vendredi 27 juillet 2012

Chronique: The Elijah - I Loved I Hated I Destroyed I Created



Ah, ce premier album de The Elijah. Tellement difficile à chroniquer. Je me rappelle avoir pris une claque en ayant écouté leur second EP "A Son: A Disease" il y a presque deux ans de cela, en plein dans ma découverte du post-hardcore atmosphérique. Le côté "vas-y que je te fais planer en me la jouant *shels VS Emarosa avec un cri désespéré et un chant à la Jonny Craig" m'avait, certes, au début irrité, mais finalement totalement séduit. Après celui-ci, et après avoir écouté le précédent EP "The Ground We Stand On", bien plus agressif (et cliché?) mais toujours dans une idée atmosphérique, j'attendais alors jusque là avec impatience l'album, dont l'immense titre "I Destroyed" a servi de teaser pendant quelques mois. Alors, pourquoi cela a été si dur à chroniquer? Parce qu'il y en a tellement à dire. Parce que cet album est une réussite. 

Parce qu'il est également un vrai terrain miné. Bienvenue dans un territoire en guerre. Enfliez vos gilets pare-balle, et rejoignez-moi dans la tranchée.

Le combat commence avec "In Misery". On progresse doucement dans le morceau, avant d'être happé par une explosion surpuissante (protégez-vous la tête, il y en aura plein d'autres dans l'opus), et le cri de Dan, plus sombre et grave qu'auparavant, avant que le morceau ne s'adoucisse pour laisser place au chant clair, toujours aussi beau et maîtrisé (voire plus) que sur "A Son: A Disease". Le morceau s'achève en repartant de plus belle, avec la voix hurlée, et ensuite avec un passage chanté avec la plus belle des voix claires, sur des guitares magnifiques et surpuissantes qui reste longtemps en tête, toujours accompagné par le cri de Dan. A peine le premier morceau passé, que me voilà déjà loin, dans les nuages. Soldats à terre! Et ce n'est pas "I Loved" qui m'as aidé à redescendre sur Terre, bien au contraire. Un véritable massacre dans le bataillon, en somme. Ce morceau est une grande claque, un coup de coeur personnel, et un morceau merveilleux. Il démarre doucement, sur de petites notes de piano ensoleillées, et avec le chant de Michael, sur des guitares discrètes. Et une batterie qui tabasse sec, comme pour souligner ses propos. Le morceau est très progressif, plus l'on avance dans celui-ci, plus il se renforce. Le chant clair se veut de plus en plus beau au fur et à mesure, avant que la guerre ne commence. Une sublime explosion, avec un "It wants you to feel, il wants to hold you" merveilleux, suivie d'une deuxième explosion hurlée de Dan, accompagné d'un invité surprise, nommé Ed Gibbs, chanteur de Devil Sold His Soul. Personne n'as été tenu au courant de ce featuring, et la surprise est tellement belle. Un couplet hurlé du plus profond de la gorge et du coeur, à l'unisson par nos deux hurleurs, sur la deuxième explosion en question. Avec l'ultime "I felt love for a while, but he died" d'un Ed complètement possédé par ses émotions, on croit que le morceau se termine, mais il n'en est rien. Le morceau redémarre, avec la plus belle voix de Dan, avant de réellement se finir sur de superbes notes de violons, qui auront accompagné le morceau dès la première explosion. On en est qu'au deuxième morceau, et j'ai déjà versé une larme. Assurément l'un des plus grands morceaux du groupe, qui a chaque écoute me procure des frissons, et me fait sombrer dans un état second. Allez, on oublie le blabla, et on repart au front. " In Fear" change légèrement de ton, un peu plus agressive, avec un début au quart de tour. Bien sûr, on retrouve toujours les parties instrumentales, accompagnées du chant "Jonny Craigesque" de Dan, et ça reste du The Elijah comme on l'aime. Ce pourrait être un petit tube dans le milieu, avec une structure couplet-refrain-couplet, un ensemble très entrainant et ensoleillé, et une fin instrumentale douce. Voilà ensuite une petite curiosité qui a déboussolé pas mal de monde: "I Hated". Une déclaration, mais sûrement pas de paix. Un morceau qui commence doucement, avec des accords tout doux, et laissant apparaître une batterie sévère et qui tabasse sec, un peu comme dans "I Loved". Et la, Dan nous hurle une longue complainte, sur une instru toujours aussi calme et une batterie toujours aussi dure, qui semble souligner ses propos, dans un silence qui donne encore plus de relief à l'ensemble. Un peu comme si Dan voulait notre attention et nous disait "Silence, j'ai un truc à vous dire, écoutez-moi". Des guitares lourdes et prenantes, qui sonnent un peu comme celles de Jesu, viennent s'ajouter au discours de notre hurleur, avant que le morceau ne s'envole, avec Dan qui reprend le chant. La encore, je reste sans voix. On ne peut qu'adhérer à cette déclaration. "In Regret" semble signifier un traité de paix. Un morceau entièrement instrumental, d'une puissance folle, saupoudré d'arpèges majestueux, de violons, de guitares dissonantes, d'explosions instrumentales, de passages ambiants, de pianos... Un morceau qui là encore, donne des frissons, et nous emporte très loin. Finalement, pourquoi parler de paix, car c'est un nouveau massacre. Tant il y a aura de montées au ciel à l'écoute de ce titre. Maintenant, nous voilà arrivé à un doux interlude, qui n'as pas de nom, si ce n'est ".", qui est l'introduction du morceau "I Destroyed" que je peux ENFIN vous chroniquer (cela me démangeait depuis tellement longtemps). Le morceau commence d'emblée avec une majestueuse envolée, et des choeurs en guise de fond sonore. On est tout de suite scotché. Le morceau se calme, laissant de doux accords nous emmener vers un Dan qui nous livre un cri plus lointain et plus puissant que sur le morceau originel, et un Michael toujours au top. Et la voilà, cette nouvelle explosion, celle qui m'as tellement fait planer pendant des mois et qui me donnait tellement envie d'écouter l'album! Un sublime refrain, chanté de la plus puissante et belle voix possible par Michael, poursuivi par le cri écorché de Dan. Ces deux-là se complètent décidemment à merveille. Le morceau se calme à nouveau, et repartira, puis finira comme la première fois, dans une nouvelle explosion folle. Les violons viennent doucement clôturer le morceau. Je crois que tout le monde peut déjà déclarer forfait et féliciter le vainqueur de cette guerre. Un second interlude, "..", vient ouvrir le prochain, et signifie la fin de l'album, qui se voudra plus triste que le reste de l'opus. On entend au loin le cri de Dan, toujours aussi rongé par les émotions. Et voilà "In Death",qui commence toujours calmement, avec des accords cette fois-ci plus tristes. Et ce n'est pas un désavantage. Le morceau explose alors en un premier assaut mélancolique et hurlé, avant de se calmer, et de laisser Michael chanter dans la même optique mélancolique. Et BOUM, le morceau explose à nouveau, se recalme, et repart encore... On est proche d'un Envy, dans la puissance, la structure, et la mélancolie. On y est proche très souvent d'ailleurs, si l'on excepte le chant clair bien plus présent que chez les Japonais. Il est temps que le conflit s'achève. Le morceau final, "I Created", finit dans la même optique, toujours aussi puissant, atmosphérique et émotionnel que le reste de l'album, au final éblouissant, ou Michael nous scotche sur place en se laissant complètement aller au chant. Le morceau finit avec les ultimes hurlements de Dan, ou il parait plus désespéré que jamais, et quelques notes de pianos, qui nous achèvent. Et puis merde, ça sert à quoi d'en rajouter, j'ai déjà tout dit, cet album est absolument merveilleux. The Elijah a gagné la guerre, le camp adverse est décimé.

Conclusion: Cet album est tout simplement épique! The Elijah a ici repris tous les ingrédients qui ont fait la force de l'EP "A Son: A Disease", et a renforcé le tout, et a surtout pris le temps de travailler sur l'évolution de leur son, pour nous apporter un premier essai fabuleux, qvec lequel je n'aurais pas cru pouvoir voler aussi haut, et m'emmener aussi loin. Et pourtant, au début, j'ai eu du mal avec cet album, eh oui! D'autant plus que les hurlements de Dan ne sont pas si simples à aborder. Plusieurs écoutes s'avères nécessaires pour cerner au mieux cet opus, pour se laisser complètement happer par les atmosphères surpuissantes et les chants clairs et hurlés remplis de beauté et d'émotions. Honnêtement, je ne trouve rien à reprocher à cet album, tant le travail fourni est énorme, sincère, et prenant. Oui, cet album me fait frissonner, il m'a même fait pleurer. J'espère vous avoir convaincu d'aller écouter cet album, vous ne le regretterez pas!

Tracklist: 

01. In Misery
02. I Loved
03. In Fear
04. I Hated
05. In Regret
06. .
07. I Loved
08. ..
09. In Death
10. I Created

L'album, sorti chez Small Town Records, est disponible aussi bien en physique qu'en digital ici.

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