Le sport, ça a jamais été mon truc, mais quand même un peu au final. Quand j'étais gamin, j'adorais la Formule 1. Je cassais les pieds à toute ma famille pour me brancher sur TF1 chaque Dimanche aprème de Grand Prix, j'étais un méga-supporter des écuries qui étaient motorisées par Renault, parce que "c'était nous les plus forts !", les pilotes avaient la classe, ils allaient super vite sur des circuits super grands, y'avait des chants glorieux à chaque podium, puis y'avait tellement d'argent dans ce sport qu'ils se douchaient avec le champagne qu'on leur offrait et buvaient au goulot en direct à la télé, même que desfois quand ils arrivaient deuxième, ils tiraient des gueules d'enterrement alors qu'ils recevaient des trucs en argent, ils se permettaient tout, trop bien ! Mais maintenant que j'écoute du punk et que je trouve qu'être saoul c'est généralement chiant, bah j'aime plus la Formule 1. C'est un sport de frimeurs machistes qui capitalisent à l'aide de marques de clopes et d'entreprises pétrolières, et qui célèbrent leur victoire avec des hymnes souvent tachées de sang. Le combo breaker du destructeur de la Terre, en gros.
Pareil pour le foot qu'on voit a la télé, y'a qu'à voir la corruption à la FIFA, ou les propos de Zlatan Ibrahimovic lors de son départ du PSG : "Je suis arrivé comme un Roi, je repars comme une légende". Bien les chevilles ? Puis le foot c'est comme la Formule 1, c'est des frimeurs machistes, en plus d'être de formidables comédiens quand il s'agit de simuler une blessure grave pour que l'adversaire soit sanctionné, préférablement viré du terrain. Par contre mine de rien le PSG c'est rigolo, l'imagerie de la tribune Boulogne me rappelle le public de Providence ou du beatdown allemand, du coup je me demande si les mecs de Danforth ou de Cordier Street sont des ultras eux aussi... Même les cyclistes c'est rien que des drogués, les dealers doivent faire du lové sévère à chaque Tour de France ! J'aimerais bien savoir quelle catégorie lève le mieux en I leur vélo, tiens. Puis y'a le culturisme, ça transforme les gens en massifs montagneux moches, ou alors le tennis qu'est vraiment trop long : jusqu'à l'an dernier mon papi se laissait mourir chaque été en se perdant devant les matchs interminables du Roland-Garros, maintenant son cerveau a décidé de le faire mourir dans une petite chambre d’hôpital et sans se rappeler de ses proches, pauvre papi. Le rugby ? Y'a que des mecs de droite et des amateurs de charcuterie qui suivent ça, cependant les rugbymen feraient d'excellents frontmen de groupes de viking metal ou de sludge, mais si je fais une mêlée avec eux je finis brisé en 1000... Nan vraiment, le sport c'est cool que quand c'est du badminton ou dans l'emo. Les meilleurs équipes sont dans l'emo jeu, les copains/copines : American Football, Football etc., et cocorico : Sport.
Dans le championnat de France d'emo, actuellement, Sport domine par défaut. Beh oui, parce qu'en France, dans ce milieu, tout le monde fait du screamo, personne ne joue de musique qui rappelle Latterman ou Algernon Cadwallader. Y'avait Avion à Paris qui rappelait ouvertement American Football, mais il me semble bien qu'ils aient arrêté le groupe. Et Sport, ça fait quand même depuis 5 ans qu'il est sur le terrain. Pendant mon après-midi quelque peu ennuyeux du Vendredi 13 Mai 2016, les lyonnais ont mis en ligne leur album, sans prévenir personne, reprenant avec talent et subtilité le Radiohead style imposé ces derniers jours. C paske c le vendredi 13 c un cou de chance mdr. Ce nouvel album s'appelle Slow, et il dévoile une face plus délicate et adulte de la musique des garçons. Premièrement, un bon point pour cet artwork qualité, sur lequel on reconnaît entre mille la patte Julien Paget (Daïtro, Baton Rouge...). Je cherche encore le rapport à l'album de la photographie, signée Hugo Janody, représentant une fête foraine établie au beau milieu des cités de Pogradec, Albanie, un décor quelque peu insolite et au contraste significatif. Celui de la tendresse et de l'insouciance de l'enfance face à la routine, l'ennui et le déclin de l'âge adulte, peut-être. Mais j'ai une petite idée : si en fait, être adulte ne signifiait pas perdre inévitablement la flamme de la jeunesse, que ce monde n'est pas si gris et triste qu'on voudrait le penser une fois qu'on a entamé sa vingtaine ? Et si c'était pas si stressant et oppressant, d'être adulte ?
Ça tombe bien, cet album est reposant et lumineux. Les précédentes releases de Sport étaient déjà pleines d'entrain, mais tout allait très vite, on se prenait en pleine face des tonnes d'accords de guitare et de paroles scandées à l'unisson, c'était clairement la fête, et les lives disponible sur Youtube ne font d'ailleurs que confirmer mes dires. Sur ce disque, tant pour la composition que pour le contenu en lui-même, les lyonnais ont choisi de prendre leur temps, de laisser couler leur son plus tranquillement, et l'adoucir, sans que son essence profonde en soit extraite. Dès le premier titre, "Deadfilm", ils entament sur ce ton tranquille mais toujours influencé math-rock une réflexion assez sombre qui m'a directement frappé l'esprit, réveillant quelque peu mon anxiété existentielle. "When everything is over, your body is lifeless and destroyed. What kind of magic made the thing that was 'you', could be some kind of random talks or cells in the brain? Or is there something like a soul? Like formless emotions, that made you the only one. I guess it's like a movie, the projector's broken, it's a dead film.". Après ça, je me suis senti moins seul à me poser des questions sur le fait d'être et de disparaître sans rien pouvoir y faire, ça fait du bien.
Allez, on est pas là pour broyer du noir, du moins nous sommes là pour voir du bien là où c'est possible d'en voir. Le côté adulte de cet album est présent dans cette réflexion sur le temps et l'âge, mais est imagée et racontée de sorte à ce que l'on y trouve de la poésie, de la sérénité. C'est ce qu'évoque "Nod", qui là encore rappelle que dans ces questionnements, personne n'est seul. "And it feels OK, I don't need no word cause I just like to see you nod, when I'm nodding. It speaks in silence.". La solitude y est aussi racontée dans le calme et mélancolique "Leaves". "Winter sun's silently warming the fallen leaves to soil. Strange life for the one who finds the great truth of solitude. Keep my head close to the ground. Sweet enjoyment of my city". Une allusion discrète à ces feuilles jaunies par le froid humide dont parlent les voisins de scène de Bâton Rouge sur le titre "Côte du Py" ?
Et puis voilà qu'arrive le point culminant de l'album : "Trompe l'ennui". Chanté en français, en plus de ça. Un titre plein de vie, le plus énergique du disque, où le groupe fait clairement allusion à la crise de la trentaine, revenant sur la thématique du temps. Mais cette fois-ci, ce n'est pas pour la diaboliser, mais pour tout le contraire : prends ton temps, l'issue sera de toute façon la même si tu vis à 100 à l'heure. "Des idées noires pour le deuil des vingt ans, où est le mal à vouloir prendre son temps ?" Moi qui écoutait en boucle "Mourir à 20 ans" des Betteraves quand j'étais ado, et qui veut vivre plus que jamais à l'approche de mes 24 balais, ça me remet aussi en question. Ce disque se termine sur un morceau instrumental, qui défile dans un même élan de tendresse et de tranquillité que celui qui caractérise les autres morceaux, où l'on retrouve Bâton Rouge dans l'idée de faire un genre de post-rock un peu noisy, de montrer qu'ils ont aussi grandi avec Sonic Youth, entre autres.
Les chansons de Sport ont toujours eu ce côté intime et sensible, mais Slow semble aller encore plus loin dans l'introspection, le tout renforcé par ces compositions paisibles et toujours aussi ensoleillées, nourries de vibraphone, de feedbacks et d'effets d'ambiance, encore un peu plus distant du punk, mais avec ce petit élan mathy toujours intact, qui donne toujours envie de danser. Parce que hey, le groupe s'appelle quand même Sport, faudrait quand même pas faire croire qu'ils sont feignants… Bien que "Rébuffat" donnerait presque envie de danser un slow. LOL.
Un grand merci à ces messieurs pour cet album qui fait tout simplement du bien au cœur et à l'esprit, qui fera partie de la playlist des étés qui me restent à vivre. Y'en a encore pas mal, mais combien à vivre en pleine forme ? Le temps c'est la merde en fait.
Un grand merci à ces messieurs pour cet album qui fait tout simplement du bien au cœur et à l'esprit, qui fera partie de la playlist des étés qui me restent à vivre. Y'en a encore pas mal, mais combien à vivre en pleine forme ? Le temps c'est la merde en fait.
Bisous.
YOU CAN READ THE ENGLISH TRANSLATION BY CLICKING ON "Plus d'infos" ! :)
In the championship of France of emo, currently, Sport dominates by default. Because in France, in this scene, everyone does screamo & nobody plays music reminiscent of stuff like Latterman or Algernon Cadwallader. There was Avion from Paris which openly reminded American Football, but it seems they stopped the band. And Sport is on the field since 5 years already. During my afternoon somewhat boring of Friday, May 13, 2016, the Lyon boys have posted their album, without warning anybody, taking with skill and subtlety the Radiohead-style imposed in recent days. This new album is called Slow, and it reveals a more delicate and adult face of the music of these boys. First, a good point for this quality artwork, which the unmistakable paw of Julien Paget (Daïtro, Bâton Rouge...). I'm still looking for the meaning of the photography compared to the album, signed Hugo Janody representing a funfair set in the middle of the cities of Pogradec, Albania, a somewhat unusual landscape and significant contrast. That of tenderness and carefree childhood, face to routine, boredom and decline in adulthood, perhaps. But I have an idea: if in fact, be adult doesn't mean inevitably lose the flame of youth, that this world is not so gray and sad that we would like to think once you are in your mid/late twenties? And if it wasn't so stressful and oppressive, to be an adult?
Good coincidence, this album is relaxing and bright. The previous releases of Sport were already full of enthusiasm, but everything was very fast, we took in the face tons of guitar chords and words sung in unison, it was clearly party (sad) punk, and the lives available on Youtube confirms that. On this record, both the composition as the content itself, the Lyon dudes chose to take their time, let their songs navigate more quietly, and soften without extract its profound essence. From the first track, "Deadfilm", they start on this quiet tone but always influenced math-rock a rather dark reflection that struck me directly in mind, waking somewhat my existential anxiety. "When everything is over, your body is lifeless and destroyed. what kind of magic made the thing that was 'you', could be some kind of random talks or cells in the brain? Or is there something like a soul? Like formless emotions, that made you the only one. I guess it's like a movie, the projector's broken, it's a dead movie". After that, I felt less alone to ask me questions about being and disappearing without being able to do anything, and it makes me feel better.
Come on, we're not here to mope, actually we are here to see good things where it's possible to see it. The adult side of this album is present in this reflection on time and age, but is imaged and told so that we can find poetry, serenity in it. This is what evokes "Nod", which again recalls that in these questions, no one is alone. "And it feels OK, I don't need no word cause I just like to see you nod, when I'm nodding. It speaks in silence.". Loneliness is also told in the quiet and melancholic "Leaves". "Winter sun's silently warming the fallen leaves to soil. Strange life for the one who finds the great truth of solitude. Keep my head close to the ground. Sweet enjoyment of my city". A discreet allusion to the leaves yellowed by the damp cold whose their music neighbors of Bâton Rouge on the track "Côte du Py" speaks about?
And then here comes the highlight of the album, "Trompe l'ennui". Sung in french, in addition to that, yay! A title full of life, the most energetic of the record, where the band clearly alludes to the thirties crisis, returning to the theme of time. But this time, it's not to demonize it, but just the opposite: take your time, the outcome will be the same anyway if you live to 100 mph. "some black ideas for the mourning of twenty years, where is the harm in wanting to take his time?" That makes me remember when I was listening on repeat "Dying to 20 years" of the french ska-punk band Les Betteraves when I was a teenager... And I want to live longer and stronger than ever now that I approach 24, it also makes me questioning myself. This LP ends with an instrumental track, which runs in the same spirit of tenderness and tranquility that characterizes the other pieces, where we find Bâton Rouge again in the idea of making a kind of noisy post-rock to show that they also grew up with Sonic Youth, among others.
Sport songs have always had this intimate and sensitive side, but Slow seems to go even further in introspection, all backed by these peaceful and still sunny compositions, fed with vibraphone, feedback and ambient effects, a little more distant from punk, but with this little mathy momentum still intact, which gives still want to dance. Because hey, the group is still called Sport, they surely wouldn't want that we believe they'ree lazy ... Although "Rébuffat" almost makes us want to make a slow dance. LOL.
A big thank you to these gentlemen for this album that simply makes me feels good in heart and spirit, which will be part of my playlist of summers I have left to live. There still a lot of summers to live for me, but how to live in great shape? Time is really crap.
A big thank you to these gentlemen for this album that simply makes me feels good in heart and spirit, which will be part of my playlist of summers I have left to live. There still a lot of summers to live for me, but how to live in great shape? Time is really crap.
XOXO.
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