dimanche 30 juin 2013

Chronique : The World Is A Beautiful Place & I Am No Longer Afraid To Die - Whenever, If Ever


Nous sommes très nombreux à penser que notre monde est tout pourri, que la société c'est caca, qu'il fait moche en France, baise les gens, tout ça. Façon de penser plus ou moins legit lorsque l'on voit la situation globale actuelle sur notre chère Terre... Or il existe une solution toute simple pour voir les choses plus positivement que cela, puisque personne n'est foutu de se bouger le cul pour changer les choses : La musique. Et il se trouve justement qu'un groupe américain ose affirmer à travers son nom que... The World Is A Beautiful Place & I Am No Longer Afraid To Die. À travers divers EP et un split avec Deer Leap, le groupe nous a montré une musique remplie de ce contraste happy-sad cher à leur genre msuical, avec une certaine habilité dans le mélange entre emo "heartfelt" et post-rock puissant et onirique. C'est avec une mixité musicale encore plus marquée que le groupe revient avec un Whenever If Ever qui pour beaucoup d'internautes est déjà certifié AOTY ("album of the year"). 

À en juger par le formidable succès de l'album (un album emo dans le Billboard Top 200, qui l'eu cru !), on ne peut pas douter de cela. Sa pochette illustre un enfant se jetant dans une rivière, sous un temps ensoleillé. C'est un peu l'illustration de ce que contient l'album : Un grand saut vers la fraîcheur, la sérénité, la joie de vivre, et une certaine innocence. Le point de départ à cette échappée se nomme "Blank #9". Les petites notes emo entremêlées à un violoncelle calme et gracieux qui composent ce morceau introduisent ce disque. Ces quelques sons de gratte tout doux, ainsi que l'écho sur les cordes lorsque les doigts du guitariste glissent dessus m'ont curieusement fait penser aux couplets de "At The Hospital" de Dead Sailors. Les grands esprits se rejoignent... C'est après cette tranquille mise en bouche que l'on entre clairement dans le vif du sujet avec "Heartbeat In The Brain". Ce morceau est, comment dire... Un coup de pied retourné dans ta mèche, toi jeune emokid. Quoique la plupart des fans d'emo masculins actuel sont plutôt peu chevelus ;). Et pourquoi donc cet effet "OMG EPICNESS AT ITS BEST ?" On.commence par quoi, le chant clair ? Les chœurs ? Le cri tout pile placé pendant l'explosion punk du morceau ? Parce que c'est ma chronique et que juste pour ça c'est un album cool ? Je vais répondre plus sérieusement : Parce qu'en un titre, le groupe montre une habilité déconcertante à mixer un emo radieux et rugueux, mêlé à un post-rock encore plus beau et puissant qu'auparavant. Et pour une fois, le violoncelle prend plus le parti de l'emo enjoué que des nappes post-rock. Le voilà enfin, le groupe qui a compris comment caler du violon avec brio dans ce genre de musique ! Et non content de nous jouer une sorte d'emo/post-rock neo-classique (WOUHOUUU VIVE LES ÉTIQUETTES !), des nappes de synthé qui tirent carrément vers le pop-punk se joignent à l'instru. Un morceau génial, tubesque, enivrant, naviguant parfaitement entre les ambiances... Voilà, je suis déjà fan de l'album, et le groupe réussi en un titre à redéfinir ce genre musical. Incroyable. Le morceau suivant, "Fightboat", est d'ailleurs un pas supplémentaire vers la totale soumission à la musique du groupe. Outre le fait qu'il incarne un big up RPZ aux fans d'American Football avec sa trompette, il se veut plus direct que le prédécesseur (une touche punky supplémentaire). On retrouve toujours le clavier qui fleure bon le pop-punk qui intervient de temps en temps qui ajoute un peu plus de joie à l'ensemble. Et la t'as juste envie de jumper et de chanter en sing-along toutes les paroles. Les interventions d'un chant féminin ajoute également au côté "intime" de ce nouveau tube potentiel.

En complément de titres entraînants et rythmés, et album nous offre également des titres comme "Picture Of A Tree That Doesn't Look Okay", qui se veut plus progressif, et qui me rappelle légèrement les échappées post-rock d'Envy, le screamo en moins. À en juger par le clip, c'est un beau voyage dans la nature que le morceau nous laisse imaginer, au travers des arbres, des saules pleureurs. Une belle introduction tranquille et mélancolique qui explose ensuite en une envolée emo puissante, frissonnate. Et attendez, dans le même délire il y a un titre encore plus beau qui nous attend sur ce disque... On glisse ainsi doucement vers "You Will Never Go To Space", dont les guitares nous rappelle toujours un endroit tranquille ou il fait bon vivre. Tout d'abord une rivière paisible,  sans doute celle dont il est question sur l'artwork, s'agitant peu à peu dans les joyeux tourments de cet emo enjoué et touchant, ou se répète d'ailleurs en chœur "Wake up !'. Allez, quitte à parler de joie et de bonne humeur, tous à poil dans l'eau et on rigole comme des cons ! Hmhmm, je m'égare... La piste suivante, "The Layers Of Skin We Drag Around" nous rappelle que l'emo, c'est de l'émotion mélodieuse certes, mais également brute et rapide. Ce titre s'achève avec de nouveaux chœurs qui hurlent à l'unisson : " So cut our hair, we’ll leave it behind !", à filer des frissons. Et ensuite, le voilà ce titre si beau qui nous attendait sur cet album : "Ultimate Steve". "Ultime" est peut-être le bon mot pour qualifier ce disque et ce titre. Une douce montée d'adrénaline lancée par des instruments gracieux, faisant petit à petit monter une petite boule de bonheur au cœur qui explose en plein milieu du morceau, pour un final épique ou chaque phrase est chantée en chœur avec un entrain communicatif, ou les arpèges s'envolent et nous font rêver plus que jamais. On atterrit doucement sur Terre avec un titre plus tranquille, "Gig Life", qui narre d'une certaine manière la vie en tournée. Je n'ai pas pu m'empêcher de relever le "Now it’s just Rival Schools and mewithoutYou on our car rides"... De bons goûts musicaux par ici ! J'aurais ensuite du mal à décrire le titre suivant, tant on change radicalement d'univers. En effet, sur "Low Light Assembly", on entre dans un délire totalement différent... Une chorale ? C'est l'impression que j'en ai. Mais c'est toujours très, très beau. Toujours très intimiste, avec ces douces notes de guitares et ces quelques effets de son, et cet univers très onirique, toujours très tendre. Et c'est encore une fois fédérateur. "The echoes race around the room, they sing together: "We are all the same"." Finalement il me semble avoir réussi à le décrire, ce morceau, FUCK YES !

Nous voilà arrivés sur le morceau final de cet album : "Getting Sodas". On dirait un peu "Heartbeat In the Brain", dans l'idée. Ce départ plutôt indie-emo, ces quelques phrases hurlées, et ce final post-rock galopant... On s'y retrouve, sauf que l'univers est ici plus sombre. C'est en se penchant sur les paroles que ce changement d'univers prend tout son sens, et que l'on prend conscience de sa beauté profonde. Je vais terminer cette chronique en vous laissant réfléchir sur les dernières phrases de ce superbe morceau, qu'elles soient chantés, ou hurlées. Elles font écho au message général du groupe, et à son nom même. À hurler à la face du monde :

"We cut the air and we’ve found to lose your faith in the world is to lose faith in yourself. We are ghosts in your homes. We travel under the floor. And when our voices fail us we will find new ways to sing. When our bodies fail we’ll find joy in the peace that it brings. The world is a beautiful place but we have to make it that way. Whenever you find home we’ll make it more than just a shelter. And if everyone belongs there it will hold us all together. If you’re afraid to die, then so am I."

Conclusion : WOW. D'ou sortent-ils cet album, ces textes, cette musique, cette réunion si réussie d'influences ?! Je comprends désormais aisément l'enthousiasme de leurs fans, des chroniqueurs et des internautes. Cet album est éblouissant. L'objectivité me manque un peu pour le coup, haha ! Sorti un peu de nulle part, il a réellement tout pour devenir un album culte sur la scène emo actuelle. Je l'espère pour eux, car cet album est un vrai concentré d'émotions sincères et réconfortantes, de voyages, de rêves, d'évasions, de réflexions. C'est vrai, on ne peut rien lui reprocher à cet album, tout y est ! Un grand bravo à tout ces musiciens, qui ont produit un disque hyper éclectique, juste vraiment cool à écouter, ré-écouter, chanter seul dans chambre, et j'en passe... Vraiment, je vous le conseille vivement !

Tracklist :
1. Blank #9
2. Heartbeat in The Brain
3. Fightboat
4. Picture of a Tree That Doesn't Look Okay
5. You Will Never Go to Space
6. The Layers of Skin We Drag Around
7. Ultimate Steve
8. Gig Life
9. Low Light Assembly
10. Getting Sodas

jeudi 27 juin 2013

Chronique : Gatherer - Caught Between A Rock And A Sad Place



La grande mode du moment sur la scène hardcore, c'est le hardcore mélodique. Après avoir connu les Have Heart, les Modern Life Is War, les Killing The Dream et compagnie, on a eu une sorte de "revival" avec Touché Amoré et Defeater qui nous ont tous mis une branlée (et non, La Dispute n'est pas dans le lot car ça n'est pas du hardcore mélo, na), et qui ont été en quelque sorte les pères du renouveau du style. Ensuite, on a eu les inévitables suites de mouvement donnant naissance à d'innombrables copies des principaux acteurs du style, et à un effet de mode relayé via Tumblr et Facebook, regroupant musicalement comme philosophiquement le meilleur comme le pire. Aujourd'hui, il n'est pas évident de déceler le vrai du faux, dans cet océan de bons sentiments proclamés. Eh bien je pense que si l'on compare par exemple un Being As An Ocean avec le groupe dont je vais vous parler aujourd'hui, Gatherer, vous ferez vite la séparation.

Ce groupe, jusque là, c'était l'EP Postcards. C'était beau, c'était éthéré, mais c'est encore un peu trop marqué par les influences Touché Amoré, entre autres. On avait donc vite fait le tour, bien que la passion du groupe y est indéniable et aide vachement à l'appréciation de l'opus. J'attendais de pied ferme la suite pour ces petits gars très prometteurs. Et les voilà revenus avec un album nommé Caught Between A Rock And A Sad Place m'a vraiment cloué le bec dès la première écoute. Ce qui m'a marqué, c'est la prise de maturité folle qu'a pris le groupe. Leur musique est beaucoup plus personnelle. En témoigne ces passages au chant clair tremblotant qui nous rappellera celui de Kyle Durfey de Pianos Become The Teeth sur le titre "Hiding" C'est d'ailleurs quelques atmosphères et décharges rythmiques inspirées de ces derniers que l'on peut retrouver sur l'album des garçons du New Jersey. J'ai également beaucoup, mais alors beaucoup apprécié les influences emo disséminés par-ci par-là dans le disque. Cela renforce davantage le côté "sensible" de leur hardcore mélo, et le fait se différencier de la masse. Mais vraiment, avec ce nouvel effort, je n'ai pas l'impression de m'enfermer dans un éternel rip-off ennuyeux de Have Heart ou Defeater à spoken words "so deep and meaningful". Et d'ailleurs, le groupe n'a pas cette fâcheuse manie de s'afficher avec de belles photos retouchées avec de la nature en fond et du merch des potes trop cools de la vie lolz. Le côté "so deep", on le laisse à Capsize, vous voulez bien ? Ici on parle de vrais sentiments. Ça se ressent dès la première piste, un bon gros brûlot saupoudré de mélodies entêtantes. Les influences emo, on les ressent dans ces quelques accords chaleureux qui agrémentes les mélodies, et un petit couplet chanté nous disant "It's so sad to see the one you love when all you're doing is struggling". Je me vois tout de suite en concert reprendre cette petite phrase, ainsi que les deux dernières du morceau qui inexplicablement me sont restées en tête : "Now we all sing the blues / Fuck you, I sing the blues too". Peut être parce que le blues c'est cool ? Anyway, passons à la suite. Le second titre, "I Have Seen Mountains", montre un visage plus brutal encore du combo, assez proche du screamo (je pense à ce contraste entre blast beats, cris virulents, et montées d'adrénalines). Avec toujours ces quelques parties de chant clair ou plus éraillé irrésistibles. Son successeur, "108", sera sans doute le petit tube de l'album que les gens chanteront sûrement en sing-along en live. Un départ totalement emo, chanté à l'unisson, avant que n'explose le morceau dans une rage gracieuse et inébranlable, et qu'il ne se calme tranquillement, en laissant place à un final très doux, au milieu d'arpèges dissonants mais envoûtants. Du grand art. "What If I Can't", avec ses petits chœurs pour relever la sauce, sera aussi un carton en live. Il nous renvoie encore une fois (et en beauté) à ce chant clair troublant et plein de tourments. Instrumentalement, c'est d'abord très posé, très reposant. Avant que le hardcore mélo ne reprenne ses droits, mais toujours en suivant la mélodie du morceau. Le titre suivant, "Brittle Bones", me rappelle fortement Touché Amoré. Une influence que l'on entendait déjà sur Postcards, et ça se ressent dans ce hardcore aussi aérien que frontal et rapide. Un petit coup de tatane avant de revenir sur un terrain plus mélodique avec "Ocean Floor" qui d'emblée nous propose un riff étourdissant. Je suis décidément fan de cette alchimie réussie entre emo, post-hardcore étourdissant et hardcore mélodique qui nous est proposée une fois de plus ici, et plus loin sur le disque avec "Campfires", qui reprend un peu le même schéma que "108".

Conclusion : Une belle surprise que ce premier album de Gatherer, aussi poignant que virulent. Les garçons ont su s'épanouir, en proposant une musique plus riche que sur Postcards, tout en conservant la même force de frappe. L'apport des influences emo leur permettra de toucher un public plus large, et leur permet donc de se diversifier, dans cet océan de groupes hardcore mélodique qui ne cesse de se remplir. Un très bon premier album, qui sera pour sûr une grosse base pour la suite !

Tracklist :

1. And Now Everyone Sings The Blues
2. I Have Seen Mountains
3. 108
4. What If I Can't
5. Brittle Bones
6. Ocean Floor
7. Segovia
8. Campfires
9. Death Bed
10. He Went Down There To Die

lundi 24 juin 2013

My Only Scenery : le clip du titre "Birds And Crosses"


Les français de My Only Scenery viennent de sortir un nouveau clip pour le titre "Birds And Crosses", présent sur l'album We Are, que j'avais pris un grand plaisir à chroniquer. C'est beau, et c'est à visionner juste en-dessous !

"I don't need a cross, I don't need a church, the only thing I need is to trust ourselves !!!"


mardi 18 juin 2013

Découverte : ATELO/phobia (blackened screamo, Paris)


ATELO/phobia. C'est le nom de ce petit groupe qui, j'en suis sûr, va faire beaucoup parler de lui à l'avenir, si le projet évolue. Originaire de Paris, on retrouve dans ce groupe au chant et au cri Valentin, également guitariste chez Man Is Not A Bird. On y retrouve également des membres du Dead Projet et de Cowards. S'IL VOUS PLAIT ! Le quartet officie essentiellement dans un screamo éthéré et virulent, aux influences black metal. Ils ont eu le luxe d'avoir été appréciés par Dog Knights Productions, le petit label qui monte, qui monte en 2013 ! Une collaboration à l'avenir ? Je l'espère pour eux !

Ci-dessous, je vous ai joint les deux morceaux en écoute à ce jour : "I Tolerate You" et celui mis en ligne aujourd'hui, "I Feel Better". Un groupe à suivre de très très près, que j'apprécie déjà beaucoup...

Guillaume.


mercredi 5 juin 2013

Le blog ferme ses portes pour quelques jours !...

... Mais oui, mais qu'est-ce qu'on s'en fout, puisque ça m'arrive de ne rien poster pendant plusieurs jours sans prévenir personne, haha ! Mais là, c'est un peu différent...


JE DÉMÉNAGE ! Et putain que c'est crevant, stressant, chiant, ajouterlamentionutile, les framboisesc'estlavie...

Donc en conséquence, pas d'Internet pendant deux, voire trois bonnes semaines ! Je voulais donc vous informer de mon absence, pour vous rassurer quand à l'activité qui sera bien sûr fatalement inexistante sur le blog... Il est néanmoins prévu que Néhémie poste des news en fonction de l'actualité musicale via la page Facebook du blog. Bon, si je trouve des bornes Wi-Fi via mon smartphone entre temps, j'en profiterais pour passer un petit bonjour via cette même page FB !

Je profite de cet article pour vous remercier toutes et tous énormément, du fond de mon cœur, pour suivre et consulter quotidiennement, (ou même si c'est une fois tous les deux mois) mon blog. Je vous remercie chaleureusement de l'intérêt que vous portez à mes écrits et mes avis, vraiment. Et cela compte également pour les écrits de Néhémie, qui est également ravi de pouvoir toucher un minimum de personnes. J'arrive à 150 likes sur la page Facebook du Dico, et ce chiffre est pour moi immense... Merci, merci, merci, merci, merci, merci, merci...

Sur ce, je vous dis à dans deux semaines pour de nouveaux articles, et TRÈS certainement des chroniques de pas mal d'albums qui sortiront en Juin (Jimmy Eat World, Listener, Letlive., The Saddest Landscape...), portez-vous bien, écoutez de la bonne musique, et une dernière fois : MERCIIIIII ! :)

Guillaume.

mardi 4 juin 2013

Live report : Admiral's Arms + Branson Hollis + The Prestige + Bufford Tannen @ Paris, Le Divan Du Monde, 02/06/2013



Qui dit I-Scream Asso dit forcément "l'amour et les potes". Le show de ce Dimanche 2 Juin n'a pas dérogé à la règle, avec à l'affiche quatre groupes représentant la relève du post-hardcore français : Bufford Tannen, The Prestige, Branson Hollis, et Admiral's Arms qui a joué ce soir son dernier concert avant de mettre un terme à leur carrière le lendemain à Londres. C'est dans la bonne humeur et une émotion particulière que les groupes nous auront offert pour chacun d'entre eux une prestation intense. C'est parti pour la très officielle "soirée des copains".

Bufford Tannen :

C'est la nouvelle révélation post-hardcore française qui a ouvert le bal, que beaucoup découvraient ce soir-là et qu'on adore dans le Dico. À mi-chemin entre A Lot Like Birds et La Dispute, le combo nous a proposé ses deux morceaux présents sur l'EP disponible sur leur page Bandcamp, ainsi que d'autres inédits qui suivent la ligne directrice de la musique du groupe entre groove, catharsis et douces atmosphères. Petite anecdote, nous avons eu dans le public un jeune homme qui a parfaitement répondu à l'appel lancé par le post-hardcore frais et percutant de Bufford Tannen en bougeant frénétiquement, histoire de réveiller une salle endormie qui faisait un peu déshonneur à un quartet qui donnait pourtant son maximum.

The Prestige :

C'est l'un des meilleurs fruits de la scène hardcore chaotique française qui a succédé à Bufford Tannen. Quelques personnes présentes ce soir connaissent bien les morceaux du groupe, et son très bon premier album nommé Black Mouths. Cela s'est vérifié lorsque que le groupe a lancé au public sa décharge chaotique nourrie au blues et au post-hardcore, déclenchant quelques bousculements festifs. Nous avons également eu droit à quelques nouveaux morceaux, qui oscille entre l'univers de Black Mouths, et une musique beaucoup plus progressive et planante. Un changement de style qui aura eu son effet, envoûtant l'audience. Mon point de love du jour revient à Alex (chant/guitare) et son chant tantôt tranquille, tantôt déchaîné et possédé, ainsi que sa présence scénique, et toute la passion découle de tout ces éléments.

Branson Hollis :

C'est maintenant au tour d'un de mes chouchous de la scène post-hardcore française de monter sur la scène du Divan du Monde, qui profiteront de cette soirée pour présenter quelques morceaux de leur nouvel album nommé The Unexpected Way Of Things. J'étais pressé de voir ce que rendait l'album en live, et il faut dire que je n'ai pas été déçu du résultat. Le set des Parisiens a débuté avec le titre "Wolf Speaker", représentant bien l'univers général de l'album. D'emblée, des séances karaoké se sont improvisées dans la petite partie de l'auditoire motivée à bouger un peu, répondant aux harmonies de voix puissantes et gracieuses des différents chanteurs du groupe (encore pardon à eux pour mes inversions de line-up sur ma chronique, inversions désormais corrigées...). Les titres phares de ce nouvel album, "This Is A Slow Ride" et "Maunder's Tale" (ou Alex de The Prestige a chanté la partie originellement assurée par Cory Brandam de Norma Jean) seront joués, pour le plus grand bonheur d'un public conquis par l'univers doux-amer du groupe. Nous avons même eu droit à "The Jar", présent sur l'EP Diving Suits Drying, à la surprise des fans de longue date de Branson Hollis, et notamment d'une admiratrice qui m'aura fait perdre quelques % d'audition (mais je l'aime bien quand même)

Admiral's Arms :

C'est enfin aux stars de la soirée de faire leur apparition. Le groupe le plus attendu de la soirée nous jouera un set festif et touchant, mais qui sera également sans concessions. Musicalement, le groupe se situe entre Branson Hollis et The Prestige. Vous l'aurez alors compris, ça navigue donc entre douceur et violence crue. Le côté festif a fait surface dès l'introduction lancée par un sample assez rigolo du thème bien connu de l'intro des films de la 20th Century Fox repris maladroitement au pipeau. Après une entrée tout sauf organisée, le groupe a rejoué une entrée "comme si de rien n'était", et aura éveillé notre curiosité avec des nouveaux morceaux soit très lourds et complexes, soit plus planants, chacun issus d'un album nommé Chapters Unfold que l'on attend tous de pied ferme. D'anciens morceaux plus anciens seront également joués, à l'image de "Dawn Of A New Age". Les spectateurs étaient bien plus nombreux à bouger la tête, et même un beau mosh pit s'est formé, le dernier qu'il aura été possible de former en l'honneur du groupe ! C'est à cet instant précis que j'ai maudit ma migraine qui ne m'avais alors pas empêcher de bouger pour les précédents groupes... On notera également les apparitions au chant et aux percussions de plusieurs membres de Branson Hollis, de The Prestige... Je tiens également à féliciter ces messieurs pour la magnifique pyramide humaine !

Au final, ce fût une excellente soirée, représentant parfaitement la relève post-hardcore/chaos HxC française. Le tout dans la bonne humeur, pour rendre au mieux hommage à Admiral's Arms. C'est la qu'on souhaite de tout notre cœur que ces derniers se reforment un jour, tant les morceaux de Chapters Unfold ont l'air solides et efficaces, et tant les garçons sont sympas.

Guillaume.

PS : Un grand merci aux filles de I-Scream Asso, à Alex de The Prestige, aux Branson Hollis (notamment pour leur gentillesse et leur compréhension), aux Bufford Tannen (et particulièrement à Stéphane et à son superbe travail artistique), et aux membres de Admiral's Arms à qui je souhaite bon vent dans leurs nouvelles aventures !