C'est avec un grand plaisir et une attitude de groupiasse derrière mon écran que je vous informe que State Faults va sortir son second album, Resonate/Desperate, le 12 Novembre via No Sleep Records ! Une chanson extraite de cet album, "Meteor", a été postée chez les confrères de AlternativePress. Plus intense, virulente et possédée, tu meurs. Et cette petite touche lazy histoire de dire "on aime le shoegaze"... J'ai réellement hâte d'écouter cet album !! Vous pouvez donc écouter cette chanson juste ici, et faire comme moi : attendre impatiemment (du moins je l'espère) jusque la date de sortie de l'album, et passez votre pré-commande !
jeudi 29 août 2013
Dog Knights Productions sort une compilation... Épique ?
Épique, c'est en toute absence d’objectivité le mot qui semble le mieux caractériser cette compilation proposée par Dog Knights Productions. Mis en ligne aujourd'hui, elle nous permet de découvrir ou re-découvrir des groupes tous plus doués les uns que les autres dans leur domaine, et ceci soit grâce à de nouveaux titres, soit grâce à des titres présents sur de récents albums ou EP. Entre l'emo hurlé de You'll Live, le bon souvenir de la sensation emo/screamo Old Gray, le blackened screamo des français de ATELO/phobia (qui présente ici un nouveau titre), le hardcore déchirant et éthéré de Totem Skin, l'emo shoegazouille de Dirt, l'emo enjoué de Nai Harvest, les baffes hardcore mélodique que sont Disembarked et Grappler, le nouveau titre des excellents skramzeux de Gillian Carter... Il y en a pour tout les goûts. Je vous conseille vivement de tendre l'oreille à cette compilation, vous y trouverez sûrement votre bonheur !
En écoute juste en-dessous, et téléchargeable à prix libre !
En écoute juste en-dessous, et téléchargeable à prix libre !
mardi 27 août 2013
Chronique : Odds & Ends - Blurry Print
Madame, Mademoiselle, Monsieur, aujourd'hui point de screamo ni de post-jenesaisquoi, je te présente une de mes plus belles découvertes live depuis un bon bout de temps ! Ce petit groupe parisien, Odds & Ends, a en effet joué en première partie de Listener le 20 Août dernier (ici, mon live-report), et c'est la que je les ai découvert. Les morceaux qu'ils présentaient en live m'avaient conquis. Il y avait une douceur légèrement tourmentée qui me parlait. Et ce sentiment, je l'ai retrouvé à l'écoute de Blurry Print posé tranquillement chez moi. Ce disque, c'est le soleil, la légère brise sur ton visage, puis les nuages de temps en temps. Ça inspire un peu les virées champêtres au milieu du brouillard, tout ça. C'est tendre mais c'est grave en même temps.
Dès le premier titre, "The First Light Of Dawn", on retrouve ce sentiment de calme légèrement brumeux. A travers cette voix rocailleuse, ces harmonies de voix masculines et féminines. Lorsque vient s'y mêler des notes de guitare subtiles et quelques notes de trompette sur "Forever Free", l'univers du groupe prend une autre dimension, plus gracieux encore. Je me suis laissé facilement séduire par "Handsomeness" avec ses vocalises envoûtantes et son côté entraînant soutenu par un piano enjoué, ou par "Sweet Late-Night Ride" qui après une douce ballade s'achève entre des notes d'accordéon et une guitare dissonante qui résonne fort dans nos têtes, c'est orignal et c'est prenant... On est aussi tendrement bercé par le glockenspiel en mode reverse de "Dear Antlers", nous emmenant vers de nouvelles vocalises qui se poursuivront tranquillement. Ce qui marque l'esprit avec cet album, c'est ce que dégagent les voix, et ce son de gratte qui apporte un je ne sais quoi de puissance qui renforce le côté hypnotisant du tout, et l'atmosphère particulière de ce disque.
Au final, c'est à un disque entêtant auquel nous avons affaire, parfait à écouter pour s'évader un bon coup, allongé dans son lit en ne pensant à rien d'autre qu'à un coin de nature. Brumeux mais chaleureux en même temps, ce disque est une belle surprise, que je vous conseille si vous voulez un peu de douceur, et pour se détendre avant la rentrée qui approche.
dimanche 25 août 2013
Découverte : Goodbye Ally Airships (emo 90's)
C'est avec un certain plaisir que je vous présente ce groupe allemand, avec un copain français en bonus. Goodbye Ally Airships, mais kèskeucé ? Eh bien c'est les restes d'un projet post-hardcore progressif qui n'aura jamais sorti son album, pour cause de démotivation et divergences musicales. Aujourd'hui, la plupart des gars de ce projet se sont donc réunis pour jouer de la musique qui leur plaisait vraiment. C'est un univers très axé 90's qui règne sur la musique de ce quartet. Leurs deux premiers titres viennent d'être postés sur leur page Bandcamp, et ils révèlent un gros potentiel. Le chant timide, parfois en retrait, accentue cette mélancolie propre à l'emo, histoire de pouvoir s'identifier plus facilement encore aux paroles intimistes du chanteur.
"Sailing to the sun with my sinking ship
I will never come back home, no mom, never again".
Ces deux premiers titres plein d'émotions et de sincérité ne sont qu'un début. Sur l'EP en préparation, c'est carrément des contrées noise, shoegaze et hardcore que le groupe nous fera explorer, en plus de leur emo Mineralesque. J'ai hâte de pouvoir entendre cet EP... Au passage, certains auront reconnu le fameux Emo Ikea Monkey sur la cover ! ;)
samedi 24 août 2013
Chronique : The Rodeo Idiot Engine - Consequences
Coucou, voilà la fin du monde ! En effet, voilà pour toi la nouvelle livraison de chez Throatruiner Records. Ce nouvel album des français de The Rodeo Idiot Engine était très attendu des fans de la scène hardcore chaotique du terroir. Il faut dire que le groupe est loin de rigoler sur le sujet, nous ayant déjà proposé avec Fools Will Crush The Crown un disque aussi frontal et violent que sombre et oppressant. Le nouvel album est bien loin de nous dépayser, il va même se servir de tempos plus lents et de mélodies pour nous laisser rêver un peu, pour s'en reprendre toujours plus dans la tronche par surprise. Récit de l'apocalypse.
J'avais du mal à me demander si il était possible de faire plus dérangeant, chaotique, borderline et fou que le premier album. Il arrivait à taper aussi fort dans mon crâne que Notre Amour Est Assez Puissant Pour Détruire Ce Putain De Monde de Metronome Charisma (un must-have du vieux hardcore/screamo de chez nous). La relève était donc assurément dure à prendre... Consequences se veut légèrement différent du premier opus, plus personnel aussi. Mais certainement pas moins puissant. On gagne en atmosphères, et la folie s'exprime autrement. On sombre toujours dans un désordre explosif, mais ici le groupe semble désormais tenir un certain équilibre, on bénéficie de quelques moments de répit pour respirer, on se surprend même à frissonner. Des riffs et et autres blast beats hérités du black metal ressortent ici et là, donnant une atmosphère Céleste à l'ensemble, renforçant l'obscurité de ce véritable défouloir sonore et émotionnel. C'est là qu'on se rend compte que ce second disque est digne de son prédécesseur, quand on se surprend à parler de "défouloir" pour le décrire. J'ai été subjugué par "Gravel", qui nous propose un ensemble très violent mais qui laisse transparaître un léger côté mélodique inattendu, à l'image du reste du disque. Les 3 dernières minutes me font grandement penser aux boucles noise/hardcore écrasantes de Cortez... Une ambiance lancinante et lourde qui se poursuit sur "Mass Grave", qui explose encore une fois au moment ou l'on s'y attend le moins. Au milieu de courts brûlots sans pitié comme "Life Sentence", ou "Spitting" et l'imprévisible "The Stake" qui sentent bon The Chariot, on trouve des morceaux bien plus sages ou progressifs, comme la lointaine et brumeuse "Masks", ou "Frozen Hearts" qui lorgne presque vers le post-hardcore, qui enchaîne d'ailleurs sur mon coup de cœur personnel, "Candor", qui offre tout ce que le groupe sait faire de mieux en deux minutes, avec autant de démence que de délicatesse (ahlala, ces dissonances et arpèges tout jolis qui m'évoque mes soirées screamo en solitaire, et la chute du morceau beaucoup plus obscure...). L'album se termine avec "Behind The Scars", sur un petit morceau d'epicness touchant et presque onirique, trahissant à nouveau une certaine sensibilité mélodique au milieu du chaos.
Au final, ce disque forme un ensemble complexe mais cohérent, jouant avec les contrastes, surprenant à la première écoute, et hyper efficace. Le groupe n'a rien perdu de sa force de frappe, il a contraire peaufiné sa recette pour la rendre encore plus oppressante, et en prenant grand soin de faire en sorte que l'on ne s'attende jamais à quoi que ce soit de précis. Ça plaira aux fans du chariot comme de The Phantom Carriage, et c'est une bien bonne raclée, montrant ainsi une évolution réussie. Intense et défoulant, ce Consequences...
Tracklist :
01. Consequences
02. Life Sentence
03. Gravel
04. Mass Grave
05. Masks
06. Spitting
07. The Stake
08. Zigeuner
09. Frozen Hearts
10. Candor
11. Behind The Scars
L'album sort le 15 Septembre via Throatruiner Records.
mercredi 21 août 2013
Live report : Listener + Odds & Ends @ La Cantine de Belleville (Paris), le 20/08/2013
Après avoir accueilli Hotel Books quelques jours auparavant pour une prestation bouleversante et intimiste (devant seulement 16 personnes...), La Cantine de Belleville faisait ce soir honneur à un autre groupe en vogue dans le milieu spoken word : Listener. Assez côté dans le milieu hardcore grâce à sa complicité avec les gars de The Chariot (R.I.P) et ayant bénéficié d'une hype bizarrement parallèle à celle de La Dispute, c'est surtout un public issu de ce milieu qui est venu acclamer les américains, pour un show bluffant, extrêmement fort émotionnellement. Récit d'une soirée pleine de partage et de frissons.
Ce sont les parisiens de Odds & Ends qui ont ouvert la soirée. Pour la plupart des spectateurs et pour moi-même, ce fût une découverte ce soir, et elle fût très agréable. En effet, le trio nous a envoûté avec un folk-rock reposant et planant, qui d'après un ami présent avec moi se rapprochait de Eels. J'avoue que je suis assez noob en folk, alors je vous laisse juger vous-même de cette comparaison. Leur premier album Blurry Print était mis à l'honneur ce soir-là, et leur prestation live nous a promis un bon voyage sur disque, un CD que je n'ai pas manqué de me procurer auprès de leur jolie claviériste (je dis ça, je dis rien...). Les harmonies de voix, la légère disto sur les notes tranquilles de guitares, qui ferait parfois presque penser à des instants emo 90's involontairement, puis les atmosphères douces et entraînantes... Tout était propice à une douce échappée, il n'y avait plus qu'à fermer les yeux et se laisser guider par la lumière qui semblait briller aux travers de leurs compositions mélancoliques mais réconfortantes. Je vous conseille d'y tendre l'oreille ! Notre cœur désormais réduit au stade de chamallow, il sera plus tard fondu à petit feu par Dan Smith et ses acolytes...
On s'attendait tous à un show intense, mais sûrement pas à ce niveau. Listener venait ce soir interpréter quelques titres de son nouvel album Time Is A Machine (officiellement, ce concert était leur "release party"), et il les a défendu avec une force extraterrestre. J'ai eu une vision totalement différente de l'album (je l'avais trouvé un peu moins fou que le précédent même si il est bien plus rock) après avoir découvert les morceaux en concert, à croire qu'il est taillé pour la scène. Le côté rock y ressort fichtrement mieux, le groupe n'hésitant pas à faire hurler les larsens, et partir dans des contrées postmachin. Une énergie qui avait de quoi accentuer la chaleur qu'il faisait dans la toute petite salle parisienne. Entre une micro-reprise de "Enter Sandman" de Metallica, une version quasi-reggae de "My Sharona" et des improvisations jazz assez osées ("Always be ready for jazz, always !" nous dira Dan), et des interventions entre blagues et remerciements, c'était également un beau moment de partage, plein de surprises. Tout le monde était plus ou moins en transe, le sourire aux lèvres, et les applaudissements étaient chaleureux et fermes. Nous avons eu le droit également à deux titres du superbe Wooden Heart, leur meilleur album. Dan était en grande forme ce soir, défendant sa "talk music" avec grâce. Sa présence scénique est impressionnante, le gars étant déjà charismatique à la base. Chacune de ses déclamations sonnait comme un coup de poing dans l'âme, encore plus poignantes qu'en studio.
C'est en se prenant à rêver moi et mon poto d'une version live du speech de Dan Smith dans "David De La Hoz" de The Chariot, juste pour l'hommage, mais qui n'arrivera jamais, que le groupe quitte la scène, heureux de l'accueil des français. Ils nous ont nous-même rendu heureux, rendant cet instant précieux et inoubliable.
Merci à En veux-tu ? En V'là ! pour cette superbe soirée, aux groupes, aux copains/copines présents, et aux ventilateurs !
samedi 17 août 2013
Live report : Loma Prieta + Gazers + ATELO/phobia @ La Miroiterie (Paris), 16/08/2013
La Miroiterie, tenant encore debout après plusieurs années de menaces de fermetures diverses et variées, accueillait ce soir à l'initiative de Old Town Bicyclette les garçons de Loma Prieta, un des groupes les plus en vue de la scène screamo actuelle. Pour les accompagner, deux groupes parisiens étaient présents ce soir : Gazers et ATELO/phobia. Retour sur une soirée particulière, éprouvante, et miraculeusement ponctuelle.
C'est ATELO/phobia qui a ouvert le bal ce soir, pour nous jouer ses deux morceaux postés sur Bandcamp, naviguant entre screamo et black metal. Malgré quelques problèmes de voix de Valentin (scream/guitare), quelque peu pris à la gorge ce soir-là, le groupe a fièrement et proprement défendu ses deux démos pleines d'émotions fortes et de hargne, de quoi nous imprégner en beauté de ce que la soirée nous réservait. Ils ont au moins eu la faveur d'un kid qui bougeait frénétiquement ! Cependant (et vous savez certainement à quel point j'aime leur son), il faut absolument que le groupe essaie à l'avenir de varier leur set, car le talent et les idées sont la, mais le fait d'entendre les deux mêmes morceaux plusieurs fois peut malheureusement vite lasser et nous donner l'impression d'avoir fait le tour de ce que propose le groupe. Allez, peut être une ou deux démos supplémentaires la prochaine fois pour nous mettre l'eau à la bouche ? :)
Place ensuite à Gazers. Petite bombe de sludge/hardcore parisienne composée du fondateur de Old Town Bicyclette (que je remercie pour ses concerts toujours excellents), les gars nous ont présenté lors d'un set intense et percutant, des nouveaux morceaux clairement orientés screamo/crust, courts et rapides, bien en raccord avec la tête d'affiche. Nous avons également eu le droit à quelques titres de leur premier EP, que j'avais bien envie de découvrir en live. Surtout que ces morceaux ont été agrémentés de leurs influences skramz plus présentes. Le choc des deux univers, tous les deux aussi sombres et violents, nous a permis de vivre un set très varié, et lui a donné une force de frappe supplémentaire. J'ai eu l'impression qu'une galaxie entière séparait le guitariste principal et le chanteur : quand le second était très présent scéniquement, le premier jouait dos au public, dans son monde. Une manière de vraiment s'immiscer dans sa musique ? Toujours est-il que ma première rencontre avec Gazers est une réussite, et que j'ai hâte de les revoir en live pour leur prochain disque. La musique de Gazers semble vraiment taillée pour la scène !
Voilà maintenant venue l'heure du déluge sonore, de l'apocalypse mentale, de l'atomisation de l'ouïe. Loma Prieta les ami(e)s ! Après un passage au Rigoletto qui d'après les échos du public avait plus ou moins déplu (la cause première serait un son ignoble), les américains se devaient de rattraper le tir dans le petit squat à l'acoustique guère meilleure : c'est à un tir à l'aveugle auquel nous avons assisté. 30 minutes de décharge sonore sans interruption, jonglant entre des titres tirés de leurs trois derniers albums. Des titres comme "Uniform" (mon ultra kiff que j'ai hurlé à l'unisson, moment groupiasse de la soirée) et le final "Fly By Night" ont déclenché l'euphorie générale, entre de gros moments de violence déclenchés par quelques guerriers du pit, possédés par le screamo/hardcore saturé et surpuissant de Loma. Mention spéciale au petit teigneux entièrement dévoué à la cause de Loma qui relançait les festivités à chaque morceau, histoire de maintenir l'ambiance explosive qui commençait à se répandre dans le public ! Ce qui nous a tous frappé, c'est l'intensité de leur set. Tous les morceaux, joués avec la même hargne et la même urgence que sur CD, ne semblaient en former qu'un seul, même lors des interludes bien plus calmes. Au risque de perdre l'auditeur, il est vrai. Certains aiment, d'autres non. C'est la qu'intervient mon petit coup de gueule : Je ne suis pas fan de leur manie de saturer à l'extrême leur son (chose que j'ai mis du temps à accepter sur disque), si bien qu'il devient vraiment dur de distinguer les instruments et de bien reconnaître les morceaux par moments. Heureusement cela n'a pas réellement entaché l'intensité du tout, la certaine mysticité et l'osmose qui régnait pendant ce show, purement screamo dans l’exécution (ça joue vite, fort, ça crie en communion et ça finit en douceur) qui restera dans la mémoire de la plupart des fans présents ce soir.
Nous sommes pour la plupart ressortis des étoiles dans les yeux de ce concert épatant, émouvant, éprouvant pour les cervicales et l'esprit. Les corps se sont affrontés, les cœurs se sont déchirés, les larmes de sueur, de sang, de tristesse ont mouillé nos tronches et nos t-shirts de groupes. Nos parisiens nous ont prouvé qu'ils avaient leur place sur la scène et qu'ils pouvaient eux aussi nous faire vibrer, et Loma nous a achevé (avant le deuxième side-kick en pleine tronche de la soirée qu'a été l'annonce du split de The Chariot, mais ça c'est une autre histoire...), nous a libéré pour une bonne demi-heure de nos peines et notre quotidien, et n'a pas fait les choses à moitié ce soir. Il faut malheureusement se faire à l'idée que les californiens en concert c'est tellement saturé, overdrivé, que ça se résume presque à "voir un concert de drone" (je cite un copain).
PS : Merci à tous les groupes présents, à Old Town Bicyclette, et aux lecteurs que j'ai pu rencontrer ce soir-là !
vendredi 2 août 2013
Chronique : Sed Non Satiata - Mappō
Sed Non Satiata. Un nom qui a marqué la scène screamo mondiale, notamment grâce au disque Le Ciel De Notre Enfance. Un nom qui m'inspire beaucoup de souvenirs divers, et que j'admire depuis plusieurs années. Alors quand j'ai appris qu'un nouvel album du nom de Mappō se préparait, je vous laisse imaginer ma joie. Cet album, je l'ai découvert lors d'une rupture amoureuse extrêmement douloureuse (so emo !). Un paramètre qui a rendu l'expérience plus intense encore. Retour sur cet album rempli de paysages, de tensions, de messages.
Les Toulousains ont choisi de suivre le chemin tracé par le S/T sorti en 2009. Un petit opus ou le groupe mélangeait son screamo abrasif et mélancolique avec des mélodies à la fois mystérieuses et claires. Brumeuses mais lumineuses. C'est ce type d'atmosphères que l'on retrouve ici. Le voyage commence par une violente extériorisation de la rage et de la fatalité des textes. Une "Extrospection" qui emporte tout sur son passage. Un titre ou l'on retrouve l'univers musical que le groupe avait crée sur le S/T. "Sehnsucht" poursuit sur cette lancée, avec autant de délicatesse et de puissance, au travers d'écrits toujours criants de vérité. "A force de mentir, à force de consentir et de feindre l’innocence, on ne saura même plus où est la vérité." Dans ce titre, j'ai l'impression d'y entendre du Suns, et du Envy. Deux univers bien spécifiques que l'on retrouve souvent sur ce disque, deux ambiances envoûtantes...
L'envoûtement. C'est l'adjectif qui qualifie au mieux Mappō. En témoigne la longue montée de "San Andrea", une montée douce, pleine de mélancolie, qui se veut de plus en plus grave au fur et à mesure que le morceau avance. Le morceau entre à son paroxysme de puissance lorsque que résonne cette phrase d'une voix claire torturée : "Entends-tu le glas résonner ? Pour ceux qui croyaient pouvoir, espérer vivre libres et croire, que leur combat aboutirait.". Le glas vient de sonner, nous sommes condamnés. Condamnés à se plaire dans la sérénité traître de ce disque. "Ghost" nous prend aux tripes, nous fait frissonner de par ses envolées vocales. Des chœurs agrémentent les mélodies, avant que les guitares ne reprennent leur droit, pour combler davantage ce vide intérieur en soi que nous inspire l'ensemble. "Mais le vide est comme un fantôme venu me hanter et froidement a tué les visions d'avenir.".
L'avenir n'ira pas mieux ensuite, d'après "Entropia". "Voilà que s'érodent les amitiés, les convictions, les volontés. Ces massifs que l'on croyait inaltérables sont eux aussi bien vulnérables". Ce morceau raconte avec une beauté certaine le combat que l'on mène tout les jours pour conserver ce qui nous maintient chacun en vie. Toujours dans une mélancolie profonde, et des érosions sonores qui nous prennent au cœur pour nous rappeler l'urgence et la véracité de ces propos. Parce qu'il est finalement important de se rendre compte de cela, de notre situation à tous. "Nemesis" nous transporte ensuite dans un élan extrême de sensibilité, comme si la fraîcheur et l'amertume ne nous avait pas déjà assez assommés. Parce que les massifs s'érodent, "face à l'avenir obscur, je me tourne vers le présent, hélas insipide et fuyant.". Un présent qu'exorcise avec grâce ce titre mettant davantage l'accent sur les explosions screamo. Pour mieux nous préparer à cette "Vague à l'âme" qui viendra nous dire que "au loin la terre disparaît, avec elle les détails d'un relief aiguisé, et d'un passé qui bientôt s'estompera pour donner naissance à un autre que moi". Ici, ce sont les espoirs d'oubli de nos souvenirs sombres qui virevoltent sous ces guitares lancinantes, entre des envies de voyages et des paysages noyés dans l'aube qui nous rappellent diverses douleurs vécues. Des paysages au goût amer, mais sublimés par "Soma", qui rappellera la noirceur brumeuse des échappées de The Black Heart Rebellion. Une dernière pièce qui nous rappelle que peu importe le vécu perdu dans les arbres, les rues, les coins d'ombres, il y subsistera une lueur d'espoir. Une dernière supplication : "Mais pourvu que dans le ciel la couleur, et dans tes yeux la lueur, brillent un jour de nouveau, illuminent mes jours à nouveau.".
Conclusion : Avant d'être un album superbe, Mappō est une histoire. L'histoire de toi, de moi, de nous. D'une personne regardant autour d'elle, se cherchant en soi, dans le vide, dans le temps, cherchant des réponses à son avenir. Une histoire qui nous parlera à tous, aussi soigneusement que violemment contée soit-elle, sur une atmosphère froide, orageuse. Avec cet album universel, matûre, soigné, Sed Non Satiata nous prouve qu'il compte encore sur la scène emo française, et qu'il comptera encore pour longtemps. Pour lui au moins, l'avenir semble radieux.
Tracklist :
1. Extrospection
2. Sehnsucht
3. San Andrea
4. Ghost
5. Entropia
6. Nemesis
7. Vague à l'âme
8. Soma
Conclusion : Avant d'être un album superbe, Mappō est une histoire. L'histoire de toi, de moi, de nous. D'une personne regardant autour d'elle, se cherchant en soi, dans le vide, dans le temps, cherchant des réponses à son avenir. Une histoire qui nous parlera à tous, aussi soigneusement que violemment contée soit-elle, sur une atmosphère froide, orageuse. Avec cet album universel, matûre, soigné, Sed Non Satiata nous prouve qu'il compte encore sur la scène emo française, et qu'il comptera encore pour longtemps. Pour lui au moins, l'avenir semble radieux.
Tracklist :
1. Extrospection
2. Sehnsucht
3. San Andrea
4. Ghost
5. Entropia
6. Nemesis
7. Vague à l'âme
8. Soma
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