lundi 12 mars 2012

Chronique : Elizabeth - Where Vultures Land


Aujourd'hui, je débute une série de chroniques consacrées au label Throatruiner Records que m'as proposé Matthieu de Calvaiire. Alors pour commencer, c'est le premier véritable effort d'Elizabeth, "Where Vultures Land", qui va passer à table. À moins que ce ne soit moi qui y soit passé... Rien qu'en jetant un oeil à la cover, dans la grande lignée des oeuvres photographiques de son auteur, Mark Maggiori (ex-chanteur de Pleymo), on voit que ca va sentir la haine, le désordre et la violence, que l'on va transpirer sous le soleil aride du Texas. Et cette fille, seins nus, qui trône devant une carcasse, une mitraillette à la main, est-ce finalement elle, Elizabeth? Prêts à vous faire buter par la gentille demoiselle ? Enlevez vos écharpes, vos manteaux, ca va suinter ;)

L'album débute avec le morceau "Darkness", et comme son nom l'indique, c'est une véritable plongée dans les ténèbres. Ca démarre vite et fort, sous une basse lourde, des larsens de guitares diaboliques et une batterie qui tabasse sévère. S'en suit un chant déchaîné, le chanteur, l'ex-hurleur de Nostromo vocifère son texte d'une puissance et d'une hargne énorme. Les guitares hurlent, le tout sonne crade, lourd et surtout, rock n'rollesque à souhait, à la manière de Converge ou de Rise & Fall. Mention spéciale à la mosh part qui défouraille bien ;) Elizabeth a sorti son gun, et tire à l'aveugle... Le morceau suivant, "The Call", démarre sur une petite mélodie, toujours avec ce cri furieux, pour enchaîner sur un punk hardcore à la Comeback Kid qu'on aurait nourri aux stéroïdes et au sludge, mélodique, alambiqué, rapide, et entre deux, toujours cette petite mélodie du début qui apaise le tout. Voilà ensuite "Sharp Teeth And Knives", un hardcore diabolique qui tâche comme du rouge. Comme du sang? Elizabeth nous fait-elle un massacre de plus ? Ouais, un véritable massacre sonore. Converge n'est pas loin. C'est super-entraînant et super chaotique à la fois. Le morceau suivant, "Sailor's Grave" est étonnant. Un blues crasseux à souhait, une voix braillée à la Branson Hollis, jusque la puissante fin. Atmosphère : Bienvenue dans une vieille station essence texane. Elizabeth se confesse, dans cette bâtisse remplie d'histoires glauques, et de récits de tristes ou loufoques existences. Ce morceau se démarque des autres, et fait un effet monstre! La pause est terminée, le meurtre reprend avec "Candles". Un nouveau brûlot hardcore nous fonce en pleine gueule, toujours aussi rock'n'roll et sale, avec ce solo destructuré screamoïsant qui va bien. S'en suit "Black Eyed", qui commence avec une lente intro saturée et hurlée à la mort, qui nous mène vers cette folie furieuse rock'n'roll qui nous met tant de baffes sur cet opus. Le groupe ne s'arrête jamais, ca envoie toujours du lourd à chaque morceau. Même quand il ralentit le tempo, ca défouraille. Ca me met dans une ambiance aussi noire que celle ou peut nous plonger des groupes comme Metronome Charisma (J'ai toujours bavé devant ce nom de groupe). Une noirceur qu'on retrouve sur "Heartbeats", un morceau qui fera bouillir le pit, à coup sur! Mais là, surprise, il s'arrête en plein milieu, pour remonter en puissance, un mini post-rock qui se ferait bouffer par le hardcore totalement barré du combo, en quelque sorte ;). Le massacre s'achève sur "Rising Kingdom". Dernière raclée déstructurée, qui fleure bon les maîtres de The Dillinger Escape Plan, entre deux plans mélo à la Comeback Kid.

Conclusion : Putain, qu'est-ce qu'on prend cher avec Elizabeth! Comme toujours avec le hardcore suisse, de toute manière... Ce premier album est un véritable rouleau-compresseur, un pur bijou de hardcore/crust rock'n'rollesque comme il devrait y en avoir bien plus souvent! Chaque instrument, chaque parcelle de voix, aussi sombres et glauques qu'ils soient, laissent malgré tout apparaître une grosse dose d'émotions, qui ajoute de l'intensité à l'opus. Ce que j'ai aimé, c'est que la musique d'Elizabeth n'est pas uniquement bourrin, elle peut aussi nous donner des frissons, nous proposer de belles envolées rapides et mélodiques. À écouter d'urgence si vous aimez les groupes que j'ai cité dans cette chronique, et pour les sado-masochistes qui aiment se prendre des baffes ;) Remarque personnelle : Cet opus a encore plus de saveur quand on l'écoute à fond, assis au milieu de deux "weshs" qui te menaçent et t'insultent à propos de ta dégaine..

Tracklist :

01. Darkness
02. The Call
03. Sharp Teeth And Knives
04. Sailor's Grave
05. Candles
06. Black Eyed
07. Heartbeats
08. Rising Kingdom

L'album est disponible en physique ici, ou en streaming/gratuitement ici. La version physique sera limitée à 500 exemplaires, faites vite ;)!

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