mercredi 6 juin 2012

T'es en retard, Gérard: Last Tango Theatre - Signs We Cannot See


En voilà une chronique passionnante à réaliser. Pendant plusieurs mois, je me suis dit: "Il faut que je me procure cet album!", ayant consulté au moment de sa sortie les différentes revues concernant celui-ci, qui m'assurait que le groupe avait sorti le CD de l'année 2011 au niveau de la scène française. À l'époque, mon blog n'était qu'un projet instable dormant dans ma tête, se réveillant entre deux cours/deux problèmes, je voulais cet album en tant que simple fan de post-hardcore. Depuis, le blog s'est construit, a grandi, a survécu à un "flood" d'une horde de pré-ados enragé(e)s, et accueille maintenant volontiers une chronique de ce groupe qui a eu la grande gentillesse de carrément m'offrir l'album (même pas un CD promo, l'album même!) pour cette chro, je les en remercie chaleureusement. Depuis le temps que je le voulais!




Et en plus, c'était hyper bien emballé ;) J'étais comme un gosse en trouvant le colis posé chez moi. Tellement content. Et j'ai pu faire joujou avec le papier bulle toute la soirée, tiens, un vrai gosse, on vous dit.


L'artwork nous promet un beau voyage, rugueux mais onirique. Landscape : Une étendue montagneuse ensoleillée, avec un vent qui vient te caresser le visage, les souvenirs et les pensées diverses en tête. Poses-toi là-bas, mets ton casque audio pour écouter l'album, fermes les yeux et laisses-toi emporter. Voyage.


Après la mise en situation, passons à la musique. On commence avec "Seven AM PM", un titre qui débute comme du post-hardcore à l'américaine, burné, ambiant et heavy. Plus on avance, plus les influences se détachent. Au post-hardcore se mêle ainsi math, post-rock, indie, screamo... Le tout s'accorde magnifiquement. Le cri est juste ravageur et envoutant, les voix claires puissantes, douces, carrées. Et hop, accalmie post-rock au milieu du morceau. Douce montée en puissance, avec un tout beau chant qui vient accompagner cette montée, avant avant une double explosion majestueuse des guitares, avec un cri raclé au plus profond du coeur et de la gorge. Quelle belle première impression. "From Heaven We Fall" nous plonge dans des ambiances chaotiques et aériennes, façon Underoath. Ce morceau est justement nommé, car on retrouve dans celui-ci Thomas de Doyle, et Robin de... From Heaven We Fall (un groupe local pas très connu qui ne donne plus de nouvelles, un mix entre ce qui était à l'époque un prototype de metalcore moderne et post-hardcore 90's à la Thursday, en quelque sorte), qui s'échinent à donner le meilleur d'eux-mêmes. Sur "Saving The Last Dance", les guitares crissent et recrissent encore, les cordes y sont tendues comme un string, la folie s'installe, les arpèges et les atmosphères s'entremêlent et se frayent un chemin dans le déferlement d'accords mathy. Les chants clairs et hurlés sont toujours d'une puissance folle, avant que tout ne s'arrête pour laisser place à une fin paisible. Et la magie opère une fois de plus. Voilà ensuite "Hope", un nom de titre qui me plait bien. Le morceau se veut plus mélodique et technique, pour notre plus grand bonheur. On croirait écouter du Thrice qui aurait mangé La Dispute. Il poursuit sur une logique post-rock, toujours dans les mêmes tons que les titres précédents, sur une basse lourde et efficace. Une belle petite douceur. "Where We Are Going We Don't Need Roads" continue sur le même schéma que le titre précédent: lancée plus mélodique, mais toujours aérienne et technique, avant d'enchaîner sur un plan post-rock, ici accompagné par ce chant clair, plein de beauté, d'émotions et de douceur, qui explose au grand jour. "Won't You Come Down" se la joue un peu plus rock'n'roll et crasseuse, en conservant les ambiances, et avec un feeling screamo ravageur. Et le post-rock ravageur du groupe revient à la charge pour assomer l'auditeur. On a le droit à une petite fin "emote" à La Dispute, au chant braillé limite rappé, et à l'instru qui s'emballe doucement. Encore un morceau excellent. L'album se termine avec "Grand Pa", purement post-rock. Un magnifique voyage ensoleillé. À écouter les yeux fermés, en pensant à ce qui vous rend heureux. Une douce montée en puissance, vers des arpèges majestueux, une redescente envoutante, magnifique, autant niveau chant qu'au niveau instrumental, et une explosion finale du tout (ce hurlement surpuissant à donner des frissons...). Un morceau final formidable, sur fond de feeling emo, histoire d'honorer l'album génial qu'on vient d'écoute. Ça y'est, celui-ci est terminé. J'ai versé ma petite larme...


Conclusion: Je m'en veux terriblement de ne pas avoir écouté cet album avant. Erreur dramatique. Ce n'est que leur premier album, mais mon Dieu, qu'il est beau. Cet album, c'est le tout meilleur du post-hardcore (aussi bien catchy que complexe), de l'emo, du post-rock, et autres, condensé en un bloc de 7 morceaux/40 minutes absolument formidable. Mais bon sang, je les pardonne aveuglément, les petites erreurs de justesse du chant ou des accords par ci-par là, c'est normal, c'est leur premier album, et puis bon, un groupe de post-hardcore sincère et passionné de ce genre ne cherche pas à faire la Star Ac', c'est comme la plupart des groupes indie emo, qu'est-ce qu'on s'en tape de la justesse absolue. Ils se donnent à fond, nous donnent le tout meilleur de ce qui leur est possible d'offrir. Chaque morceau a une influence ou un plan particulier qui le fait se différencier du reste. Un groupe de plus qui vient rejoindre une scène française déja surdouée. Avec cet album, j'ai voyagé, j'ai souri, j'ai rêvé, j'ai été attendri... Je ne pensais vraiment pas en arriver à la avec cet album, et pourtant. J'espère pouvoir vous convaincre d'acquérir cet album, pour votre plaisir et celui de vos oreilles...


Tracklist :


01. Seven AM PM
02. From Heaven We Fall
03. Saving The Last Dance
04. Hope
05. Where We Are Going We Don't Need Roads
06. Won't You Come Down
07. Grand Pa


"Signs We Cannot See" est disponible sur leur Bigcartel.


Et comme je suis un éternel retardataire et que j'ai découvert cet album bien en retard :

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