Il y a des concerts qui ont des valeurs strictement musicales, où l’on se rend pour faire plaisir à ses oreilles et ses yeux, et d’autres qui jouent beaucoup plus sur le caractère émotionnel, l’amour, le souvenir. Ces concerts où la joie, l‘impatience, et le soulagement se lisent sur chaque visage, ces rassemblements où les corps et les âmes se lient à l’unisson, et où tout explose en une fraction de seconde. Depuis maintenant 15 ans, The Saddest Landscape cultive avec attention et tendresse cet état d’esprit lors de leurs concerts. À l’occasion de ce quart de siècle, l’un des groupes les plus populaires de la scène screamo de notre génération nous a rendu visite une seconde fois à Paris, après un passage remarquable il y a 2 ans, pour fêter la vie, dans ses instants les plus douloureux comme les plus forts, faisant des peines et du manque une force, comme l’illustre la plupart des disques des américains. Chacun de leur concert est une véritable catharsis, et leur set donné à l’Espace B n’a pas dérogé à la règle, d’autant plus que le support band n’était autre que Svalbard, un excellent groupe anglais qui nous a préparé aux voyages dans les paysages les plus tristes en nous mettant sur orbite avec son… Post-crust ? On cherche encore, mais pour sûr : c’est bien du hardcore stratosphérique...
Le line-up de la formation anglaise était différent pour cette tournée : Serena (guitare/voix) ne pouvait pas être présente sur cette tournée. Le groupe a déjà joué à Paris dans une toute petite salle du quartier de Belleville à l’occasion de sa tournée européenne avec Meek Is Murder, et les conditions sonores n’étaient pas idéales, il nous tardait de revoir le groupe au complet dans une salle avec plus de place et une meilleure acoustique… Malgré son absence, les remplaçants de Serena nous ont fortement rassuré. À la guitare, on retrouvait Mark de Group Of Man, et Nicolas de The Tidal Sleep au chant. D’ailleurs ce n’est pas vraiment une coïncidence : The Tidal Sleep et Svalbard viennent de sortir un très bon split commun. Les deux messieurs ont parfaitement retranscrit l’univers, le propos, l’intensité du chant et des riffs de Serena, tout en s’intégrant à merveille au reste du groupe. Pendant une bonne demi-heure, ils nous ont emmené avec eux dans un élan effréné d’énergie, entre blast beats furieux et riffs éthérés, dans un rythme soutenu, sans que jamais cela ne soit déroutant, sans longueurs. La plupart des titres joués étaient issus du dernier album en date de la formation, One Day All This Will End. Egalement, le titre « Open The Cages » issu du split avec The Tidal Sleep a été joué, un titre qui prouve que Svalbard s’engage sur plusieurs fronts, quand la tête d’affiche est plus centrée sur l’émotionnel et le relationnel. Redécouvrir tous ces morceaux interprétés avec conviction et passion nous a clairement redonné un regain d’intérêt pour la bande, qu’il nous tarde désormais de revoir…
Après un tel ouragan musical, il faut avouer que TSL avait une tâche ardue à assurer en leur succédant, même si peu de monde ici doutait de leur capacité à nous transporter et nous faire exulter. Il s’agit quand même de musiciens actifs depuis 10 ans de plus au moins, extrêmement rodés à l’exercice mais l’exécutant avec la même insouciance et la même envie que les premiers jours. Oui, c’est un groupe influent, mais comme ils le disent si bien dans l’un de leurs titres-hymne, « Eternity Is Lost On The Dying » : « we are desperate kids doing extraordinary things but we are just like you ». Et comme à chacun de leurs concerts, ils l’ont prouvé à Paris, une fois de plus. Une petite foule (le simple concept de foule est quelque chose d’assez inhabituel en ce moment pour du screamo dans la capitale) les attendait avec toujours plus d’impatience au fur et à mesure que les minutes passaient… Il faut dire que plus qu’un concert, un show de TSL est un soulagement face au quotidien. Et c’est avec un de leurs titres les plus fédérateurs, « In Love With The Sound », que la formation américaine a ouvert les festivités, Andy (chant / guitare) nous appelant à chanter, danser, slammer, à faire la fête. Le public fût un peu timide sur les premières notes, mais dès que ce fameux motto « We are the pulse that beats, and we are the breath that flows, and we will scream along until our heart stops! » fût déclamé par le frontman, le premier rang a donné le ton, en hurlant les paroles, les poings serrés, les mains sur le cœur, ou les bras autour des ami-e-s.
Cet élan d’amour, de laisser-aller, ne fera que monter crescendo pendant le set qui s’est étalé sur une demi-heure passée extrêmement vite sous le coup de l’euphorie. De ses hymnes cultes tels que « Declaring War On Nostalgia », à des chansons plus récentes (mais tout de même connues sur le bout des doigts par le public) tels que « ‘Til Our Ears Bleed », le groupe a pioché dans plusieurs de ses disques pour nous offrir (et s’offrir à eux-même) des instants inoubliables, des souvenirs forts… On n’oubliera pas ces sing-along passionnés réunissant toujours plus de monde au fur et à mesure que le temps passait. On n’oubliera pas ces échanges chaleureux et drôles avec cette jeune femme américaine enjouée qui s’amusait à troller la qualité des chansons des éternels emokids, qui s’est fait convaincre par l’osmose qui régnait partout dans l’Espace B, et par le talent du groupe à déverser son screamo percutant, incisif, intimiste, avec fougue, avec détermination. Et puis, forcément, on a pris d’assaut plusieurs fois la scène, autant qu’Andy fonçait dans le public, chacun.e pour hurler les paroles… Un truc cool, c’est que le micro se partageait bien !
Cet élan d’amour, de laisser-aller, ne fera que monter crescendo pendant le set qui s’est étalé sur une demi-heure passée extrêmement vite sous le coup de l’euphorie. De ses hymnes cultes tels que « Declaring War On Nostalgia », à des chansons plus récentes (mais tout de même connues sur le bout des doigts par le public) tels que « ‘Til Our Ears Bleed », le groupe a pioché dans plusieurs de ses disques pour nous offrir (et s’offrir à eux-même) des instants inoubliables, des souvenirs forts… On n’oubliera pas ces sing-along passionnés réunissant toujours plus de monde au fur et à mesure que le temps passait. On n’oubliera pas ces échanges chaleureux et drôles avec cette jeune femme américaine enjouée qui s’amusait à troller la qualité des chansons des éternels emokids, qui s’est fait convaincre par l’osmose qui régnait partout dans l’Espace B, et par le talent du groupe à déverser son screamo percutant, incisif, intimiste, avec fougue, avec détermination. Et puis, forcément, on a pris d’assaut plusieurs fois la scène, autant qu’Andy fonçait dans le public, chacun.e pour hurler les paroles… Un truc cool, c’est que le micro se partageait bien !
Le groupe s’en est allé sur un encore tombé à point nommé : « The Stars In January ». Une dernière occasion, ensemble, de décoller vers les étoiles, d’oublier nos repères, nos vies, et de foncer droit dans le mur et vers le ciel à la fois, et d’hurler : « And how many wishes until the stars fall ? ». C’est un peu ce genre de réflexions qui reviennent, quelques temps après ce concert revigorant et émouvant, en revenant à la vie normale : le poids des étoiles se fait menaçant sous la chape de plomb des vœux lourds que souhaitent des millions d’êtres humains chaque jour. La lumière est déjà éteinte depuis longtemps sur ces étoiles, nous ne voyons qu’une fois de plus ce que l’on observe chaque jour : l’illusion.
Bisous.
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