Après un EP réussi, "Maze", rempli de guests prestigieux, à la fois logiques et surprenants, qui amorçait une prise de maturité et de personnalité dans le style musical du combo, revoilà nos Franciliens sur "V.I.T.R.I.O.L", comprenez "Visita Interiora Terrae Rectificando Invenies Occultum Lapidem", traduction : "Visites l'intérieur de la Terre, et en rectifiant, tu trouveras la pierre cachée". Le site Chromatique vous en dira plus sur ce titre, qui convient finalement bien à la direction prise par le groupe, au line-up fraîchement remanié.
Sur cet opus, le groupe se distingue vraiment de la scène post-hardcore surplombée, en y intégrant des influences nouvelles. Déja proches de groupes comme Cult Of Luna à l'origine (le batteur de ces derniers assure le mastering de "V.I.T.R.I.O.L"), les voilà revenus encore plus lourds, et résolument plus metal. La production d'Etienne (batteur d'AqME, qui a sorti un nouvel album formidable cette année) y a sans doute contribué... Un opus qui pourrait réconcilier les métalleux les plus virils avec le post-HxC, en quelque sorte.
Commencons avec "Tomorrow, At Dawn", qui nous donne un bon aperçu de ce qu'offre MOADM sur cet album : Longue intro planante, avec une basse lourde, enchaînant sur un growl death lointant surprenant pour celui qui est plutôt habitué aux hurlements puissants classiques du genre. S'en suit un chant fantômatique, Toolesque, suivi par ce cri gras, bien "metal", qui se mêle bien à la lourdeur de l'instru. On remarque assez vite le mélange des chants, aussi bien hurlé, growlé, que braillé ou chanté, et même par une fille, en la personne d'Audrey, nouvelle bassiste du groupe, qui d'ailleurs assure sur cet effort, en nous offrant un jeu diabolique et saturé à souhait. Ici, on ne joue pas dans les envolées vocales sensibles au chant hyper clair, mais dans les chants ténébreux et sombres. L'alchimie trouvée entre leur post-hardcore originel et un metal alterno crasseux et mystérieux, marche bien.
Virage metal confirmé avec "On The Heights Of Despair", ou l'on entend un chant braillé pas commun, presque exagéré. Un peu gênante, mais qui passe toute seule après plusieurs écoutes. Confirmation aussi avec "Under The Cross", aux accords fantômatiques et aux cris diaboliques. Mais l'ensemble reste très planant, et très maîtrisé.
On appréciera également "Meshi'ha", partagée là encore entre lourdeur, growls diaboliques, toujours ces voix mystérieuses, et arpèges aériens, "Trismegistus King", morceau très noir et en même temps très planant, avec ce braillement surpuissant de la bassiste, ou "Good Mourning Child" et son intro au chant envoûtant, enchaînant sur un énorme riff metal bien viril et sombre, enchaînant sur un beau refrain, mi-braillé mi-clair parfaitement assuré par la bassiste, à qui on a envie de dire: Reviens chanter plus souvent sur l'album!!!! On a aussi "Diving Bell And Butterfly", un peu plus technique, un peu "metalcore" avec un léger breakdown qui n'a rien de cliché. "Insomniac Animal" est aussi une petite bombe technique, mais sur le refrain, je trouve les voix un peu faiblardes, alors que le morceau est super puissant, c'est dommage car tout au long de l'album, on retrouve pleins de refrains bien plus puissants! Celui de "Leave Scars" par exemple, un très beau morceau post-hardcore à la Devil Sold His Soul et un des plus lumineux de cet album, est juste parfait, les voix sont puissants, l'harmonie homme/femme est nickel, et chacun s'y donne à fond. Du DSHS, on en retrouve aussi sur la faussement tranquille "An Ode To Myself".
"INRI" termine l'album en beauté. L'espoir après l'orage, pourrait-on dire. Un beau morceau qui monte doucement en puissance, au piano virevoltant et aux guitares puissantes et mélodiques, et qui reste cohérent avec les autres morceaux, notamment sur les passages lourds et avec les petites notes de synthé.
Conclusion : Quelle chronique difficile et plaisante à réaliser! J'ai l'impression qu'il faut une certaine ouverture d'esprit pour porter un jugement crédible sur l'album. Hyper sombre, lourd, mais également toujous illuminé par un post-hardcore onirique que joue le combo depuis le début, et surtout HYPER varié (et ca fait un bien fou, une telle inventivité !!!), l'album en surprendra plus d'un. J'ai moi-même eu beaucoup de mal avec cet album à la première écoute, mais au fil des écoutes, et en prenant le CD comme un album de metal, il s'est de plus en plus révélé et m'a conquis. Il faut simplement bien interpéter les growls, les nouvelles influences metal alterno et prog, sludge, et ne surtout pas assimiler le tout à du "metal trop violent parce que le metal c'est un truc de rebelle viril trop dark venu des profondeurs des abysses de Transsylvanie, SATAN 666 OLOLZ"., pour cerner toute la force et les émotions qu'offrent cet effort. Surtout que le groupe à des choses intelligentes à chanter. J'aurais aimé un peu plus de puissance sur quelques refrains, pour rendre le tout encore plus puissant et pointu. En résumé, on retrouve ici Memories Of A Dead Man avec une grosse prise de maturité, qui nous livre un album dont il est impossible de se lasser, car extrêment riche, très audacieux, avec beaucoup d'influences, de types de chants, de changements de rythmes, de styles...
Tracklist :
1. Tomorrow, at Dawn...
2. On the Heights of Despair
3. Under the Cross
4. Meshi'ha
5. Good Mourning Child
6. Insomniac Animal
7. An Ode to Myself
8. Trismegistus King
9. Leave Scars
10. Diving Bell and Butterfly
3. Under the Cross
4. Meshi'ha
5. Good Mourning Child
6. Insomniac Animal
7. An Ode to Myself
8. Trismegistus King
9. Leave Scars
10. Diving Bell and Butterfly
11. INRI
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