Vous rappelez-vous de ma chronique sur le dernier et étonnant album d'AqME ? Cet "Epithète, Dominion, Épitaphe" qui m'avait flatté les esgourdes par leur totale explosion musicale, et ce que je considère un peu comme l'apogée du groupe. Mais ce fut également le dernier avec Thomas, le chanteur de toujours, parti se consacrer au tatouage. On aurait pu penser que le groupe ne survivrait pas à cette lourde perte, tant ce chanteur comptait dans l'univers du groupe, mais non, un remplaçant a vite été trouvé, en la personne de Vincent Peignart-Mancini, chanteur de Noswad et de The Butcher's Rodeo, autrement dit un beau CV. MAIS. Mais... La voix la Vincent est différente de celle de Thomas. Surtout que celle de Thomas fait partie intégrante depuis toujours de l'univers d'AqME qu'il a marqué de son ton si particulier. MAIS. Mais... Cet univers a bien changé. En effet, le dernier album laisse exploser des influences (post) hardcore et même death metal évidentes qui n'existaient pas avant l'arrivée de Julien (guitare) dans le groupe, en 2009, qui a apporté au groupe des atmosphères et influences nouvelles, qu'on pouvait notamment relever sur "En L'Honneur de Jupiter", quand "Hérésie" se voulait plus simple et plus direct, même si sur cet album, la musique du groupe évoluait également. Et cela colle bien à l'univers de Vincent. Donc, l'union entre AqME et Vincent ne pouvait que se révéler intéressante. Preuve en est la ré-édition de l'album, à l'occasion d'une tournée dans toute la France, qui inclut le nouvel EP du groupe, nommé "Les Sentiers De L'Aube", produit pour montrer ce que vaut le nouvel AqME. Eh bien c'est une heureuse surprise, une de plus.
Je rassure d'emblée le fan d'AqME qui lira ces lignes : Vincent chante comme Thomas, écrit comme Thomas (cette poésie sombre qu'on prend plaisir à écouter), mais crie de manière plus sale, urgente, et hardcore. Ce qui colle très bien au nouvel univers musical du combo ! Surtout que sur les trois nouvelles compositions, le groupe s'est encore radicalisé... En témoigne le premier morceau, "Tout s'effondre". Ça commence avec quelques coups de batterie, avant que le morceau ne lâche l'assaut. On est tout de suite embarqué dans un metal/hardcore chaotique, emmené par le cri vindicatif de Vincent, avant que des riffs presque death ne rejoigne l'instru. Ce morceau est un vrai rouleau-compresseur, qui fait effectivement s'effondrer tout sur son passage. "Laisse tant de vacarme, tant de violence, dicter ton existence, soumis au drame". La fin du morceau est une dernière gifle, laissant exploser la section rythmique déjà au top, et notre Julien à la guitare, décidément au taquet ! Le morceau suivant, "Fils ingrat", est dans la droite lignée des compositions de l'album, progressif, avec aussi bien des couplets explosifs que des montées d'adrénaline planantes, et nous prouve une première fois que Vincent est très proche de Thomas vocalement, dans les instants posés. Même lorsque il crie, on sent une similitude assez forte. C'est simplement que c'est plus... Cathartique ? Bref. Le dernier morceau, "Autolyse", commence tout de suite fort, dans un délire chaotique à souhait, avançant vers un couplet hardcore crade, entrecoupés de montées mélodiques et puissantes. Mais avec AqME, aujourd'hui, il ne faut surtout pas s'attendre à quelque chose de classique. En témoigne le final, qui finalement n'en est pas un. Et paye ton breakdown destructeur, qui enchaîne sur une nouvelle montée d'adrénaline mélodique ou Vincent hurle de toutes ses forces. Et BOUM, un dernier petit breakdown pour la route ! "Défends-toi ! Ne brûle pas !" Sur ces trois nouveaux titres, la section rythmique est dévastatrice, ajoutant encore plus au chaos sonore. Un grand bravo, et un grand merci...
Nous voilà maintenant dans la seconde partie de l'EP : Les morceaux lives. Deux morceaux de "Épithète, Dominion, Épitaphe", et puis une belle reprise de "Pornographie", un morceau présent sur "Polaroïds et Pornographie", sorti en 2004, ou Julien vient apporter sa patte, avec ce solo venu des profondeurs des abysses, accompagné par un Etienne déchaîné à la batterie. Vincent se les appropient à merveille, mêlant sa rage hardcore, au ton gras et lourd originel de Thomas (sa prestation sur "Pornographie" est bluffante). Grâce à ces captations, on peut également remarquer que les lives du groupe sont très fidèles aux versions studio !
Conclusion : C'est donc avec une joie particulière que je ressors de l'écoute de cet EP, prouvant qu'AqME va chercher encore plus loin dans son orientation nouvelle, sans jamais se dénaturer. Je suis réellement impatient d'entendre un nouvel album avec Vincent au chant, avec son lot d'influences supplémentaires, pour voir ce dont ce groupe est encore capable. Il n'a certainement pas fini de nous étonner, notre vilain petit canard de la défunte Team Nowhere...
Tracklist :
1. Tout s'effondre
2. Fils ingrat
3. Autolyse
4. Idiologie (live)
5. Pornographie (live)
6. Luxe assassin (live)
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