mercredi 31 octobre 2012

Ouragan Sandy : Soutien au groupe français Sofy Major


On le sait, l'ouragan Sandy a été destructeur aux USA. Il l'a été pour le groupe noise/post-hardcore/sludge français Sofy Major.

Le groupe est actuellement aux USA pour enregistrer leur second album, et assurer quelques dates de concerts. Mais le studio du producteur Andrew Schneider où ils résidaient et composaient, situé à New York, a été totalement détruit par l'ouragan Sandy. Le studio noyé sous les eaux, ils ont perdu la quasi-totalité de leur matériel.

Je tiens aujourd'hui à apporter mon soutien à ce groupe, car je sais que cette épreuve doit être particulièrement dure à encaisser pour eux. Dans deux semaines, leur tournée américaine débutera, et il la maintienne (bravo les gars) malgré les évènements. Filons leur un coup de pouce ! Aidez-les à pouvoir se payer un nouveau matos en choppant leurs CD, ne serait-ce que l'excellent "Permission To Engage" !

Pour ceux qui ne connaissent pas encore le son de Sofy Major, c'est ici que ça se passe.

Souhaitons-leur également bon courage et bonne chance !

Chronique : AqME - Les Sentiers De L'Aube EP



Vous rappelez-vous de ma chronique sur le dernier et étonnant album d'AqME ? Cet "Epithète, Dominion, Épitaphe" qui m'avait flatté les esgourdes par leur totale explosion musicale, et ce que je considère un peu comme l'apogée du groupe. Mais ce fut également le dernier avec Thomas, le chanteur de toujours, parti se consacrer au tatouage. On aurait pu penser que le groupe ne survivrait pas à cette lourde perte, tant ce chanteur comptait dans l'univers du groupe, mais non, un remplaçant a vite été trouvé, en la personne de Vincent Peignart-Mancini, chanteur de Noswad et de The Butcher's Rodeo, autrement dit un beau CV. MAIS. Mais... La voix la Vincent est différente de celle de Thomas. Surtout que celle de Thomas fait partie intégrante depuis toujours de l'univers d'AqME qu'il a marqué de son ton si particulier. MAIS. Mais... Cet univers a bien changé. En effet, le dernier album laisse exploser des influences (post) hardcore et même death metal évidentes qui n'existaient pas avant l'arrivée de Julien (guitare) dans le groupe, en 2009, qui a apporté au groupe des atmosphères et influences nouvelles, qu'on pouvait notamment relever sur "En L'Honneur de Jupiter", quand "Hérésie" se voulait plus simple et plus direct, même si sur cet album, la musique du groupe évoluait également. Et cela colle bien à l'univers de Vincent. Donc, l'union entre AqME et Vincent ne pouvait que se révéler intéressante. Preuve en est la ré-édition de l'album, à l'occasion d'une tournée dans toute la France, qui inclut le nouvel EP du groupe, nommé "Les Sentiers De L'Aube", produit pour montrer ce que vaut le nouvel AqME. Eh bien c'est une heureuse surprise, une de plus.

Je rassure d'emblée le fan d'AqME qui lira ces lignes : Vincent chante comme Thomas, écrit comme Thomas (cette poésie sombre qu'on prend plaisir à écouter), mais crie de manière plus sale, urgente, et hardcore. Ce qui colle très bien au nouvel univers musical du combo ! Surtout que sur les trois nouvelles compositions, le groupe s'est encore radicalisé... En témoigne le premier morceau, "Tout s'effondre". Ça commence avec quelques coups de batterie, avant que le morceau ne lâche l'assaut. On est tout de suite embarqué dans un metal/hardcore chaotique, emmené par le cri vindicatif de Vincent, avant que des riffs presque death ne rejoigne l'instru. Ce morceau est un vrai rouleau-compresseur, qui fait effectivement s'effondrer tout sur son passage. "Laisse tant de vacarme, tant de violence, dicter ton existence, soumis au drame". La fin du morceau est une dernière gifle, laissant exploser la section rythmique déjà au top, et notre Julien à la guitare, décidément au taquet ! Le morceau suivant, "Fils ingrat", est dans la droite lignée des compositions de l'album, progressif, avec aussi bien des couplets explosifs que des montées d'adrénaline planantes, et nous prouve une première fois que Vincent est très proche de Thomas vocalement, dans les instants posés. Même lorsque il crie, on sent une similitude assez forte. C'est simplement que c'est plus... Cathartique ? Bref. Le dernier morceau, "Autolyse", commence tout de suite fort, dans un délire chaotique à souhait, avançant vers un couplet hardcore crade, entrecoupés de montées mélodiques et puissantes. Mais avec AqME, aujourd'hui, il ne faut surtout pas s'attendre à quelque chose de classique. En témoigne le final, qui finalement n'en est pas un. Et paye ton breakdown destructeur, qui enchaîne sur une nouvelle montée d'adrénaline mélodique ou Vincent hurle de toutes ses forces. Et BOUM, un dernier petit breakdown pour la route ! "Défends-toi ! Ne brûle pas !" Sur ces trois nouveaux titres, la section rythmique est dévastatrice, ajoutant encore plus au chaos sonore. Un grand bravo, et un grand merci...

Nous voilà maintenant dans la seconde partie de l'EP : Les morceaux lives. Deux morceaux de "Épithète, Dominion, Épitaphe", et puis une belle reprise de "Pornographie", un morceau présent sur "Polaroïds et Pornographie", sorti en 2004, ou Julien vient apporter sa patte, avec ce solo venu des profondeurs des abysses, accompagné par un Etienne déchaîné à la batterie. Vincent se les appropient à merveille, mêlant sa rage hardcore, au ton gras et lourd originel de Thomas (sa prestation sur "Pornographie" est bluffante). Grâce à ces captations, on peut également remarquer que les lives du groupe sont très fidèles aux versions studio !

Conclusion : C'est donc avec une joie particulière que je ressors de l'écoute de cet EP, prouvant qu'AqME va chercher encore plus loin dans son orientation nouvelle, sans jamais se dénaturer. Je suis réellement impatient d'entendre un nouvel album avec Vincent au chant, avec son lot d'influences supplémentaires, pour voir ce dont ce groupe est encore capable. Il n'a certainement pas fini de nous étonner, notre vilain petit canard de la défunte Team Nowhere...

Tracklist :

1. Tout s'effondre
2. Fils ingrat
3. Autolyse
4. Idiologie (live)
5. Pornographie (live)
6. Luxe assassin (live)

Chronique : Noswad - From Dust Till Dawn



Quoi de mieux qu'un gros rock'n'roll pour se donner la patate et faire danser le troisième âge au boulot ? Aujourd'hui, on sort des sous-sols de Washington et des shows hardcore, on se sort la tête des Kleenex et des vinyles de post-rock à déprime, et on prend la route 66, à bord d'une vieille Ford Mustang rugissante, sous le soleil écrasant des chauds étés américains, et on se passe l'album "From Dust Till Dawn", des français de Noswad. L'EP "Après Les Cendres" préfigurait leur changement d'orientation musicale, passant du néo-metal de leurs débuts à une évolution stoner déjà assez classe. Un side-project "hardcore'n'roll" plus tard (The Butcher's Rodeo, conseillé si vous aimez Every Time I Die, ou The Chariot), Vincent, également devenu chanteur d'AqME il y a quelques semaines, revient donc avec son groupe de toujours et cet album sorti en 2011, mais que je découvre seulement maintenant. Il aura été l'occasion pour le groupe d'apprivoiser le stoner rock tenté sur l'EP, de l'affûter. En résulte un opus super addictif, et très bien foutu. Et Dieu que c'est rock'n'roll !

On est d'abord accueilli par "Too Much Peyotl" et ses accords bluesy, des chœurs fantomatiques, ainsi que par de gros riffs ténébreux. Welcome to the darkness ! Et on est tout de suite pris d'une envie d'headbanguer à s'en briser les cervicales dès que débarque l'énorme "Muddy Truck Driver" et son orgue. Le chant de Vincent y est juste incroyable de justesse et de force, qui passe d'un rauque rock'n'roll à des envolées blues majestueuses avec une facilité déconcertante, et ce sur tout l'opus. Ce morceau, je le chante, je l'hurle ! Je ferme les yeux et je laisse les frissons que provoque la lourdeur rock'n'rollesque des guitares me parcourir le corps entre deux choeurs, deux envolées vocales... De la violente et metal "Surprise Me", aux dansantes et catchy mais non moins lourdes "Dead Honeymoon" (les choeurs et les parties au chant clair sont diaboliques d'efficacité), "Blind Dead" et "Never Give Up", en passant par "Reasons For Crying" qui démarre de manière assez pop pour finir dans un déluge stoner, l'acoustique et entraînant "Reach Out", la superbe ballade blues mélancolique "Suspended In Time", les surpuissantes et entêtantes "Stick To The Groud" et "Rest & Lay" qu'aurait pu écrire un groupe de post-hardcore comme Thrice, et le final acoustique nommé "Willing", plein de beauté et d'émotions, cet album nous fait bouger la tête sans arrêt, nous proposant une musique endiablée, puissante.

Conclusion : Un changement de style total mais réussi, qui pourrait plaire aux américains, si l'album tombait entre leurs mains. C'est certes très classique dans l'ensemble, blablabla, mais j'ai envie de dire qu'on s'en fout, parce que bordel, c'est avant tout du putain de bon rock qui tâche ! C'est très bien interprété, les mecs veulent simplement faire et se faire plaisir, faire danser le pit et les kids dans leurs chambres, sans fioritures (je pense à la production brute et sans artifices, qui ajoute à la lourdeur et à la puissance de la musique du groupe). Et c'est réussi ! Quelque part entre stoner rock, metal, et blues, entre Foo Fighters, des soupçons sans doute involontaires de Thrice, et Queens Of The Stone Age, c'est très rock'n'roll, ça transpire la rage, les guitares hurlent comme un gros V8 HEMI, les ballades passent toutes seules et sont bien émouvantes, et ça repasse facilement plusieurs fois sur la platine ou dans les écouteurs. J'aime lorsque un groupe se renouvelle, tente de nouvelles choses dans leur orientation musicale. Eh bien mission accomplie, messieurs ! On oublierait presque que le groupe a une dizaine d'années au compteur...

Tracklist :

1. Too Much Peyotl
2. Muddy Truck Driver
3. Dead Honeymoon
4. Reasons For Crying
5. Never Give Up
6. Reach Out
7. Stick To The Groud
8. Suspended In Time
9. Rest & Lay
10. Blind Dead
11. Surprise Me
12. Willing

"From Dust Till Dawn" s'achète en physique ici.


lundi 29 octobre 2012

Levi The Poet : Un nouvel album


L'artiste de spoken word Levi The Poet a annoncé la sortie d'un nouvel album, nommé "Seasons". D'après un court teaser publié récemment, des instruments y feront leur apparition. Jusque là, la musique du coreux poète était simplement composé de sa seule voix.  L'album sortira le 11 Décembre. Ci-dessous, la cover de cet album.


Texas Is The Reason : Le grand retour en studio !


D'après AlternativNews et Property Of Zack, le légendaire groupe emo Texas Is The Reason serait entré en studio pour enregistrer de nouveaux morceaux, avec le producteur J.Robbins, qui avait déjà produit leur seul et unique album à ce jour, le fameux "Do You Know Who You Are?", sorti en 1996. Le groupe s'était reformé auparavant pour donner quelques dates de concert. Qui sait, peut-être un album en vue ?

dimanche 28 octobre 2012

Coups de coeur de la semaine


Cette semaine, j'ai eu des coups de coeur dont je suis assez fier, et qui pour certains montrent que l'emo première génération ne s'est pas perdu définitivement dans les méandres du post-hardcore. Ouvrez vos oreilles, sortez les mouchoirs, appelez vos potes, vos parents, vos copains/copines, vos chats, on va faire pleurer de l'emokid !

Je commence avec Juvenescent Beat!. LE groupe qui aurait du faire partie de la "Wave" ! Malheureusement séparé, le groupe n'a sorti qu'un album, nommé "One Day We're Gonna Fall Through This Roof", mais quel album ! Piochant dans le hardcore mélodique old school, et le punk foudroyant, émotionnel, dissonant et bruitiste de Rites Of Spring, tout en injectant des influences midwest, cet opus nous garantit une bonne demi-heure de bonheur auditif. Il aurait très bien pu sortir pendant le "Revolution Summer"... Je me demande pourquoi ce groupe a eu si peu de popularité.  Espérons que le rapprochement qu'un chroniqueur américain a fait entre ce groupe et le dernier opus de We Were Skeletons, nommé "Blame & Aging", corrigera le tir. En voilà encore, tiens, de l'emo/hardcore de la trempe des groupes de Guy Picciotto. La dernière production de We Were Skeletons, très conséquente (13 titres), voyage entre Mewithoutyou et Off Minor, et nous offre de délicieuses réminescences de Fugazi et de son post-punk noisy tellement caractéristique. On y entend bien évidemment les influences emo/indie chères à tout groupe signé chez Topshelf Records. L'album de la maturité, d'une personnalité toute trouvée, pour We Were Skeletons, leur meilleur à mes yeux, et celui qui expose au grand jour leur capacité à mélanger leur hardcore émotionnel à des chemins musicaux beaucoup plus sinueux. Dans une optique plus directe, j'ai découvert Carrion Spring, qui nous propose un screamo torturé, cathartique, urgent et dissonant, entre explosions presque emoviolence, expérimentations post-hardcore... Leur album "A Short History Of Decay", sorti en 2011 et ré-édité en Mai dernier avec 3 titres inédits dont une cover de "12 Years Past" de Red Square, est également un très bon opus. À découvrir ! J'ai ensuite tendu l'oreille à "Homeward Bound", de Caves. Entraînant, ensoleillé, partant d'une base pop-punk, on y ressent de l'emo-indie, du grunge... Bref, ce qui fait le bonheur du public emo actuel ! Et un petit plus, c'est chanté par une fille ;) Je tiens également à vous faire découvrir un groupe exceptionnel, que m'as fait découvrir un lecteur et pote à la "culture emo/indie" sur-élevée, le groupe Crash Of Rhinos. Ce groupe anglais comprend un batteur, deux guitaristes, et deux bassistes. Il manque un chanteur ? Normal, parce que les cinq musiciens chantent ! Leur premier album, "Distal" est absolument magnifique, naviguant entre post-rock, math-rock, et emo. Une passion hors-norme transpire de leurs compositions. Leurs prestations lives sont encore plus intenses que sur CD, en témoigne ce live ou le groupe joue l'album en intégralité. Si vous aimez l'emo original et épique, vous serez servis !

Et curieusement, je me suis écouté un peu par hasard l'album "Heroine", le second de From First To Last, le groupe post-hardcore semi-mainstream (ah, cette belle époque...) ou chantait sur deux de leurs albums ce qui n'était encore que Sonny Moore, qui aujourd'hui est devenu Skrillex, MÔSSIEUR dubstep pour MÔSSIEUR tout le monde. Eh bien le moins que l'on puisse dire, c'est qu'ils n'étaient pas manchots, les petits ! Il est évident que ça sonne comme les potes (comme les premiers albums de The Used et de My Chemical Romance, comme Scary Kids Scaring Kids, etc...), mais c'est bougrement efficace, tordu et catchy comme il faut, avec l'ambiance "bloody" et vampiresque et les instants de solos metal bien efficaces qui vont bien. Sonny Moore se démenait comme un beau diable au chant !

De l'émotion et de l'intensité au programme avec ma playlist de la semaine, en espérant que l'ensemble de mes coups de coeur soient également les vôtres ! Bonne écoute ^_^ !

mercredi 24 octobre 2012

Chronique : The Random Monsters - S/T



La scène post-rock française est très restreinte, mais compte tout de même quelques groupes importants et très respectés. Parmi eux les excellents Microfilm (notre Mogwai à nous, en quelque sorte), ainsi que Kwoon, Stellardrive, Absinthe Provisoire, et d'une certaine manière M83, cet artiste qui officie dans l'électro VS pop indé un peu planante tellement à la mode actuellement chez les hipsters et à la radio, qui tire ses origines et sensibilités musicales du post-rock et du shoegaze. Il y a ensuite énormément de groupes français influencés par le post-rock, peu importe leur style musical (à titre d'exemple, on peut citer aussi bien SWY que Mermonte, Nephalokia, Merge, Totorro, ou Daïtro). Mais c'est une autre histoire. Et aujourd'hui, nous avons un nouveau challenger. Nommé "The Random Monsters", ce groupe parisien, qui compte Sébastien, batteur de Doyle, dans ses rangs, est né en 2011 dans le but de créer une musique "lunaire", entre ambiant, indie et pop, sans réellement vouloir se définir "post-rock".
Citant comme influences Deftones, Mogwai, Envy (parmi tant d'autres consultables sur leur page Facebook et leur biographie officielle)... Ils ne peuvent que donner envie d'explorer leur univers. Je m'y suis donc aventuré, et ce fut une belle expérience.

Tout commence par "Ruins". C'est ici que commence le voyage, et c'est ainsi que nous finiront au final de cet album, en ruines. Douce brise. Des doux accords, ces bourdonnements hypnotisants (influences drone ?), laissent se lever la tempête. Des riffs lourds et mystérieux. Accalmie, les doux accords reviennent, mais cette fois-ci avec quelques sons mystérieux, assez occultes. Toute cette masse sombre de mélodies ténébreuses nous amènent vers "Hostility Towards Creation", qui démarre un peu comme un morceau post-hardcore, avec la même sensibilité, la même lourdeur et la même dissonance des guitares, et les chemins sinueux qu'emprunte le morceau, entre les explosions post-rock. On croit que le morceau s'achève, mais soudain, de doux accords relance le morceau, accompagné d'un sample de discours. Toujours hyper-efficace, dans le post-rock. Le morceau évolue ensuite dans des contrées très lourdes, presque à la Cult Of Luna, entremêlées de plans post-rock majestueux. Un morceau très atmosphérique, pour une première pièce majestueuse. La tempête n'a pas fini de souffler. Ne vous fiez pas au doux final. "Ghost Of A Smile" vous le rappellera. Ce morceau suit intelligemment le final du précédent morceau, mais s'alourdit au fil des secondes, puis se meurt doucement. Des accords de basse mystérieux, très graves, accompagnant quelques accords de guitares reposants introduisent le morceau suivant, "Sacridie", qui ensuite explose dans un genre assez "Deftonien" : Instru simple mais lourde et dissonante, et un chant ténébreux, rythmé et haut perché, parfois double. X y ajoute une touche blues qui rend superbement bien avec la lourdeur de l'instru, qui donne une intensité supplémentaire. Il est assez compliqué de placer du chant sur un morceau post-rock sans que cela devienne mielleux, mais ici, l'exercice est réussi, car le chant s'intègre parfaitement à l'ambiance du morceau. Le morceau suivant, "The Early Years", commence dans un univers qui nous renvoie à l'univers ténébreux de l'intro, avec ces sons de guitares curieusement déformés, fantomatiques, comme si elles sortaient d'un vieux film à la bande son usée, et ces accords oniriques. Et boum, la bourrasque ! L'instru explose ensuite dans un schéma typiquement post-rock, mais ô combien efficace, vraiment beau et puissant. Et le silence. Et VLAN, encore une bourrasque. L'apogée de ce morceau. Des riffs lourds, éclatants de grâce, qui se mêlent à de nouveaux arpèges post-rock superbe. Un très beau morceau ! Le déluge se termine avec "I've Buried You", un morceau très "blues", et ou vient à nouveau se mêler cette voix douce mais ténébreuse, qui me fait terriblement penser au chanteur des Black Keys, ne me demandez pas pourquoi, sans doute ce chant et cette instru influencés blues, encore une fois. Le morceau évolue tranquillement, nous gratifie même de superbes chœurs. Un petit silence, et une nouvelle progression, avant l'explosion finale, et peut être la plus géniale de l'album, avec ses arpèges éclatants, ces passages foufous un peu chaotiques, ce chant à son apogée, avant que le morceau ne se meure petit à petit, dans un dernier discours, de derniers accords. Et voilà, la tempête a cessé. Et dans les têtes des auditeurs, elle a dû faire beaucoup de dégâts. Entre deux éclaircies.

Conclusion : Pour un premier effort post-rock, le rendu est bluffant. Le groupe ne se contente pas seulement de jouer du bon post-rock, mais il le rend également original, presque pop par moment, sans avoir besoin de partir dans des délires math-rock ou screamo pour impressionner. C'est une belle première impression, mais j'aimerais à l'avenir entendre davantage cette voix particulière, assez inédite dans le genre. C'est finalement ce genre de groupe, inventif et sincère, dont la scène française a besoin pour qu'une scène post-rock solide puisse s'y créer...

Tracklist :

01. Ruins
02. Hostility Towards Creation
03. Ghost Of A Smile
04. Sacridie
05. The Early Years
06. I've Buried You


Ce premier album est disponible en digital ici.

Interview, ouh, ouuh : When Icarus Falls



Aujourd’hui, j’ai l’honneur de vous proposer une petite interview de Xavier et Diego de When Icarus Falls, un groupe qui m'as surpris avec leur premier album, "Aegean", sobre, planant, lourd et puissant à la fois. Il fait suite à l’EP « Over The Frozen Seas », qui avait révélé le groupe sur la scène post-hardcore, bien que plus lumineux.  Après avoir chroniqué ce très beau premier effort, j'avais envie d'en savoir plus sur leur univers, sur le concept que suit l'album, et simplement sur le groupe lui-même.

-  Bonjour les gars ! Alors, comment allez-vous ? Les retours sur l’album ont été positifs ?

Xavier : Oui, les retours ont été assez positifs, spécialement au niveau de la production. Après, une certaine partie de la presse nous reproche notre côté trop « post-hardcore classique », et auraient souhaité quelque chose de plus original. D’autres regrettent la chaleur et le calme de l’EP, et notamment les passages chantés. Au contraire, certains sont agréablement surpris par le tournant artistique que le groupe a pris avec Aegean. Cela traduit la diversité de notre audience, et c’est finalement très bien comme ça. Néanmoins, j’attends avec impatience la chronique de ces bâtards de NextClues qui n’avaient pas hésité à nous chier dessus avec Over the Frozen Seas. Trois ans après cette chronique mémorable, on se fait encore des private jokes entre nous là-dessus. Nous les mettons donc au défi de faire encore plus absurde et gratuit que la dernière fois ! 

-  C’est vrai que cette chronique était super crue, je la trouve personnellement consternante, et pas très respectueuse de votre boulot, ce n’est même pas de la critique constructive mais du lynchage gratuit… Enfin, passons. 

-  Je voudrais d’abord me pencher sur le thème de l’album. Pour rappel, vous avez été inspiré par les travaux de Elisabeth Kübler-Ross, psychiatre renommée qui avait décrit les « cinq phases du mourir » : Le déni, la colère, le marchandage, la dépression et l’acceptation. Est-ce que chaque morceau, si l’on excepte les interludes, représentent une de ces phases ? Est-ce que, personnellement, vous adhérez à cette idée des « cinq phases du mourir » ? Y-a-t-il d’autres personnes qui vous ont influencés, pour cet album ?

Diego : Tout le concept lié autour de l'album est venu à un stade où le processus de composition était déjà bien avancé.  En ce sens que cela n'a pas été une contrainte artistique mais plutôt une direction à prendre. Les observations rapportées par Elisabeth Kübler-Ross ont permis de mettre des mots sur des stades émotionnels intéressants et je crois que cela se perçoit assez bien sur l'album. Adhérer, je sais pas mais l'idée qu'il existe un certain schéma de réaction face à des situations difficiles m'amuse assez je dois dire. 

-  Était-ce une volonté que de donner un ton plus sombre, plus agressif à votre musique, ou est-ce venu spontanément ? Peut-être pour correspondre au thème donné ? Ou pour correspondre, peut-être, à l’évolution de la vie de chacun d’entre vous, de vos vécus… Je me dis que peut-être, cela se retranscrit dans ce changement ?
-   
        Xavier : Je crois que le groupe a simplement évolué vers ce côté sombre de façon naturelle. On s’en est rendu compte au fil du temps, alors que nos compositions et nos live se trouvaient de plus en plus en décalage par rapport à notre premier EP. Le concept de l’album est la conséquence de ce changement et non la cause. Pour ce qui est de nos vies respectives, elles sont nettement moins tourmentées que nos compositions, je te rassure…

    -  Haha, c'est cool alors ! En plus de ce changement d’univers, depuis l’EP, dans la voix, je sens personnellement une certaine influence que je qualifierais de « black metal », cette façon d’hurler très aiguë  lointaine, et crasseuse… Je constate également qu’en même temps, pas mal de récents groupes s’amusent à mélanger black metal et influences shoegaze, hardcore et/ou post-rock, comme Bosse-De-Nage, Alcest, deafheaven, Wolves In The Throne Room, Hierophant… Et certains de ces groupes se rapprochent finalement, sous certains plans, de votre musique. Y-a-t-il des groupes de ce genre qui vous ont inspiré ?

Xavier : Tu vois Diego, je t’avais bien dit de nettoyer ton ipod de tout ce black norvégien… Avec le temps, ça finit par te bouffer le cerveau !

Diego : Wolves In A Throne Room, Altar Of Plagues sont des groupes que j'apprécie, en effet. Après, je n'irais pas jusqu'à prétendre que je suis un féru de la scène black et qu'elle m'influence dans la manière que j'ai d'appréhender l'univers de When Icarus Falls. Quand je pose des voix, je ne me dis jamais "faut que je chante gras ou faut que cela sonne black", je chante c'est tout.  

-  Bonne réponse ;) ! Je remarque actuellement que la scène suisse est en train d’exploser. D’abord révélée par Nostromo et Le Pré Ou Je Suis Mort, plein de petits nouveaux suivent en ce moment. Je pense notamment à vous, Prométhée, Abraham, Life As War, et Elizabeth. Y’a-t-il d’autres groupes de la sphère hardcore et metal qu’il nous reste à découvrir, nous, petits franchouillards jamais contents ? Le plus drôle, c’est que chacun de ces groupes envoient de sévères parpaings…

Diego : Exploser, pas vraiment. Ecce Lex a déjà 10 ans, certes mais avant cela il y avait une flopée de petits groupes que personne ne connaissait comme Celtic Frost par exemple ou Coroner... Plus sérieusement, il n’y a jamais eu d'explosion à mon sens mais plutôt une évolution des outils de communication et une démocratisation des home studio qui aujourd'hui permettent à n'importe quel groupe de balancer 3 micros dans une pièce et d'enregistrer un son qu'on peut ensuite balancer dans le monde merveilleux d'internet. Je ne crache pas dessus car je sais qu'il y a 10 ans on aurait jamais pu avoir la visibilité, si minime soit-elle, que l'on a aujourd'hui avec When Icarus Falls et cela grâce au web et aux micros pas chers. Sinon, c'est marrant mais tu me cites une majorité de groupes issus de la scène genevoise alors que si tu te diriges un peu plus du côté de Lausanne ou de La Chaux-De-Fonds, tu découvriras monts et merveilles. 

-  Oh mon Dieu, j'ai totalement oublié que Celtic Frost, c'était Suisse, haha ! J'ai également fait de gros oublis en rédigeant l'interview, honte à moi, je me rattrape ici en citant Knut (sludge/hardcore), Iscariote (hardcore chaotique aux relents post), Impure Wilhelmina (post-hardcore), Each Day Starts Anew (emo/indie 90's VS post-hardcore façon Thursday et Quicksand), Mr.Willis Of Ohio (emo/screamo signé chez Ape Must Not Kill Ape Records), Equus (post-rock), Coilguns (hardcore rock'n'rollesque), Abraham (post-hardcore), et Eluveitie (folk metal).

En tant que « dictionnaire de l’emo », je me suis automatiquement demandé si l’un d’entre vous suit la scène « emo », de près ou de loin… D’autant plus que j’ai pu remarquer que vous avez déjà partagé une date avec le groupe « La Dispute », que j’affectionne particulièrement, et qui fait partie du renouveau de cette scène. Y-a-t-il des groupes du genre qui ont marqué, ou même peut-être influencé l’un ou l’autre ?

Xavier : Notre live avec La Dispute est bel et bien le seul lien que nous ayons avec la scène emo, je pense. Cela dit, ce sont vraiment des types formidables et qui envoient comme il faut ! « Emo-nous » les uns les autres malgré nos différences…

Diego : Le seul lien que j'ai pu avoir avec la scène émo c'est quand j'avais encore la possibilité de mettre du gel coiffant. Maintenant que j'ai plus de cheveux, je me pose plus la question. 

-  Tout à fait d'accord pour La Dispute ! Et puis d'abord, je suis un féru d'emo et j'ai pas de rideau capillaire devant les yeux... Du moins, moins souvent qu'à mes 16 ans haha ! Ça écoute quoi en ce moment, un coreux suisse ?

Xavier : Lausanne FM, n’ayant pas réussi à pirater la radio de la boîte où je bosse.

Diego: Humores I - IV de Arafúra, c'est joliment introspectif et magnifiquement exécuté. 

    -  Dernière question : Votre album colle parfaitement au zouk, je vous renvoie à ma chronique.  Et je vous sais grand fan de ce genre musical, ça se ressent à l’écoute, au chant. C’est d’une chaleur, d’une sensualité exotique plus excitante que le porno de 22H30 de RTL9... Une première partie de Colonel Reyel en prévision ? Une ré-édition de « Aegean » en zouk ? Ou alors mieux, une chorégraphie en mode « zumba » pour un éventuel clip ?

Xavier : Oui, alors sur ce point,  tu ne crois pas si bien dire. Il faut savoir que notre local est situé juste en-dessous d’une boîte de nuit africaine, donc chaque fin de semaine nous avons droit au coupé-décalé. A force, je pense que nous avons été influencés par le pouvoir subliminal du zouk. D’ailleurs, je pense que notre label sera d’accord pour que l’on te révèle le concept du prochain album : 10 reprises de Converge en version zouk. Accrochez-vous, ça va chier !

 -  Haha, excellent ! Je l’offrirais à mes colocs africains !
Allez, je vous laisse le mot de la fin ! Une annonce, une dédicace, une blague, une menace terroriste contre les pays utilisant l’euro et dévalorisant le franc suisse ?

Xavier : Achetez nos albums ! C’est un excellent placement à ne pas manquer, avant que l’euro ne disparaisse.

Diego : de la fin? mais de quelle fin? la vôtre? la mienne? la nôtre? méditons là-dessus. 


« Aegean », le premier album de nos joyeux lurons, est disponible en digital et en streaming complet ici, ainsi qu'en physique ici.
P.S : Merci beaucoup à Jérémy de Blue Wave Productions, à Diego et Xavier !

Ne vous fiez pas à la descente gratuite et peu constructive de certains webzines élitistes et hipsters sur les bords, pour vous faire une idée de ce que vous écouterez à l’avenir, mieux vaut consulter d'autres webzines plus passionnés et respectueux, ou vous forgez un avis vous-même ;).

Old Gray : Tracklist du nouvel EP


Le groupe emo/indie Old Gray vient de publier la tracklist de son nouvel EP, "Everything I Let Go & The Things I Refuse To". Il sortira le 11 Novembre prochain, et contiendra donc quatre titres :

1. 359 Pine
2. Resonance
3. Winter '11
4. Six Years

Voilà également l'artwork de l'album, pour ceux qui l'aurait loupé :


Maintenant, il n'y a plus qu'à attendre. ^_^

lundi 22 octobre 2012

We Were Skeletons : Le nouvel album en streaming


Le groupe de screamo/post We Were Skeletons vient de poster en streaming intégral son nouvel album, nommé "Blame & Arging", sorti aujourd'hui. Le groupe présente un album qui gagne en maturité, avec une musique encore plus riche, qui pousse également plus loin leur screamo technique, groovy, et puissant, titillant Fugazi par moments, et nous gratifiant de beaux passages emo/indie. C'est sorti chez Topshelf Records, et comme toujours sur ce label, c'est excellent. Pour faire péter le son, c'est par ici !

dimanche 21 octobre 2012

Chronique : Converge - All We Love We Leave Behind



Flashback : J'ai 16 ans, je découvre le hardcore, en commençant par Alesana (mode "emo" en plein essor oblige, à cette époque). Sous ma demande de découverte de hardcore pur, sur quelques forums obscurs, on me dirige vers "Jane Doe". Première écoute: "Mais putain, c'est quoi ce bordel ? C'est inaudible, aucune mélodie, aucune sensibilité, c'est horrible !". J'ai cependant persisté à vouloir comprendre l'univers de Converge, ce chaos fou furieux et destructuré, ce magma en fusion.

20 ans. J'écoute "Jane Doe" pour la je-ne-sais-combientième de fois (saluons mon niveau de français power level), "Axe To Fall" est un de mes albums cultes, et pour moi, Converge est au hardcore ce que Mahomet est aux musulmans. Sur cette dernière parole qui signera la fin de mon blog, de mon ordinateur et de ma vie, je vous dis à bientôt, et j'espère que mon blog vous aura plu, durant ces 11 mois d'activité...

...Aucun fanatique en vue ? On continue !

Je fais donc partie de ceux qui pensent que Converge est le groupe maître du hardcore actuel. Celui qui sait le mieux jouer avec la violence, les émotions, le chaos, les transitions, les variétés musicales... Bref, le plus mieux, dirait un gosse. Content comme un gosse, telle était d'ailleurs ma réaction en découvrant le nouvel album du groupe. Je pensais à une gifle, mais certainement pas à un lynchage.

Des morceaux complexes mais ambiants (comme "Aimless Arrow") se calant dans la mouvance atmosphérique du moment, comme l'ont fait Rolo Tomassi ou The Chariot sur leurs nouveaux albums ? Check. Des gros passages grindcore qui défouraillent ("Tender Abuse", "Trespass"...) ? Check. Du hardcore chaotique rock n'rollesque et mathy (...Tout l'album) ? Check. Des relents screamo underground déchirants (comme sur "Glacial Place"), metal sludgy, metalcore old school, et même blues (les morceaux "Sadness Comes Home" et "Coral Blue" sont de purs bijoux) ? Check. Tout y est. Avec une folie et une spontanéité tellement rare de nos jours... J'y ai retrouvé comme un héritage de Minor Threat là dedans, comme avec "Axe To Fall". Comme toujours avec Converge ? C'est punk, tout simplement. Chaque titre est d'une puissance folle. Cet album est une synthèse absolument parfaite du hardcore moderne, de toutes les influences qui le caractérisent. Converge y laissera une trace indélébile, avec cet opus, laissant bon nombre de groupes sur le carreau. À titre d'exemple tout bête, l'un des 3 morceaux présents sur l'édition deluxe (à posséder absolument !), qui reprend le nom de l'album, fera passer toute la clique tech mélo death metal machin truc et consors actuelle pour une fricassée de chamallows tout mous. Il est impossible de leur trouver une case, et c'est tant mieux. Cet album est encore plus intense dans son édition deluxe. Et puis ces mini-solos qui rendent totalement fous, il y en a à la pelle ! Rentrer dans les détails serait équivalent à écrire deux pages, tellement cet album est complet. Un catharsis à l'état brut. Je dirais même que cet album peut presque égaler le niveau de Jane Doe...

Conclusion : Avec cet album, Converge nous prouve encore une fois sa suprématie sur la scène hardcore. C'est un vrai défouloir, qui j'en suis certain influencera bien des groupes, comme les prédécesseurs ont pu le faire. Un grand album, varié, cathartique, violent, bourré de chaos et de rock n'roll. Autrement dit, plus besoin de rechercher tel ou tel groupe, quand tout est réuni sur un seul album, haha ! Qui est prêt à participer au combat ?

Tracklist (de l'édition deluxe) :


1. Aimless Arrow
2. Trespasses
3. Tender Abuse
4. Sadness Comes Home
5. Empty on the Inside
6. Sparrow's Fall
7. Glacial Pace
8. No Light Escapes
9. Vicious Muse
10. Veins and Vails
11. Coral Blue
12. Shame in the Way
13. On My Shield
14. Precipice
15. All We Love We Leave Behind
16. Runaway
17. Predatory Glow

"All We Love We Leave Behind" s'achète ici en digital. Je n'arrive pas à trouver de plans pour choper en physique l'album en édition deluxe, mais en attendant, l'édition physique classique s'achète ici.

Coups de coeur du moment.


Cela faisait longtemps que je n'avais pas publié d'articles concernant mes coups de coeur, et je sais que cela avait manqué à certains. Je me rattrape aujourd'hui avec une belle liste de groupe à vous faire découvrir, avec dans le lot pas mal d'emo/indie.

Et je commencerais cette liste avec les groupes français ! Tout d'abord, Jack And The Bearded Fishermen. Ce groupe nous offre un mélange explosif et étonnant entre sludge, noise, post-hardcore, stoner, rock'n'roll... Passionné et passionnant, planant mais pas mièvre car très rock'n'roll par moments, et surtout très couillu, leur premier album nommé "Places To Hide", sorti en 2011, est à découvrir absolument ! J'ai ensuite découvert Myra Lee, un groupe qui oscille entre emo/hardcore et noise, un peu comme les collègues de Tang, mais en moins "post-rock", plus direct. A classer entre Yaphet Kotto et Thursday, le groupe n'est plus actif depuis leur dernier album, "2", sorti en 2007. Un bel exemple de screamo sombre et sinueux à la française, malheureusement disparu. R.I.P Myra Lee. On a ensuite Kiss The Bottle, le plus injustement inconnu des all-stars band du screamo, puisque au chant, on retrouve Gérome d'Amanda Woodward (ce groupe est pour moi ce que la Bible est aux chrétiens), Alcatraz et Peu Etre au chant et à la guitare, Christophe de Undone, Jasemine et Finger Print à la batterie, et Yann de The Flying Worker à la basse. C'est moins expérimental et "reggae touch" que Amanda Woodward, au profit d'un son plus direct et agressif , mais toujours avec des paroles imagées, poétiques. Une sorte d'ancêtre de Birds In Row, pourrait-on dire. Je me dois également de vous conseiller l'excellentissime groupe Sport, venu de Lyon, qui officie dans un emo/indie ensoleillé aux influences math-rock évidentes, dans la veine de Algernon Cadwallader ou Castevet. Leur premier album, "Colors", est un formidable condensé de joie, de soleil, de spontanéité et d'émotions, de quoi vous faire bouger dans le pit, et faire transpirer l'auditoire, le meilleur des exercices ;) Enfin, je vous conseille le parpaing en règle qu'est "Empty Bottles And Wasted Nights" de In Other Climes, un metal/hardcore viril, efficace, lourd, violent, sans compromis ni artifices, et surtout un boost pour le moral niveau paroles. Certains plans vocaux et instrumentaux flatteront les esgourdes des fans de Rise Of The Northstar. Jetez-vous dessus si vous cherchez du défouloir en béton armé !

Maintenant, parlons de la scène étrangère. Direction les USA, avec une grosse brochette de groupes emo/indie tous aussi géniaux les uns que les autres. Tawny Peaks avec son côté dansant (le jeu de batterie est absolument parfait) et sa dualité "chant masculin/féminin", qui évoquera les japonais de Tricot à certains, Foxing avec son emo teinté de post-rock hypnotisant et de guitares lourdes, Coping venu tout droit de Topshelf Records (je crois que ceci suffit à définir le groupe), et Homelife qui nous délivre une sorte d'emo lourd, gonflé au shoegaze, qui se rapproche pas mal de Title Fight. Tant de groupes que je vous conseille fortement ! Et encore, je ne vous ai pas encore parlé du groupe de post-hardcore/screamo Secret Arms, et de son formidable premier album, "New Colonies". Un de mes gros coups de coeur du moment, c'est puissant, rythmé, émotionnel, dissonant, saccadé, agressif et mélodique à la fois... J'en ferais la chronique très bientôt, à coup sûr une des valeurs sûres du genre pour cette année, et même plus !

Dans une veine beaucoup plus metal, j'ai flashé sur l'album "Nothing Happens, Nobody Comes, Nobody Goes" des Suisses de Promethee. À mi-chemin entre (death) metal progressif, hardcore, et quelques touches de "djent", ils nous délivrent un premier album impressionnant, qui mêle habilement chaque influence sans jamais donner dans le cliché, ce qui relève de la performance de haut niveau, aujourd'hui, dans le domaine. Les plans hardcore sonnent vraiment lourds et virils, et ne résume pas à deux-trois plans "D-beat" et du breakdown plat comme une escalope de dinde sans sauce, les plans techniques sont de vraies friandises, qui volent la vedette au concurrent August Burns Red (parmi d'autres), et il y a vraiment une recherche dans l'univers musical du groupe, quelque chose de ténébreux et mystique, presque orientale sur les premiers morceaux. Et surtout, il n'y a pas de chants clairs racoleurs sans vrai talent ni émotions, et d'affreux growls TRU3 BR00T4L plus proche de l'évier qu'une véritable prestation de métalleux. Ça faisait longtemps que je n'avais pas autant flashé sur un album de ce que je qualifierais de "metalcore actuel".

On revient maintenant à la scène américaine. Je vous informe qu'un groupe du Nouveau Continent, Troubled Coast, risque fort de cartonner dans la sphère post-hardcore. Son troisième album "Awake & Empty", très influencé par ce qui caractérise le post-hardcore actuellement (spoken words, plans post-rock ou clairement hardcore, passage dissonants, doubles voix, pléiade d'instruments divers et variés), tout en injectant une lourdeur sludge, ni trop ni trop peu présente, bien trouvée, pour donner un opus certes excellent, bien foutu, prenant, mais qui manques un peu de personnalité à mon goût. Une belle suite à l'EP "I've Been Thinking About Leaving You", mais il reste encore à s'émanciper des influences évidentes (La Dispute, Underoath, Thrice...) pour vraiment impressionner l'auditoire et apporter SA touche dans la galaxie du post-hardcore. Enfin, je concluerais avec Bosse-De-Nage, qui surfe sur la mouvance du black metal atmosphérique, nourri au post-hardcore. Ce groupe roule sa bosse depuis pas mal de temps déjà, mais je l'ai découvert avec l'annonce du split avec le (ô grand parmi les grands) groupe Deafheaven. Fans de ces derniers, de Céleste, d'Alcest ? Ce groupe est fait pour vous !

Voilà, j'espère avoir rassasié votre faim avec cet article, qui malheureusement aura mis du temps a être posté, je m'en excuse platement ! Beaucoup d'excellents albums sont à venir dans les semaines à venir, je sens qu'ils finiront dans mes prochains coups de coeur ;) !

jeudi 18 octobre 2012

Chronique : Birds In Row - You, Me, And The Violence



Il existe beaucoup de groupes de hardcore/screamo, en France, qui passe plus ou moins aux oubliettes. Je pense à Revok, Brume Retina (merci à "eLNA", fidèle lecteur, pour le précieux rappel de ces deux énormes groupes), Mon Autre Groupe, I Am A Curse, Nous Danserons Sur Vos Ruines, Myra Lee, Kiss The Bottle... Le groupe dont je parle aujourd'hui, Birds In Row (LE power trio), en faisait partie jusqu'à il y a quelques semaines. Et c'était une erreur FATALE. Ses 2 premiers EP's, "Cottbus" et "Rise Of The Phoenix", de superbes condensés de punk hardcore blindé d'émotions, de blues et de hargne, avaient fait des émules mais dans un cercle très fermé de la scène. Les plus conquis savaient que le groupe avait un énorme potentiel à faire exploser, et que le jour ou il se sera révélé, tout le monde sera d'accord. Deathwish Inc., le label hardcore le plus prestigieux actuellement, ne s'y est pas trompé... Le label de Jacob Bannon (monsieur "je crie, j'écris et j'illustre pour Converge") a donc remarqué le potentiel de ce groupe, et lui a réservé une place dans son roster. Résultat, un premier album enregistré fissa, qu'on pouvait déjà imaginer de haute volée dès leur signature chez ce label. Un peu rapide comme jugement, mais bon, soyons francs, est-ce qu'un seul des albums sortis sur ce label a été mauvais ? Bref, voilà donc ce premier opus aujourd'hui sorti, sous le nom de "You, Me, And The Violence". Cet album était très, très attendu par la scène hardcore en général. Alors, nos Lavallois ont-ils sorti un opus à la hauteur de l'écurie Deathwish, ou mieux, à la hauteur d'eux-mêmes ?...

Mieux, ils ont sorti une oeuvre d'art qui influencera le hardcore émotionnel de demain.

Toujours produit par Sylvain Biguet et Amaury Sauvé, l'un des meilleurs producteurs de hardcore en France, on pouvait s'assurer que le groupe conserverait un son authentique, lourd, puissant. C'est le cas sur cet album, qui commence très fort avec "Pilori", et une rythmique complètement folle, un cri hanté. On se prend tout de suite une gifle monumentale. "Bastard ! Fucking bastard !" Nous hurle Bart (chanteur et guitariste du groupe) avec une rage folle, avec un cri plus rauque, encore plus possédé, raclé au fond de la gorge que sur les EP, mais également toujours aussi fou, et vif. Le morceau navigue entre un hardcore mélodique mais sans compromis à la Touché Amoré ou à la Defeater, et des contrées plus chaotiques, à l'image de Converge ou leurs potes de chez Loma Prieta. Les larsens qui ponctuent ce morceau, comme la plupart de ceux qui composent l'opus, ne font qu'accentuer l'effet de chaos, de puissance, de désespoir. J'ai d'ailleurs été assez énervé et stupéfait de voir certains chroniqueurs rejeter cet aspect chaotique de la musique du groupe... Ensuite, "There Is Only One Chair In This Room" nous balance dès les premières secondes une cavalcade magnifique de guitares hurlantes, avant de laisser éclater la déclamation au rythme effréné du chanteur, suivi d'un martèlement de batterie destructeur, et une progression post-hardcore de toute beauté. "There is only one chair in this room and it does not wear my name". "Cages" est loin de calmer la meute, en jouant à fond la carte du hardcore. Un morceau court, très rapide, mais mélodique. Du screamo pur et dur pourrait-on dire. Efficace et destructeur. "For every encaged hope there is a reason to struggle. For every damaged heart there is a reason to fight. For every enclosed life there is a reason to struggle. And it doesn’t take much courage to just say no!" "Guillotine" poursuit sur cette lancée, en un peu plus posé et sombre. On a le temps d'entendre le discours de Bart, qui nous délivre une performance parfaite, comme toujours sur cet album. "Walter Freeman", le morceau suivant, continue sur le chemin screamo sinueux in-your-face qu'on lancé les morceaux précédents. Mais toujours avec ces quelques notes lumineuses qui changent tout... J'aime beaucoup le final lourd, mais joué de manière toujours aussi vindicative et puissante. "Doctor please, I need a new hope". Et la, mon Dieu. "Last Last Chance". Un morceau totalement différent de ceux entendus jusque là... Il nous transporte loin, avec de discrets mais lourds accords bluesy, très planants. Avant que Bart nous délivre quelques phrases chantées de sa plus belle voix, éraillée, pleine d'émotions. "See I'm losing all my poems into one single flame, watching all the livings stare at the skies like waiting for some help. But do we know where our feet are when we think about giving in? Do we know where our feet are when we give up the last little chance ?" Ces quelques phrases caressent l'instru très reposante. On s'imagine quelque part dans le désert, seul, faisant une halte dans un vieux motel chargé de vécu et de mystère, en fermant les yeux. Pour ma part, ce morceau m'a fait ressurgir tellement de souvenirs... J'ai chialé. Je n'ai rien pu faire, c'est venu tout seul. Ce magnifique morceau se révèle finalement être la meilleure des transitions au brûlot hardcore qui suit, reprenant le titre de l'album, qui est peut-être l'une des chansons que j'ai préféré tant les paroles me parlent, et pour tout ce qui le compose enfaite : "You, Me, And The Violence". De la violence, il y en a dans ce titre, urgent et vindicatif, rien que dans le chant, un véritable catharsis, qui se finit en un rouleau compresseur sonore, un mur de guitares, accompagné d'hurlements en cœur. "I'm sitting back in place and watching the world declining slowly as a grandpa", une des nombreuses superbes phrases de ce titre criant de vérité. S'en suit "Grey Hair", un morceau plus progressif, envoûtant, mais pas moins sombre. Le calme avant la (nouvelle) tempête dont il sert d'intro, "Cold War Everything". Un morceau entre hardcore et chant semi hip-hop qui fleure bon La Dispute, avec un chant déclamé et hurlé à s'en racler la gorge, avec un rythme entraînant, une basse lourde, et des choeurs qui hurlent à l'unisson. Et BOUM! Du black metal, carrément, qui tabasse en pleine tronche dès les premières secondes de "The Illusionist", une intro démentielle qui nous emmène vers une suite plus lourde, plus mélodique (à s'en rapprocher de "Defeater", encore), avant le final qui nous ramène au black démentiel du début. C'est d'ailleurs sur le même schéma qu'est basée "Police & Thieves", sur la même intensité. Et voilà. "Lovers Have Their Say", 12mn52 d'un morceau absolument hypnotisant, complètement différent de l'album. Minimaliste, noisy, très orienté post-hardcore. Il commence par une progression typique du genre, et un cri lointain, hanté, totalement désespéré. Avant que l'instru n'explose discrètement. Bart n'a pas besoin d'en faire plus, il donne déjà tout, avant que le morceau ne s'apaise, et se meurt dans de longs accords et larsens de guitares. Pour nous tuer avec. C'est aussi envoûtant et hypnotisant que du drone... "We are the betrayal to a two thousand year old question".

Après ce titre, on se rend doucement compte que l'album est fini. Je me suis demandé pourquoi... Cet album se veut être un bijou de spontanéité, de maîtrise, d'humanité. Au niveau des paroles, si l'on parle uniquement de groupes français, on est proches d'un Amanda Woodward : c'est punk, engagé, désespéré, imagé. C'est simplement un album incroyable, qui j'en suis sûr fera date dans l'histoire de ce que l'on appelle "screamo".

Conclusion : Sur les EP's, Birds In Row montrait qu'il était largement à la hauteur des plus grands, et de ses modèles. Avec cet album, il arrive à les dépasser. A la fois soit plus violent, soit plus calme que les deux précédents efforts, cet album propulse Birds In Row au sommet de la scène hardcore/screamo internationale, et devient une vraie fierté française, qui fera sans doute partie à l'avenir des groupes qui ont compté pour cette scène, aux côtés de Daïtro, Amanda Woodward, et j'en passe et des meilleurs. Explorant beaucoup de genres musicaux sans aucune barrière et avec talent, Birds In Row ne se classe nulle part, et sera sans doute un modèle pour pas mal de jeunes formations. Je ne me serais jamais attendu à une claque pareille. Je savais que l'album allait être bon, mais à ce niveau, c'est pas simplement un bon disque, c'est simplement un chef d'oeuvre, qui touche au plus profond de l'âme de chaque personne un temps soit peu déçue par le monde qui l'entoure, et fan de musique extrême et sensible. Cet album doit être encore plus puissant en live, et je sais bien que nos Lavallois assurent sur scène. Je les remercies pour cet album formidable, que je ne regrette pas d'avoir acheté à la fois en digital et en CD haha ^^.

Tracklist :


01. Pilori
02. There Is Only One Chair In This Room
03. Cages
04. Guillotine
05. Walter Freeman
06. Last Last Chance
07. You, Me and The Violence
08. Grey Hair
09. Cold War Everyday
10. The Illusionist
11. Police & Thieves
12. Lovers Have Their Say

"You, Me, And The Violence" s'achète en CD ou en vinyle chez Throatruiner Records, ou bien en digital ici.

mercredi 17 octobre 2012

Nouvelle page Facebook !


Attention tout le monde ! Le dictionnaire de l'emo a une nouvelle page Facebook, nommé "le dictionnaire de l'emo (pour les flemmards)" ! Comme son nom l'indique, elle permettra à ceux qui ont la flemme de consulter mon blog directement d'avoir l'actualité de celui-ci directement dans le fil d'actualité Facebook de chacun, comme mon autre page quoi ^^. Je l'ai aussi appelée ainsi pour faire la différence avec l'ancienne page qui apparaîtra encore dans la barre de recherche pendant quelques jours. Soyez nombreux à aimer ma nouvelle page, à la partager, je compte sur vous ! :)

mardi 16 octobre 2012

tricot : Un EP et des extraits


L'excellent groupe math-rock/indie japonais tricot a annoncé il y a peu sur sa page Facebook qu'un EP, nommé "バキューン" (Bakyuun), sortira le 3 Décembre prochain. Il contiendra 3 titres : "3.14", "おもてなし (Omotenashi)", et "テレキネシス (Telekinesis)". Ici, l'extrait du deuxième morceau, et là, l'extrait du troisième.

SWY : Un nouveau morceau en live


Le groupe indie rock/pop français au passé screamo/post-hardcore SWY vient de publier une vidéo ou l'on voit les cinq gars interpréter un morceau issu de leur prochain album, nommé "My Cat Is Weird", en live depuis le studio Berduquet. Ce n'est pas la version définitive du morceau, mais ça annonce déjà de belles choses. Toujours aussi frais, inspiré et aérien. C'est à visionner et à écouter ici !

Merge + Crown Cardinals + The Butcher's Rodeo + My Dog Ate It au Klub, à Paris, le Jeudi 22 Novembre


Le dictionnaire de l'emo est partenaire du concert de Crown Cardinals + Merge + The Butcher's Rodeo + My Dog Ate It, qui se déroulera le Jeudi 22 Novembre, au Klub (excellente salle, soit-dit en passant), à Paris. Du metalcore mélodique, du post-hardcore et du hardcore à la Every Time I Die/The Chariot en perspective ! Venez nombreux !

dimanche 14 octobre 2012

Problèmes techniques...


La page Facebook de mon blog rencontre actuellement quelques soucis. Je ne peux plus publier sur cette page, suite à une migration du compte gestionnaire de la page vers un autre qui apparemment s'est mal déroulée. Je vous tiendrais au courant de l'évolution de cette page, qui sera peut-être effacée puis recrée, si rien ne marche. En attendant, pour être informé des derniers articles mis en ligne, ou autres, n'hésitez pas à me suivre sur Twitter !

Our Theory : Un premier album confirmé


Le groupe post-hardcore français Our Theory a annoncé qu'un album de 9 titres va sortir sous peu. Il a été mixé et masterisé par Kris Crummett (Sleeping With Sirens, Emarosa...), et comprendra deux invités. Certains privilégiés savent qui est l'un d'entre eux, moi y compris, mais chut, c'est au groupe de l'annoncer ! J'ai hâte d'entendre ce que va donner ce premier effort. Pour en avoir un avant-goût, je vous rappelle que trois titres sont toujours en écoute sur leur page Facebook.

mardi 2 octobre 2012

Underoath : C'est fini. (2012 : Les mayas nous avaient prévenus)


La terrible nouvelle est paru dans la soirée. Le groupe de post-hardcore Underoath, qui aura influencé énormément de groupes de l'évolution moderne de cette mouvance, vient d'annoncer sa séparation. Ils rejoignent donc le cercle des groupes influents de la seconde vague de la scène post-hardcore/emo disparus cette année décidemment apocalyptique pour de vrai, après Alexisonfire, Thursday, ou encore Thrice. Ils vont laisser un énorme vide, et nous font comprendre que l'on se fait vieux, finalement, que le temps est venu aux anciens de se retirer, petit à petit. Je vous laisse lire le communiqué publié sur la page Facebook du groupe, qui promet une tournée d'adieux et un anthologie. RIP Underoath.




"Underoath announce plans to disband, set date for Anthology 1999 – 2013 release with two brand new songs and announcing farewell tour next week.

Press Release Below 

Groundbreaking metalcore act UNDERØATH are formally announcing their plans to disband following a remarkable 15-year career that made a monumental impact on millions of fans and forever changed the face of heavy music.

“It’s sad to
 say that we feel like it’s time to close this chapter, but we have never seen things more clearly,” says vocalist Spencer Chamberlain. “These have been the best years of my entire life, and I owe that to every single person who ever supported this band along the way. This wasn’t a quick decision by any means. It’s just time for us to move on.”

The band is closing an era during which it served as a pillar of the heavy music scene. UNDERØATH formed an indelible bond with their massive fan base through relentless touring in front of sellout audiences on six continents, as well as the early adoption and mastery of social networking that helped bridge the divide between band and fan - resulting in the band becoming one of the first with 1 million ‘likes’ on Facebook as well as a tally of more than 70 million plays on MySpace.

The Tampa, Florida-based group released seven acclaimed albums in total – including the Gold-certified mid-2000s releases They're Only Chasing Safety and Define the Great Line – that collectively yielded several groundbreaking videos, Grammy and Dove Award nominations and total sales in excess of 1.3 million units.

On the road to becoming one of hard rock’s biggest success stories, UNDERØATH created a deep and enduring culture surrounding its music and message and became that rarest of things in the music world: a band that actually meant something, to millions of fans around the globe.

UNDERØATH will cap its incredible run with the release of a career retrospective album, Anthology 1999-2013 – released November 6 on Solid State Records. With tracks culled from their 1999 debut, Act of Depression, through the instant classics on 2010’s Ø (Disambiguation), Anthology 1999-2013 is an essential collection of songs that celebrates the evolution of this seminal band.
Pushing Anthology 1999-2013 beyond a mere retrospective, the release gives fans one last chance to hear newly recorded material in the form of new tracks “Sunburnt” and “Unsound.” Recorded with longtime producer Matt Goldman, the two new songs represent the final material recorded by the band.

"Over the past decade or so of our lives, we have been able to live a dream traveling the world, playing music that excites us, and meeting more amazing people than we could have ever fathomed," says keyboardist Chris Dudley. "This couldn't be a more bittersweet moment for us. We have accomplished more, met more friends, seen more places and have just done more than we could have ever imagined, and we really wanted to just go out on the highest note possible. That's why we have put together a group of great friends and musicians for what will be our final tour ever. We are taking every moment of this tour as an opportunity to say goodbye to you all, as well as celebrate what has taken place over all these years. The love we have and the debt of gratitude that we owe to all of you is not able to be measured in any way."

That farewell tour will commence in 2013, featuring fan-favorite songs that span the entirety of UNDERØATH’s career. Further details to be announced next week.

“We don’t take this very lightly and it’s heartbreaking for all of us,” Chamberlain says of the band’s announcement, “but all good things must come to an end. We love all of you and hope to see you again soon.”

Track Listing
1. Sunburnt
2. Unsound
3. In Division
4. Catch Myself Catching Myself
5. Paper Lung
6. Desperate Times, Desperate Measures
7. Too Bright To See, Too Loud To Hear
8. In Regards To Myself
9. You're Ever So Inviting
10. Writing On The Walls
11. A Boy Brushed Red Living In Black And White
12. Reinventing Your Exit
13. It's Dangerous Business Walking Out Your Front Door
14. I've Got Ten Friends And A Crowbar That Says You Ain't Gonna Do Jack
15. When The Sun Sleeps
16. Cries Of The Past
17. Heart Of Stone