C'est l'histoire d'un soir ou je traînais sur Facebook, et ou je m'emmerdais lourdement. À un moment ou à un autre de la soirée dont je ne me rappelle plus, sur mon fil d'actu, je suis tombé sur un event : Un concert de Ravin. Oui vous savez, ce groupe de skramz francais avec lequel j'ai laissé saigner mon cœur d'artichaut sur ma chronique de leur premier LP ! Eh bien sur le line-up de ce concert, il y a aussi Quasar. Un groupe que je ne connaissais ABSOLUMENT PAS. La curiosité m'a donc titillé le bout des esgourdes. Je suis allé tendre l'oreille à un morceau nommé "Ma Chair" mis en ligne sur leur page Bandcamp. Et la, j'ai été vachement surpris. Tu sauras pourquoi un tout petit peu plus tard !
Mesdames, messieurs, voici donc Quasar. Un énième groupe de post-hardcore de chez nous. Sauf que, vous le savez aussi bien que moi, de nos jours il y a post-hardcore, et post-hardcore. Bien heureusement pour nous, Quasar ressemble plutôt à la seconde catégorie. Il nous dévoile sur son premier EP une musique qui ne fait pas dans la dentelle, jouant avec les nerfs de l'auditeur. C'est en effet un son plein de hargne et de douleur qui compose cet opus. Une hargne qui prend aux tripes dès les premiers assauts saccadés de ce fameux titre, "Ma chair". Une puissance sèche, au service de textes sombres : "Rien ne pourra tout effacer, à part la mort que tu cultives dans ma tête". Ça m'a quand même vachement rappelé les premiers sons de Devil Sold His Soul, en plus fougueux cela dit. Une force de frappe qui surprend, et qui se poursuit sur le titre suivant, "Sur ta route". Ça suinte toujours le désespoir, l'acharnement. Ça raconte l'histoire d'un gars qui cherche la trace d'une nana qui change sans cesse, qui s'égare, laissant également en perdition ce dude qui s’époumone à hurler le plus possible, histoire qu'elle revienne sur ses pas. "Je t'ai perdu tellement de fois / Trop souvent tu as changé de visage / Et je ne saurai te reconnaitre parfois / Et maintenant j'encaisse le poids de l'âge". De gros riffs sludgy viennent alourdir le tempo, à partir d'un pont ou je trouve que la seconde gratte en fond aurait pu vachement plus ressortir, histoire de soutenir encore mieux la tension et la puissance du riff principal.
Alors ensuite voilà, le drame. Non pas que le son soit mauvais, au contraire, c'est la guerre (comme l'illustre d'ailleurs les lyrics), mais appeler un son "Frontline"... Ben moi je suis désolé mais je pense tout de suite à ça. Bref, revenons à la musique, puisqu'on est la pour ça... Enfin apparemment. Cette fois-ci, ça chante en anglais, y'a quelques parties 2-step qui feront gigoter les kids (faut bien emmener les petits soldats en ligne de front), entre d'autres passages plus typés skramz, illustrant très bien ce côté "combat intérieur douloureux"... Il est vachement bien construit ce titre, catchy et progressif, qui se finit en sing along. Parfait pour le live ! ("Bombs around me, dead bodies can't see me. I bid farewell to the frontline!"). Et BIMBADABOUM, "Out There" arrive direct, comme un pain dans ta tronche ! Il m'a grave fait penser à du Touché Amoré dans sa spontanéité et son lot de rage. "Out there I can feel the pain" du pavé que je me suis pris dans la tronche tiens. Un texte qui touche droit au cœur, universel dans son message qui touchera beaucoup de monde tant il s'avère véridique. Mais alors par contre, c'est TELLEMENT DOMMAGE que les arpèges qu'on entende à la fin ressortent si mal... C'est peut-être le défaut principal du disque en fait : le mix des grattes. L'EP se termine avec "L'enfant de la pluie", un titre qui sonne très "90's post-HxC". Très dissonant, parfois même chaotique, mais au refrain accrocheur, qui rentre en tête direct, rien qu'au niveau des paroles toujours aussi intimes et : "Je sens la foudre dans mes veines, elle prend de l'ampleur et déchire le ciel. Il ne pleut que des cordes tout autour de mon cou, j'attend le soleil qui dénouera le tout, je suis l'enfant de la pluie".
Au final, c'est un EP de très bonne facture auquel j'ai eu affaire. Même si le mix des grattes aurait pu être bien meilleur, je le répète, on passe un très bon moment avec ce disque qui sonne comme un mélange de post-hardcore d'il y a 10 ans, et de hardcore "moderne" (le terme un peu fourre-tout employé depuis quelques temps par les groupes qui font du Defeater). J'ai beaucoup aimé le chant de Paka, ce cri raclé du fond de la gorge et des tripes et au phrasé me rappelant tout deux le chant de Luke Pate (Frameworks). Il fait vraiment ressortir la masse d'émotions qui s'échappent de textes peut-être parfois un peu "journal intime", mais qui touchent droit au cœur. Un beau défouloir en quelque sorte. Quasar, un groupe a surveiller de près...
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