Des mois. Des mois que je parle partout de cet album, parce que j'en ai entendu un peu trop de bien, et pas mal de morceaux en live. Des mois que je me passe en repeat leurs premières chansons, que je les vois en concert (à raison d'une fois tous les mois je crois). Cette quasi-passion, je pense que ça s'explique notamment par le fait qu'il y a beaucoup de beaux souvenirs personnels liés à tout ces concerts ou je les ai vu, ou simplement liés à leurs chansons. Leur EP Restlessness, c'était ce math-rock/indie tout mignon, plein de soleil, intimiste, enjoué, parfois ponctué d'instants plus rentre-dedans, plus sombres. Puis, humainement parlant, ces garçons m'ont inspiré de bonnes choses. Après un changement de line-up compliqué, beaucoup de patience et de teasing, le voilà enfin, LE PRÉCIEUX : Survived The Great Flood, le premier full-length des parisiens de Man Is Not A Bird. Il montre une progression assez impressionnante, en restant globalement dans le style des débuts du groupe, mais en ouvrant davantage ses horizons ensoleillés à quelque chose de plus spatial... En gros, de quoi m'enchanter. Ce disque a-t'il donc valu une telle attente de ma part ?
C'est toujours de bons sentiments qu'évoquent les 11 morceaux de ce disque, mais l'ensemble est plus percutant, plus incisif, et également plus éthéré. Et surtout beaucoup plus travaillé ! De la production en DIY dans la chambre des musiciens, on est passé sur le LP à une production bien plus professionnelle, l'album ayant été enregistré au studio The Office / The Artist, en banlieue parisienne, permettant de mettre en relief ces contrées aussi abruptes que tranquilles que nous dessinent les garçons tout au long de l'opus. Si vous voulez vous faire une idée de comment sonne le disque, rappelez-vous du single "The Sounds Of Spring" sorti sur le split avec Puzzle... Survived The Great Flood s'ouvre avec "Troglodyte", dont l'intro rappelle "Eunoia", de And So I Watch You From Afar, un de leurs groupes favoris. Mais rassurez-vous, on ne basculera pas dans la bête et méchante copie. On oscille (toujours) entre des rythmes saccadés et sautillants, et des riffs atmosphériques pleins de puissance et de soleil...
Du soleil certes, à la différence près que cet astre à tendance à devenir hivernal, au fur et à mesure qu'avance le disque. Ainsi, sur "Running Endlessly", les envolées se font tout aussi prenantes, mais plus graves. Et petit à petit, on aperçoit des couleurs violacées se dessiner... Du shoegaze ? C'est en tout cas un hommage évident à la musique qui fait battre le cœur des parisiens qui est rendu sur ce titre, et notamment sur le couplet qu'assure le temps d'un featuring, de sa voix haut perchée, Alexandra Morte, l'ex-chanteuse de Whirr, la tumultueuse formation de Nick Bassett (Nothing, ex-deafheaven). Un univers ou le groupe a choisi de totalement s'immerger sur "D.I.P", ou Valentin (guitare) assure un chant mélancolique, lointain, dans la pure tradition du genre, soutenu par une instrumentation lourde, avec beaucoup de fuzz, mais en gardant néanmoins ces envolées spatiales qui rappellent que oui, on a bien affaire à Man Is Not A Bird.
Ils ont simplement évolué, et c'est tant mieux ! La chaleur est toujours de mise dans leurs soundscapes, comme l'illustre le massif "Survived The Great Flood", et surtout "Troy", ce titre court et catchy qui sonne comme du Totorro aux riffs qui pourraient même faire s'hérisser les poils de quelques kids fans de pop-punk, ou encore cette "Tendresse" qui monte en intensité à chaque seconde. Ça fonce dans le ciel, comme une étoile filante, qui finira par exploser en millions de poussières lumineuses qui te feront briller les yeux. Et puis "Tendresse", c'est pas pour le morceau de Daniel Guichard, mais c'est pour rappeler le sample utilisé sur le morceau, la bande-annonce d'un film français vieux de 55 ans, narrant les déboires d'un jeune voyou arrogant incarné par Jean-Paul Belmondo qui aspirait simplement à une vie meilleure : "À Bout De Souffle".
Là aussi, on reconnait bien la bande, dans ses références cinématographiques obscures. Quelques incursions électroniques sont également de mise, comme sur "Yugen", qui est un peu plus qu'un interlude. On notera également que la basse est très présente sur l'album, très audible, et donne vraiment cet effet de masse à chaque morceau d'un son épais, grassouillet, formant une parfaite harmonie avec les guitares et ne faisant pas simplement acte de présence. Un album riche en émotions, en instrumentations et en évasions, qui se termine sur "Paradisae Apoda" (traduisez "oiseau du paradis"), un titre toujours lumineux mais très lourd, au nom qui rappelle encore une fois que depuis le début, les mecs se foutent de notre gueule, ou bien nous narguent : si on est pas des oiseaux, alors pourquoi vous faites une musique si planante ? Pourquoi quand on vous écoute, y'a les poils qui s'hérissent comme si des ailes nous poussaient ? Pourquoi vous donnez à l'un de vos sons le nom d'un piaf ? WHY YOU DO THIS ? Un final façon bulldozer, qui aurait quand même pu être un peu plus folichon à mon goût, histoire que ça se finisse vraiment avec panache !...
Vous vouliez que ça finisse avec panache ? Mais les petit(e)s potes, il reste encore 3 bonus tracks à explorer ! Du moins, pour ceux qui ont participé au crowdfunding du premier album des Parisiens. Mais bon, j'ai choisi de vous en parler quand même, parce qu'elles valent amplement le coup, et que vous pourrez sûrement les écouter sur les Internets dans quelques temps. Des chansons qui sonnent comme un énième merci à ceux qui ont cru en eux. Le premier morceau, je l'ai découvert chez Julian (guitare), en allant récupérer ma copie du LP. Il s'agit d'une reprise de "Desire To Escape Problems", l'un des titres issus de Restlessness. Il sonne désormais 10 fois plus massif et radieux... Je me revois arpenter les RER de la région parisienne y'a 2 ans, avec cette chanson tournant en boucle dans mes oreilles, celle qui me filait un sourire débile et donnait de la vie à ces trajets. Et maintenant, ça va illuminer mon quotidien en mieux, raviver un peu la flamme de souvenirs qui s'éloignent de plus en plus, mais qui ne mourront jamais. C'est ainsi un beau cadeau que vous m'avez offert les petits gars, merci beaucoup... Le second titre, "Awakening Of Ideas", a été pendant un an le titre final de la bande lors de leurs concerts, le plus sombre, le plus grave de tout leurs titres, proposant des riffs parfois grinçants et pesants, contrastant avec l'ambiance générale de l'album, en gardant toutefois des échappées aériennes. Et le 3ème titre, "Shiver", c'est le final ultime de Survived The Great Flood, une minute de noyade supplémentaire, une petite sortie tranquille, un petit frisson d'été...
Vous vouliez que ça finisse avec panache ? Mais les petit(e)s potes, il reste encore 3 bonus tracks à explorer ! Du moins, pour ceux qui ont participé au crowdfunding du premier album des Parisiens. Mais bon, j'ai choisi de vous en parler quand même, parce qu'elles valent amplement le coup, et que vous pourrez sûrement les écouter sur les Internets dans quelques temps. Des chansons qui sonnent comme un énième merci à ceux qui ont cru en eux. Le premier morceau, je l'ai découvert chez Julian (guitare), en allant récupérer ma copie du LP. Il s'agit d'une reprise de "Desire To Escape Problems", l'un des titres issus de Restlessness. Il sonne désormais 10 fois plus massif et radieux... Je me revois arpenter les RER de la région parisienne y'a 2 ans, avec cette chanson tournant en boucle dans mes oreilles, celle qui me filait un sourire débile et donnait de la vie à ces trajets. Et maintenant, ça va illuminer mon quotidien en mieux, raviver un peu la flamme de souvenirs qui s'éloignent de plus en plus, mais qui ne mourront jamais. C'est ainsi un beau cadeau que vous m'avez offert les petits gars, merci beaucoup... Le second titre, "Awakening Of Ideas", a été pendant un an le titre final de la bande lors de leurs concerts, le plus sombre, le plus grave de tout leurs titres, proposant des riffs parfois grinçants et pesants, contrastant avec l'ambiance générale de l'album, en gardant toutefois des échappées aériennes. Et le 3ème titre, "Shiver", c'est le final ultime de Survived The Great Flood, une minute de noyade supplémentaire, une petite sortie tranquille, un petit frisson d'été...
C'est donc un premier album qui aura mis le temps avant d'être né, maintes fois repoussé (il devait sortir en Octobre 2013 à la base, le bordel), mais c'était pour mieux se concentrer sur chaque morceau d'un premier album réussi et construit avec passion et acharnement, pour y apporter de nouvelles idées tant qu'il était encore temps, et peut-être également pour bien préparer le nouveau line-up à défendre ce disque sur leur terrain de jeu favori : la scène. Car c'est là où la musique de Man Is Not A Bird se vit entièrement, ou elle prend plus encore que sur disque son envol. Que ce soit en première partie d'un groupe de hardcore dans un bar parisien, ou en ouverture d'un groupe indie rock dans une salle de concert digne de ce nom, ils seront toujours prêts à vous emmener loin, à vous propulser quelque part entre les années 90, et à des années-lumières de cette planète. Retour vers le futur. Et encore une fois, merci pour ces voyages sans fin. La plupart de mes potes s'amusent à me dire que je suis une groupie, mais j'assume. Voilà.
Bisous.
English translation :
Months. For months I speak everywhere of this album, because I've heard a little too much from him, and a lot of songs live. For months I’ve listening to their first songs in repeat, see them live (at least once every month I think). This devotion, I think it can be explained by the fact that there has many beautiful personal memories related to all those concerts I've seen, or simply linked to their songs. Their EP Restlessness was that sweet and twinkly math-rock/indie, full of sun, intimate, sometimes punctuated with darker moments. Then, humanly speaking, these boys have inspired me good things. After a complicated change of line-up, a lot of patience and teasing, THE PRECIOUS IS FINALLY HERE: Survived The Great Flood, the first full-length of the Parisian band Man Is Not A Bird. It shows an impressive growth, remaining broadly in the style of the early sounds, but by further opening its sunny horizons to something more spacey... Basically, what should enchant me. Does this record worth the wait?
It's always good feelings that evokes the 11 songs on this record, but the whole thing is more powerful, sharper and also more ethereal. And there's a lot more work here! To the production in DIY in the room of the musicians, we went on the LP to a more professional production, the album was recorded in the studio The Office / The Artist in the Paris suburbs, allowing to highlight those countries also steep as quiet that the boys drawn to us all along the LP. If you want to get an idea of how the record sounds, remember the single "The Sounds Of Spring" released on the split with Puzzle ... Survived The Great Flood opens with "Troglodyte", the intro remind me "Eunoia" by And So I Watch You From Afar, one of their favorite bands. But don’t be afraid, it will not switch to the beast and bad copy. We (still) swing between jerky and jumpy rhythms, and atmospheric riffs full of power and sun...
The sun, with the difference that this star has a tendency to become winter, as the record is playing. Thus, in "Running Endlessly", the flights are always bewitching, but more serious. And little by little, we see purple colors that emerge... Shoegaze? It’s in any case a clear homage to the music that these guys loves so much, especially on the verse where sings with his high-pitched voice Alexandra Morte, the former singer of Whirr, the tumultuous band of Nick Bassett (Nothing, ex-Deafheaven). A universe where the band has chosen to totally immerse themselves with "DIP", where Valentin (guitar) provides melancholic and distant vocals, in the tradition of the genre, supported by heavy instrumentation, with a lot of fuzz, but keeping these spatial flights who point out that yes, we’re dealing with Man Is Not A Bird.
They simply evolved, so and it’s cool! Heat is always here in their soundscapes, as illustrated by the massive "Survived The Great Flood", and especially "Troy", this short and catchy song that sounds like Totorro, with riffs that could even giving chills to some pop-punk kids, or the "Tendresse" that rises in intensity every single second. It charges into the sky like a shooting star, which will eventually explode into millions of bright dust that will make you shine your eyes. This title,"Tendresse" it's for recall the sample used in the song, the trailer of a French film who has 55 years old, telling the setbacks of a arrogant young thug played by Jean-Paul Belmondo who simply aspire to a better life: "À Bout De Souffle."
Here, too, we recognize the band in its obscure cinematographic references. Some electronic incursions are also included, as on "Yugen" which is little more than an interlude. Note also that the bass is very present on the album, very audible, and really gives this mass effect to each piece of his thick, chubby sound, forming a perfect harmony with the guitars and do not just making an appearance . A very emotional album, rich in instrumentation and escapes, which ends on "Paradisae Apoda" (meaning "bird of paradise"), a title still bright but very heavy, the name that again reminded that since the beginning, these guys taunting us: if we are not birds, why you make a so trippy music? Why when we listen to you, our hair stands on end as if wings grew on us? Why you give to one of your sounds the name of a bird? WHY YOU DO THIS? A bulldozer ending, which could have been a little more crazy for my taste, for finishing this record with grace!
You wanted it to end with a flourish? But mates, there's still 3 bonus tracks to explore! At least, for those who participated to the crowdfunding of Survived The Great Flood. Anyway, I decided to tell you some words about it anyway, because they're well worth the time, and you will surely be able to listen to this somewhere in the Internet soon. Songs that sound like yet another "thank you" to those who believed in them. The first piece, I discovered it at Julian's home (guitar), going to get my copy of the LP. This is a cover of "Desire To Escape Problems", one of the tracks from Restlessness. It now sounds 10 times more massive and bright... I see myself again passing hours in the suburban train 2 years ago, with this song in repeat in my ears, which spun me a great smile and gave life to these rides. And now, it'll brighten my day better, it will reviving the little flame of souvenirs that deviate more and more, but will never die. So, a beautiful gift you gave me dudes, thank you so much... The second title, "Awakening Of Ideas" was for more than a year the final song of the band during their shows, the darkest thing of all their songs, offering sometimes squeaky and heavy riffs, contrasting with the overall feel of the album, however, keeping some airy parts. And the third one, "Shiver" is the ultimate final to "Survived The Great Flood", one more minute of drowning, a quiet exit, a small summer thrill ...
So this is an album that took time to be born, postponed rejected several times (it was planned to be released in October 2013...), but it was to better focus on each piece of this successful first album, built with passion and determination, to bring new ideas as there was still time, and perhaps also to prepare the new line-up to defend this record on their favorite playground: the stage. Because that is where the music of Man Is Not A Bird is lived fully, where she flies. Whether in the first part of a hardcore band in a Parisian bar, or by opening for an indie rock band in a more "big" show, they're always ready to take you away, to propel you somewhere between the 90s and light years away from this planet. Back to the future. And again, thank you for those endless trips. Most of my friends have fun telling me I'm a groupie, but I assume. That's it.
XOXO.
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