Alors que la plupart des "hardcore kids" de la région parisienne s'était donné rendez-vous au Divan du Monde pour mosher (et poser) aux côtés d'Emmure, Chelsea Grin et compagnie, au Klub ce soir-là était proposé le niveau supérieur, à savoir une affiche misant tout sur le chaos, allant parfaitement avec l'atmosphère de la salle. On aura donc eu affaire à la powerviolence de Fake Asian Rolex, les structures complexes et chaotiques de The Prestige, le chaos lourd et oppressant de The Brutal Deceiver... Et les "intrus" de la programmation : Alaska et leur metalcore mélodique. The Brutal Deceiver et The Prestige assuraient ici la dernière date de leur tournée européenne, et n'ont pas fait les choses à moitié pour achever celle-ci. Une soirée intense, festive et explosive.
Fake Asian Rolex
Beaucoup découvraient ce groupe ce soir, qui pourrait être perçu comme un mélange entre un clown, Converge et Orchid. À peine le public installé, le groupe lance son assaut sonique, clouant sur place un public timide mais d'emblée conquis. Certains reconnaissent sir Bannon dans le cri, d'autres apprécient les subtils passages mélodiques. Mais dans tout les cas, le set du groupe n'a pas laissé indemne les oreilles des spectateurs, et leur folie a été appréciée. On aura même eu droit à un nouveau morceau dans la droite lignée de l'EP "74K34514NR013X", toujours aussi rapide, déjanté et violent. Les parisiens étaient un peu dans leur univers, peu communicatifs, mais ils nous ont convaincus de leur potentiel live.
Alaska
Il fut très difficile pour le jeune groupe metalcore parisien de convaincre l'audience ce soir. Arrivant avec une musique lisse, des morceaux calibrés et soignés, le quartette était loin du thème de la soirée. Mais il n'empêche que dans leur style musical, ils ont quelque chose en plus : les parties mélodiques sont assez intéressantes, notamment avec des chœurs qui reviennent souvent, et une voix braillée qui n'est pas sans rappeler celle de Branson Hollis (oui, j'ose). Ce n'était pas leur soir, mais ils ont essayé de donner tout ce qu'ils avaient, surtout que quelques kids étaient présents pour les soutenir et mosher un peu aux rythmes de leurs breakdowns. Et ça a marché, c'était plutôt efficace, et ça leur a permis de s'échauffer avant leur passage au Groezrock dans quelques jours.
The Brutal Deceiver
À la surprise des spectateurs, le groupe de hardcore/death metal est passé avant The Prestige. Le groupe le plus attendu de la soirée, connu pour être celui des frères Sauvé, a délivré un set dément et ultra communicatif, à la hauteur de la violence crue et du chaos qui règne sur leur nouvel album "Go Die, One By One", qu'ils ont défendu ce soir. Des caractéristiques que se sont partagés les spectateurs et le groupe ce soir. Dès les premières notes de "Dismenber Me", premier morceau joué ce soir-là, le public a commencé à se réveiller, puis à sombrer dans un déchaînement de pogos et autres moshs lorsque est arrivé le titre "We Are Legion". Personne n'est resté insensible à leur alchimie musicale violente et lourde qui devient encore plus apocalyptique sur scène. Le Klub est ainsi devenu un défouloir, les pieds de micro voltigeaient, le chanteur est venu hurler dans le public et castagner avec lui. Un public qui s'est ainsi relativement bien chauffé, se préparant aux assauts déstructurés de The Prestige.
The Prestige
Le groupe est arrivé dans une ambiance plus calme, et une salle un chouia plus vide. Dommage, car la prestation du groupe était tout aussi percutante et intense que la précédente. Même si les rythmes sont plus compliqués, le chaos et la rage restent de mise, en y ajoutant les quelques pauses et les montées crescendo qui caractérisent la musique "hardcore'n'roll" du groupe. Nous aurons eu la chance d'entendre ce soir-là trois morceaux issus du prochain album. Les deux premiers m'ont paru plus violents et dissonants encore que ceux de l'album "Black Mouths", et le troisième est plutôt typé post-hardcore, avec une introduction tranquille puis une montée d'adrénaline efficace et percutante. Une belle mise en bouche ! Le show commencera réellement au niveau bagarre sur le duo "The Never Ending End" et "Backward", ou les parisiens ont été rejoint sur scène par les frères Sauvé histoire de rajouter encore un peu plus de piment à cette prestation déjà explosive. On croit tout d'abord à une première fin avec le titre touchant et bluesy "Hooks & Lips", un morceau Thricien qui prend aux tripes aussi bien en live que sur CD. Mais sous les supplications du public, le groupe a décidé de jouer un ultime morceau, l'excellent "Burn Down Vegas", qui aura fait se déchaîner le public à la demande d'Alex (chant), aux risques et périls du matériel. On notera à la fin du concert l'explosion de joie assez drôle et touchante des deux principaux groupes de cette affiche, heureux du succès de cette tournée et sûrement du live de ce soir, qui aura donné le sourire à tout le monde, même si les blessures de guerre étaient redoutables au lendemain de cette soirée mémorable.
Au final, ce fût une soirée vraiment agréable, remplie de bonne humeur, de sourires, de partage, mais aussi un gros défouloir qui a fait du bien à tout le monde, sauf aux cervicales. La scène française comme on l'aime ! Tous les groupes nous ont délivré une belle prestation, même pour Alaska qui étaient un peu à part. Bravo et merci à tous !
PS : Merci à Alex de The Prestige et Pierrick de The Brutal Deceiver pour les quelques mots échangés sur leurs albums, leurs prestations, et divers autres sujets.
Guillaume D.
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