Tout me débecte ces derniers temps, le monde est de plus en plus sombre à chaque heure qui passe. Rien n'arrête la chute, pas même la révolte. Alors en ces jours obscurs, je cherche l'évasion. Et il me semble bien que ces messieurs m'aient aidé. Des amis de l'internet, ou de la scène parisienne, qui m'ont chacun offert un instant d'évasion à chaque fois différent. 3 visions différentes de la folk. Qu'elle soit mécanique, mélancolique, ou sombre, elle a toujours été cathartique et bénéfique. Et ce qui est amusant, c'est qu'ils viennent tous du punk hardcore. Leurs idéaux, leurs passions, restent aussi brillants, mais ils exposent leur vécu, leur rage, avec sagesse et douceur. Et cela donne des disques d'une puissance émotionnelle aussi forte qu'un disque de screamo, de sublimes échappées dans lesquels on se reconnaît tou.te.s un peu, des peines et des rêves racontées à fleur de peau, peut-être un peu plus que des artistes au background plus "classique"... Emo goes folk, let's go.
NICOLAS QUIRIN - Lullabies For My Ghost
J'avais découvert ce monsieur lors d'un concert folk de grande qualité à Paris : il jouait ce soir-là avec Cavan Moran, Miles Oliver et Odds & Ends. Il avait réussi à me toucher, avec la délicatesse de sa voix, allant de pair avec les instants de vie qu'il racontait, via sa musique intimiste et mélancolique. Mais il n'avait encore rien sorti, si je ne me trompe pas. Deux ans sont passés depuis, et Nicolas Quirin a sorti son premier album, Lullabies For My Ghost, en septembre 2015, chez La Face Cachée. Lui et moi, on partage la passion du french screamo 2005, on est venu à en discuter et il m'a rendu jaloux en me disant qu'il avait une quantité non négligeable de disques de cette grande époque (oui, j'ai soigneusement évité la blague évidente et lourdingue que vous devinerez sûrement, désolé), mais m'a consolé en me proposant de m'envoyer un exemplaire de son disque. En ce doux après-midi d'une fin Juin 2016 nous offrant un peu de soleil au milieu de toute cette noirceur ambiante, j'ai posé cet album sur ma platine. Et quelle agréable sensation de tout d'abord replonger dans mes souvenirs de cet instant chaleureux pour bien des raisons, que fût cette soirée parisienne de Janvier 2014... Et ensuite d'autres souvenirs, aussi doux qu'amers. Oui, ce sont des souvenirs contrastés qu'on fait remonter en moi Nicolas au travers de ses récits, d'un disque dont le climat est plutôt brumeux, mais jamais tempétueux. Pensez à la brise fraîche d'une nuit d'été où l'on errerait dehors, sans autre but précis que celui de divaguer dans ses pensées, refaire sa vie.
Lullabies For My Ghost nous invite au voyage, dans un univers rempli de tendresse, de nostalgie, tout en simplicité. Le paysage est clairement établi et représenté par son artwork sombre mais au tracé, au contenu enfantin. À l'écoute de ces 8 titres, j'ai retrouvé ce qui m'a fait accrocher à la musique de Nicolas il y a 2 ans : la douceur est toujours le fil conducteur de son univers, une douceur cependant pleine de sensibilité. Des chansons majoritairement inspirées par l'amour, le trouble de l'âme, des moments de faiblesse et d'insouciance que l'on a tou.te.s vécu. Et je l'en remercie pour cela, car c'est tout ce qu'a besoin le monde et nos coeurs actuellement : l'émotion, l'imagination, l'amour. "Let’s send to the moon your prayer for the whole world, for the time that runs out before we fall asleep. For now I just wonder where the dead go, teach me how to have fun, teach me..." - "Rooftops And Bottle Bottoms". Forcément, il est dur de ne pas céder à la tentation des réflexions sombres lorsqu'il s'agit de se confier, d'ouvrir son coeur.
Plus haut, j'évoque l'attrait de Nicolas pour le screamo. Mesdames et messieurs, coïncidence totalement calculée par mes soins, voici LE PUNX POINT : Plume Cordier, a.k.a Mohawk, a.k.a le chanteur des excellents et rigolos Direwolves, nous offrent quelques belles mélodies sur "Songs about Laura, Part 2". Mais dis-moi Nicolas, pourquoi as-tu fait ça ? Il a forcément fallu que tu écrives sur une femme nommée Laura... Et évidemment, je retrouve des situations que j'ai vécu avec une Laura, moi aussi. "She’s thinking about pointless things like shoes and Ice-Cream, and how to hide her cigarette pack if her mother arrives.". Tu me rappelles que bientôt 4 ans après, il est dur d'oublier certaines histoires, certains détails. Ceux-ci même qui peuvent t'inspirer tout au long d'une vie, dans tes erreurs comme dans tes succès. C'est pour ça que les disques comme les tiens existent, et qu'ils font du bien, pas vrai ?
À force de se laisser aller, on a l'impression que l'on est trop vite arrivé au bout de cet album lorsque l'on arrive sur ce dernier instant de confessions poignantes qu'est "Siberia", un dernier morceau de vie, d'abstraction, accompagné d'un piano tout aussi délicat et mélancolique que le reste, se faisant plus grave au fur et à mesure que la chanson avance. Et tout se finit sur d'ultimes notes : celles de gouttes de pluie qui semblent tomber sur une fenêtre, puis le silence. Un dernier rappel du sentiment général qui anime ce disque, de ce que j'aime entendre et voir pour que le temps et la tristesse soient chacun plus agréables à regarder passer.
4 morceaux de l'album sont en écoute ci-dessous, les autres sont disponibles sur Deezer, ou sur le disque, tout simplement.
4 morceaux de l'album sont en écoute ci-dessous, les autres sont disponibles sur Deezer, ou sur le disque, tout simplement.
YETI - Amidst
Mon tout premier concert de post-rock, c'était le 17 Décembre 2012, avec Totorro, Jean Jean, Man Is Not A Bird et Hier. Tel un cadeau de Noël, j'y ai découvert ce soir-là le tout meilleur du folklore math/post-rock français (mais c'était bien avant que MINAB ne devienne un groupe de shoegaze). C'est Hier qui a ouvert cette soirée, et je me rappelle bien que ce groupe m'a transpercé le coeur et m'a fait pleurer de l'intérieur. C'était magnifique, la voix et le chant du frontman m'ont bouleversé, je suis tombé quasi-instantanément fan de cette interprétation ultra-intimiste, à fleur de peau, presque jazzy du post-metal. C'est après être tombé sur mes quelques éloges écrits que Vincent, frontman de ce groupe, est venu vers moi. Il a également joué dans un groupe tout aussi atypique et fantastique, Syrtis Major, relativement similaire aux travaux d'Hier mais que je n'ai jamais eu la chance de voir en live. Entre temps, il m'a présenté son nouveau projet, Yeti, créé avec son comparse Julien (le grand maître des machines et des percussions), initialement situé quelque part entre folk et lo-fi, et j'ai découvert son compte instagram dont je suis complètement fan, tant il reflète au mieux leur quotidien, leur musique, leur esprit, et tant il colle à ma routine personnelle. La banlieue, les lieux banals qui pourtant racontent une émotion précise de ce moment où l'on tombe sur cet endroit, la pluie, les couleurs chaleureuses du soleil levant, le gris de Paris, la nostalgie, le Japon (hey, Vincent a une Super NES et il aime Envy !)... Et c'est exactement ce qu'ils racontent, au travers de Yeti.
Sur Amidst, on a affaire à une musique très complexe, difficile à appréhender. Un mélange entre une folk pleine d'humanité et de sensibilité, et des influences électroniques, presque industrielles, beaucoup plus froides et pesantes. Une fois, on m'a dit que le chant de Vincent (et ses projets en eux-mêmes d'ailleurs) était proche de celui de Keeley Davis, frontman d'Engine Down. Eh bien oui, c'est à peu près ça : imaginez-vous un side-project de Keeley principalement influencé par l'urbain, tout en conservant la fragilité et la délicatesse de sa voix, et vous obtenez cet album qui m'a d'abord laissé dubitatif, différent à bien des égards des précédents projets du parisien, puis qui a finalement suscité toute mon attention... Et c'est tellement intéressant à écouter, voire carrément à explorer, que je me dois de vous le raconter dans le moindre détail...
Ces paysages sonores troubles paraissent opaques à la première écoute, il est difficile de trouve la cohérence entre la chaleur des guitares folk et des voix, et la froideur des machines. Mais plus l'on avance dans le disque, plus son âme se dévoile, et plus l'ensemble s'harmonise. Il faut sûrement y voir la trace de Wovenhand et des Swans, dans ces expérimentations sonores pointues, arides mais touchantes, s'étendant sur la longueur, jouant avec les nerfs de l'auditeur. Ce disque s'ouvre avec "Phos", une plage essentiellement drone, un mouvement sonore hypnotique, sombre, saturé, qui évoque le gris, l'ennui, l'obscur, mais où résonne en fond un quelque chose mélodique, comme l'illustration d'une couleur chaude ayant viré au pâle, comme l'étincelle dans cet étouffement. C'est en fait une introduction à "Buildings", où l'on est d'emblée transporté, ébloui, par cette sensibilité extrême qui réside dans la voix de Vincent, dans le jeu de guitare, tout deux d'une mélancolie profonde. Une douceur réconfortante, résonnant comme une comptine, où grondent néanmoins un orage : tu la connais bien, cette lourdeur caractéristique d'un coup de tonnerre d'été, cette odeur d'humidité chaude ? C'est ces éléments que l'on retrouve dans la pesanteur que retranscrivent ces drones saturées, qui transcendent ces douces mélodies, le tout se répétant au fur et à mesure que le morceau s'écoule. Totalement prenant.
S'en suit "Amy", principalement basée sur des sonorités électroniques, qui fait encore plus la démonstration de la cassure entre l'industriel et la routine, et la légèreté et l'insouciance. Un beat mécanique et froid, un sample robotique, croisant des notes de glockenspiel et des loopings de guitares. Deux univers totalement différents, qui se confondent et s'imposent l'un à l'autre. Une dualité captivante, et toujours hypnotisante. J'imagine bien ce morceau dans un anime psychologique, dans un épisode de Death Note...
Des contrastes saisissantes se retrouvent également dans "The Path", mais dans un registre différent : c'est ici une progression vers une instrumentation plus posée, et des guitares beaucoup plus lourdes et saturées qui vont, au fur et à mesure que le morceau avance, finir en un nouveau drone rugueux, perçant, un bourdonnement fort, tel l'orage lointain, le tout accompagné d'une légère boucle electro. Mais la musique de Yeti peut également être totalement dépouillée, dépourvue de toute artifice, en témoigne "Fall Is At Dawn", un morceau dans l'esprit lo-fi originel de la formation, ou "Monowl", un simple duo guitare/voix qui conclut magnifiquement l'album. L'élève de Wovenhand se permet même d'égaler le maître, en reprenant "Singing Grass" en guise de "hidden track", toujours avec cet élan frissonnant de délicatesse.
Je choisis volontairement de ne pas vous en dire plus sur ce disque, car il est réellement à découvrir, à explorer de vous-même. C'est un album plein de mystères, de singularité, de complexité et de fragilité, qui romance la routine, qui illustre intelligemment un panel large d'émotions, d'influences, d'idées. Un de ces disques de l'ombre qui pourtant ont tout des grands. À priori, le prochain disque des garçons devrait clairement être dans le style de "The Path". Amidst restera donc un disque unique, le témoin d'un temps précis, une petite pépite qui ne se dévoilera qu'à certaines âmes égarées.
Ci-dessous, le clip du titre "Wolves". L'album se découvre également sur Deezer, et sur un CD à l'artwork et au livret travaillé, beau, mystérieux.
Ci-dessous, le clip du titre "Wolves". L'album se découvre également sur Deezer, et sur un CD à l'artwork et au livret travaillé, beau, mystérieux.
THROW ME OFF THE BRIDGE - April Showers
Après avoir sorti un sublime LP, Blindforded Traveler, le multi-instrumentaliste lavallois Quentin Sauvé, officiant dans le triangle d'or du Laval hardcore jeu (Birds In Row, As We Draw, Calvaiire), revient avec Throw Me Off The Bridge (qui est désormais devenu un groupe plus qu'un projet solo, me semble-t'il) pour proposer un nouvel EP, April Showers, où il fait évoluer la recette de son side-project, conservant la balance entre indie folk et l'intensité cathartique du post-hardcore, mais en laissant un peu plus de place à l'électricité, je pense notamment à ces nappes de claviers épaisses et bourdonnantes, au côté cassant et rugueux des guitares électriques, sans pour autant que cela noircisse trop l'atmosphère du disque : on y retrouve toujours autant de pureté, malgré l'élan général plutôt mélancolique, en témoigne le ton lyrical toujours personnel et anxieux. "The roof is crushing my bones. Stones, breaking windows. Will the sun enter my home? Or will I just leave it all? Can I just live after all?"
Mais Quentin sait aussi donner du courage depuis l'album, et heureusement, ça n'a pas changé. Ainsi, "Weak Spot" nous donne du self-esteem, nous pousse à croire en nous, dans un même contraste instrumental entre brume et soleil. "There ain't no wrong decision, there ain't no right answer. Stick to your own opinion and wait a little bit longer. Ask yourself the right question, at least give it a try. We're like every normal person, frustrated, unsatisfied."
Encore une fois, le lavallois nous propose un disque à fleur de peau, plus abrupte, mais jamais oppressant. Il me tarde vraiment de revoir ce projet sur scène, tant c'est émouvant à voir et à entendre, et tant ces chansons regorgent d'intensité. Merci Quentin.
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ENGLISH TRANSLATION :
Everything disgusts me currently, the world is becoming darker with each passing hour. Nothing stops the fall, not even revolt. So in these dark days, I just looking for an escape. And it seems to me that these gentlemen have helped me. Friends of the internet, of the parisian punk scene, who gave me 3 different kind of escapism, 3 different visions of folk. Whether mechanical, melancholic, or dark, it has always been cathartic and beneficial. And the funny thing is that they all come from the hardcore punk scene. Their ideals and passions remain as brilliant, but they expose their experience, their rage, with wisdom and gentleness. And that gives records with a strong emotional power like in a screamo records, sublime escapements where we all recognize ourselves a little, pains and dreams told with great sensibility, perhaps a little more than folk artists with a more "classic" musical background... Emo goes folk, let's go.
NICOLAS QUIRIN - Lullabies For My Ghost
I discovered this gentleman in a high quality folk concert in Paris: he played that night with Cavan Moran, Miles Oliver and Odds & Ends. He truly touched me with the delicacy of his voice, coupled with the moments of life that he sang us, through its intimate and melancholic music. But he hadn't released anything yet at this moment, if I'm not mistaken. Two years have passed since, and Nicolas Quirin released his first album, Lullabies For My Ghost, in September 2015 at La Face Cachée. He and I, we share the passion for 2003-2006 era french screamo, and through our passionates discussions he made me jealous by saying he have a significant amount of records of that great time, but he has consoled me by offering to send me a copy of his album. In this sweet afternoon of a late June 2016 that offering us some sunshine amid all this ambient darkness, I've played the LP on my turntable. And what a pleasant feeling of, firstly, diving back into my memories of this warm moment for many reasons that was this parisian evening of January 2014... And then other memories as sweet as bleak. Yes, these are contrasting memories that Nicolas has reminded me through his stories, a record with a hazy atmosphere, but never tempestuous. Think of the cool breeze of a summer night where we wander outside, with no other purpose than to wander in our thoughts.
Lullabies For My Ghost invites us to travel in a universe filled with tenderness, nostalgia, full of simplicity. The landscape is well established and represented by the dark artwork but with a childlike content and design. By listening to these 8 tracks, I found once again what made me hold on to the music of Nicolas 2 years ago: sweetness is always the main theme of his world, however full of sensitivity. Songs mostly inspired by love, the disorder of soul, moments of weakness and carelessness that we all lived. And I thank him for that, because it's all that the world and our hearts needs now: emotion, imagination, love. "Let’s send to the moon your prayer for the whole world, for the time that runs out before we fall asleep. For now I just wonder where the dead go, teach me how to have fun, teach me..." - "Rooftops And Bottle Bottoms". Inevitably, it's hard not to give up to the temptation of the dark thoughts when we confess, when we open our heart.
Above, I've mentioned the fact that Nicolas loves screamo. Ladies and gentlemen, a totally calculated coincidence, HERE'S THE PUNX POINT: Plume Cordier, a.k.a Mohawk, a.k.a the singer of the excellent and funny french crust/hardcore band Direwolves, offer us some beautiful melodies on "Songs about Laura, Part 2". But tell me Nicolas, why did you do that? Why you had to write about a woman named Laura ... Because obviously, I found situations that I lived with a girl named Laura, too. "She’s thinking about pointless things like shoes and Ice-Cream, and how to hide her cigarette pack if her mother arrives.". You reminded me that nearly 4 years after, it remains hard to forget some stories, some details. These souvenirs that can even inspire you throughout life, in your mistakes and your successes. That's why that record like yours exist, and that they make us feel good, right?
By dint of letting go, it seems that we reached too fast to the end of this album when it reaches the last moment of poignant confessions that is "Siberia", one last piece of living, abstraction, accompanied by a piano just as delicate and melancholic than the rest. And everything ends on a final note: those raindrops that seem to fall on a window, then silence. A final reminder of the general sentiment that animates this record, of what I like to hear and see for allowing to time and sorrow to be more pleasing to watch pass.
You can listen to 4 songs just below, others are available on Deezer.
YETI - Amidst
My very first post-rock concert was on December 17, 2012, with Totorro, Jean Jean, Man Is Not A Bird and Hier. As a Christmas gift, I discovered that night all the best of french math / post-rock folklore (but this was before MINAB goes shoegaze). Hier opened this evening, and I remember that this band has completely pierced my heart and made me cry inside. It was beautiful, the voice and the singing of frontman have upset me, I became almost instantly a fan of this ultra-intimate and kinda jazzy interpretation of post-metal. After he saw my praises about this show, Vincent, frontman of the group, came to me. He also played in a band equally unusual and fantastic, named Syrtis Major, quite similar to Hier's work but I never had the chance to see them live. Meanwhile, he presented his new project, Yeti, created with his friend Julien (the great master of machines and percussions), initially located somewhere between folk and lo-fi, and I've found his instagram account of which I am completely fan, as it reflects at best their routine, their music, their mind, and my own routine. The suburbs, pictures of boring places that evokes us the specific feeling you can have at the exact moment where you walk at this kind of places, the rain, the warm colors of the rising sun, the gray of Paris, nostalgia, Japan (hey, he have a Super NES and loves Envy!)... and that's exactly what they say through Yeti.
With Amidst, we're dealing with a very complex music, difficult to grasp. A mix between a folk full of humanity and sensitivity, and electronic influences, almost industrial, much colder and heavy. Once, A guy told me that the singing of Vincent (and its projects in themselves) was close to Keeley Davis, frontman of Engine Down. Well yes, that's about it: imagine a side project of Keeley mainly influenced by the urban thing, while retaining the fragility and delicacy of his voice, and you get this album that let me doubtful at first listen, different in many ways from previous projects of the parisian dude, but it finally sparked my attention... And it's so interesting to listen to, if not downright exploring, that I had to talk about this record in every detail...
With Amidst, we're dealing with a very complex music, difficult to grasp. A mix between a folk full of humanity and sensitivity, and electronic influences, almost industrial, much colder and heavy. Once, A guy told me that the singing of Vincent (and its projects in themselves) was close to Keeley Davis, frontman of Engine Down. Well yes, that's about it: imagine a side project of Keeley mainly influenced by the urban thing, while retaining the fragility and delicacy of his voice, and you get this album that let me doubtful at first listen, different in many ways from previous projects of the parisian dude, but it finally sparked my attention... And it's so interesting to listen to, if not downright exploring, that I had to talk about this record in every detail...
These troubled soundscapes appear opaque at first listen, it's difficult to find consistency between the warmth of folk guitars and voices, and the coldness of machines. But the more we advance in the record, the more his soul is revealed, and the whole blends perfectly. We have to see the influences of Wovenhand and Swans I guess, in these sharp sound experiments, arid but touching, constantly expanding, playing with the nerves of the listener. This record opens with "Phos," essentially a drone track, a hypnotic sound movement, dark, saturated, which evokes the gray, boredom, obscure but with something melodic that resonates on the background, as the illustration of a hot colour that has turned pale, like a spark in a kind of suffocation. This is actually an introduction to "Buildings", where we're immediately transported, dazzled by the extreme sensitivity of the Vincent's voice, in the guitar playing, both fed with profound melancholy. A comforting softness, that resonates like a nursery rhyme, where nevertheless a thunderstorm rumbles: you know her well, this heaviness characteristic of a summer thunder, this hot moisture smell? It's these elements that we find in this heaviness that retranscribes these saturated drones that transcend these sweet melodies, all repeating themselves on and on, while the track flows. Totally addictive.
The record continues with "Amy", mainly based on electronic sounds, which is more a demonstration of the rift between the industrial and routine, and the lightness and carelessness. Mechanical and cold beats, a robotic sample, between glockenspiel notes and guitar loops. Two totally different worlds, which merge and imposes themselves to each other. A captivating duality and always mesmerizing. This song can perfectly be in the OST of a psychological anime, in an episode of Death Note...
Striking contrasts can also be found in "The Path", but in a different register: it begins with a more quiet instrumentation, and suddenly much heavier and saturated guitars that becomes slowly a new rough drone, a loud buzz, as the distant storm, accompanied by a slight electro loop. But the music of Yeti can also be completely bare, devoid of any artifices, evidenced by "Fall Is At Dawn", a song in the original lo-fi spirit of the dudes, or "Monowl", a simple guitar/voice duo which beautifully concludes the album. And because it wasn't enough, the student of Wovenhand have made a cover of "Singing Grass" as a hidden track, always with this shivering momentum of delicacy.
I deliberately choose not to tell you more about this record because it's really worth to be discovered and explored by yourself. It's an album full of mystery, of singularity, complexity and fragility, making the routine way more beautiful, which cleverly illustrates a broad panel of emotions, influences, ideas. A priori, the next album of Yeti should clearly be in the style of "The Path". So Amidst will be a very unique record, the light of a specific time, a little gem that only some lost souls will find, somewhere on the internet, or obscure distros, or at Yeti gigs.
You can also listen to Amidst on Deezer, and don't hesitate a second to buy the CD with its mysterious and beautiful artwork and booklet.
You can also listen to Amidst on Deezer, and don't hesitate a second to buy the CD with its mysterious and beautiful artwork and booklet.
THROW ME OFF THE BRIDGE - April Showers
After releasing a sublime LP, Blindforded Traveler, the multi-instrumentalist guy from Laval, Quentin Sauvé, officiating in the golden triangle of Laval hardcore game (Birds In Row, As We Draw, Calvaiire), returns throught his side-project Throw Me Off The Bridge (which is now a full band, if I'm not mistaken) with a new EP, April Showers, where he changed a bit the recipe of the project, maintaining the balance between indie folk and cathartic intensity of post-hardcore, but leaving a little more room to electricity, I'm thinking of these thick and buzzing keyboards, the harsh and rough side of electric guitars without too much blackening the atmosphere of the record: we always find much purity, despite the general momentum rather melancholic, which reflected the lyrical tone always personal and anxious. "The roof is crushing my bones. Stones, breaking windows. Will the sun enter my home? Or will I just leave it all? Can I just live after all?"
But Quentin also knows how to give some courage since the album, and fortunately it hasn't changed. Thus, "Weak Spot" gives us self-esteem, encourages us to believe in ourselves, in the same instrumental contrast between mist and sun. "There ain't no wrong decision, there ain't no right answer. Stick to your own opinion and wait a little bit longer. Ask yourself the right question, at least give it a try. We're like every normal person, frustrated, unsatisfied."
Again, Quentin offers us a strong record, more rough, but never oppressive. I really can't wait to see it on stage once again, because his music is even more beautiful and intense live. Thank you man!