoi agir aussi bêtement ? N'est-ce pas là une formidable opportunité pour dévoiler aux yeux de tou-te-s les ennemi-e-s qui les expulsent toujours plus des métropoles, les ringardisent toujours plus aux yeux des ubersociétés ? Et aussi, de montrer à tout le monde le vrai visage de ces activistes et autres nervis des droites fRançaises, leur permettre d'assister à leur supercherie raciste et haineuse ? Ce serait irresponsable d'abandonner le terrain, d'écouter Castaner et ses diatribes, de laisser Macron avoir raison. D'autant plus que jusqu'à trop récemment, les fafs savaient malheureusement mieux s'unir que les mouvements de gauches, professionnels dans l'art de la divergence. C'est pour ça que les Zouaves et compagnie ont pu frapper tranquillement un cortège du NPA, Antonin Bernanos, ou un militant antifasciste bordelais amputé d'une main à cause d'une grenade balancée par les flics (son témoignage en fin d'article), et tant d'autres : nous n'étions pas assez nombreux.euses, pas assez mobilisé-e-s.

L'acte 12 semble avoir porté un coup fatal à leur mascarade, le leader des Zouaves ayant notamment déguerpi abandonnant ses larbins (la vidéo est visible par ici) face à l'assaut antifasciste porté à ces clowns, mais les fafs restent déterminé-e-s à en découdre : iels cherchent notamment à propager une rumeur qui accuse un "black bloc" d'avoir agressé Jérôme Rodrigues, blessé à l’œil par un tir de LBD40 lors de l'acte 11, alors que la solidarité à son égard est totale dans les milieux antifas. Ne leur cédons pas une once de terrain, ne les laissons pas mentir davantage. À elleux, autant que ces apolitiques convaincu-e-s qui chercheraient à retirer à l'antifascisme son "anti-", inversant les rôles et cherchant à semer toujours la confusion, et niant le caractère éminemment politique du mouvement des Gilets Jaunes, malgré son message originel.

N'oublions pas que ce sont les fafs qui blessent, qui tuent, à chaque occasion de se montrer en groupe. Qui jettent des personnes racisé-e-s à l'eau, les empoisonnent, les frappent à mort. N'oublions pas les violences policières à répétition. Les fafs et les flics ont les mêmes manières d'agir contre la classe populaire et les personnes non-blanches, non-cis. Rappelons-nous que les fafs agissent dans un intérêt suprématiste blanc, qui sert la bourgeoisie, les milieux aisés. Il est inconcevable de laisser une insurrection populaire se faire guider par l'extrême-droite, la nourrir d'un populisme et d'un racisme en roue libre. Il est inacceptable de voir des militant-e-s agressé-e-s pour leur combat, simplement parce qu'iels seraient "gauchistes", quand être "gauchiste" n'est aucunement un appel à la xénophobie, l'homophobie, la violence gratuite, et autre oppression systématique que les fafs défendent avec ferveur.

Je suis solidaire avec les gilets jaunes : celleux qui croient en une alternative au système capitalisme, néo-libéral, patriarcal. Celleux qu'on exclut toujours plus des métropoles. Celleux des banlieues qu'on ne voient pas, et qui ne veulent pas se montrer, car iels savent très bien qu'elles seront acccusé-e-s de tout les torts si iels osent exprimer leur colère autant que les manifestant-e-s les plus radicaux.ales, autant traqué-e-s par les flics que par leurs copaines fafs. Il nous faut nous unir, sous nos convictions communes : qu'elles soient antifascistes, antisexistes, anticapitalistes. Il faut continuer à faire face aux politiques autoritaires, sécuritaires, discriminatoires du gouvernement, faire face à son monde et le combattre. Ne pas laisser les fachos pourrir nos rues, autant qu'il ne faut pas laisser notre niveau de vie, nos acquis, notre voix, se faire niveler vers le bas. Continuons à défiler, à remplir les rues, ouvrir les péages, bloquer les supermarchés, créons de nouvelles stratégies, sabordons l'économie capitaliste. De l'acte 13 jusqu'à la victoire.

x Guillaume x.

Pour en savoir plus :
●  Le communiqué de l'Action antifasciste Paris-Banlieue du 03/02/2019
●  Un article de La Horde décrivant les "Zouaves", leurs motivations, et leurs mésaventures
● Le témoignage d'Antoine, gilet jaune bordelais mutilé par la police, et agressé par un militant d'extrême-droite lors de l'acte 12


"Nos passions sont des cours du soir qu'on suit pour y voir clair, savoir sans intermédiaire.
Nos rues puent l'audace d'y croire toujours; à force d'y respirer, transpirer ces sueurs froides, on marque l'empreinte déterminée pour ce future sans avenir -- il fonce droit dans le mur mais on pillera ses briques.
Prêt-e-s à imaginer la suite, à esquiver la fuite vers l'arrière, seul-e-s avec nos armes.
Nos richesses n'ont pas de prix" - Daïtro.

vendredi 1 février 2019

MUSIC OVERLOAD / EMOTIONS OVERFLOW #9


(image piquée aux camarades de HEAVY HEART)

MAIS DIS DONC, c'est que je poste beaucoup moi, ces derniers jours ! C'est à dire que je trouverais cela dommage de laisser filer des trucs, cette fois-ci, de ne pas vous en parler alors que sur le coup, j'ai envie de vous en dire tout plein de trucs positifs. Et cette fois-ci, ça évite de trop bombarder en liens bandcamp en un seul post.

Du coup, je pense que la formule va un peu évoluer : je vais inclure des trucs que je découvre mais qui sont pas sorti l'année où j'écris ce post. Je trouve que c'est dommage de passer un côté d'un disque qui m'a plu, qui m'a mis une claque, parce que c'est pas assez actuel où c'est pas les règles journalistiques ou autres trucs relous. Voici donc le premier MUSIC OVERLOAD / EMOTIONS OVERLFLOW de 2019, écrit dans un esprit plutôt serein et déter', autant que celui des Gilets Jaunes qui continuent d'en avoir rien à cirer des intimidations de l'Etat et sa police, et continuent de se mobiliser, et de kicker les fachos de leur mouvement au passage...


Hey, it looks like I'm posting a lot, these last days! It would be a shame to let things slip this time, not to talk about it while I'm on it, I want to tell you all the good things I think about all this to you. And it would probably avoids to be bombarded by bandcamp links in one post lol.

So, I think that the formula will evolve a little: I will include some things that I discovered but that wasn't not released on the year I write this post. I think it's a shame to let aside a record that I loved because it's not enough "new". Here's the first MUSIC OVERLOAD / EMOTIONS OVERLFLOW of 2019, written in a rather serene and determined spirit, as much as that of the Yellow Vests which continue to not giving a fuck about the intimidations of the State and its police, and continue to be mobilized, and (more and more) to kick out fascists of the movement...
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FORESTS - Spending Eternity In A Japanese Convenience Store

J'ai tendance à être un peu plus dur-e qu'avant, avec tout ce qui sonne "math-pop". Je trouve vite cela surfait ou trop foutraque. Mais FORESTS, originaire de Singapour, semble avoir la formule magique pour rendre le leur au-dessus de la mêlée. Dès le premier morceau, "Kawaii Hawaii", on est embarqué-e-s dans un espèce de surf-rock mathy, comme si WAVVES se mettait à faire du prog, c'est hyper frais. Dès le deuxième morceau, "Perfect Worst Team, Ya Know?", j'ai été shook. Un bon TINY MOVING PARTS-worship, de leur bonne époque de surcroît. J'adore comment le break et son riff bien emo/indie des 90's sépare le morceau en deux univers, qui entrent en collision très souvent sur ce disque, toujours pour le meilleur, comme sur "This Town Needs Fun" notamment, et ses paroles clin d’œil à JOY DIVISION, qui réussira à faire danser et sourire les plus goths d'entre vous, j'en prends les paris. Le morceau d'après, "Goldust", c'est un autre worship de qualité : un tube PUP-esque avec du tapping de qualité et un petit passage jazzy pour faire danser et éructer un public qui sera OBLIGATOIREMENT conquis et emporté par ce morceau en live. "ALL THAT GLITTERS AIN'T GOLD! ALL THAT GLITTERS AIN'T GOLDUST!". Et alors "You Must Be Fun At Parties" qui sonne comme quand TITLE FIGHT était ni tout à fait du pop-punk ni du hardcore, tu sais, l'époque Kingston et Shed... L'AMOUR ! Y'a même quelques vocaux complètement skramz et complètement assumés, d'un morceau à l'autre. Bah hey, leur bassiste est celui de YUMI, ce groupe qui a joué au Fluff warm-up en 2018 et qui avait d'office donné l'un des meilleurs shows du fest (vraiment, si vous aimez All The Footprints [...] d'ENVY, ruez-vous sur ce groupe).

Globalement, j'ai eu l'impression d'avoir affaire à une version midwest emo de AND SO I WATCH YOU FROM AFAR. C'est un disque ULTRA riche et réussi, impossible d'en être rassasié-e. À mon avis, ça risque de bien buzzer sur leur scène, et c'est tout ce que je leur souhaite : c'est terriblement efficace, c'est joué avec passion, avec du fun et beaucoup d'amour. Et j'ai VRAIMENT envie de les voir en live ! Ouais, cet usage de caps-lock abusif traduit bien mon enthousiasme haha !

I tend to be a little hard to please than before, with all that sounds "math-pop". I quickly find it overrated or maybe too crazy. But FORESTS, from Singapore, seems to have a magic formula. From the first track, "Kawaii Hawaii", we are embedded in a kind of mathy surf-rock, as if WAVVES began to play prog, it's very cool. From the second track, "Perfect Worst Team, Ya Know?", I was shook. A good TINY MOVING PARTS-worship, of their best era tho. I love how the break and its good emo/indie riff straight from the 90's separates the song into two universes, which collide very often on this record, always for the best, like on "This Town Needs Fun" in particular, and his lyrics which are a nod to JOY DIVISION, who will make the most goth of you dance and smile, I take bets on that. The next song, "Goldust", is a PUP-esque hit with quality tapping and a small jazzy passage to make the audience dance and explode, an audience that will OBLIGATORY singing along those lines at FORESTS live shows: "ALL THAT GLITTERS IS NOT GOLD! ALL THAT GLITTERS IS NOT GOLDUST!". And then there's "You Must Be Fun At Parties", that sounds like when TITLE FIGHT wasn't quite pop-punk or hardcore, you know, the Kingston and Shed era... LOVE IT! There are even some completely skramz vocals, completely assumed, from one song to another: their bassist is also playing in YUMI, the band that played the Fluff Fest warm-up in 2018 and already won the fest (for real, if you like "All The Footprints [...]" by ENVY, listen to this band NOW).

Overall, I felt like I was dealing with a midwest emo version of AND SO I WATCH YOU FROM AFAR. It is a ULTRA rich and successful record, it's impossible to be unsatiated. In my opinion, it may have a big buzz on their scene, and that's all I wish for them: it's terribly catchy, it's played with passion, with fun and a lot of love. And I REALLY want to see them live! Yeah, this use of abusive caps lock reflects my enthusiasm haha!



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PRESS CLUB - Late Teens

Disons les choses clairement: ça m'a complètement mis-e sur le cul : ma découverte-grâce-à-Miss The Stars ! Elle s'appelle PRESS CLUB, c'est un indie punk/garage/post-hardcore absolument tubesque, et c'est super beau, Late Teens est un album composé de tubes de A à Z, ni plus ni moins. C'est un truc très australien ça, de sortir de nulle part et de mettre une raclée dès la première écoute. Ça sonne comme HOT WATER MUSIC, CLOUD NOTHINGS, HÜSKER DÜ, RESTORATIONS... Plein d'hymnes à grosses guitares qui n'hésitent pas à lorgner vers le shoegaze, et un chant sublime, puissant, frissonnant. Ça m'a fait vibrer, et je regrette ne pas être tombé-e dessus en 2018 !

Well, it cleary blew me away, and I'm eternally grateful to Miss The Stars for the discovery. Here's PRESS CLUB, they are from Australia, and a usual in that country's scene: it's a hidden banger. They are playing a very anthemic kind of punk rock, somewhere between HOT WATER MUSIC, CLOUD NOTHINGS, HÜSKER DÜ, and RESTORATIONS... Late Teens is entirely composed of memorable hits, it's basically almost-shoegazey guitar music that give relief to that strong punk rock feeling, it really have that "fuck everything, we're alive and proud" thing that I love on stuff like BEACH SLANG, and all of this with powerful, wonderful vocals, raw and brightful at the same time. SO GOOD.

           

L'album en entier, c'est par ici (j'ai pas pu l'intégrer ici, leur page bandcamp ne le permet pas...)

Here's the full album, I couldn't put a bandcamp widget, their page doesn't allow it...)

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VEXX - Wild Hunt EP

Pour le coup je découvre ça plus de 2 ans en retard, mais on s'en fout un peu. Que se passe-t'il quand la batteuse de G.L.O.S.S joue dans un nouveau groupe ? Bah ça rock et ça défonce, forcément. Tout simplement : un bon quart-d'heure de garage punk furieux, sassy, gras et rock'n'roll avec un petit background hardcore, c'est catchy as fuck, ça va vite, ça joue fort, et si t'as pas envie de ressortir ton perfecto (vegan je l'espère) en écoutant ça et d'aller danser frénétiquement en cassant des trucs, je sais pas quoi faire pour t'aider. Un pote renvoyait un autre à GAG en parlant de ce groupe, sur mes internets. VEXX c'est quand même moins psyché, mais c'est pas idiot comme comparaison. Une version plus vénère de BIKINI KILL peut-être ? Puis merde, ça a joué à Paris en 2015 et j'ai connement loupé ça...

Yes, I'm discovering it 2 years late, but who cares? The real question is: what happens when G.L.O.S.S drummer is playing in a new band? It's fucking rock'n'roll and it slays, of course. It's approximately 15 minutes of furious, catchy, sassy garage punk, with a small hardcore background. It goes fast, it plays loud, and if you don't wanna get your (vegan, I hope) perfecto on while listening to it and then go smashing everything around, I don't know what to do anymore to help y'all. A friend told another to listen to GAG, if he loved VEXX. It wasn't a bad connexion, but VEXX is less psych-y. Maybe it's more like an angrier version of BIKINI KILL? Oh and guess what: they played in Paris in 2015, and I completely passed over this gig. SHAME ON ME.



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• PALE HANDS - S/T

Vous vous rappelez de la claque que j'avais pris avec Улыбайся Ветру (SMILE TO THE WIND) et MINARET l'an dernier ? Bah ce PALE HANDS me rappellent précisément ces deux groupes, suivant la trend actuelle du screamo russe : ça commence de manière impitoyable, c'est une cavalcade infernale de guitares et de cris qui lorgnent vers le black metal sur les 3 premiers morceaux, avec un petit côté dissonant, dont un titre qui fera sûrement plaisir aux fans de JEROMES DREAM ("Гордыня"), le tout subtilement ponctué d'accalmies et de passages moins denses, complétés pas 2 morceaux instrumentaux, et un dernier morceau ("Обернись") avec un tempo plus lent, qui évitent au disque d'être une masse trop compacte : il en devient un moment très fort dans sa brièveté, ses contrastes, ses surprises.

Do you remember of the slap I took with Улыбайся Ветру (SMILE TO THE WIND) and MINARET last year? Well, PALE HANDS is precisely reminding me of them, following the current trend of russian screamo: it begins very frankly and on an aggressive way, it's an infernal cavalcade of guitars and screams that tend towerds black metal on the first 3 songs, with a dissonant side, with one of them that should appeal to JEROMES DREAM fans ("Гордыня"), with some lulls and less dense moments that subtly punctuates these compositions, completed by 2 instrumentals songs and a last one ("Обернись") which have a slower tempo, that all allows to the record to be a too massive entity, and to stay a strong moment of heavy and sad music in its brevity, its contrasts, its surprises.



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• RED WATER - No Life Left To Take

J'ai vraiment de plus en plus de mal avec les trucs blackenedmachin, avec ces attitudes nihilistes de salon et cette pose constante, a.k.a CELESTE et consors. Mais alors quand c'est fait avec originalité, sincérité, et puis avec du screamo dedans quand l'occasion s'y prête, je signe direct. Voici RED WATER, un groupe originaire de Lituanie, qui a sorti en Décembre 2018 son nouveau disque, No Life Left To Take. je me rappelle que j'avais déjà bien aimé leur S/T de 2015 qui mélangeait avec un certain brio du screamo (plus screamo encore que ce nouveau disque d'ailleurs) avec des influences black-metal, dans un ensemble assez raw et presque chaotique. Sur ce nouveau disque, tout s'écoule de manière plus homogène, en un maelstrom de riffs et de rythmiques dissonantes, dont il est moins facile de décrocher, qui frappent au point parfois de bien nous sonner quand l'humeur s'y prête, avec toujours un gros background screamo, façon React With Protest Records, je pense notamment à BATTLE OF WOLF 359.  Aussi, ça me rappelle un peu les moments les plus plombants, les plus froids de PLEBEIAN GRANDSTAND...

I'm really taking a distance from those blackened-something bands and those living-room nihilist attitudes, like CELESTE and stuff. But when it's done with originality, sincerity, and with some screamo when people involved in that kind of band are into it, I'm 100% in. Here's RED WATER, from Lithuania, which released on December 2018 their new record, No Life Left To Take. I remember that I liked pretty much their 2015 self-titled, that did with a certain brio that screamo/black metal crossover with a raw, almost chaotic whole. In that new record, everything flows in a more homogeneous way, in a maelstrom of riffs and dissonant rhythms, making it harder to get off this massive movement, that hits to the point of stunning us when we are on a certain mood, with always a strong screamo influence, à-la React With Protest Records, like BATTLE OF WOLF 359... Also, it reminds me of the colder moments of PLEBEIAN GRANDSTAND.



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• BETTER OFF DEAD - Sans Issues

BETTER OFF DEAD est l'un des innombrables projets de Nico Destructure, que la plupart des emokids suivant cette page reconnaîtront en tant que guitariste dans AMANDA WOODWARD. Désormais, quand il ne sort pas des disques punk/hardcore de qualité chez Destructure Records, il fait le faux traître en disant que "l'emo c'est fini" et il fait de la musique, beaucoup de musique, et BETTER OFF DEAD est ce qu'il y a de plus catchy dans son roster personnel. Après avoir sorti un chouette disque l'an passé, iels reviennent en ce début d'année avec un disque 4 titres entièrement chanté en français, c'est dans la lignée de Taking Trains, en un peu plus énervé encore. Ça me fait toujours penser à une version plus garage de SILENT ERA,  à du NATTERERS, c'est délicieux, c'est encore une fois rempli de tubes qui rendront vos trajets en train moins pénibles, assurément. Je vais les voir ouvrir pour CLOUD NOTHINGS le 1er Février à Paris, c'est trop cool !

BETTER OFF DEAD is one of the countless bands of Nico Destructure, which the most part of y'all emokids know for being a guitarist from AMANDA WOODWARD. Nowadays, when he's not releasing quality records with Destructure Records, he's making the false traitor by telling people that "emo is over" and he's making music again, a lot of music, and BETTER OFF DEAD is the catchiest band of his personal roster. After their pretty cool album released last year, they are already back with that 4-track 7", in the right vein of Taking Trains, but angrier. It always reminds me of NATTERERS or a more garage version of SILENT ERA, it's delicious, it's once again full of hits that will make your train travels less boring, for sure. I'm going to see them opening for CLOUD NOTHINGS this 1st February in Paris, and I'm stoked about it!



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• WRISTMEETRAZOR - Misery Never Forgets

Je les ai découvert par les réseaux underground du screamo l'an dernier, et les voilà désormais propulsés chez Prosthetic Records, un label principalement metal... J'ai pas trop compris ce qui s'est passé entre temps t'sais. Mais au final c'est pas non plus complètement incohérent : sur Misery Never Forgets, WRISTMEETRAZOR (oui, leur nom provient bien d'un morceau de USURP SYNAPSE) affûte sa recette, en mettant un peu plus de metal dans son skramz, en suivant globalement la vibe metalcore de la scène américaine actuelle, qu'il soit mid-90's ou hérité des revival nu-metal (je pense à ce côté VEIN assumé dans certains riffs et ce passage carrément à la DEFTONES dans "Come On In, The Water's Pink") et du MySpacecore. Grosso modo, ça sonne comme ZAO (on pensera notamment à des titres comme "How Are The Weak Free"), NEIL PERRY avec un peu moins de leur humeur triste, et forcément on retrouve des similitudes avec d'autres groupes de la scène actuelle qui joue dans le même registre, comme SEEYOUSPACECOWBOY ou PORTRAYAL OF GUILT. C'est une vingtaine de minutes d'un screamo sombre, compact, assez simple d'accès en soi, qui te rendra (un peu) nostalgique de tes années "scene". STILL NOT A PHASE.

I discovered them by underground channels of skramz last year, and now they are signed in Prosthetic Recordss? What I have missed? Well it's not incoherent actually: on Misery Never ForgetWRISTMEETRAZOR (yes, it's a USURP SYNAPSE reference) have sharpened their recipe, throwing a little more metalcore on their skramz, following the current vibe on the american scene, the one from the mid-90's or from the nu-metal revival (I can see some VEIN influences on some riffs, and there's a complete DEFTONES tribute in "Come On In, The Water's Pink"), and even of Myspacecore. Imagine a less emotionally-charged NEIL PERRY (in a strictly musical way playing ZAO stuff (like their song "How Are The Weak Free"), and here we are. And obviously, there are similarities with some of their comrades from SEEYOUSPACECOWBOY or PORTRAYAL OF GUILT. 20mn of a dense and dark screamo, but pretty easy to get into. And yeah, it will probably gives you nostalgia of your scene years. STILL NOT A PHASE.



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• GHOST FRIENDS - Modern Ruin


L'un des secrets les mieux gardés de Caen, GHOST FRIENDS, termine sa carrière discrète sur un EP de haute volée, Modern Ruin, proposant un indie rock fortement orienté vers les 90's et le post-punk, le fuzz à outrance et une chouette reprise du "Screaming Skull" de SONIC YOUTH. J'y ressens une fougue punk autant héritée de leurs autres groupes que des EAGULLS, ça parlera aussi aux fans de SOLIDS et de CLOUD NOTHINGS je pense. C'est super bien, ça riff sec et fort, c'est parfait pour arpenter le métro de Paname (et la banlieue bourgeoise où je crèche désormais) pour que le bourdon soit un peu plus agréable, et qu'il se dirige plutôt vers les oreilles que dans ton esprit. Ah ouais, et y'a un membre de CHAVIRÉ et de COLD HEART DAYS dans ce groupe, et je crois que Raphael SUGARTOWN CABARET les aime particulièrement, haha ! Support your local scene, tu connais les bails.

One of the best kept secrets of Caen, GHOST FRIENDS, are ending their discreet career with a great EP, Modern Ruin, which offers a 90's oriented indie rock/post-punk mix, with a HUGE amount of fuzz and a nice cover of SONIC YOUTH's "Screaming Skull". If you're into the punkier side of that indie scene, from CLOUD NOTHINGS to SOLIDS, EAGULLS and stuff, this EP is for you. Perfect to have a better moment on your daily train, your way to work or anything related to routine. Oh, there's a member of CHAVIRÉ and COLD HEART DAYS in this band, and I think that Raphael SUGARTOWN CABARET love them a lot haha! Support your local scene, ya know the thing.


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• MONDE DE MERDE - The Mess


Ouaiiiis ! J'attendais tellement des nouvelles des orléanais-es ! Je les avais vu-e-s à la défunte Miroiterie le 1er Mars 2014 et j'ai un souvenir, en descente d'ivresse (à cette époque où la bière représentait la majeure partie de mes concerts et de mes "outils de sociabilisation"...), d'avoir discuté des lieux en backstage avec elleux et d'autres personnes comme quoi La Miroit' avait vraiment besoin d'être entretenue, que ça devenait critique et que ce serait vraiment dommage de perdre des lieux comme cela, avec ce manque de lucidité... L'histoire a donné raison à cette discussion. J'en ai des bribes, j'étais alcoolisé-e ce soir-là... Mais je me rappelle que j'avais beaucoup aimé MONDE DE MERDE et BITPART qui jouaient ce soir-là. Je me rappelle plus des autres sets par contre, de INTERIOR QUEER et VERBAL RAZORS. C'est con, car c'est des chouettes groupes aussi.

Du coup, c'est avec un certain affect (et beaucoup de changements en moi) que je retrouve ce groupe, avec The Mess, leur premier album, qui sort 6 ans après leur démo. Iels se décrivent ainsi sur leur bio FB : "un bon vieux punk hardcore qui fait la part belle au blast-grind, sans pour autant omettre les riffs rock n'roll. On pense à GALLOWS, GHOST OF A THOUSAND mouchant la chandelle avec F-MINUS, TRAGEDY et FROM ASHES RISE". Bah c'est très exactement le cas sur ce nouvel album ! C'est une sacrée patate dans la tronche, par des personnes qui connaissent on ne peut mieux le sujet : dans ce groupe jouent ni plus ni plus qu'un guitariste des BURNING HEADS, et des membres de GRAVITY SLAVES et SPEED JESUS.

YESSS! I was waiting so much for news from the Orleans band! I saw them at the defunct Miroiterie on March 1st, 2014, and I have a memory, during a downhill of drunkenness (at that time when beer represented most of my nights at concerts and my "tools of socialization" ...), having a discussion in backstages with them and other people, about the fact that La Miroit' really needed to be refurbished, that it became a dangerous situation and that it would be a real shame to lose places like this, with this lack of lucidity... History has given reason to this discussion. I don't remember everything of that night, but I remember well that I loved MONDE DE MERDE and BITPART who both played that night. I don't remember seeing the other sets from INTERIOR QUEER and VERBAL RAZORS, tho. It's stupid, because it's cool bands too.

So, it's with a certain affect (and many changes in me) that I'm discovering the new tunes from this band. The Mess is their first album, which comes out 6 years after their demo. They describe themselves pretty well on their Facebook biography: "a good old hardcore punk who gives pride to blast-grind, without forgetting the rock n'roll riffs. We think of GALLOWS, GHOST OF A THOUSAND crossing paths with F-MINUS, TRAGEDY and FROM ASHES RISE". Well, it's exactly how this new album sounds like! This is a damn slap in the face, by people who knows well their subject: the guitarist played in BURNING HEADS, and there's also members of GRAVITY SLAVES and SPEED JESUS.


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• BREED/EXTINCTION - Alaska

Un mystérieux compte Facebook sans autre ami que Dave Zegema Beach Records avait partagé ceci ces 2 derniers jours dans mon fil d'actu, sans que je ne sache qui c'est. Il s'avère au final que c'est un chouette ami, qui s'est toujours refusé à finir sur Facebook, et qui a malheureusement craqué. C'est une vraie bible du screamo à Paris, en plus de ça, on en parle comme des kids lui et moi. Et du coup, il m'a parlé également directement de BREED/EXTINCTION. Merci copain pour la découverte ♡.

C'est un groupe de screamo/metalcore originaire de Georgetown, Connecticut, et compte en son sein des membres de CATHARSIS et SELF DEFENSE (alors, je ne sais pas de quel SELF DEFENSE il s'agit par contre : un obscur groupe de hardcore inconnu ou bien c'est vraiment SELF DEFENSE FAMILY ? Quelqu'un-e saurait m'aider ?), rien que ça... Et il me semble que la vibe CATHARSIS se ressent notamment sur leur premier disque, un 7" sorti en 1999, qui pourrait même plaire aux kids d'aujourd'hui, vu que le screamo un peu metal revient à la mode. Ils ont également sorti un split avec les tout aussi chouettes THE AWAKENED en 2001, qui sont d'ailleurs plutôt proches de leur style musical d'origine (avec des petites phases de synthé cheloues en prime, un peu à la THE FLYING WORKER!), et où BREED/EXTINCTION en avait visiblement plus rien à foutre et balançaient leur hardcore le plus sombre et le plus saturé au milieu d'interludes mélodiques toutes douces, et d'une chouette reprise de "Something In The Way" de NIRVANA sur le même ton musical.

Mais mon préféré restera sûrement Alaska, dont je vous parle aujourd'hui, qui met plus en avant les influences screamo du groupe, avec des montées d'adrénaline qui me rappelle ce que j'aime chez des groupes comme NUMBERS ARE NEUTRAL, dont je vous ai parlé ce mois-ci par ici, mais sans pour autant mettre de côté leur face plus metal, subtilement dosé dans les accélérations et les riffs plus gras, plus plombants, qui ponctuent cet EP. C'est plus mélodique et aussi incisif que le précédent 7" et que le split, ce qui donne un xcocktailx qui marche à tout les coups.


A mysterious Facebook account with no other friend than Dave Zegema Beach Records had shared this 2 days ago, and I couldn't know who the fuck could be that person. It turns out that it's actually a great friend, who has always refused to go on on Facebook, and which unfortunately cracked. It's a real screamo bible in Paris, and we talk about it together as passionate kids. And so, he also told me directly about BREED/EXTINCTION. Thanks again for the discovery ♡.

It's a screamo / metalcore band from Georgetown, Connecticut, and has members of CATHARSIS and SELF DEFENSE (can't say if it's a random hardcore band or the actual SELF DEFENSE FAMILY, if someone can help?), just that ... And it seems to me that the CATHARSIS vibe can be heard especially on their first record , a 7" released in 1999, which could even please to today's kids, as a metal-ish kind of screamo is going back on the scene. They also released a split with the equally great THE AWAKENED in 2001, which are pretty close to their musical origins (with small, weird synth parts, a bit like THE FLYING WORKER!), and where BREED/EXTINCTION apparently didn't gave a fuck about everything and played the darker and most saturated hardcore possible, in the midst of melodic interludes, with a nice cover of NIRVANA's "Something In The Way", on the same musical tone.


But my favorite will surely stay Alaska, which I'm talking about today, which tend more towards the screamo influences of the band, with some adrenaline rises that reminds me of what I love in groups like NUMBERS ARE NEUTRAL, which I have told you about this month (right here!), but without putting aside their more metal and harsher side, subtly dosed in accelerations and heavier riffs. It's more melodic and as incisive than the previous 7" and the split, which gives a xcocktailx that works every time.