Le groupe de math-rock/indie japonais tricot, que j'avais chroniqué dans ces pages, a posté un clip pour le titre "Pool", qui sera présent sur leur album T H E, qui sortira le 2 Octobre. J'ai hâte que cet album sorte, soyez sûr que je vous en ferais une chronique ! Ce titre montre un visage toujours aussi rythmé, ensoleillé et sensible de leur musique, et ça s'écoute/se visionne juste en dessous !
lundi 30 septembre 2013
Chronique : Øjne - Undici/Dodici
Depuis quelques jours, un nom fait le tour des murs Facebook et blogspots dédiés à la culture emo et hardcore. C'est marrant mais je l'ai découvert pile un jour avant que cet opus ne commence à faire son tour du Web, et du coup je suis assez fier d'avoir devancé la hype *rire de fierté*. Je vous présente messieurs dames le groupe qui fera assurément avec State Faults et Youth Funeral le buzz de cette fin 2013 sur la scène screamo : Øjne.
Originaire d'Italie, le groupe a publié sur Bandcamp le 22 Septembre dernier leur premier EP, Undici/Dodici composé de 5 titres. Et c'est véritablement un bloc d'émotions brutes, oscillant entre vociférations féroces, gang vocals fédérateurs, mélodies déchirantes, et montées d'adrénalines frissonnantes. Ce qui fait la force de ce premier effort, c'est déjà à mon avis qu'en Italie, on a pas entendu un screamo d'un tel niveau depuis Raein, une influence à mon avis évidente pour ces garçons, que l'on retrouve aisément dans ce tourment sonore. Et ça, le public skramz en général semble bien l'avoir compris. On y retrouve un son qui transpire la spontanéité, la rage et l'émotion. Ça faisait bien longtemps qu'on avait pas eu affaire à ces cascades de guitares cristallines et funéraires sur cette scène, et ces rythmiques typiquement screamo (qu'on avait trop tendance à noyer dans le post-rock, le crust ou le sludge jusque là), entre ces douces accalmies laissant place à des cris perçants, bouleversants. Si on devait les rapprocher d'un groupe "actuel", je pencherais plutôt pour Old Gray.
Revenons aux circonstances de ma découverte de ce groupe. C'était tôt le matin, alors que l'aube se levait, qu'il faisait une douce fraîcheur. C'était une atmosphère idéale pour écouter cet EP. Surtout avec un titre prenant et universel comme "Milano/Ogni Primavera"...
"Ancora,
ogni mattina quando mi sveglio
sento sempre quell'impulso,
quella voglia di scappare.
Ciò che amiamo a volte è troppo veloce,
ciò che non c'interessa è al nostro fianco.."
Et maintenant, tu t'envoles.
Laisse-donc ces guitares graves et déchirantes, et ces cris éthérés briser ton cœur, et raconter ta propre vie.
Et maintenant, tu tombes.
Non jeune pomme/vieux briscard, tu ne resteras pas insensible non plus à l'extraordinaire explosion finale de la vindicative et urgente "Voragini", un morceau aussi désespéré qu'ensoleillé, qui débute sur les chapeaux de roue avec un blast beat écrasant. Tu ne pourras pas reprocher au groupe de tenter un chant un peu plus posé sur la touchante "Ancora" (voilà pour l'éventuel hater qui lira ceci, tu l'as ton rapport ultime avec Old Gray que tu cherchais sûrement pour tacler ma chronique). Parce que tout ce que fait Øjne, il le fait avec passion, et avec une hargne pas possible. Honnêtement, tu ne peux que passer un bon moment à écouter ces cinq morceaux remplis de colère, de rage de vivre. C'est beau à pleurer, et c'est assurément quelque chose à vivre en live (si des bookers français de bon goût me lisent...). Peut être bien la relève de la scène screamo italienne, des Suis La Lune, des Saetia, des Daïtro et compagnie, au final. Seul l'avenir et leur prochaine release nous le dira. Je vous conseille vivement de tendre l'oreille à Undici/Dodici, et d'écouter au moins deux ou trois fois, histoire de bien s'imprégner de sa force, de son propos, et de sa grandeur.
Grazie mille per questo EP, amici.
dimanche 29 septembre 2013
Bâton Rouge : du nouveau !
Je ne m'attendais pas à voir Bâton Rouge de retour maintenant il faut dire, mais en fait si, et ça fait plaisir ! D'après une publication sur le Facebook de Echo Canyon Records, les ex-Daïtro vont donc préparer un nouvel album, qu'ils vont commencer à enregistrer en Février 2014. En attendant, voilà une nouvelle chanson jouée en live à Brighton (UK), qui sera certainement sur ce disque. Régalez-vous donc de leur emo-punk noisy chanté en français, que vous pouvez découvrir également par ici pour ceux qui ne connaîtraient pas encore le groupe lyonnais !
mardi 24 septembre 2013
Hors-sujet (?) : NONOTAK studio
J'ai découvert ce projet au hasard de ma ballade sur mon fil d'actualité Facebook quotidienne, un soir. C'est intriguant quand on découvre le truc pour la première fois, mais ensuite on se rend compte que c'est captivant, et assez hypnotisant. Et donc ben voilà, je souhaite vous partager le concept, vous le faire découvrir, tout ça. Composé de Noemi Schipfer et de Takami Nakamoto (également guitariste dans le groupe Doyle Airence, le petit rapport avec mon blog en quelque sorte ^^), NONOTAK studio c'est un peu de l'art contemporain illustré en musique et en lumière. Leurs œuvres invitent au voyage, à l'éblouissement, sur fond de musique électronique plutôt planante (les plus forts reconnaîtront même quelques arpèges de gratte sur la vidéo ci-dessous). Je trouve le concept intéressant, et visuellement c'est vrai que c'est beau. Je vous laisse donc découvrir le tout avec la vidéo ci-dessous, un medley de leur nouvelle performance : "Late Speculation". La B.O de cette performance est d'ailleurs disponible sur leur page Bandcamp, ou un EP sortira bientôt.
lundi 23 septembre 2013
Chronique : Touché Amoré - Is Survived By
Touché Amoré, c'est l'une de ces légendes naissantes actuelles du hardcore qui font leur petit bonhomme de chemin en influençant toujours plus de kids, moi y compris. Après une démo, deux albums et quelques splits, les petits protégés d'ô grand seigneur parmi les seigneurs Geoff Rickly (écoutez-moi ce featuring juste bandant !) et de la maison Deathwish Inc. sont de retour aujourd'hui avec Is Survived By, un troisième album qui laissait se poser quelques interrogations chez les râleurs ou chez les fans. Va-t'il être plus screamo ? Plus mélodique encore ? Moi je dirais qu'ils y sont simplement eux-mêmes, encore plus sur ce disque, et qu'ils grandissent avec leur scène et leur temps.
Is Survived By montre un visage toujours aussi sensible, écorché et virulent, mais exprime différemment ces caractéristiques. Le tempo ralentit quelque peu, mais c'est pour mieux laisser s'exprimer la rage de Jeremy Bolm (chant), et les montées d'adrénaline qui joue gros dans leur son. ...To The Beat Of A Dead Horse c'était l'urgence absolue dans l'obscurité, à l'image de la démo, genre "je meurs demain alors écoute ce que j'ai à dire, et appelle la PFG au passage qu'on m'enterre vite et bien", quelque chose de très vindicatif. Parting The Sea Between Brightness And Me était plus "lumineux", moins brut que son prédécesseur. Et ici, on prend vraiment plus le temps de s'immerger dans le propos, la colère et la rage de vivre de Jeremy, à la manière d'un Modern Life Is War, en fait. Les explosions de violence se font plus rares, donc plus précieuses et puissantes encore. En témoigne "DNA", un énorme brûlot très skramz en soi, qui oscille entre férocité rythmique, mélodies assassines et d'écrasants riffs. Un de mes petits chouchous du disque, qui va plaire à ceux qui se diraient "ouais bof, c'était mieux avant".
Le groupe montre qu'il est sacrément doué pour en faire, des mélodies déchirantes. À ce propos, un enchaînement de génie se fait sur ce disque. D'abord avec "Non Fiction". Ce dernier m'a ébloui, on dirait un morceau de Mineral hurlé, c'est un catharsis troublant d'intensité, introduit par un spoken word accompagnant la montée en puissance de ce morceau. Emo time ! Il est ensuite suivi par "Steps", un titre plutôt porté vers le sing-along et la bagarre en live, un truc très rassembleur, et qui ne manquera pas de calmer et d'attendrir tout le monde avec ses derniers riffs plus emo qu'autre chose, ou Joe Simmons (Balance & Composure) vient apporter un petit morceau de chant discret, timide. Enfin, la pièce finale de l'album : "Is Survived By". Celle qui explose telle un feu d'artifice sur les dernières secondes, ou des arpèges post-rock croise une dernière éruption hardcore solennelle et franche. C'est frissonnant comme une gratouille dans le dos !
Maintenant, je m'adresse à toi, lecteur chiant (mais oui je t'aime toi aussi, roooh !) qui trouve que Touché Amoré c'est devenu plat, toi qui du coup s'est décidé à replonger dans du Death Is Not Glamorous parce que ça sonne plus true et qu'on les voient moins sur Tumblr : à ton avis, POURQUOI cet album vaut le coup ? Eh bien c'est simple. Prends l'exemple de La Dispute. Ce groupe a évolué sur son second album Wildlife vers un registre que je qualifierais de "sous-mewithoutyou" (j'ai essayé pourtant, oui il y a de très bons morceaux dans cet album, mais 14 titres narratifs comme ça, c'est LONG, TROP LONG), alors que sur leur premier album et leurs séries d'EP Here, Hear, ils avaient une personnalité, une force, une énergie. On aurait pu se dire que Touché Amoré, étant grands copains de la bande à Jordan Dreyer, évoluerait aussi vers un truc indie Pitchfork-friendly, avec des spoken words en cascade, tout ça. Ben en fait, non ! En soi oui, y'a des intentions de plaire à plus de monde, leur musique en général est plus posée, plus "gentille". Mais elle n'en reste pas moins bourrée de sens, d'émotions, de rythme. C'est une bonne évolution car le groupe ne se perd pas, il reste lui-même, on reconnait bien le chant, les intentions, le message, les riffs... Oui, moi je trouve tout ça chouette.
Donc au final, j'ai vraiment bien aimé ce disque. Mais cependant, il m'a fallu deux ou trois écoutes pour l'apprécier pleinement. Je ne vous cache pas que je regrette qu'il y ai moins de fougue que les albums précédents, mais c'est pas pour autant que c'est devenu chiant, au contraire ! Ça reste direct et franc, la démarche reste très sincère. Et aussi, j'ai l'impression que l'album ne s'essouffle pas en cours de route. La tracklist est justement constituée, mêlant parfaitement les morceaux les plus vifs à ceux plus calmes. Je suis curieux de voir ce que donnera ces titres en live, et quelle sera l'ambiance qui s'en dégagera avec ces nouveaux titres, mais une chose est sûre, Touché Amoré prouve qu'il a encore des choses à dire, à montrer, et à faire ressentir à son public. Comme ils le disent sur "Hipsterectomy" :
"We're part of a dying movement.
But at least we've got something to say."
Tracklist :
01. Just Exist
02. To Write Content
03. Praise / Love
04. Anyone / Anything
05. DNA
06. Harbor
07. Kerosene
08. Blue Angels
09. Social Caterpillar
10. Non Fiction
11. Steps
12. Is Survived By
lundi 16 septembre 2013
Chronique : Jean Jean - Symmetry
Le math-rock français c'est un peu comme le rap en Amérique. C'est une suprématie absolue sur la concurrence. You can't test his swagg nigga ! Oui je vous vois déjà venir les râleurs, genre "Mais mec c'est n'importe quoi haaan, t'oublie This Town Needs Guns, Loose Lips Sink Ships, And So I Watch You From Afar..." En toute amitié et politesse : vos gueules les grincheux, ici on a Man Is Not A Bird, on a Pneu, Papier Tigre, Totorro, Mermonte, et Jean Jean. Jeu set et match !
Ces jeunes garnements parisiens nous présentent donc leur premier album, faisant suite à un EP aussi fou qu'atmosphérique, mêlant rythmes math-rock effrénés à quelques touches electro, entrecoupés de belles envolées post-rock. C'est une recette que l'on retrouve sur Symmetry, mais avec encore plus de variété et de maîtrise. Je l'attendais de pied ferme le m'sieur, et il ne m'a pas déçu, et il est tout sauf symétrique tiens. Les plans post-rock s'allongent, prennent leur envol avec une grâce plus grande encore, les claviers s'harmonisent davantage avec l'univers général de l'album, les plans math sont encore plus enjoués, chaleureux et déments, et au moment ou l'on s'y attend le moins, des plans agressifs viennent alourdir l'atmosphère, au grand dam de nos cervicales et de nos cœurs. J'ai même une envie de parler de morceau emo sur le titre "Laser John" (dont les premières secondes m'ont d'ailleurs fait penser à du Envy), chanté timidement et hurlé avec toute la rage du monde. Sur la fin de morceau, les voix s'envolent légèrement, pour encore plus de beauté et d'émotions.
Le néophyte peut facilement se perdre dans cet enchevêtrement de mélodies, de rythmes, de claviers, d'arpèges, de sonorités pop, de cris... Mais celui qui se laisse un instant captiver par les morceaux de Jean Jean en sortira ébloui par cette dose de fraîcheur, de bonheur et d'intensité qui ressort de ces 7 morceaux tous plus beaux et délirants les uns que les autres. Oui oui, on en rigole tendrement parfois, de leurs conneries electropicales (check le jeu de mots ma gueule) glissées ça et là, histoire de faire grandir le sourire qui envahit notre tronche à l'écoute de ce skeud. Rien que le premier morceau "Coquin L’Éléphant" suffit à nous mettre d'accord. Ça change d'ambiance toutes les 30 secondes, c'est terriblement entêtant, dansant, t'as même envie de casser des trucs (testez le truc le plus proche de vous au moment ou vous lisez cette phrase, ça peut donner un truc rigolo. Au moment ou j'écris cette phrase, pour moi c'est un frigo...) dans les moments les plus rugueux. Sur le suivant, "Les Orgues de Gorah", tu reste sans voix face à ses rythmes saccadés suivi par des orgues épiques, une epicness qui se poursuit sur le superbe et frissonnant titre "Love" (illustré par un non moins superbe mais loufoque clip). Y'a une spontanéité nécessaire à du bon math-rock qui t'explose ici en pleine figure, c'est impossible de trouver cela répétitif ou ennuyeux, ou alors t'as beaucoup trop écouté The Dillinger Escape Plan dans ta vie.
Avant de conclure cette chronique, j'aimerais revenir sur deux points fondamentaux : Premièrement, les fervents partisans de Windows qui passeraient dans le coin doivent impérativement garder leur calme. Un titre présent sur ce disque se prénomme "Mac", ceci n'est pas une raison pour tenter d'aller hacker leurs ordinateurs lors de leurs prochains concerts, ce sont des musiciens avant tout, nom d'une huître ! Deuxièmement, j'aimerais préciser que dans la course aux noms de groupe et de titres loufoques, Jean Jean marque un bon point. Je crois que le math-rock français se livre à une bataille sans merci pour trouver les dénominations les plus mindfuck qui soit.
Bref, il s'agit ici d'un disque à écouter absolument le matin pour te réveiller et te motiver à aller au boulot, ou le soir pour s'évader après une journée de merde dans ce même boulot, surtout avec la douce fraîcheur qu'il fait en cette fin d'été. Ou alors pour te motiver à vivre, courir, danser... C'est monstrueusement efficace, c'est méga-varié, passionné, plein de puissance, de paysages, de couleurs... C'est juste impressionnant, et ça fait du bien au moral. Merci à eux pour le voyage !
jeudi 12 septembre 2013
Découverte : Elände (screamo/post-rock, France)
C'est une chouette découverte que j'ai faite récemment à la suite d'un adorable mail envoyé par l'un de leurs membres et lecteur de ce blog. Mesdames messieurs, voici Elände, un tout jeune groupe originaire de Lille. Né en 2012, le groupe ont tenu à célébrer son anniversaire et à souligner le sérieux de celui-ci en sortant une première démo composée de 2 titres. Ces titres dévoilent un screamo/post-rock très atmosphérique, tourmenté, progressif et dépressif. L'univers général et la poésie sombre qui découle des paroles ne rappellent Sed Non Satiata, et les samples justement placés dans la progression des morceaux entre deux rafales de violence m'évoquent ATELO/phobia. J'ai d'emblée été transporté et ému par leur musique. Bien sûr, il y a ça et là quelques hics sur lesquels il faudra bosser (comme certains plans de guitare qui pourraient être plus prononcés, plus lourds) mais on va pas chipoter, c'est comme pour tout groupe qui débute. Puis ici, on doit admettre que la maîtrise de leur sujet est évidente. Je suis fan des voix écorchées des chanteurs qui s'entremêlent, qui s'envolent sur la fin Envy-esque de "Les mots de cils", et qui m'évoquent même le chant plaintif et au bord des larmes du chanteur de Gris sur "Corps sage".
Qui s'attendra à ces notes de pianos déchirantes sur les dernières secondes du second titre ? Personne, et surtout pas notre cœur, qui ne peut que se briser sous cette décharge de tristesse soudaine supplémentaire, la cerise sur le gâteau en quelque sorte.
C'est pour moi une très belle découverte, et un groupe a qui je souhaite de pouvoir tourner, s'épanouir, et vivre leur passion à fond. Car cette passion, elle est évidente dans ces deux titres à fleur de peau et très bien exécutés. Un screamo sensible à écouter à la tombée de la nuit, quand la fraîcheur t'enveloppe, quand les ombres sortent. J'ai déja hâte d'entendre ce que ces jeunes gens nous réservent pour l'avenir ! Je vous conseille vivement d'écouter ces deux pièces qui j'en suis sûr, sont le début d'un beau parcours pour Elände.
mardi 10 septembre 2013
State Faults : nouvelle chanson en ligne, "Wildfires"
J'étais tombé amoureux du titre "Meteor". Ce nouveau titre de State Faults m'a encore plus conforté dans l'idée que Resonate/Desperate risque d'être énorme. Voici pour vous "Wildfires", second extrait de l'album. Toujours aussi écorché et puissant, on ressent une petite échappée vers le hardcore mélo, et on peut encore entendre des petites touches lazy façon shoegaze. J'ai vraiment hâte d'entendre le reste, pas vous ? C'est en écoute ici !
dimanche 8 septembre 2013
Chronique : Football, etc. - Audible.
Pardonnez moi. Pardonnez moi d'être trop sensible. Voila un message pour toi lecteur ou lectrice, mes ami(e)s et connaissances. Un album comme celui-ci révèle ce défaut au grand jour, et vous allez pouvoir le lire dans cette chronique je pense. Cela faisait longtemps que je n'avais pas ressenti autant de beauté et de sensibilité dans un album emo... Voilà pour vous un candidat sérieux au poste d'album de l'année 2013, et un élément déclencheur fréquent de l'inondation soudaine de mes yeux.
Football etc., c'est l'un de ces groupes sortis de nulle part qui ne peuvent pas s'empêcher de se créer un nom qui rappelle les patrons American Football, et c'est l'une des perles de chez Count Your Lucky Stars Records. Qui se rappelle de The Draft, ce formidable album d'emo indie légèrement dissonant, chaleureux et passionné ? Probablement pas grand monde, et c'est également ce qui fait son charme. Voilà aujourd'hui Audible, son successeur. Comment pouvaient-ils faire plus frissonnant, enivrant et sensible ? Non non, c'est pas possible, ils feront peut être jeu égal mais pas plus, puis c'est tant mieux après tout...
Ben non, ils ont réussi en plus. Bordel, mais comment font-ils ? C'est simple au possible comme recette, mais c'est tellement prenant... Audible reprend là ou The Draft nous avait laissé, mais avec davantage de douceur, une musique plus aérienne encore, mais toujours saupoudré d'emo 90's. Imagine sérieusement un mélange entre Now, Now et Mineral, et mets-toi à rêver.
Dès les premières notes du titre "Fair", tu sens que tu vas voyager, et que tu vas fondre pour Lindsay (chant/guitare), cette pitchoune et la douceur de sa voix remplie de mélancolie. C'est triste et rythmé à la fois. Le titre suivant, "Goal", continue encore plus fort dans cette lancée. L'intimisme et la chaleur des riffs emo viennent clairement se mêler au jeu, et c'est beau à pleurer. Tu vas sûrement reprendre les paroles à tue-tête dans ta chambre en buvant ton café ou je ne sais quelle autre boisson, ou dans ta tête dans le bus. "I will be there, nowhere, or somewhere in between". L'ensemble du disque sera à l'image de ces titres : Simples mais terriblement enivrants et entêtants. Celui qui ne hochera pas la tête doucement en fermant les yeux sur la magnifique et tendre "Hut 1" n'est pas un être humain normalement constitué. Celui qui ne laissera pas dorloter par "Forfeit" et ses accents post-punk lumineux est un monstre. Tu peux même griller un petit bout de post-rock sur l'interlude "Extra Point", ou le final de la majestueuse "Return". Le morceau ultime, celui qui m'a fait pleurer (no joke), c'est ce joyau emo VS shoegaze : "Black Out". C'est clairement une introspection dans ton cœur, dans tes peines, dans le brouillard quotidien auquel tu cherches une issue. "Can you see me ? It's dark..."
Audible nous rappelle que l'emo se doit d'être un art simple, sincère, et réconfortant, ce aussi bien dans les paroles que dans la musique. Il illustre à merveille nos sentiments enfouis. Il est constitué de morceaux courts mais très intenses... À écouter dans un bus en regardant les couleurs du coucher de soleil après une dure journée de boulot (ou d'événements personnels blessants), je vous promets que c'est un moment magique. Surtout en tombant sur des titres comme "Time Out", ou Lindsay nous attendrit toujours plus avec ses envolées de voix. Ne cherchez pas à comprendre, à vous dire qu'il y a mieux, a faire vos élitistes, allez m'écouter ce disque, et revenez me dire combien de larmes vous avez versé, vous serez gentils. C'est un moment d'évasion qui fait vraiment du bien. Assurément un album qui va beaucoup, mais alors beaucoup tourner dans mes oreilles, et qui fera parler de lui pour bien longtemps...
lundi 2 septembre 2013
Chronique : Lighthouses - Black Letter Day
Il y a des soirs ou l'on attend pas grand chose d'Internet. Des soirs ou l'on désespère de ne pas savoir quoi faire chez soi, alors se ballade sur quelques blogs histoire de trouver de quoi occuper sa soirée. Puis on tombe sur un truc qui nous parle vite fait, puis on tente le coup. Et la, c'est la baffe turbo-level. C'est exactement ce qu'il s'est passé avec Lighthouses et leur nouvel album nommé Black Letter Day.
Et cet album est parsemé de surprises et de génie. Leur hardcore mélodique est l'exemple de ce qu'il devrait être plus couramment. Direct, franc, intense, suintant les émotions et la rage. Il vous prend aux tripes, vous lance dans les flammes et vous récupère en cendres pour de dernières supplications. "And on the first day, we will saw Paris in flaaames" ! Hmhmmm, pardon. On se laisse séduire par la beauté céleste de l'intro post-rock "Black Letter Day" et sa montée crescendo, qui se meurt sur les guitares éthérées de "End Of Bagwells (Part Two)", qui lentement nous emmène vers un hardcore melodique teinté de screamo que certains maîtres en la matière semblent avoir oublié dans leur succès aujourd'hui. "Worst Part" poursuit sur cette lancée, en se la jouant Gillian Carter avec sa fin chantée, pour davantage faire pleurer vos petits cœurs tout mous. Le truc qui différencie ce disque des centaines d'autres dans leur catégorie, c'est la cohérence et la spontanéité du tout. Nul besoin d'interminables morceaux postmachin, ni de riffs indie rock qui sentent les pâquerettes et la bouffe vegan, ici c'est du hardcore à fleur de peau, rassembleur, sensible certes mais jamais mièvre. Une version plus brumeuse de Frameworks en quelque sorte. Le groupe a vraiment une atmosphère bien à lui, à en témoigner par le titre "We Know", introduit par une basse groovy, un univers planant et mystérieux, qui enchaîne sur une violente partie saccadée, revenant vers des contrées plus aériennes puis hop, virage mélo HxC. Des douceurs aériennes, on en a aussi avec "Middle", qui se veut proche de ce que fait Suis La Lune sur Riala : un emo criard teinté d'influences post-punk ténébreuses. Des ténèbres dans lesquelles on s'enfonce davantage avec "Pillars", qui répète à tue-tête sur la fin une de ces phrases simples et touchantes qu'on aime entendre dans ce genre musical : "I never came from a broken home, but I know how it feels to be alone". On a aussi le droit à notre refrain à chanter en sing-along avec la tubesque "Hollow", ou apparaît Mark Fitzpatrick de My Iron Lung. Du guest de luxe, on en retrouve sur le titre suivant, "Sara Jones", avec un couplet en spoken word déclamé par Dylan Mattheisen des excellents Tiny Moving Parts. Les américains savent aussi faire dans la lourdeur avec la puissante "Where I Am" saupoudrée de quelques arpèges. L'album se finit avec la déchirante et bluesy "Tick", ou interviennent quelques parties de chant poignantes, entre les cris et déclamations des chanteurs.
C'est à un disque fort, complet et varié auquel on a affaire ici. Même si il est dur d'inventer quoi que ce soit aujourd'hui dans le hardcore mélodique, ces gars y apportent leurs idées et surtout leurs tripes, et ça ressent. J'ai tout de suite adhéré, et me suis laissé emporter par leurs morceaux. Va essayer de résister à "Where I Should Be", qui explose pile au bon moment, une fois que la douce montée post-rock t'ai fait grimper aux cieux, saupoudrée de ces mots simples mais touchants qui frappent toujours fort dans la tête. Ça va sans doute être le groupe qui va être oublié dans quelques mois tant ils se font discrets, et c'est bien dommage car leur scène à grand besoin de groupes comme celui-ci. Jetez-y une oreille, laissez-vous emporter, et laissez-donc s'échapper cette petite larmiche qui traîne dans vos yeux.
dimanche 1 septembre 2013
Jean Jean : un clip pour le titre "Love"
Les parisiens de Jean Jean, un petit OVNI sur la scène post-rock française (et ce rien qu'au nom), viennent de publier un clip pour leur titre "Love", qui sera présent sur leur premier album nommé Symmetry, qui sortira en Septembre. C'est beau, c'est frais, c'est planant, et c'est effectivement l'amour. C'est à visionner/écouter ici même !
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