Il y avait foule en ce Lundi soir, dans l'invincible squat punk de La Miroiterie. 98% des personnes présentes ce soir étaient habillées en noir, la coupe "Hitler-like" qui va bien... Pas de doute, il s'y tenait ce soir là un concert 100% Throatruiner Records, organisé conjointement par deux assos faisant très fréquemment venir le meilleur des scènes screamo et hardcore : Old Town Bicyclette et En Veux-Tu? En V'la!. À l'affiche : le sludge/doom de Cowards, le crust/hardcore de Direwolves, et le hardcore chaotique convergien de Calvaiire. La violence, la froideur et la démence étaient donc au rendez-vous.
Cowards a ouvert les festivités. "Festivités" est un mot bien ironique, tant ce fut un spectacle de lourdeur et de noirceur. Le groupe était concentré, jouant leurs morceaux avec précision. Froidement. Impitoyablement. Aucune pitié pour l'auditoire. Un auditoire pourtant hypnotisé par ce marasme de nihilisme résonnant fort entre ces murs fragiles. Le chant de Julien, ce chant dérangeant et perçant, arrachait littéralement nos tympans. Le groupe est sorti de scène comme il y est entré, négligemment : on remet nos vestes, on se casse, sans regarder les gens. De toute façon ils servent à quoi tout ces morpions ? Cette "bouillie informe", comme Julien le répète inlassablement dans "Du Soleil Vert On En A Tous Bouffé" de son autre groupe Death Mercedes... Voilà, on est là, un peu hagard à la suite de ce set, en attendant la suite, une nouvelle bière à la main. Avant le set de Direwolves, j'ai discuté un peu avec le frontman de Cowards, et j'ai finalement découvert un type gentil et humble, fier de sa musique. Comme quoi, il ne faut pas se fier aux apparences dans un concert de cette trempe.
Les cannettes vides et les corps chauffés, c'est maintenant à Direwolves d'entrer en scène. Ils ont plutôt cherché à la pulvériser, à vrai dire. Ce fut le premier set des bretons à Paris, et ils n'ont pas fait les choses à moitié. Distillant un hardcore puissant hurlé du fond des tripes mélangé à de méchantes parties 2-step, et des explosions crust crasseuses et virulentes, les garçons auront retourné la salle. Le premier rang a été très réactif, dont faisait partie l'un des guitaristes de Calvaiire qui est venu hurler avec eux le temps d'un couplet. Les autres étaient plutôt stoïques, malheureusement. Ah, le public parisien et son enthousiasme légendaire... Mais cela n'empêche pas le groupe d'avoir été chaleureusement applaudi. De nouveaux morceaux étaient joués ce soir, des morceaux qui figureront sur leur album à venir en 2014. Au vu de leur prestation et de leur enthousiasme, on ne peut que être rassuré sur le contenu de cet opus !
Il est maintenant temps de laisser place à Calvaiire. La, ce fut le chaos total, à l'image du premier album de la bande, Forceps, qui fut interprété ce soir là. Leur prestation fut à l'image du disque : folle et spontanée. Malheureusement, des problèmes de son ont étouffé le chant de Matthias, noyé sous la décharge sonore impitoyable que lançait le reste du groupe. Mais tant pis, il se démenait tant bien que mal pour se faire entendre au maximum. Si bien que ça marchait pour les personnes présentes au premier rang ! Le public a en majorité adhéré au torrent sonore de Calvaiire, même si encore une fois, très peu de monde était démonstratif. C'est dommage, car c'est pourtant le genre de musique qui donne au moins envie de bouger la tête même si il est pas évident de suivre cette déconstruction rythmique effrénée !
Le premier rendez vous crust/hardcore de l'année signé OTB/EVTEVL fut donc une bonne réussite. Des sets bien rodés, un accueil général positif, et assurément de bonnes découvertes pour quelques personnes présentes ce soir. Direwolves reviendront peut-être sur Paris, heureux du retour du public, et il est fort à parier qu'il en sera de même pour Calvaiire ! Quand à Cowards, la question ne se pose même pas au vu de la situation géographique et de leur réputation.
PS : Merci à tous les musiciens à qui j'ai pu discuter pour leur accessibilité et leur gentillesse, auprès de qui je m'excuse pour ma timidité et ma nervosité, à eux comme aux autres d'ailleurs. Merci également à OTB et EVTEVL pour cette soirée, et merci à Matthias de Throatruiner Records/Calvaiire.
A mentionner: le chant de Matthias à capella vers la fin, parce que son micro déconnait, mais j'ai tout entendu alors que j'étais au troisième rang, vlà la puissance :D
RépondreSupprimerExactement ! C'est pas si commun que ça les frontmans aussi impliqués dans leur musique, dans le délire hardcore Converge-like, de nos jours.
Supprimer