jeudi 26 mars 2015

Même Kaaris n'y pourra rien : le Throatruiner Fest arrive.



Sérieux, tout ses flingues, ses potes, ses tanks, son quintal de muscles, son poids en billets, rien ne sera assez puissant face à ce nouvel adversaire. Tu cherchais la providence divine qui allait éradiquer en un stomp dans le pif (ou en un riff sismique de guitare) la racaille des banlieues parisiennes, les racistes rances et aigris du 67 et les évadés fiscaux ? OK, alors lis ce qui suit et prends peur, humain. Throatruiner Records, je t'en parles souvent depuis 2 ans. C'est 5 ans de défonce auditive (et aux psychotropes, accessoirement), 5 ans de crust, de hardcore, de mathcore et de screamo à 90% français, 5 ans de découvertes assez exceptionnelles. Ouais, tout ça grâce à ce petit label sorti du trou du cul de Rennes la gangrène pour semer la haine... Bah quoi, je parle de Kaaris dans l'intitulé, fallait bien l'illustrer avec une rime nulle et efficace.

Bref, pour fêter ses 5 ans, le label de Matthias Jungbluth (le Jacob Bannon français en quelque sorte) a décidé de se faire plaisir en organisant à Strasbourg, Paris et Genève un fest en son honneur, avec une programmation variant légèrement d'un jour à un autre. Ci-dessous, la liste de courses de la mort, les ingrédients pour concocter ton massacre :



Un festival d'une telle qualité se calant pile avant le This Is My Fest, le OTB Fest et le Deathwish Fest ? Que l'on ne me dise plus que les festivals français sont nuls et que le DIY est mort, faut arrêter de penser à la fête de l'Huma et aux fests metol/bière/costume dérangeants/cul nu. Mon seul regret est que Death Mercedes ne soit pas à l'affiche... Alors penses à poser un repos, un congé ou un arrêt maladie pour le jour où tu pourras t'y rendre, rédige ton testament, commence à comparer les offres les plus intéressantes pour tes obsèques, et prévois un livret bancaire assez conséquent pour le forfait merch (et pansements si tu as survécu), apocalypse is coming bro, personne ne pourra jamais être assez prêt pour ça.

Les events FB correspondants :
► Paris
► Genève


Bisous.

English translation :

There's nothing you can do about it. Nothing. I told you about Throatruiner Records since 2 years, something like that. It's 5 years of musical wildness, 5 years of crust, hardcore, mathcore and screamo (mostly french bands), 5 years of awesome discoverings. Yeah, all of this have been done by a one-man label, located in the asshole of a french town: Rennes.

For celebrate the 5 years of his label, Matthias Jungbluth (the french version of Jacob Bannon) have decided to treat himself by making a fest with the most important bands of the Throatruiner roster, in Paris, Strasbourg (East of France) and Geneva (Switzerland). You can see the complete line-up above.

He's a little different each day, but always still GREAT. But my only regret is the absence of Death Mercedes... If you have the chance to come to France or Switzerland in May, please don't miss this awesome day, dude(tte)s. Prepare your eyes, your ears, your teeth, your bandages, your testament, everything. Anyway, you can't be ready enough for this. Oh man.

Here's the FB events for the shows :
► Paris
► Geneva

XOXO.

mercredi 25 mars 2015

We Had An Anchor : le projet ciné-concert de Jem Cohen, Guy Picciotto et de membres de Godspeed You! Black Emperor.

We Had An Anchor. Incline-toi devant la puissance.

Ce qui va se passer le 2 et le 3 Avril à Paris, c'est un peu ce qui va élever mes chakras à un niveau supérieur, c'est comme un message divin surprise délivré aux pauvres mortels que nous sommes, nous les virus qui détruisent Terre mère, et qui ne méritent même pas cet honneur. Il ne s'agit ni plus ni moins que de la représentation du projet audio/vidéo We Had An Anchor, réalisé par Jem Cohen, un film dont la bande-originale a été composée et est interprétée en live par Guy Picciotto, MONSIEUR le père de l'emotional hardcore (Fugazi, Rites Of Spring, One Last Wish), Efrim Manuel Menuck et Sophie Trudeau (Godspeed You! Black Emperor, SMZ), T. Griffin (The Quavers), Jim White (Dirty Three), Jessica Moss (Silver Mt. Zion), Mira Billotte (White Magic). RIEN QUE CA.

Jem Cohen.

Bon, on va récapituler qui est ce Jem, et en quoi consiste ce film. Mr Cohen est un réalisateur américain, reconnu par la scène punk/hardcore de D.C qu'il aime lui-même beaucoup, qui est surtout connu pour ses films illustrant d'une manière introspective et portant à réflexion les landscapes urbaines d'aujourd'hui, qu'elles soient naturelles ou artificielles. Il filme notamment avec du 16mm, et avec une Super 8. On lui doit le film Instrument, sorti en 1999, retraçant l'histoire de Fugazi. Et donc, cet homme a choisi avec We Had An Anchor. d'illustrer les paysages de la Nouvelle Ecosse, Canada, dans son mode de réalisation DIY habituel, et accompagné de ce line-up quelque peu herculéen. La musique, essentiellement typée post-rock, y parle à la place des mots, donnant du sens et du relief aux différents endroits filmés, explorés par Jem. Ce monsieur parle plus en détail de ce film et de ce qu'il raconte dans une interview (en anglais) à lire ici. D'après les extraits ci-dessous, il est fort à parier que cela risque d'être une expérience assez atypique, tant au niveau visuel, musical, qu'émotionnel. Evidemment, j'ai fortement envie que ce film soit réalisé en DVD, ou que la B.O soit enregistrée sur disque. Mais je pense qu'il ne faut pas trop rêver, et ne pas hésiter une seconde à vivre cette représentation. Venez avec moi, ça va être fou.

Toutes les infos utiles à propos de cette représentation, c'est par ici.

Bisous.






English translation :

What will happen on 2 and 3 April in Paris, it's a bit what will raise my chakras to a higher level, it's a divine surprise message issued to poor mortals that we are, we viruses that destroy mother Earth, and who don't even deserve the honor to see this. More rationally, it's neither more or less than the representation of the audio/video project We Had An Anchor, directed by Jem Cohen, a film whose soundtrack was composed and is performed live by Guy Picciotto, THE GREAT FATHER of the emotional hardcore (Fugazi, Rites Of Spring, One Last Wish) Efrim Manuel Menuck and Sophie Trudeau (Godspeed You! Black Emperor, SMZ), T. Griffin (The Quavers), Jim White (Dirty Three), Jessica Moss (Silver Mt. Zion), Mira Billotte (White Magic). JUST, THIS. THIS MY NIGGIZ.

Well, we'll recap what Jem is, and what is this film. Mr Cohen is an American film director, recognized by the D.C punk/hardcore scene that he loves himself a lot, which is best known for his films who illustrate in an introspective manner some urban landscapes of today, whether natural or artificial. He films in particular with a 16mm and with a Super 8. He realized Instrument in 1999, tracing the history of Fugazi. And so this man chose with We Had An Anchor to illustrate the landscapes of Nova Scotia, Canada, in his usual DIY embodiment, and accompanied for a few occasions by this crazy line-up. The music, especially typed post-rock, speaks instead of words, giving meaning and relief to different locations filmed, explored by Jem. This man speaks in greater detail of this film in an interview to read here. According to the excerpts above, it's likely that this may be a rather unusual experience, visually, musically and emotionally. Obviously, I strongly want this film to be made on DVD, or the soundtrack recorded on a disc. But I think that we should not dream too much, and to not hesitate for a second to live this representation. Come with me for see this show, it'll be crazy.

All the facts about this representation, it's here.

XOXO.

lundi 23 mars 2015

Ta gueule et prends 10 minutes : le split Rainmaker / ØJNE est arrivé.



J'espère avoir été assez clair. Bon, ça y'est, le voilà, ce disque que j'ai tant attendu: le split providentiel et évident entre les suédois de Rainmaker et les italiens de ØJNE. Ces garçons partagent un 7", ou chacun proposent un titre ou ils dévoilent tout simplement le meilleur d'eux-mêmes. Rainmaker dans son intensité et son côté "lâcher prise" et engagé lyricalement parlant avec "Le Poids Des Ombres", et ØJNE dans son inventivité, sa fraîcheur, et ses mélodies franchement catchy, flirtant avec l'indie rock et le twinkly emo, avec "Da Qualche Parte, Nel Momento Giusto". Je ne saurais trop vous conseiller d'écouter et de pré-commander cet EP de grande facture disponible chez Dog Knights Productions, qui montre à la screamosphère le niveau franchi par deux des grosses sensations de la scène de ces deux dernières années. Merci à vous les gars, c'est vraiment super bon, super beau, et je suis super joie.

Bisous.





English translation :

Well, here it is, this record I've been waiting for so long: the providential and obvious split between Swedish band Rainmaker, and the Italian band ØJNE. So, stop whatever you're doing, shut the fuck up, and take 10 minutes to listen to this. These boys share a 7 "or each propose a song where they reveal simply the best of themselves. Rainmaker in its intensity, his scruffiness side and committed lyrically speaking with "Le Poids Des Ombres", and ØJNE in its inventiveness, its freshness, and its really catchy melodies flirting with indie rock and twinkle emo with "Da Qualche Parte Nel Momento Giusto." I strongly advise you to listen and pre-order this excellent EP available at Dog Knights Productions, which shows to the screamosphere the level crossed by two of the biggest sensations from the scene in the last two years. Thanks to you guys, this is really super good, super nice, and I'm super happy.

XOXO.

vendredi 20 mars 2015

L'album de I Was A Cosmonaut Hero peut t'envoyer en orbite.


C'est l'histoire d'un groupe de screamo français, I Was A Cosmonaut Hero, passé totalement inaperçu, sous l'ombre des formations phares du genre en France. Ma question, ma GRANDE question, c'est : POURQUOI ? Ouais, pourquoi... Je suis mal placé pour y répondre, parce que je rédige ma chronique de leur second et dernier album avec un an de retard, mais c'était nécessaire qu'à un moment ou à un autre, je laisse quelques mots dessus, parce que ce disque, il est précieux.

MMXIII ("2013" pour les feignants), c'est un témoignage plein de sensibilité mais également de force. Pour te faire une idée de comment ça peut sonner, prends la plume de Mihai Edrisch, et applique-là sur des inspirations musicales à chercher quelque part entre le screamo old school et un post-rock onirique, et tu tiens ici un disque qui contient tout ce qu'il faut d'évasions, de spleens, de rage et de douceur. Dans cet univers nuancé, chavirant entre des eaux douces et des tumultes soudains, des nappes de violoncelle viennent apporter une touche de délicatesse et de tristesse piquante à l'ensemble, le tout formant un ensemble complémentaire et d'une cohérence finalement évidente... Des paroles fatalistes et à fleur de peau accompagnent ces arpèges aussi graves que gracieux, chantées et parlées de manière résignée à la Amanda Woodward, venant frapper le cœur et l'esprit, à l'image de "L'aube", qui sonne un peu comme tout ces matins, au lever du soleil, ou tu livres le même combat contre toi-même, pour trouver une raison à ton existence, à chaque fois que tu ouvres les yeux.

"Des reflets de lumière envahissent chaque jour cette pièce. Je suis ici à la recherche de mon identité. Les jours passent, je cherche à tuer mes angoisses. J'ai besoin de courage, j'ai besoin de la volonté. Affronter cette douleur ancrée en moi, de s'accrocher."

La pièce maîtresse de l'album, celle qui pourrait faire date dans la paysage musical hardcore français si ce disque avait eu une meilleure visibilité, c'est "Mes Faiblesses". Tout est hyper harmonieusement composé, construit, chanté, etc... La douceur lacrymale des mélodies, l'urgence des explosions rythmiques, la beauté du violoncelle, et ce couplet catchy as fuck qui commence à partir de ce "Respirer sans relâche...", t'emmenant justement dans une course effrénée, jusqu'à ce que tu perdes haleine, jusqu'à une ultime érosion, sonnant comme un dernier poing levé en l'air... Puis ces paroles, les gens, ces paroles... Meilleur titre du groupe et certainement l'un des meilleurs du genre depuis pas mal d'années, genre vraiment.

Mon corps une vitrine de toute façon. Il me détruit, Il me blesse, sans cesse. Mon corps, ma faiblesse. Alors autant s'écrouler a terre, survivre, écrasé sous le poids de la honte. Alors autant s’écrouler a terre, survivre rabaissé, oublier, finir écraser sous le poids de la honte, la peur au ventre.

Histoire d'ajouter à la qualité de l'opus, deux featurings y sont présents : Aurélien (Daïtro) sur "Nous Sommes Seuls", et Max (Gantz) sur "L'Envers Du Décor". D'un point de vue strictement musical, j'accroche vachement plus à la voix du premier qu'à celle du second. Mais les deux s’époumonent autant à hurler à l'unisson avec Vitalik ces paroles franc du collier, et ça fait plaisir de voir que la génération précédente du screamo français fait en quelque sorte confiance aux successeurs. Mais malheureusement, I Was A Cosmonaut Hero, c'est désormais en pause, en grande pause. Mais ne t'inquiètes pas, bientôt Laïka prendra le relais, et je pense que ça devrait être plutôt beau. Puis, on le sait tous : un bon groupe de screamo et un groupe de screamo mort... Enfin, bien malheureusement. Allez, je te laisse savourer cet instant de catharsis, un moment rare, soudain, qu'il faut saisir avec force, pour en déceler au mieux celle qui se cache dans cette galette.

Bisous.




English translation :

Once upon a time a french screamo band, I Was A Cosmonaut Hero, passed unnoticed, under the shadow of the flagship trainings of its kind of music in France. But my question, my BIG question is: WHY? Yeah, why... Well, I'm not really in position to answer it, because I wrote my review of their second and final album with a year late, but it was necessary at one time or another, that I had to leave some words on it, because this record, it is valuable.

MMXIII ("2013" for the lazy guys) is a testimony full of sensitivity, but also full of strength. To get an idea of ​​how it may sound, take the pen of Mihai Edrisch and then apply to musical inspirations to find somewhere between the old school screamo and dreamy post-rock, and you have an LP that contains here all you need in escapes, spleens, rage and gentleness. In this nuanced universe, bobbing between freshwater and sudden tumult, cello tablecloths come to bring a touch of delicacy and pungent sadness to the whole, forming a complementary set and an obvious coherence... Some fatalistic words accompany these arpeggios as serious as graceful, sung and spoken resignedly, in the Amanda Woodward way, for hitting the heart and mind, to the image of "L'Aube", which sounds like all those mornings, at sunrise, or you made the same fight against yourself, to find a reason for your existence, every time you open your eyes.

"Des reflets de lumière envahissent chaque jour cette pièce. Je suis ici à la recherche de mon identité. Les jours passent, je cherche à tuer mes angoisses. J'ai besoin de courage, j'ai besoin de la volonté. Affronter cette douleur ancrée en moi, de s'accrocher."

The masterpiece of the album, which could leave a great mark in the French hardcore music scene if this record had a better visibility, it's "Mes Faiblesses". Everything is hyper harmoniously composed, constructed, sang, etc... The lacrimal gentle melodies, urgency of rhythmic explosions, the beauty of the cello, and this catchy as fuck verse that starts from this "Respirer sans rêlache...", taking you in a race until you lose your breath, to an ultimate erosion, sounding like a last fist in the air... And these words, folks, these words... It's the best band's song and certainly one of the best of its kind since quite a few years. Really.

"Mon corps une vitrine de toute façon. Il me détruit, Il me blesse, sans cesse. Mon corps, ma faiblesse. Alors autant s'écrouler a terre, survivre, écrasé sous le poids de la honte. Alors autant s’écrouler a terre, survivre rabaissé, oublier, finir écraser sous le poids de la honte, la peur au ventre."

And to add more to the quality of the album, two guest appearances are present: Aurélien from Daïtro in "Nous Sommes Seuls" and Max from Gantz in "L'Envers Du Décor." From a purely musical point of view, I really clings more to the voice of the first guy than the second one. But both guys yell in unison with Vitalik these sincere words, and it's nice to see that the previous generation of French screamo somehow makes trust to the successors. Sadly, I Was A Cosmonaut Hero is now in hiatus, long hiatus. But don't worry, soon their side-project Laïka will take the place, and I think it will sounding great. And we all know this undeniable fact: a good screamo band is a dead screamo band... Unfortunately. So, I'll let you savor this moment of catharsis, a rare moment, to be seized with force to identify the best one that is hidden in this record.

XOXO.

dimanche 15 mars 2015

Prépare-toi au décollage : L'album de Man Is Not A Bird est enfin là.



Des mois. Des mois que je parle partout de cet album, parce que j'en ai entendu un peu trop de bien, et pas mal de morceaux en live. Des mois que je me passe en repeat leurs premières chansons, que je les vois en concert (à raison d'une fois tous les mois je crois). Cette quasi-passion, je pense que ça s'explique notamment par le fait qu'il y a beaucoup de beaux souvenirs personnels liés à tout ces concerts ou je les ai vu, ou simplement liés à leurs chansons. Leur EP Restlessness, c'était ce math-rock/indie tout mignon, plein de soleil, intimiste, enjoué, parfois ponctué d'instants plus rentre-dedans, plus sombres. Puis, humainement parlant, ces garçons m'ont inspiré de bonnes choses. Après un changement de line-up compliqué, beaucoup de patience et de teasing, le voilà enfin, LE PRÉCIEUX : Survived The Great Flood, le premier full-length des parisiens de Man Is Not A Bird. Il montre une progression assez impressionnante, en restant globalement dans le style des débuts du groupe, mais en ouvrant davantage ses horizons ensoleillés à quelque chose de plus spatial... En gros, de quoi m'enchanter. Ce disque a-t'il donc valu une telle attente de ma part ?

C'est toujours de bons sentiments qu'évoquent les 11 morceaux de ce disque, mais l'ensemble est plus percutant, plus incisif, et également plus éthéré. Et surtout beaucoup plus travaillé ! De la production en DIY dans la chambre des musiciens, on est passé sur le LP à une production bien plus professionnelle, l'album ayant été enregistré au studio The Office / The Artist, en banlieue parisienne, permettant de mettre en relief ces contrées aussi abruptes que tranquilles que nous dessinent les garçons tout au long de l'opus. Si vous voulez vous faire une idée de comment sonne le disque, rappelez-vous du single "The Sounds Of Spring" sorti sur le split avec Puzzle... Survived The Great Flood s'ouvre avec "Troglodyte", dont l'intro rappelle "Eunoia", de And So I Watch You From Afar, un de leurs groupes favoris. Mais rassurez-vous, on ne basculera pas dans la bête et méchante copie. On oscille (toujours) entre des rythmes saccadés et sautillants, et des riffs atmosphériques pleins de puissance et de soleil...

Du soleil certes, à la différence près que cet astre à tendance à devenir hivernal, au fur et à mesure qu'avance le disque. Ainsi, sur "Running Endlessly", les envolées se font tout aussi prenantes, mais plus graves. Et petit à petit, on aperçoit des couleurs violacées se dessiner... Du shoegaze ? C'est en tout cas un hommage évident à la musique qui fait battre le cœur des parisiens qui est rendu sur ce titre, et notamment sur le couplet qu'assure le temps d'un featuring, de sa voix haut perchée, Alexandra Morte, l'ex-chanteuse de Whirr, la tumultueuse formation de Nick Bassett (Nothing, ex-deafheaven). Un univers ou le groupe a choisi de totalement s'immerger sur "D.I.P", ou Valentin (guitare) assure un chant mélancolique, lointain, dans la pure tradition du genre, soutenu par une instrumentation lourde, avec beaucoup de fuzz, mais en gardant néanmoins ces envolées spatiales qui rappellent que oui, on a bien affaire à Man Is Not A Bird.

Ils ont simplement évolué, et c'est tant mieux ! La chaleur est toujours de mise dans leurs soundscapes, comme l'illustre le massif "Survived The Great Flood", et surtout "Troy", ce titre court et catchy qui sonne comme du Totorro aux riffs qui pourraient même faire s'hérisser les poils de quelques kids fans de pop-punk, ou encore cette "Tendresse" qui monte en intensité à chaque seconde. Ça fonce dans le ciel, comme une étoile filante, qui finira par exploser en millions de poussières lumineuses qui te feront briller les yeux. Et puis "Tendresse", c'est pas pour le morceau de Daniel Guichard, mais c'est pour rappeler le sample utilisé sur le morceau, la bande-annonce d'un film français vieux de 55 ans, narrant les déboires d'un jeune voyou arrogant incarné par Jean-Paul Belmondo qui aspirait simplement à une vie meilleure : "À Bout De Souffle". 

Là aussi, on reconnait bien la bande, dans ses références cinématographiques obscures. Quelques incursions électroniques sont également de mise, comme sur "Yugen", qui est un peu plus qu'un interlude. On notera également que la basse est très présente sur l'album, très audible, et donne vraiment cet effet de masse à chaque morceau d'un son épais, grassouillet, formant une parfaite harmonie avec les guitares et ne faisant pas simplement acte de présence. Un album riche en émotions, en instrumentations et en évasions, qui se termine sur "Paradisae Apoda" (traduisez "oiseau du paradis"), un titre toujours lumineux mais très lourd, au nom qui rappelle encore une fois que depuis le début, les mecs se foutent de notre gueule, ou bien nous narguent : si on est pas des oiseaux, alors pourquoi vous faites une musique si planante ? Pourquoi quand on vous écoute, y'a les poils qui s'hérissent comme si des ailes nous poussaient ? Pourquoi vous donnez à l'un de vos sons le nom d'un piaf ? WHY YOU DO THIS ? Un final façon bulldozer, qui aurait quand même pu être un peu plus folichon à mon goût, histoire que ça se finisse vraiment avec panache !...

Vous vouliez que ça finisse avec panache ? Mais les petit(e)s potes, il reste encore 3 bonus tracks à explorer ! Du moins, pour ceux qui ont participé au crowdfunding du premier album des Parisiens. Mais bon, j'ai choisi de vous en parler quand même, parce qu'elles valent amplement le coup, et que vous pourrez sûrement les écouter sur les Internets dans quelques temps. Des chansons qui sonnent comme un énième merci à ceux qui ont cru en eux. Le premier morceau, je l'ai découvert chez Julian (guitare), en allant récupérer ma copie du LP. Il s'agit d'une reprise de "Desire To Escape Problems", l'un des titres issus de Restlessness. Il sonne désormais 10 fois plus massif et radieux... Je me revois arpenter les RER de la région parisienne y'a 2 ans, avec cette chanson tournant en boucle dans mes oreilles, celle qui me filait un sourire débile et donnait de la vie à ces trajets. Et maintenant, ça va illuminer mon quotidien en mieux, raviver un peu la flamme de souvenirs qui s'éloignent de plus en plus, mais qui ne mourront jamais. C'est ainsi un beau cadeau que vous m'avez offert les petits gars, merci beaucoup... Le second titre, "Awakening Of Ideas", a été pendant un an le titre final de la bande lors de leurs concerts, le plus sombre, le plus grave de tout leurs titres, proposant des riffs parfois grinçants et pesants, contrastant avec l'ambiance générale de l'album, en gardant toutefois des échappées aériennes. Et le 3ème titre, "Shiver", c'est le final ultime de Survived The Great Flood, une minute de noyade supplémentaire, une petite sortie tranquille, un petit frisson d'été...

C'est donc un premier album qui aura mis le temps avant d'être né, maintes fois repoussé (il devait sortir en Octobre 2013 à la base, le bordel), mais c'était pour mieux se concentrer sur chaque morceau d'un premier album réussi et construit avec passion et acharnement, pour y apporter de nouvelles idées tant qu'il était encore temps, et peut-être également pour bien préparer le nouveau line-up à défendre ce disque sur leur terrain de jeu favori : la scène. Car c'est là où la musique de Man Is Not A Bird se vit entièrement, ou elle prend plus encore que sur disque son envol. Que ce soit en première partie d'un groupe de hardcore dans un bar parisien, ou en ouverture d'un groupe indie rock dans une salle de concert digne de ce nom, ils seront toujours prêts à vous emmener loin, à vous propulser quelque part entre les années 90, et à des années-lumières de cette planète. Retour vers le futur. Et encore une fois, merci pour ces voyages sans fin. La plupart de mes potes s'amusent à me dire que je suis une groupie, mais j'assume. Voilà.

Bisous.



English translation :

Months. For months I speak everywhere of this album, because I've heard a little too much from him, and a lot of songs live. For months I’ve listening to their first songs in repeat, see them live (at least once every month I think). This devotion, I think it can be explained by the fact that there has many beautiful personal memories related to all those concerts I've seen, or simply linked to their songs. Their EP Restlessness was that sweet and twinkly math-rock/indie, full of sun, intimate, sometimes punctuated with darker moments. Then, humanly speaking, these boys have inspired me good things. After a complicated change of line-up, a lot of patience and teasing, THE PRECIOUS IS FINALLY HERE: Survived The Great Flood, the first full-length of the Parisian band Man Is Not A Bird. It shows an impressive growth, remaining broadly in the style of the early sounds, but by further opening its sunny horizons to something more spacey... Basically, what should enchant me. Does this record worth the wait?

It's always good feelings that evokes the 11 songs on this record, but the whole thing is more powerful, sharper and also more ethereal. And there's a lot more work here! To the production in DIY in the room of the musicians, we went on the LP to a more professional production, the album was recorded in the studio The Office / The Artist in the Paris suburbs, allowing to highlight those countries also steep as quiet that the boys drawn to us all along the LP. If you want to get an idea of how the record sounds, remember the single "The Sounds Of Spring" released on the split with Puzzle ... Survived The Great Flood opens with "Troglodyte", the intro remind me "Eunoia" by And So I Watch You From Afar, one of their favorite bands. But don’t be afraid, it will not switch to the beast and bad copy. We (still) swing between jerky and jumpy rhythms, and atmospheric riffs full of power and sun...

The sun, with the difference that this star has a tendency to become winter, as the record is playing. Thus, in "Running Endlessly", the flights are always bewitching, but more serious. And little by little, we see purple colors that emerge... Shoegaze? It’s in any case a clear homage to the music that these guys loves so much, especially on the verse where sings with his high-pitched voice Alexandra Morte, the former singer of Whirr, the tumultuous band of Nick Bassett (Nothing, ex-Deafheaven). A universe where the band has chosen to totally immerse themselves with "DIP", where Valentin (guitar) provides melancholic and distant vocals, in the tradition of the genre, supported by heavy instrumentation, with a lot of fuzz, but keeping these spatial flights who point out that yes, we’re dealing with Man Is Not A Bird.

They simply evolved, so and it’s cool! Heat is always here in their soundscapes, as illustrated by the massive "Survived The Great Flood", and especially "Troy", this short and catchy song that sounds like Totorro, with riffs that could even giving chills to some pop-punk kids, or the "Tendresse" that rises in intensity every single second. It charges into the sky like a shooting star, which will eventually explode into millions of bright dust that will make you shine your eyes. This title,"Tendresse" it's for recall the sample used in the song, the trailer of a French film who has 55 years old, telling the setbacks of a arrogant young thug played by Jean-Paul Belmondo who simply aspire to a better life: "À Bout De Souffle."

Here, too, we recognize the band in its obscure cinematographic references. Some electronic incursions are also included, as on "Yugen" which is little more than an interlude. Note also that the bass is very present on the album, very audible, and really gives this mass effect to each piece of his thick, chubby sound, forming a perfect harmony with the guitars and do not just making an appearance . A very emotional album, rich in instrumentation and escapes, which ends on "Paradisae Apoda" (meaning "bird of paradise"), a title still bright but very heavy, the name that again reminded that since the beginning, these guys taunting us: if we are not birds, why you make a so trippy music? Why when we listen to you, our hair stands on end as if wings grew on us? Why you give to one of your sounds the name of a bird? WHY YOU DO THIS? A bulldozer ending, which could have been a little more crazy for my taste, for finishing this record with grace!

You wanted it to end with a flourish? But mates, there's still 3 bonus tracks to explore! At least, for those who participated to the crowdfunding of Survived The Great Flood. Anyway, I decided to tell you some words about it anyway, because they're well worth the time, and you will surely be able to  listen to this somewhere in the Internet soon. Songs that sound like yet another "thank you" to those who believed in them. The first piece, I discovered it at Julian's home (guitar), going to get my copy of the LP. This is a cover of "Desire To Escape Problems", one of the tracks from Restlessness. It now sounds 10 times more massive and bright... I see myself again passing hours in the suburban train 2 years ago, with this song in repeat in my ears, which spun me a great smile and gave life to these rides. And now, it'll brighten my day better, it will reviving the little flame of souvenirs that deviate more and more, but will never die. So, a beautiful gift you gave me dudes, thank you so much... The second title, "Awakening Of Ideas" was for more than a year the final song of the band during their shows, the darkest thing of all their songs, offering sometimes squeaky and heavy riffs, contrasting with the overall feel of the album, however, keeping some airy parts. And the third one, "Shiver" is the ultimate final to "Survived The Great Flood", one more minute of drowning, a quiet exit, a small summer thrill ...

So this is an album that took time to be born, postponed rejected several times (it was planned to be released in October 2013...), but it was to better focus on each piece of this successful first album, built with passion and determination, to bring new ideas as there was still time, and perhaps also to prepare the new line-up to defend this record on their favorite playground: the stage. Because that is where the music of Man Is Not A Bird is lived fully, where she flies. Whether in the first part of a hardcore band in a Parisian bar, or by opening for an indie rock band in a more "big" show, they're always ready to take you away, to propel you somewhere between the 90s and light years away from this planet. Back to the future. And again, thank you for those endless trips. Most of my friends have fun telling me I'm a groupie, but I assume. That's it.

XOXO.

lundi 9 mars 2015

Viens faire connaissance avec la Swedish skramz mafia.

Shirokuma.

Pour le commun des mortels, la Suède, c'est le pays de Gustav, ce mec qui ne jure que par les Krisprolls. C'est aussi le pays de la neige, du death metal, des blonds, d'ABBA et des Volvo. Mais pour nous autres emokids, la Suède, c'est avant tout le pays d'origine d'un des groupes les plus importants de la scène post-hardcore : Refused, ces derniers ayant une aura dépassant les sphères du hardcore, à l'image de Fugazi. C'est également la mère patrie de Suis La Lune, l'un des tout meilleurs groupes de screamo de leur temps. Ces groupes extrêmement influents semblent avoir provoqué la naissance d'une scène screamo non seulement fraternelle et dévouée, mais de plus en plus solide et créative depuis une dizaine d'années, dont chaque groupe participant à celle-ci semble avoir un dénominateur commun : le sens inné de la mélodie.

En effet, les groupes suédois savent pour le moment faire mieux que presque tout le monde ce mélange magique entre virulence sans compromis, et mélodies surpuissantes et éthérées. L'héritage Suis La Lune... L'exemple est flagrant avec Via Fondo. Le premier full-length du groupe, Efter, Utan Under, a laissé tout le monde bouche bée. L'équilibre parfait entre la légèreté et le chaos, la balance entre mélancolie et quiétude, ces avalanches de riffs ironiquement mélodieux, aussi tranchants que touchants, prenant un malin plaisir à s'étirer, à prendre de la longueur, pour mieux exploser. Ça sonne comme tout tes groupes préférés. Je pense que c'est bien Via Fondo qui est le plus à même d'illustrer cette "swedish touch" qui semble conquérir la scène, petit à petit.


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Dans la même catégorie, Shirokuma est également très représentatif de cette scène. Sur leur premier album, Sun Won't Set, le quartet tient continuellement un élan mélodique. Leur musique est certes constamment sur le fil du rasoir, se veut d'un point de vue très concret relativement agressif, mais il n'y a aucun passage sombre, aucune lourdeur, c'est vraiment quelque chose de léger, chose qui peut paraître bien paradoxale, mais elle est bien présente, et dessert mieux qu'on pourrait le penser ces hurlements virulents, ces assauts rythmiques effrénés, formant justement un équilibre tout particulier. C'est tout simplement l'art de faire un screamo atmosphérique presque sans faire de post-rock avec. De plus, l'artwork du disque est magnifique...


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Derrière eux, quelques autres formations pratiquent ce genre de screamo... lunaire ? Je pense notamment à Vi som älskade varandra så mycket, qui a sorti en Octobre 2014 son premier album, que dis-je, cette merveille (j'ose le terme), nommée Den sorgligaste musiken i världen, dans l'anonymat le plus complet, mais bon dieu que ce disque est beau. Plus post-rock peut-être, mais quand même extrêmement intense et cathartique. L'un de ces disques rares et précieux comme la neige qu'il est coutume de voir tomber sur le sol suédois. Ce genres de témoignages aussi beaux et éphémères qu'elle. Bon OK, je m'égare un peu, mais c'est pour rester dans la thématique de la musique de ce groupe. C'est rêveur, sensible, réaliste, mélancolique, romantique. C'est des peines et des p(l)eurs hurlées à corps perdu. C'est chanté en suédois, mais le groupe a pris soin de proposer la traduction en anglais de tout les textes sur leur page Bandcamp. La langue suédoise a ce côté brut, froid, coupant, qui sied particulièrement bien à ce genre de musique relativement marginal et complexe...

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Il y a aussi ceux qui utilisent ces mélodies cristallines et enneigées pour les intégrer à quelque chose de plus expérimental, de plus progressif (pensez à ce que La Dispute faisait avant Wildlife et ce qu'il aurait pu faire si il avait mangé Saetia en cours de route pour vous faire une idée de comment ça peut sonner). C'est le cas de Careless, qui vient lui aussi de sortir son premier album, I Wish You Away. Ça part un peu dans tout les sens, c'est parfois dur à cerner, mais cette richesse nous donne envie de nous accrocher à cet album, d'en comprendre les subtilités, et finalement de se laisser emporter. Là aussi, une belle preuve de l'inventivité des emokids suédois.


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Alors après, dans l'expérimentation, un groupe local est allé relativement loin, j'ai nommé le très obscur et discret groupe Suffocate For Fuck Sake, qui lui s'était lancé dans l'idée d'écrire de longues échappées à situer quelque part entre musique ambiante, samples, post-rock et un screamo très noir. C'était extraordinaire, ça l'est toujours d'ailleurs, mais le groupe est dissous depuis déjà quelques années. Son aura brille encore très fort, tout autant que la force qui demeure en cet album au titre interminable : Blazing Fires And Helicopters On The Frontpage Of The Newspaper. There's A War Going On And I'm Marching In Heavy Boots. Un disque très mystérieux, à savourer le soir, dans le noir, seul.


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Tu veux encore du sombre ? Eh ben pas de problème mon pote, voilà pour toi No Omega. Au diable la gentillesse et les caresses, ici ça bastonne, c'est crasseux, nihiliste, "AND THE ONLY WAY FOR US TO BE HAPPY AGAIN IS FOR THE WORLD TO END" ! Bon, je me calme et je vous explique mieux. No Omega, c'est l'entité influencée screamo la plus sombre de la Suède, flirtant parfois avec le black metal et le sludge. C'est pas pour rien que Throatruiner Records distribue leurs disques en Europe ! Les dudes roulent leur bosse depuis 2010, ils ont déjà sorti deux albums qui suinte le désespoir, la colère et la boue, et préparent un nouvel EP, Occupants, pour Avril 2015... Qui s'annonce plus mélodique. Mais pas aussi lumineux que leurs congénères, le piège est soigneusement évité ! Ça vous évoquera plus Killing The Dream, voire même Capsize... Ça sonne plus désormais plus propret, plus aéré, et ça risque de diviser leur auditoire... Affaire à suivre.


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Revenons à nos mélodies salvatrices, voulez vous ? Car il y a un groupe dont je tiens absolument à vous parler : il s'agit de Rainmaker. Musicalement, c'est toujours la balance chaos/mélo. Mais autrement, leur truc à eux, c'est de dénoncer ce qui ne vas pas, et pas seulement ce qui ne vas pas dans leur cœur. Ils revendiquent le droit à la sensibilité, le droit à s'assumer tel que l'on est et que tel que l'on veut être, entres autres. Autre particularité : leur chanteur, Vivien, est un expatrié français. Et il n'hésite pas à employer sa langue natale pour exprimer ses colères et ses sentiments, au travers de paroles sincères et directes. Il prend le temps de t'expliquer le message des chansons du groupe lorsque les gars sont en concert, et en dehors de ça, c'est un mec bien, posé, intelligent, qui est lucide sur ce qui se passe dans la société et au sein de la scène punk, tu pourrais passer des heures à débattre avec ce type tellement il a de choses à dire. Il me tarde de les revoir en live, et de découvrir leur prochain morceau qui figurera sur le split avec ØJNE. Je l'ai déjà entendu lors de leur dernier concert à Paris, et elle a tout simplement l'air épique.


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Il y a aussi ceux qui font un truc un peu trop propret avec le screamo nordique. Pas mauvais, loin de là. Mais un peu trop lisse, voire un peu trop sophistiqué. Je pense à Disembarked et Young Mountain. Le premier a sorti deux EP que j'ai trouvé absolument géniaux, avant de présenter un album, Nothing's Wrong Here, où la musique des garçons s'essouffle, laissant un peu trop s'exprimer le côté simplet des mélodies, gâchant l'urgence des débuts que l'on retrouve seulement sur "Hindsight"...

Le second vient de sortir son second EP, We're Drowning In Slowmotion. Musicalement, j'y retrouve ces contrastes et cette intensité que j'affectionne tant (ces cris !). C'est juste que la production aux petits oignons a tendance à surprendre. Mais du coup, elle donne une force impressionnante à l'ensemble. Donc non, c'est pas une mauvaise chose pour moi au final. Cet EP sera pour eux une formidable base de travail pour l'avenir, ce dernier étant lui-même de qualité !




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Il y a déjà 12 ans, bien avant que Suis La Lune n'émerge, un groupe local, The Hope And The Failure, sortait son seul et unique disque, The Lights Are On But This Dance Never Ends, situé quelque part entre Envy et Mihai Edrisch. Un disque que je vous recommande vivement (vous pouvez le trouver en très bonne qualité sur Soulseek), à la puissance émotionnelle dantesque, hurlée par une voix féminine que tu peux souvent entendre au bord des larmes, ce qui est pour moi un multiplicateur de sensibilité et de sincérité. Et la chanteuse de cette formation passée beaucoup trop inaperçue, Ina, joue désormais au sein de Heart On My Sleeve. En soi, on y retrouve les bases de The Hope And The Failure, mais plus les compositions sont moins violentes, et plus le groupe évolue, plus elles s'étirent davantage, en lorgnant parfois carrément vers le hardcore mélodique. Ecoute ça et apprécie, sinon tu auras raté ta vie.


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Pour finir, il fallait bien que je vous réserve un GRAND final. Et il s'appellera Ephemera. Je vous ai déjà parlé de cette formation dans mon blog, vous pouvez lire tout ce qu'il faut savoir sur eux par ici. Mais la situation veut que je vous fasse tout de même à nouveau part de ce super groupe imaginé par le guitariste de Heart On My Sleeve, Gabriel Bergman Lavobary. Le temps d'un EP 3 titres, il réunit des membres de la plupart des groupes screamo suédois, et évidemment, ça donne des morceaux assez extraordinaires, dans la droite lignée de tout ce que vous avez pu écouter plus haut. C'est énorme, tout simplement.




English version :

For the common of mortals, Sweden is the country of Gustav, this guy who only swears by Krisprolls. It’s also the land of snow, death metal, blond people, ABBA and Volvo. But for us emokids, Sweden is primarily the country of origin of one of the most important bands of the post-hardcore scene: Refused, this band who having an aura beyond the spheres of hardcore, like Fugazi. It’s also the homeland of Suis La Lune, one of the very best screamo bands of their time. These extremely influential groups seems to have caused the birth of a screamo scene not only fraternal and devoted, but more and more solid and creative since at least ten years, where each band participating in it seems to have a common denominator: innate sense of melody.

Indeed, the Swedish bands know for now do better than everyone that magical mix of ucompromising virulence and ultra-powerful and ethereal melodies. The Suis La Lune heritage... The example is obvious with Via Fondo. The first full-length of the band, Efter, Utan Under, has left everyone speechless. The perfect balance between lightness and chaos, between melancholy and quiet, these avalanches of  ironically melodious riffs, as sharp as touching, taking pleasure in stretching, to better explode. It sounds like all your favorite bands. I think Via Fondo is the most appropriate band to illustrate this "swedish touch" that seems to conquer the scene, little by little.

In the same category, Shirokuma is also very representative of this scene. On their debut album, Sun Won't Set, the quartet continually keeps a melodic momentum. Their music is constantly on the razor's edge, relatively aggressive, but there’s no dark passage, no heaviness, it's really something light, something that may seem although paradoxical, but it’s present, and serves more than one might think the vocal howls, the frantic rhythmic assaults precisely forming a special balance. This is simply the art of making an atmospheric screamo without post-rock. And hey, the artwork of the disc is awesome.

Behind them some other formations plays this kind of… Lunar screamo ? I think of Vi som älskade varandra så mycket. and their first album who came out in October 2014, this absolute gem called Den sorgligaste musiken i världen in the complete anonymity, but god, how beautiful is it. More post-rock perhaps, but still extremely intense and cathartic. One of these records, as rare and valuable as the snow who it’s customary to see falling on Swedish soil. That kind of stories as beautiful and ephemeral than her... OK well, I digress a little, but it’s for staying in the theme of the music of this group. It's dreamy, sensitive, realistic, melancholic, romantic. It's sorrows and tears yelled headlong. It is sung in Swedish, but the band has taken care to provide the English translation of all the texts on their Bandcamp page. The Swedish language has this raw side, cold, cutting, which particularly suits this kind of relatively marginal and complex music...

There are also those who use crystal and snowy melodies to integrate them into something more experimental, more progressive (think about what La Dispute done before Wildlife and what he would have done if he had eaten Saetia along the way to get an idea how it may sound). This is the case of Careless, which has also just released his first album, I Wish You Away. It goes a bit in all directions, it’s sometimes hard to define, but that wealth makes us want to hold on to this album, to understand the subtleties and finally to get carried away. Here too, a fine example of the ingenuity of Swedish emokids.

So, in the experimentations, a local band went relatively far, I named the very obscure and discrete band Suffocate For Fuck Sake, which he had embarked on the idea of writing long breakaways to place somewhere between ambient music, samples, post-rock and a very dark screamo. It was amazing, and it still amazing, but this band is dissolved since some years. His aura still shines very strong, as well as the force that remains in this album with an endless title: Blazing Fires And Helicopters On The Frontpage Of The Newspaper. There's A War Going On And I'm Marching In Heavy Boots. A very mysterious record to enjoy the evening in the dark, alone.

You still want darkness? Well, no problem buddy, here's for you No Omega. Go to hell, kindness and caresses, here it knocks, it's filthy, nihilistic, "AND THE ONLY WAY FOR US TO BE HAPPY AGAIN IS FOR THE WORLD TO END!" Well, I calm down and I will explain better. No Omega is the darkest screamo-influenced entity of Sweden, sometimes flirting with black metal and sludge. It's not for nothing that Throatruiner Records distributes their records in Europe! The dudes ride their bump since 2010, they have already released two albums that oozes despair, anger and mud, and they are preparing a new EP, Occupants, for April 2014 ... Who looks more melodic. But not as bright as their counterparts, the trap is carefully avoided! It will evoke you Killing The Dream, and even Capsize... It sounds more neat, more airy, and it may divide their audience... Stay tuned.

Back to our saving melodies, do you want? Because there is a band that I definitely want to talk to you: Rainmaker. Musically, it's always the balance chaos/melo. But otherwise, their stuff is to denounce what's wrong, and not just what's wrong in their heart. They claim the right to the sensitivity, the right to be as we are and as we want to be, among others. Another feature is their singer, Vivien, is a French expatriate. And he doesn’t hesitate to use his native language to express his anger and feelings, through sincere and direct words. He takes the time to explain the message of the songs of the band when the guys are in concert, and apart from that, it's a good guy, intelligent, is clear about what is happening in society and within the punk scene, you could spend hours debating with this guy. I can’t wait to see them live again, and discover their next piece that will appear on a split with the great italian band ØJNE. I already heard this song live, and It sounds epic .

There are also those who do something a little too neat with the Nordic screamo. Not bad, far from it. But a little too smooth or too sophisticated. I think of Disembarked and Young Mountain. The first one released two EP that I found absolutely great, before presenting an album, Nothing's Wrong Here, where the music runs out of stream, leaving a little too much expressing the cheesy side of the melodies, ruining the urgency of the beginning. We can found her only in "Hindsight"...
The second one has just released his second EP, We're Drowning In Slowmotion. Musically, I find these contrasts and this intensity that I love so much (those screams!). It's just that the very clean production tend to surprise. But it gives an impressive force to the whole thing. So it's not a bad thing for me, in the end. This EP will be for them a great basis for the future, the latter being already a great record!

There are already 12 years old, long before Suis La Lune emerges, a local band, The Hope And The Failure, released their one and only album, The Lights Are On But This Dance Never Ends, somewhere between Envy and Mihai Edrisch. A record that I highly recommend (you can find it in very good quality on Soulseek) with a very strong emotional power, yelled by a female voice that you can hear often in tears, which for me is a multiplier of sensitivity and sincerity. And the singer of this formation passed far too unnoticed, Ina, now plays in Heart On My Sleeve. In itself, it contains the foundations of The Hope And The Failure, but the compositions are less violent, and the group evolves, the more they stretch, sometimes ogling downright to the melodic hardcore. Listen and enjoy it, otherwise you will miss your life.

Finally, it was necessary that I reserve you a GREAT ending. And she will be called Ephemera. I have already spoken of this supergroup in my blog, you can read all you need to know about them here. But because we speak about swedish stuff here, I have to say again some words about this great band created by the guitarist of Heart On My Sleeve, Gabriel Bergman Lavobary. The time of a 3-track EP, it brings together members from most of the Swedish screamo bands, and of course, it gives quite extraordinary pieces in the direct line of all what you can listen above. This is huge, simply.

vendredi 6 mars 2015

Les splits les plus cool de ce début d'année.

Il y a une quantité astronomique de disques sortis ces deux derniers mois, si bien que ça devient dur de consacrer du temps à chacun d'entre eux... Je vais pas pouvoir tenir un tel rythme toute l'année, c'est inhumain ! Toujours est-il que dans tout ça, il faut tout de même que je fasse une petite sélection pour vous partager le meilleur de tout ce bazar. Et histoire de multiplier les chances de vous faire découvrir de bons groupes, j'ai choisi aujourd'hui de vous parler de splits. Car le principe d'un split, c'est d'avoir des chansons d'au moins deux groupes sur le même disque. Et ça tombe bien, car il y a l'embarras du choix en ce début d'année. Le split LP, c'est un principe aussi religieusement suivi par la screamosphère que le Ramadan pour les musulmans. Rigueur et fidélité, be trve or be trou.



Le premier de la liste est celui que l'on a attendu depuis de longs mois, victime d'un délai de pressage extrêmement long... Il s'agit du split Sed Non Satiata / Carrion Spring, deux formations qui ont fait copain-copain lors de la dernière tournée américaine des Toulousains. Sur ce disque, les français poursuivent leur évolution dans leur alchimie entre post-rock et un screamo dramatique et poétique, avec un petit quelque chose de la scène caennaise façon Aussitôt Mort / Amanda Woodward ("Dans le tumulte et les lumières"). Le titre "Minéral" est tout simplement dantesque, le haut du panier de l'epicness, objectivité totale de ma part ! Tout les superlatifs sont bons pour qualifier ce qui est indubitablement l'un de leurs meilleurs titres, et dont l'ambiance générale, le rythme, certaines sonorités rappellent... Mineral. J'ai pas tant accroché que ça au dernier titre "Alderaban", certes plein de tension et d'adrénaline, mais qui manque d'un point culminant, qui stagne un peu trop et se finit trop vite. Toujours est-il que si tu as aimé Mappō, tu ne peux que aimer ces 3 morceaux + l'interlude. La seconde partie de la galette est occupée par Carrion Spring, et nom de dieu que ça envoie du bois par pile de quinze palettes aux échardes qui sortent de partout. J'ai rarement entendu quelque chose d'aussi spontané, virulent et techniquement irréprochable dans le post-hardcore depuis bien longtemps... Depuis leur EP Indiscretions Vol.1, en fait. Ces mecs font de mieux en mieux à chaque disque, et t'en entends jamais parler, c'est quand même fou. Ça sonne comme tout les groupes de la belle époque de Level Plane Records, imagine le programme. Ce split qui s'écoule assez vite en ce moment devrait du coup permettre aux canadiens de se faire un peu plus remarquer, et c'est tout à leur honneur. Un disque à posséder absolument.



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Le second split qui m'a fait m'hérisser les poils, c'est celui entre les hyperactifs Coma Regalia, et Eros + Massacre. Ces deux formations montrent avec leurs 4 titres respectifs une maîtrise un peu plus élevée que la moyenne du screamo qui blaste et qui dissonne, avec ces mélodies funéraires et crève-cœur qui font la spécialité du skramz de compèt' à la Loma, Youth Funeral, tout ça. Ça vire pas dans le faux black metal, ça reste authentique. J'ai pris une claque un Jeudi tôt le matin avec ce disque et ça m'a mis le mort pour toute la journée, les morceaux d'Eros + Massacre sont géniaux. C'est également un disque à ne pas rater, parce que deux potentiels gros noms du screamo jeu sont ici représentés.




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Evidemment, je ne pouvais pas ne pas vous parler de cette collaboration tant attendue entre le groupe qui sort en moyenne 5 disques par an j'ai nommé Self Defense Family, et Touché Amoré. Les deux groupes ont produit deux titres ensemble, "Circa 95" et "Low Beans". Honnêtement, je m'attendais à plus de surprises, plus de contenu, surtout quand 15 musiciens officient en même temps, mais ces deux morceaux sont de très bonnes démonstrations de ce que les américains savent faire de mieux dans le registre hardcore émotionnel, en dehors de toute étiquette. Les voix de Jeremy Bolm et de Patrick Kindlon se complètent à merveille, le premier morceau est aussi chaotique que catchy, quand le second se fait plus lourd et introspectif et où Jeremy s'essaie à chant typé post-punk.




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Et enfin, voici venu le temps de la grande messe noire. Le temps du séisme, LE TEMPS DU O))). D'ailleurs, la cover du disque te fait d'emblée comprendre que t'as pas intérêt de faire le malin longtemps en écoutant ce disque. Messieurs dames, voici le split Year Of No Light / Bagarre Générale. Les deux entités sismiques les plus puissantes de Bordeaux ont donc collaboré ensemble sur un disque, avec un morceau de chacun, et un morceau en commun. Ce que Bagarre Générale a de fondamentalement différent de YONL, c'est ces cuivres imposants, qui imposent une atmosphère tendue, voire carrément terrifiante, comme si tu te retrouvais au milieu d'une scene de guerre d'un film de science-fiction. C'est réellement impressionnant, et tu peux t'amuser à terrifier ton voisinage avec ce disque, en faisant trembler tes murs.



English version :

There is a tremendous amount of records released the last two months, to the point that it becomes hard to spend time with each of them…  I will not be able to endure that all year, it's inhuman!  The fact is that in all this I still have to make a small selection, for sharing to you the best of all this mess. And for multiplying chances of making you discover good bands, I chose today to tell you some words about splits, knowing that the principle of a split is to have songs by at least two bands on the same record. And that's a good thing, because there’s many splits to choose to listen since the beginning of the year. The split LP, it’s a principle as religiously followed by the screamoworld as the Ramadan for Muslims…

The first in the list is the one we waited for months, the victim of an extremely long pressing time ... This is the split between Sed Non Satiata and Carrion Spring, two bands that have become friends during the last American tour of the french guys. On this record, the French band continue to make evolve their alchemy between post-rock and a dramatic and poetic screamo, with a little something from the Caen scene. you know, bands like Aussitôt Mort and Amanda Woodward ("Dans le tumulte et les lumières"). The song "Mineral" is simply stunning, the upper level of epicness… Total objectivity from me haha! All the superlatives are good to describe what is undoubtedly one of their best songs, and whose general mood, rhythm, certain tones are pretty similar to... Mineral. The last track "Aldebaran" is full of tension and adrenaline, but lacks a climax, it stagnates a bit and ends too quickly.. Still, if you loved Mappo, you can only love these 3 pieces + the interlude. The second portion of the record is occupied by Carrion Spring, and oh my god, it rips. I rarely heard anything so spontaneous, virulent and technically perfect in post-hardcore in a long time ... Since their EP Indiscretions Vol.1, in fact. These guys are getting better with each release, and most of you have never heard about them, it's crazy. It sounds like all the bands from the golden age of Level Plane Records... Yeah kids. This split should allow to the Canadians to get a little more recognition, and that's to their credit. A must-have.

The second split that gave me chills is that one between the hyperactive guys from Coma Regalia, and Eros + Massacre. Both formations show with their four respective titles a slightly higher level than the average in screamo that blasts, with these funeral and heart-breaking melodies that make the very special recipe of this warrior skramz who plays Loma, Youth Funeral, all that. It not turn into the false black metal, it's still true skramz. I took a slap a Thursday early morning with this record and I was put to death all day long. Seriously, the songs of Eros + Massacre are awesome. This is also a record not to be missed, because two potential big names screamo game are represented here.

Obviously, I couldn’t not talk about much awaited collaboration between the band who makes on average 5 records per year, I named Self Defense Family, and Touché Amoré. Both groups produced two songs together, "Circa 95" and "Low Beans". Honestly, I was expecting more surprises, more content, especially when 15 musicians officiate at the same time, but both songs are a very good demonstration of what the USA can do better in the emotional hardcore register, outside any labels. The voice of Jeremy Bolm and Patrick Kindlon complement each other perfectly, the first song is as catchy as chaotic, when the second is heavier and introspective, and where Jeremy tries a typical post-punk singing.

And finally, here comes the time of the great black mass. The time of the earthquake, THE TIME OF THE O))). Moreover, the artwork makes you immediately understand that you didn't have interest to make the clown much longer while you listen to this disc. Ladies and gentlemen, here's the split between Year of No Light / Bagarre Générale. The two most powerful seismic entities of south of France have therefore worked together on a disc, with a piece of each, and one in common. That Bagarre Générale has fundamentally different from YONL is these impressive brasses which impose a tense atmosphere, if not downright terrifying, as if you found yourself in the middle of a war scene from a sci-fi movie. It's really impressive, and you can have fun to terrify your neighborhood with this LP, making your walls tremble. Enjoy the apocalypse!

XOXO

jeudi 5 mars 2015

Le nouvel album de Shizune, ou tout simplement le skramz à l'état brut.


Il y a deux ans, un mec m'a écrit pour me demander d'écouter un groupe italien qui a bouffé pas mal de route en compagnies de groupes comme La Dispute, Loma Prieta, Raein, Birds In Row... Je l'ai écouté, mais pas plus que ça, car j'ai jeté une oreille et ça m'avait pas tant marqué que ça... Puis je me suis décidé à écouter leur nouvel album, et là ce fût le choc, l'amour.

Permettez-moi ainsi de vous présenter Shizune. originaire de Vicence, en Italie. Avec leur nouveau disque, Le Voyageur Imprudent, leur formule a vraiment pris un galon considérable, balançant à cœur ouvert un skramz virulent, furieux, rapide mais toujours mélodique, avec des petits instants de calme qui ne font qu'accentuer toutes les emotions que l'on ressent à travers l'album. C'est loin du précédent disque qui rappelait (un peu trop ?) Touché Amoré. Là, c'est un spleen taillé pour le sing-along, et pour le sport de plongée dans la fosse. Dès les premières secondes du premier titre, "Aestheticism", tu es happé par cette violence cathartique, celle qui vient te chercher au plus profond des tripes et de l'âme. D'autant plus que la production est 10 niveaux au-dessus, ce qui aide à faire ressortir au mieux cette force musicale et émotionnelle. On sent que Jack Shirley est passé par là. Un ensemble de spontanéité, de sensibilité, qui ne te laissera pas indifférent, qui frôle souvent le point culminant de douleur et de rage.

Ils ont aussi gardé un principe que j'ai trouvé très intéressant dans leurs paroles : mélanger l'italien, l'anglais et le japonais. Une variété originale, sachant que le japonais a cette barrière de langue qui prend ce côté mystérieux lorsqu'il est utilisé dans le screamo... Une phrase en français est même hurlée, sur le premier et le dernier titre du disque, "Instructions For Inertia", à quelques variations près : "Nous sommes un mouvement éternel dans le temps". Ce genre de phrases simples mais tellement riche de sens et de vérité que l'on aime entendre dans ce genre de musique...

Si tu aimes Raein ou Rainmaker, tu vas tomber en amour sur ce groupe, j'en fais le pari. C'est l'un des disques qu'il faudra écouter pour se vider la tête et le palpitant cette année, y'en aura sûrement pas deux comme ça, au moins avec un tel niveau de mélodies salvatrices et furieuses, sans avoir besoin de les gaver en réverb', en delay et j'en passe. Un screamo à l'état brut, ça fait du bien.

"When no more of these nights could placate your rest, when no more of these days could warm up your chest, will you feel, will you believe that there's no choice for us, and there will be no one to know we are still alive ? We are the lasting flares of a dying light, moments suspended in a time long gone. But we'll be fine... We'll be fine."

Bisous.




English version :

Two years ago, a guy wrote me, asking me to listen to an Italian band that ate a lot of road with lot of bands such as La Dispute, Loma Prieta, Raein, Birds In Row... I’ve made it, but no more than that, because I threw one ear on the releases of this band, and I was not as marked as that... Then I decided to listen to their new album, and it was the shock, the love. Damn.

Allow me to introduce you Shizune. They come from Vicenza, Italy. With their new album, Le Voyageur Imprudent, their formula has really made a strong evolution, throwing with a fully open heart a virulent, furious, fast, but always melodic skramz, with small moments of calm that only accentuate all the emotions that we feel through the album. It's far from the last album that reminded me (too much?) Touché Amoré. There's a spleen built for sing-along, and for the sport of diving into the pit. From the first seconds of the first track, "Aestheticism", you are directly struck by the cathartic violence which picks you up deep in the guts and the soul. Especially that the production is 10 levels above, which helps to highlight this musical and emotional strength. We can really feel that Jack Shirley is passed by here. A set of spontaneity, of sensitivity, that will not leave you indifferent, who often will reached the summit of your feelings.

They also kept a principle that I found very interesting in their words: a mix of Italian, English and Japanese. An original variety, knowing that the Japanese language has this barrier of language which takes this mysterious side when it's used in screamo… A sentence in French is even yelled on the first and last songs, "Instructions For Inertia", with slight variations: "Nous sommes un éternel mouvement dans le temps.". You know, this kind of simple sentences but so rich in meaning and truth that we love to hear in this kind of music...

If you like Raein or Rainmaker, you'll fall in love on this band, I am betting on this. This will be one of the records to listen for empty your head and your heart this year, you will surely not listen to both LPs like this, at least with this level of intensity and ferocious melodies without needing to force-feed them with reverb, delay and so on. Yeah, a "roots" screamo, it's been a long time!


"When no more of these nights could placate your rest, when no more of these days could warm up your chest, will you feel, will you believe that there's no choice for us, and there will be no one to know we are still alive ? We are the lasting flares of a dying light, moments suspended in a time long gone. But we'll be fine... We'll be fine."

XOXO