J'étais tenté de nommer cet article "3 nouvelles fournées", puis mon bon sens m'a dit non, et j'ai pas envie que la LDJ fasse fermer mon blog et que mes disques soient brûlés en l'honneur d'Alain Jakubowicz. Gazers, c'est ces garçons pas contents originaires de Paris (ou presque) qui arpentent beaucoup de shows screamo et hardcore parisiens depuis maintenant 2 ans, et qui ont récemment fait une tournée avec The Prestige. Après avoir sorti un EP éponyme qui dévoilait un son lourd, oppressant, presque misanthrope, mais qui avait bien besoin de prendre de la bouteille... Chose qu'ils avaient jusque là tendance à descendre plus qu'autre chose. Ces trois nouveaux morceaux sont parus sur un 3-way split, ouvert par les Polonais de Fleshworld, qui balancent un son tantôt sludge/black poisseux et tendu, tantôt post-machin céleste, un tout formant un ensemble poignant et prenant, un groupe très intéressant dont il ne faut surtout pas rater les titres. Sur ce split figurent également les Italiens de Viscera/// qui achèvent le split à la hache, à la laque et au LSD en jouant d'un metal métronomique assez inqualifiable et surprenant, qui fait se croiser du shred, du sludge, des accents heavy metol, et même un couplet tout doucereux chanté en clean sur "Nobody's Diary", le tout majoritairement relevé par un black tantôt TRVE tantôt cascadian. Impressionnant.
Pour revenir à nos moutons, le quintet parisien veut montrer qu'il bosse dur pour faire évoluer sa musique, que Gazers est en pleine mutation. Ils ne renient toutefois pas leur passé, en remettant au goût du jour le titre "The Decline" présent sur l'EP, la meilleure de celui-ci d'ailleurs, désormais un peu plus "claire", la rendant plus accrocheuse à l'oreille, plus directe. Pour être franc, la petite pause instrumentale du milieu est du coup devenue plus intéressante... Cette reprise est située entre deux nouveaux morceaux : "Rush", qui commence par une plage ambiante, presque apaisante, tout en finesse... ET VLAN DANS TA GUEULE, là ils te sortent un truc à te faire avoir une crise cardiaque, ça bouscule d'un coup en un hardcore punk lourd et dissonant. Avec ce titre, on entend déjà un bien meilleur dosage du chant, faisant désormais davantage s'égosiller Hans (guitare), contrastant avec le chant aussi caverneux que cru de Loïc. Le groupe a appris à distiller un son gras sans basculer dans un gimmick sludgy d4rk qui peut vite tourner en rond, en laissant parler leurs envies, et ça fait plaisir.
Et puis voilà LA killer track de leur jeune carrière jusque là : "Epilogue". La parfaite symbiose du Gazers nouveau, une compo solide et forte. Un équilibre justement dosé, une structure relativement atypique (d'un méchant plan hardcore 2-step, tu passes à des plans blackisants, et tu finis dans un élan skramz), un fil conducteur qui devient rapidement celui qui te pendra à court terme, qui sait. La voilà leur pièce maîtresse, cella ou le groupe montre vraiment ce qu'il a dans le ventre et le cœur... Et en plus ça chante en français ! Pas étonnant : chez les gaziers, on aime le screamo à la française. Un petit reproche, le petit riff à 3:00 est hyper mal calé, c'est dommage, j'ai l'impression qu'il est pas du tout dans le tempo. Quoi qu'il en soit, avec ces titres, ils dévoilent ainsi un son mieux maîtrisé, toujours lourd mais sans forcément sombrer dans une noirceur facile, et de nouvelles bases pour aller plus loin, notamment vers un LP qu'ils nous préparent doucement mais sûrement, ou j'espère notamment retrouver quelques uns de ces brûlots pas loin de la powerviolence qu'ils débitaient il y a quelques temps en concert... Allez, la gazeuse c'est en bas, masquez-vous les yeux. Puis je vous ai mis tout le split, histoire de ne pas louper les deux autres formations qui valent franchement l'écoute et vos petits likes sur Facebook.
Bisous.
Aucun commentaire :
Enregistrer un commentaire